01/01/2018
23:42:09
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Rasken-Khardaz | Quand l'empire rencontre le tsarat

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Zone d’embarquement de l’aéroport d’Eberstadt

17 aout 2017, l’été tirait petit à petit sa révérance sur l’Eurysie et le pays germanique qu’est Rasken. Cependant, bien que la chaleur commençait à décliner de plus en plus, ce jour était également celui d’un réchauffement des relations ou plutôt d’un rapprochement de deux nations. Rasken et Khardaz, deux nations éloignées géographiquement mais proches historiquement non pas dans le sens des relations passées, mais dans celui d’une histoire similaire. Cette histoire, c’est celle de deux pays meurtris par les divisions internes et la guerre civile, pour Rasken, cela fait plusieurs décennies que cette période sombre est finie, mais pour Khardaz, cela ne fait même pas un mois. Mais là où Rasken a eu un voisinage relativement paisible après cette période sombre, Khardaz n’a pas eu cette chance, ayant de son côté des voisins belliqueux refusant la paix que les Khardaziens ont arrachée après 53 ans de combats, refusant la chute du régime communiste. Ce refus passa notamment par les mouvements agressifs du Morzanov voulant empêcher par tous les moyens Khardaz de se doter du moindre matériel militaire, allant parfois jusqu’à multiplier par 8 la mise de départ pour du matériel médiocre. C’est suite à l’une de ces manœuvres que le Tsarat parlementaire du Khardaz entra en contact avec l’empire Raskenois.

Aujourd’hui, les deux pays se rencontrent, l’objectif est clair : se rapprocher diplomatiquement et économiquement. Ainsi, c’est aux alentours de 10h que l’avion Khardazien pénétra dans l’espace aérien Raskenois. Une heure plus tard, celui-ci se posa sur l’une des pistes de l’aéroport de la capitale. Sur le tarmac attendait le ministre des affaires étrangères Raskenois, Axel Orndorff, qui attendait la délégation Khardazienne. Après un certain temps, le ministre des affaires étrangères du Tsarat du Khardaz, Akavki Tchëkéli, sortit de l’avion.

Axel Orndorff – Ravi de vous rencontrer, Excellence Tchëkéli, je suis Axel Orndorff, c’est avec moi que vous avez eu l’occasion d’échanger jusqu’à présent. Le vol s’est-il bien passé ?
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Le ministre des Affaires étrangères du Tsarat du Khardaz était dans l'avion. Il s'agissait de la première fois qu'il prenait un avion. En effet, dès son jeune âge, Akavki Tchëkéli n'avait jamais connu autre chose que la guerre. Du haut de ses 26 ans, il était déjà l'un des hommes les plus importants du pays. Il allait aujourd'hui devoir négocier avec le représentant de l'Empire Raskenois. Cet État germanique de l'Eurasie centrale et qui avait connu une période de guerre civile presque identique à celle du Khardaz. Ce pays était puissant militairement de par son industrie militaire extrêmement développée. Une chose intéressait particulièrement le Tsarat : les JS-17 Walküre Raskenois de dernière génération. En effet, le Khardaz comptait développer son armée aérienne pour assurer la protection des terres sacrées. Les invasions terrestres étaient presque impossibles, pour cause, des montagnes pentues et glacées. Plus bas, un fleuve, ainsi si une invasion est tentée, les ponts seront explosés et l'armée se retrouvera coupée dans son élan. Les blindés auraient énormément de mal à passer ces terres marécageuses et rocheuses. La voie aérienne et navale serait la plus utilisée pour toute attaque. Pour se défendre, il fallait donc une aviation militaire extrêmement développée. Le Tsarat ne voulait pas entendre parler de maritime ; les eaux du nord étaient presque tout le temps gelées et les bâtiments maritimes coutaient extrêmement cher. Les JS-17 Walküre étaient donc le meilleur investissement à faire. Un achat par plusieurs vagues était envisagé par le Tsarat, un nombre de 60 chasseurs était souvent évoqué mais cela dépendrait beaucoup du prix annoncé. Le Tsarat voulait aussi tenter une chose encore plus grande : une alliance défensive avec potentiellement une base raskenoise sur le territoire khardazien.

Le ministre descendit de son avion et alla à la rencontre de son homologue germanique qui était là pour l'accueillir.

— Enchanté Monsieur Orndorff, c'est un honneur de vous rencontrer après ces échanges par missive. Ce vol était mon premier et je viens de me rendre compte que ces engins aériens sont extraordinaires.

