01/01/2018
23:42:09
Index du forum Scène Internationale Diplomatie internationale

[Khardaz x Moritonie] Mon royaume pour votre reconnaissance

4988
Clique droit puis “Loop” sur la vidéo pour la faire tourner en boucle.

Tsaryngrad, la Troisième Rhême, petite sœurs de Théodosine et de Lykaron, cosmopolite à son échelle, cinq cent huit mille cent cinquante-deux habitants pour un territoire d'un million cinq cent cinquante et un mille trois cent vingt et un habitants. Cinq cent huit mille cent cinquante-deux habitants venant de tous les horizons de l'Empire du Milieu. Des Moryaks sédentaires, bien sûr : descendant des premiers colons Slaves s'étant exilés en ces terres au XVIIe siècle, des Moritons ethniques s'étant sédentarisés, deux ghetto Juifs : un Mizrahi et un Ashkénaze, un ghetto Eurysien même, dans lequel, depuis l'intégration de la Double-Monarchie à la Ligue de Velcal, un certain nombres d'entrepreneurs Velsniens mais aussi quelques coraggiosi ont élu domicile ; le tout surplombé par le kremlin de la ville : Cité Interdite plus petite que celle de Beiyfon, plus ouverte aussi ; se rapprochant davantage des châteaux-forts médiévaux Ouest-Eurysiens. Mais parmi toutes ces communautés il y en a une autre qui a son importance. Les Ushongs ne sont pas nombreux en Moritonie, seulement présent au sein de la capitale provinciale : Tsaryngrad, ils se divisent en deux groupes. Les civils : souvent des marchands, quelques artisans, une apothicaire bien connue officiant même à la Cour des Rhemianov. Ceux-ci se sont regroupés dans la Petite-Beiyfon : un quartier portuaire collé au kremlin et à deux pas du quartier des plaisirs de la cité, construite selon les traditions architecturales Ushong ; tranchant net avec le style Eurysien du reste de la cité.

Il y a aussi les fonctionnaires. Ceux-là sont les envoyés directs du Mandat Céleste Ascendant afin de s'assurer d'aucune véhémence indépendantistes de la part du gouvernorat local mais surtout des vassaux du Céleste Mandat et de Son Trône, ici la Maison régnante des Rhemianov : vassale directe de la Dynastie Xin ; que les liens de la vassalité restent solides. Hormis quelques hauts-fonctionnaires présents directement aux côtés du potentat local, parfois à des postes militaires, la plupart sont à des postes intermédiaires de l'administration civile à mi-chemin entre les petits fonctionnaires : simples exécutants, et les hauts-fonctionnaires ; généralement comme inspecteur aux côtés de leurs homologues Moryaks. En journée ils surveillent, à la nuit tombée ils rédigent leur rapport qu'ils adresseront ensuite à leur supérieur auprès du Tsar afin que ce dernier les transmette — les rapports — au Trône du Dragon.



※ ※

Khardaz's flag ------ Moriton's flag

En août, l'astre du jour et sa chaleur inhérente frappent fort dans la steppe et c'est sous des ombrelles tenues par des majordomes en queue-de-pie qu'attend la délégation Moriton son homologue Khardazienne à l'aérodrome militaire de Tsaryngrad. Le Chancelier, Son Excellence le Duc Galimov, vient tout juste de se positionner en bout du tapis du rouge déployé et cerné par des hommes en uniforme de cérémonie, sabre au clair formant la haie d'honneur, du régiment d'infanterie de la Garde ; venant d'être averti de l'arrivée imminente de ses invités alors qu'il s'entraînait à l'escrime avec son héritier dans la cour d'entraînement du kremlin. Et quand enfin l'avion aux couleurs du Tsarat atterrit et s'immobilise, laissant sortir le Ministre Khardazien des Affaires Étrangères, le Chancelier s'élance à sa rencontre, dans son uniforme impeccable et droit, aux bottes lustrées et brillant de ses nombreuses médailles accrochées à son écharpe de soie et de la garde de son sabre, lui pendant à sa ceinture elle aussi de soie, ce dans le but d'entamer les salutations et présentations d'usage. Puis les deux Ministres s'en vont en direction du convoi diplomatique, escorté par le régiment de Uhlans de la Garde, les menant au Palais d'Azur : plus grand édifice au sein de l'enceinte du kremlin. Le Chancelier et Duc guide alors ses invités jusqu'à un fumoir XVIIIe, meublé d'une table basse ronde, de fauteuils et d'un canapé de même style, dans lequel est déjà prêt un service à thé Ushong, son eau venant tout juste d'être sortie du feu, plusieurs essences de feuilles de thé et enfin quelques délicates pâtisseries. Des cigares de facture Alguarena et du tabac de même origine avec pipes et briquets sont aussi disposés pour qui le veut. Le Duc prend alors place, invitant son homologue à faire de même pendant que le reste des délégations est dirigé vers d'autres pièces du palais ; cette entrevue n'étant qu'entre Ministre, seul un conseillé servant de greffier est autorisé à rester pour chacun des deux représentants à condition qu'ils ne se fassent pas remarquer. Puis, coupant et allumant un cigare, invitant son homologue à faire de même si l'envie lui prend, le Chancelier entame la conversation :