Les deux hommes marchèrent alors jusqu'à la voiture qui les emmena jusqu'au bâtiment qui leur servirait de lieu de rencontre. Sur le trajet, les deux hommes échangèrent sur leurs quotidiens et de simples banalités, comme celle qui explique pourquoi Monsieur Tchëkéli n'avait jamais pris l'avion. Une fois arrivée dans la salle de rencontre, tout était différent, les deux hommes étaient cette fois très sérieux et prêts à commencer la rencontre.
— La situation dans le Nazum du Nord est plus que critique, cela finira par exploser un jour. Ce jour est proche, très proche malheureusement. De plus, les membres de la Confédération socialiste du Nazum suivent une ligne directive de réarmement massif et d'intimidation envers notre nation. Il s'agit là d'un combat de regard entre le Khardaz et les cinq nations de la CSN, et ils seront les premiers à lâcher et à attaquer, nous en sommes certains. Nous ne pourrons tenir en un contre cinq, c'est tout juste impossible. Ou du moins actuellement. Nous savons que vous possédez une industrie militaire développée et nous souhaiterions l'utiliser. Vous possédez une production d'avions de chasse de dernière génération qui semblerait énormément nous intéresser. Il s'agit là de vos JS-17 Walküre. Pensez-vous qu'un contrat d'achat pourrait être signé aujourd'hui ? Le nombre de chasseurs pourrait possiblement s'élever à 60 avions… minimum.

Le ministre était stressé, et cela se sentait. Il était très direct (peut-être même un peu trop) dans ses propos. Après sa prise de parole, il sortit un cigare de sa poche de costume et fit un geste à son homologue.
— Puis-je ?
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Axel Orndorff – Oui, j’imagine bien qu’en temps de guerre, très peu d’avions autres que militaires devaient avoir l’autorisation de décoller. Mais maintenant c’est du passé, j’espère que vous avez apprécié votre première expérience dans les airs. Si vous voulez bien me suivre, ces voitures nous emmèneront jusqu’au palais impérial où se tiendra la rencontre.

Après cela, les deux délégations montèrent dans les voitures et quittèrent l’aéroport avant d’emprunter la HSL (sorte d’autoroute où tu peux rouler à 250 km/h) en direction de la capitale.
Durant le voyage, certes court, le ministre Tchëkéli et Axel Orndorff purent échanger sur de nombreux sujets plus ou moins importants, basculant cependant rapidement sur la situation du tsarat et notamment de leurs relations avec la CSN. Quand ces sujets arrivèrent, ce fut le ministre des armées Henry Moser qui répondit.

Henry Moser – Malheureusement, les situations explosives de ce genre, nous ne les connaissons que trop bien également, cela étant la cause principale de la taille que l’on pourrait juger excessive de notre complexe militaro-industriel. Mais nous ne pouvons pas faire sans, car le moindre signe de faiblesse de notre part et nos ennemis en profiteraient pour se jeter sur nous, nous forçant à injecter plus de 6 % de notre PIB dans notre défense. Cependant, je pense que nous sommes dans une situation légèrement meilleure que la vôtre, la CSN représente pour vous une menace existentielle, CSN qui, même si militairement parlant est encore en retard, joue dans la même cour que les plus grands de ce monde en matière d’économie. Les JS-17 Walküre sont des avions de chasse de dernière génération et font partie des meilleurs au monde, cependant, leur rôle se limite aux combats aériens, ce qui, dans votre cas, coche toutes les cases étant donné que si guerre il y a, ce sera une guerre défensive. Dans ce type de guerre il y a une règle, celle d’empêcher à tout prix l’adversaire de soutenir ses troupes au sol et le JS-17 est taillé pour ça. Il ne pourra pas soutenir vos troupes, par contre il surclassera n’importe quel appareil que la CSN pourra vous envoyer. Bien entendu, ce n’est pas la seule chose à prendre en compte, cet avion est très performant, mais sans tout ce qu’il y a derrière, il ne pourra pas faire étalage de toutes ses capacités. Je pense que vous le savez au vu de l’histoire de votre pays, mais les forces armées représentent un tout, aucun matériel ne peut déployer toute sa puissance sans les autres.

Pendant qu’il discutait, loin du convoi de voiture, sur le tarmac d’un aérodrome militaire, des aéronefs se préparaient à décoller, Rasken n’était pas en guerre, mais cela en avait tout l’air.

Pilote (BSL Cerbère N°2) – Tour de contrôle, ici BSL Cerbère N°2, actuellement stationné au point d’attente piste 27, prêt au roulage et au départ. »

Tour de Contrôle – Cerbère N°2, reçu. Roulez jusqu’au point d’attente décollage. Rappelez prêt au décollage.