« — Bienvenue et merci d'avoir répondu favorablement à notre invitation, Excellence ! Après tout, il est de l'intérêt commun des petites nations que de s'associer pour survivre et au mieux vivre quand l'environnement est hostile, n'est-il pas ? Il prend une bouffée de son cigare, l'expire puis s'exclame, Et quel environnement, AH ! Le Grand-Nord Nazumi est une terre sauvage dont la Moritonie est son gardien pour le compte du Trône du Dragon. Une terre sauvage, oui, levant son cigare, mais dont l'Occident voit son Harmonie piétiner sans vergogne par la menace écarlate ! Il secoue la tête, las, C'est là un, très, rapide résumé de la vision de la Double-Monarchie du Nord-Nazum dit-il en balayant sa main droite devant lui, les cendres retombant parfaitement dans le cendrier posé devant ; visions de notre région commune qu'est le Nazum Septentrional dont le partage est dans notre ordre du jour il me semble, non ? Étant donné que vous êtes mon invité, l'Honneur et la bienséance m'oblige à vous laisser la parole en premier sur cette question, de point de vue finit-il par déclamer, croisant sa jambe gauche et son homologue de droite et tenant son sabre au fourreau à la verticale, garde vers Lui-même. »
Monsieur Akavki Tchëkéli écoutait son homologue parler. Il était vrai qu'à une certaine époque, le Nazum du Nord était une région honorable et quelque peu magnifique. Le ministre repensa à l'époque du Grand Royaume du Khardaz qui s'était étendu sur une gigantesque partie du Nazum Septentrional. Ce Nazum sans communisme et menace de bombardement par missiles balistiques sur des citoyens innocents était bien loin… malheureusement. Tout en écoutant le duc Galimov, le ministre Tchëkéli réfléchissait à sa réponse sur la situation au Nazym Septentrional car en effet cette quest... [i]"Oh tiens y'a des cigares", pensa Tchëkéli. Il se pencha vers la boite et prit un cigare. Il l'alluma, prit une bouffée de celui-ci, la recracha et prit la parole.
— En effet, comme vous avez pu le dire, nous ne pouvons tenir seuls face à ces hommes rouges. Alors comme ces satanés communistes ont pu le dire récemment, unissons-nous ! Ou du moins unissons nos forces. Car, pour répondre à votre question sur notre avis de la situation dans laquelle le Nazum Septentrional se trouve, des attaques auront lieu. Cette tension actuelle ne peut mener qu'à des attaques… et bien malheureusement, il ne s'agira pas de petites cyberattaques sur un grille-pain, mais plus de bombardements par missiles balistiques, voir même d'invasion. Nous ne serons surement pas les seuls qui seront touchés par cette ingérence rouge. La Vélésie, les Aykhanides, la Transblêmie, le Carande ainsi que vos îles dans l'océan du Nord. Personne ne sera épargné. La violence et le désir de guerre de ces cinq nations qui composent la Confédération socialiste du Nazum ne peuvent s'arrêter que par le démantèlement de cette confédération génocidaire et dictatoriale. Nous pensons que la création d'un bloc composé des nations citées précédemment pourrait permettre une forte dissuasion à l'encontre d'attaques des rouges. Car en attendant la chute de cette CSN, seule la dissuasion fera effet.
Et vous ? Que pensez-vous de la situation ?
2706
le rédacteur
Une. . . cyberattaque ? Mais qu'est-ce donc, se demandait Aleksandr intérieurement. Il faut dire que la Moritonie n'avait internet que depuis peu, à peine une petite décennie. Et quel internet, AH ! Un privilège de la famille royale, du gouvernement et de l'armée ; la noblesse et même les Opritchniki n'y ont pas accès. Enfin, là n'est pas le sujet, et, le Chancelier et Duc reprit la conversation, répondant à son homologue après avoir pris une gorgée de son thé : un Darjeeling, infusé longtemps, fort comme il l'apprécie avec malgré tout une cuillerée de miel.

« — La steppe, est en effet un endroit magnifique malgré les dangers qui y sont inhérents, et ce, peu importe les saisons. Et la Peste Écarlate veut, Elle, la souiller de son béton et de son industrie lourde afin de servir l'effort de guerre de son impérialisme dégoûtant dit-il avec un air hautain. Si ici, à Tsaryngrad, nous craignons peu une attaque, une invasion, une “opération spéciale” comme le dictateur Ouenais aime à le répéter, pour nos colonies Arctiques de la Terre Sankta-Feodora ou bien le Grand-Duché de Transblêmie car cela signifierait un acte de guerre à l'encontre de tout le Céleste Empire et de ses alliés de Velcal avec en premier lieu la Grande République de Velsna ; il n'en est pas de même pour nos alliés Vélèsiens et nos partenaires de la Maison d'Aykhan qui sont eux directement frontaliers de l'Écarlate. Et puis, j'aimerais bien voir ces Rouges tenter une invasion de la Transblêmie dont l'on sait peu de chose mis-à-part leur capacité à aller crescendo dans l'horreur, AH ! Finit-il par dire avec toute l'arrogance des gens de sa condition intrinsèquement supérieure. N'est-ce pas ?

Ensuite il reprit, le ton plus calme et apaisé. Si, sur le papier, je suis d'accord avec vous ; Concordia res parvae crescunt disaient les Anciens : l'union fait la force. Dans la pratique, concernant la Double-Monarchie, cela sera plus complexe en raison de son statut de province du Céleste Empire. Qu'entendez-vous, Excellence, par bloc ? Après tout, la Double-Monarchie et avec Elle l'Empire est déjà membre de la Ligue de Velcal pour son côté non contraignant et protecteur. A contrario, il reprend une bouffée de son cigare, sur le plan civil, la Double-Monarchie est tout à fait disposé à soutenir le Tsarat ; du moment que les taxes du Trône du Dragon lui sont dues, le cabinet de Son Excellence le Grand Chambellan reste autonome dans les affaires courantes ne concernant que la Double-Monarchie seule. J'entends par là des aides multiples à la reconstruction de votre patrie et de son appareil d'État. Des aides modestes car la Moritonie est loin d'être un grand État, n'est qu'une petite province, mais qui sauront faire la différence. N'est-il pas ? »