Pilote (BSL Cerbère N°2) – Je roule jusqu’au point d’attente piste 27, je rappelle prêt, Cerbère N°2.

(quelques instants plus tard, l’avion est aligné et prêt au départ)
Pilote (BSL Cerbère) – Tour de contrôle, Cerbère N°2 aligné piste 27, prêt pour le départ. »

Tour de Contrôle – Cerbère N°2, autorisé décollage piste 27, vent 270 degrés pour 10 nœuds. Bon vol !

Pilote (BSL Cerbère) – Autorisé décollage piste 27, merci, Cerbère N°2.
(Le pilote met plein gaz et décolle…)

Au total, ce sont dix aéronefs comprenant huit chasseurs de dernière génération JS-17 Walküre et deux bombardiers de dernière génération Cerbère qui décollèrent de la base aérienne de Höger avant de se diriger vers la capitale pour accomplir leur mission. Quand le convoi de voitures s’approcha du palais impérial, un signal fut envoyé aux avions qui se mirent en formation en deux groupes distincts, chaque bombardier étant alors entouré de quatre JS-17. Une fois en formation, ceux-ci se dirigèrent vers le palais impérial en vitesse subsonique.

Henry Moser – Une soixantaine de chasseurs, cela fait une belle quantité, Excellence Tchëkéli, mais je pense qu’il serait préférable de négocier des quantités une fois bien installés. Mais avant de rentrer, j’aimerais vous montrer quelque chose. En temps normal, vous avez l’habitude de vous faire survoler par des ennemis, aujourd’hui, je voulais que les avions qui vous survolent soient ceux d’un allié.

Au même moment, un bruit puissant commença à se faire entendre. Tchëkéli regarda autour de lui quelques secondes avant d’apercevoir le premier groupe survolant la capitale à 500 mètres d’altitude et à une vitesse de 500 km/h. Le premier groupe passa au-dessus des deux délégations avant de remettre les gaz et de remonter en altitude, puis ce fut au tour du deuxième.
JS-17 Walküre
JS-17 Walküre
BSL-Cerbère
BSL-Cerbère

Henry Moser – Excellence Tchëkéli, je vous présente le summum du complexe militaro-industriel et ceci pourrait peut-être bientôt voler sous bannière Khardazienne. Avant que vous ne demandiez, ceux-ci furent bien entendu vidés de toutes leurs munitions et l’espace aérien clôturé le temps de ce petit spectacle.
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Le ministre des Affaires étrangères écoutait nerveusement son homologue raskenois quand soudain, une escadrille d'avions de chasse JS-17 Walküre et de bombardiers stratégiques BSL-Cerbère passa au-dessus d'eux. Ce mini défilé était très impressionnant pour un homme dont les seuls avions qu'il avait vus étaient ceux d'un autre temps, l'avant-guerre civile. Ces avions, ce qu'il voulait et devait ramener, c'est un contrat d'achat à son retour au pays. Il devait montrer son intérêt profond, ce qui n'allait pas être très dur vu la manière dont le ministère des Affaires étrangères avait regardé les avions passer, avec des étoiles plein les yeux. Il laissa échapper ses pensés :
— Wow ! C'est magnifique ! Je crois que je suis entrain de développer une passion pour ces engins volants. Si le contrat d'achat ne sera pas pour le Khardaz, il sera pour moi. Plaisanta le ministre. Outre cela, vous avez bien raison, 60 chasseurs seuls ne serviraient à rien pour défendre notre pays. Bien heureusement, nous sommes actuellement en train de négocier un contrat pour des avions autres que des chasseurs. Nous comprenons que 60 chasseurs est un nombre conséquent. C'est pour cela que nous vous proposons un contrat d'étalement sur 18 mois (6 mois IRL) avec par conséquent des envois de 10 chasseurs JS-17 Walküre tous les 3 mois (1 mois IRL). Si cette proposition vous convient, vous pouvez nous soumettre vos prix et nous pourrons probablement créer ce premier contrat entre nos deux nations, dit-il avec un grand sourire joyeux.
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Le ministre des armées était content, son petit spectacle préparé en l’honneur de ses invités khardaziens semblait avoir fait son effet, Tchëkéli étant admiratif devant le ballet aérien et il y avait de quoi, ce n’est pas tous les jours qu’on voyait voler de telles machines. Pour la plupart des aéronefs, ils sortaient à peine des lignes de production et venaient tout juste d’être intégrés aux forces armées raskenoises.