Aleksandr se redressa dans le fond de son confortable fauteuil, jambes toujours croisées, coupelle et tasse sur les genoux, cigare aux lèvres. Quel est donc ce projet porté par le gouvernement Khardazien ? Après tout il n'était pas plénipotentiaire ; un simple exécutant, voilà ce qu'il était. Il avait pouvoir pour négocier, signer, mais pas ratifier : prérogative du Roi voir du Fils du Ciel Lui-même. Alors il aura besoin de toutes les informations possibles, et des plus précises afin de pouvoir en faire un rapport précis à présenter à la Tsarine.
1835
Monsieur le ministre des Affaires étrangères khardazien écoutait le discours de son homologue moriton raconté d'un ton qu'il trouvait légèrement hautain. Il était vrai que le duché de Transblêmie et la Double-Monarchie de Moritonie étaient toutes deux sous protection de l'Empire Xin et même de la Grande République de Velsna par la ligue de Velcal. Cependant, les autres pays, eux, se retrouvaient seuls face au grand mur qu'est la Confédération socialiste du Nazum et n'étaient sous la protection de personne. Il fallait qu'un organe lie les différentes entités du Grand Nord nazuméen. Et c'était qu'à ça que le bloc proposé par le Tsarat du Khardaz allait servir. Il prit donc la parole pour décrire de manière plus précise son projet au représentant de la Moritonie.
— Voyez-vous, monsieur, comme vous avez pu le dire, vous et le Grand-Duché de Transblêmie ne craignent pas d'attaque. Cependant, comme vous l'avez aussi annoncé, ce n'est pas le cas de la Vélésie, des Aykhanides et de la Carande, ainsi que d'autres petites nations des côtes ouest nazuméenne. Ce bloc aura pour objectif premier un aspect de dissuasion militaire. En effet, si la confédération rouge venait à s'apercevoir que leur petit pain qu'ils avaient prévu de voler s'était rassemblé, l'entièreté de leur plan impérialiste serait à revoir, voir même, si nous faisons bien notre travail, à les dissuader entièrement d'attaquer. Ainsi, et par ce premier point, ce bloc aurait un aspect militaire. Dans un deuxième point, il permettrait le développement des marchés nord-nazuméens qui sont pour la scène internationale très peu mis en avant. Il permettrait le droit de mouillage des bateaux civils, industriels ou militaires ainsi que la permission de stationnement des avions civils, industriels ou militaires. Ces avantages permettraient un meilleur transport des marchandises dans le monde entier.Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées Si vous avez encore d'autres questions sur des fonctions précises de ce bloc, nous y répondrons avec joie.

Et pour ce qui est de votre situation vis-à-vis de l'Empire Xin, nous pourrons chercher un moyen d'obtenir un accord de ce dernier. Il ne me semble pas impossible que l'Empire Xin soit eux aussi dérangés par la CSN.
4640

??? - << Dérangé est un mot bien faible lorsque l'on parle de la pestilence rouge qui corrompt insidieusement la terre et les eaux partout où elle passe. Ce n'est pas une simple irritation mais bien l'expression d'un mal qui pousse vers la gangrène tout ce qu'elle touche, et en l'état sa dernière excroissance pulpeuse d'immondices a prit pied dans l'arrière cour du Trône du Dragon qu'est le Chandekolza... Donc oui, le Céleste Empire est des plus indisposé quand à cela... >>

Annonça sans crier garde une voix tiers qui n'était ni celle Ministre du Khardaz et encore moins celle du Chancelier de Moritonie, celle ci bien qui exaltait la vieillesse à la moindre syllabe tout en mêlant fermeté et un assurément un tant sois peu de sagesse via un calme régalien provenait de l'entrée de la Salle. Lorsque les deux concernés se tournèrent assurément pour constater d'où venait cette tirade intervenant en plein milieu de cette entrevue supposément privée, ils purent constater que celle ci appartenait à un intervenant tiers s'avançant péniblement à travers l'encadrure de la porte en s'appuyant sur une canne d'une main et en agitant faiblement un éventail de l'autre comme si le moindre pas était l'équivalent d'une souffrance en lui occasionnant des bouffés de chaleur.

Ce dernier était vêtu d'un ensemble de prestigieuses soieries d'ébènes cerclées de décorations et autres ornements constitués de fils argentés représentant des motifs Impériaux propres à la Couronne Ushong, du décorum purement traditionnel et dans un style que l'on voyait très rarement même parmi l'Aristocratie Ushong tant celui ci était non seulement particulière mais surtout extrêmement rare, pour ne pas dire exclusif à une Dynastie en particulier qui était presque la dernière à en avoir l'usage de nos jours. De même, si l'individu arborait barbe et coiffure grisonnantes tel que l'on pouvait le deviner à son âge qui était certainement déjà grand, ces derniers derniers se démarquaient de toutes les autres modes que l'on voyait au sein des différentes castes impériales, une manière de se présenter, de paraître, qui avait perduré à travers les âges et qui n'était ni plus ni moins qu'une émanation même d'une culture ancienne, d'us et de coutumes dont beaucoup se détournaient progressivement. Mais pas lui, pas eux, pas cette dynastie.