Henry Moser – Je suis content que cela vous ait plu, moi aussi je suis émerveillé à chaque fois que l’un de ces appareils vole, on sent le travail de générations d’ingénieurs derrière. En revanche, je dois vous dire que je suis quelque peu étonné par la durée que vous mentionnez : 18 mois pour produire 60 chasseurs, c’est long, très long, à ce rythme nos usines tourneraient au ralenti. À titre d’exemple, les 50 chasseurs JS-17 Walküre en service au sein de nos forces armées furent produits en moins de 100 jours. Bien entendu, dans notre cas, cela est assez exceptionnel ; s’agissant d’un impératif national, nos industriels ont mis les bouchées doubles afin de réussir cet exploit. Mais dans votre cas, je pense qu’il serait tout à fait envisageable de livrer la soixantaine d’avions en 6 mois. Pour ce qui est du prix, celui-ci est en temps normal de 3000 unités internationales par avion, mais de par les relations que nous voulons construire avec votre pays, nous sommes prêts à appliquer une remise de 20 %, soit 2400 unités internationales par avion. Pour ce qui est des livraisons, une dizaine de JS-17 Walküre sera envoyée chaque mois.

Je sais que vos impératifs vont vers l’aviation, mais je vous le demande tout de même, avez-vous d’autres besoins ? Rasken est un grand producteur d’armes, notre complexe militaro-industriel étant capable de produire pratiquement n’importe quel équipement militaire, allant du matériel d’infanterie à l’artillerie, en passant par les chars et, bien entendu, les avions.

Axel Orndorff – Au-delà d’un contrat d’armement, ce que nous recherchons avant tout, c’est d’établir de bonnes relations avec votre pays, autant politiques qu’économiques, voire pourquoi pas, aller plus loin dans le futur. Je ne sais pas si vous le savez, mais nous sommes alliés avec le Grand Beylicat Aykhanide qui est dans une situation similaire à la vôtre voire même pire étant donné qu’il partage plusieurs milliers de kilomètres de frontière avec la CSN dont le Morzanov, donc nous comprenons ce que vous vivez.
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60 chasseurs en 6 mois était quelque chose d'excellent pour les armées tsaristes, ils permettraient une réelle ligne de défense aérienne et pourraient intercepter tout avion se trouvant dans l'espace aérien. Le problème était l'argent. 24 000 unités d'échanges internationales à payer chaque mois étaient quelque chose d'énorme pour le jeune État tout juste sorti de guerre civile. Pourtant, Monsieur Tchëkéli comptait bien accepter cette offre avec la durée annoncée. En effet, bien qu'en sortie de crise, le Khardaz se voyait en pleine expansion économique grâce à une ouverture massive sur la scène internationale, relançant alors l'économie des terres sacrées du Khardaz. L'homologue raskenois annonça alors qu'il pouvait produire bien des choses grâce à leur industrie militaire avancée. Il était vrai que le Tsarat possédait un accès sur l'océan du Nord avec la baie de Vishtek, bien que cette dernière soit souvent gelée en raison de sa position géographique. Ainsi, les bateaux militaires devraient impérativement être fournis d'un brise-glace pour pouvoir naviguer dans les mers. Une idée était alors venue sur la table du ministère des Armées et de la Défense : des sous-marins d'attaque. Ces derniers seraient alors immergés sous la glace et seraient donc entièrement furtifs en raison de leur technologie et de la glace. De plus, il n'aurait pas de difficultés à se déplacer car ils seront sous les banquises et pourront toucher les quelques bateaux rouges s'aventurant trop près des côtes. Monsieur Tchëkéli prit alors la parole :