Les deux gardes Impériaux dans leurs armures tactiques aux allures d'autrefois, mêlant l'ancien et le moderne, avaient assurément déjà semé un germe de doutes, mais la chevalière bien en évidence qui devenait de plus en plus claire sur l'index de la main posée fermement sur le pommeau de la canne ne trompait guère. Le Dragon azurée taillé au travers d'un saphir dans une armature dorée était quelque chose d'unique que l'on ne pouvait guère contrefaire, un symbole d'appartenance à la plus Auguste des Dynastie du Nazum. Peut être que cela revint alors au Chancelier de Moritonie, ce léger détail, comme quoi il y a quelques mois de cela, la Famille Impériale avait envoyé l'un de ses représentants au Morakhan pour le couronnement de son Zagroy, et que ce dernier après avoir assisté à l'évènement, à défaut de revenir immédiatement à Beiyfon, avait entamé une série d'escale et de visites chez les tributaires Impériaux, apportant présents et douces paroles afin de resserrer les liens, de rassurer face aux menaces grandissantes du Nord, de proclamer la résurgence de l'Empire...

A partir de là, et au vue du faisceau d'indices, il ne faisait là aucun doute quand à l'identité de l'individu. Il s'agissait de Xin Ji, l'Oncle de l'Empereur actuel Tao Xin dit "Xuan", frère du défunt père de ce dernier et précédant Fils du Ciel, et lui même Père de l'égide de la Loi et du Gouverneur de Nin Gao.

Xin Ji, l'Oncle de l'Empereur du côté de la Branche paternelle

De toute évidence, ce dernier avait été mis au fait de l'entrevue entre le ministre du Khardaz et le Chancelier, et avait décidé de s'inviter... Mais était-ce là une coïncidence ou quelque chose de prévu ? Le doute planait, car si la plupart de la sphère public et notamment de ses détracteurs disaient de l'Oncle de sa Majesté qu'il n'était pas très malin, un peu rustre et long à la détente, les virtuoses de la Politique et les plus intimes des arcanes de la Cour savaient qu'il n'en était rien. Ce n'était qu'une vaste comédie, un jeu d'acteur visant des objectifs plus poussés et nécessitant tact ainsi qu'habileté... Il était bien plus compétant que la majorité, prise au piège des illusions, le croyait.


Xin Ji - << Accorderiez vous à ce vieil homme un instant pour se reposer ? Mes vieux os ne sont plus tout jeunes à force de parcourir le monde phénoménal pour accomplir les desseins du Mandat des cieux. De surcroit, j'ai entendu quelques bribes de vos discussions de l'extérieur, tout cela m'avait l'air d'arriver à un quelque chose d'extrêmement intéressant. Comme tout ce qui concerne les Démons et mauvais esprits qui complotent quand à la ruine de ce continent... >>

Sans intervention extérieure autre que celle de ses gardes qui s'affairaient à soutenir son avancée alors que l'intéressé menacé de s'effondrer à chaque pas, l'intéressait allait certainement gagner l'un des sièges vides d'ici quelques instants... Ceci dit, même sa gestuelle parfaitement millimétré trahissait quelques mouvements forcés, sonnant presque faux. Peut être que tout ceci n'était là qu'une autre mise en scène... Voir même un test si l'on prenait en compte cette apparition soudaine sans même s'annoncer ou dévoiler son identité de manière formelle.
Le ministre des Affaires étrangères khardazien fut soudain coupé par la voix d'un vieil homme qui marchait lentement et difficilement à travers la pièce. Monsieur Tchëkeli était sceptique. Qui était cet homme ? Que faisait-il là ? Après quelques secondes d'analyse visuelle et de réflexion intérieure, il conclut, par son accoutrement et son entrée par une reprise de parole sur l'Empire Xin, qu'il s'agissait d'un représentant de l'Empire Ushong des Xin. Cela le rassura un instant, d'autant plus que ce dernier semblait être du même avis que lui et ne semblait pas contre une intégration de la Moritanie à une potentielle organisation nord-nazuméenne pour faire bloc au régime communiste de la Confédération socialiste du Nazum. En bref, l'arrivée de cet homme avait certes dérangé monsieur le ministre, mais il l'avait d'un autre part rassuré ce dernier.
— Mes salutations, monsieur. Bien que vous n'ayez décliné votre identité, j'ai pu imaginer que vous êtes un représentant de l'Empire Ushong des Xin, vous nous le confirmerez ou non.
Pour ce qui est du sujet que nous venons d'évoquer, vous m'avez l'air particulièrement en accord avec l'avis du Tsarat parlementaire du Khardaz et cela nous fait rigoureusement plaisir. Si vous pouviez nous donner votre identité et nous dire pour qu'elle nation vous êtes là, nous pourrons surement continuer cette passionnante et importante rencontre avec vous.
Si le Ministre Akavki Tchëkéli des Affaires Étrangères Khardaziennes ne savait manifestement pas à qui il avait affaire, Aleksandr lui le savait. Il avait reçu il y a quelques jours de cela sur son bureau un télégramme de Beiyfon indiquant la venue prochaine de l’oncle de l’actuel Fils du Ciel après son voyage au Morakhan pour le couronnement du potentat local ; évènement auquel avait aussi été convié la Basílissa Anastasiya qui avait Elle-même pu rencontrer l’Oncle à ce moment-là puis qui avait confirmé à son Chancelier dès son retour à Tsaryngrad que la famille Impériale avait envoyé l’un de ses Princes de sang visiter les Marches Transblême et Moriton afin de resserrer les liens. Aleksandr s’était alors noté la chose dans son agenda ainsi que dans un coin de sa tête. Et s’il savait que l’Oncle allait venir, avait fait préparer son arrivée pour les jours à venir, Il ne s’attendait cependant certainement pas à ce que le Prince Xin Ji fut déjà là, même si, Il devait bien l’admettre, la visite du Grand-Duché de Transblêmie ne pouvait qu’être courte quand l’on connait un minimum les agents du Grand-Duc et, surtout, le mystère qui les entoure.

Quoi qu’il en soit, quand le Chancelier entendit la voix du “vieillard” alors qu’il écoutait avec attention les dires de son homologue Khardazien, il se recula un grand coup dans le dossier de son fauteuil toussant de surprise de la fumée de son cigare. Tournant la tête, vers l’origine de ces paroles posées, Aleksandr posa son cigare dans son cendrier et se leva prestement afin d’aller saluer le nouveau venu comme le devait tout fonctionnaire, y compris haut-fonctionnaire, envers leurs princes, qu’ils soient royaux, grand-ducaux ou impériaux car après tout, revenu à l’échelle de tout le Céleste Empire, la Basílissa n’était dans l’administration que l’équivalent des Gouverneurs Ushong, alors que pouvait bien être un Duc qui ne l’est-ce que en sa province natale ? Les salutations ci-faites, Aleksander alla tourner le fauteuil le plus proche du Prince Xin Ji, l’invitant — par politesse car le Prince Impérial n’a pas besoin d’invitation — à prendre place dans la discussion qui se déroulait jusque-là. Il retourna ensuite sa place, proposant un thé au Prince, reprit son cigare, s’engonça dans son fauteuil et prit de nouveau la parole à la suite du Prince Xin :

« — Excellence Tchëkéli, voici Son Altesse Impériale le Prince Ji de la Dynastie Xin. Votre Altesse, Son Excellence et moi-même étions entrains de converser à propos de la géopolitique du Septentrion et des, ou plutôt de l’actuelle menace qui pèse et pèsera à long terme sur ce dernier. Son Excellence m’a informé, avant votre arrivée, de la volonté du Tsarat Parlementaire du Khardaz de fonder un Axe des nations indépendantes et libres du Septentrion dans le but de dissuader la mer écarlate de, eh bien, de faire ce qu’elle sait faire de mieux à savoir exporter leur modèle par la force. Cet Axe, d’après les dires de Son Excellence, aurait aussi une batterie de traités commerciaux entre ses différents membres et le Tsarat, toujours d’après Son Excellence, aimerait inviter, entre autres, le Grand-Duché de Transblêmie ainsi que la Double-Monarchie ce à quoi j’ai répondu que pour les compétences diplomatico-militaires de cette envergure, c’est avec le Trône du Dragon en personne qu’il fallait traiter. »
Haut de page