— En effet, si vous êtes capables de produire ces avions de manière rapide, le temps peut entièrement être raccourci à 6 mois. De plus, comme nous avons pu le dire avant, votre prix sera le nôtre et celui de 2 400 unités d'échanges internationales par avion en est un qui plus est excellent. Nous vous transférerons ainsi chaque mois 24 000 unités d'échanges internationales en échange de 10 avions à chaque transaction. Nous souhaiterions ensuite revenir sur un point que vous avez énoncé : vous êtes en effet une nation phare dans la production militaire. Pour cela, nous souhaiterions, en plus des 60 chasseurs, vous acheter trois sous-marins d'attaque de dernières générations pour un prix que nous estimons aux alentours de 30 000 unités d'échanges internationales par sous-marin. Nous attendons confirmation avec vos prix pour affirmer tout achat. Cependant, ces derniers nous seront plus qu'utiles pour la défense de nos côtes en raisons de la difficultés des bateaux à circuler dans les eaux à causes des glaces et banquises. En raison de logistique et d'économie, nous souhaiterions que la transaction des 3 sous-marins se fasse après celle des 60 chasseurs. Nous pourrons revenir sur vos dernières paroles après ces derniers achats réglés.
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L’échange entre les deux délégations continua, semblant se diriger vers une conclusion des plus satisfaisantes, autant pour les Khardaziens que pour les Raskenois, l’accord sur la vente d’une soixantaine de chasseurs JS-17 Walküre étant en bonne voie d’acceptation. Cependant, la deuxième demande de ses excellences khardaziennes fut des plus surprenantes : des sous-marins ? De tout ce qu’était capable de produire le complexe militaro-industriel raskenois, la marine était de loin la composante la moins utilisée, et les sous-marins encore moins. Rasken était avant tout connue pour son armée de terre et, dans une moindre mesure, son aviation ; le monde connaissait les chars d’assaut raskenois, l’artillerie raskenoise, les chasseurs raskenois, mais la marine pas du tout — on en venait à se demander si elle existait. La réponse est oui, mais celle-ci est négligée depuis de nombreuses années, la composante terrestre et aérienne de l’armée raskenoise étant bien plus importante.

Henry Moser – Excellence Tchëkéli, je dois dire que votre demande me prend par surprise ; en effet, et même si nous le regrettons, Rasken n’est pas une nation connue pour sa marine ou ses navires, c’est une réalité. Ainsi, comprenez ma surprise quant à votre demande d’achat de sous-marins auprès de nous, Rasken. Cependant, ce n’est pas parce que notre marine est négligée que nous n’avons aucun savoir-faire : cela fait des années que nous avons pour ambition de faire renaître de ses cendres la marine raskenoise. Jusqu’ici, cela s’est révélé un échec, l’armée de terre et de l’air étant des priorités importantes du fait de notre voisinage, mais si cette volonté est restée un échec jusqu’à aujourd’hui, nous avons tout de même investi dans la recherche et le développement. Ainsi, nous disposons des mêmes compétences techniques que les grandes puissances maritimes de ce monde ; les ingénieurs de Schibane sont d’ailleurs sur la dernière ligne droite pour finaliser les plans d’un sous-marin d’attaque de dernière génération, ce que vous recherchez.

En revanche, excellence Tchëkéli, pour ce qui est du prix, nos estimations sont bien différentes des vôtres : pour tout vous dire, 30 000 unités internationales pour un sous-marin correspondrait à un bâtiment de guerre des années 1970 voire moins. Nos estimations tablent sur un prix de 60 000 unités internationales pour un sous-marin de dernière génération ; cela vous conviendrait-il tout de même ?

Pour ce qui est de votre demande quant au fait que la transaction des sous-marins se fasse après celle des 60 chasseurs, cela ne nous pose en aucun cas un problème ; comme je vous l’ai dit, le développement du sous-marin de dernière génération n’étant pas terminé.
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Le ministre des Affaires étrangères du Khardaz écoutait attentivement la réponse de son homologue, il savait bien que le Rasken n'était pas une nation navale mais il pensait cependant que par l'avancée technologique de cet empire, ce dernier pouvait en avoir à des prix attractifs. Car en effet, le prix de 60 000 unités d'échanges internationales était un prix que le Tsarat ne pouvait se permettre en plus des 144 000 unités d'échanges internationales qui allaient être allouées pour les 60 chasseurs de dernière génération. Monsieur Tchëkeli était maintenant certain, il n'était là que pour des achats de chasseurs JS-17 Walküre et non pour autre chose. Et puis, si un jour le besoin viendrait, l'empire raskenois serait recontacté en cas de besoin. des prix

— 60 000 unités d'échanges internales, c'est un est prix élevés, bien trop élevés pour nous malheureusement. Je suis donc dans le regret de vous annoncer que nous n'achèterons pas de sous-marins aujourd'hui, nous n'en possédons pas les moyens. Nous préférons d'abord nous concentrer sur une aviation développée par les 60 chasseurs JS-17 Walküre que nous souhaiterions bien acheter chez vous pour un prix de 144 000 unités d'échanges internationales, soit 24 000 unités d'échanges internationales par mois.

Où signons-nous ?
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À la mention du prix, le ministre des armées Henry Moser put voir immédiatement que cela n’était pas une bonne nouvelle, d’une mine joyeuse au moment de demander des sous-marins, le ministre khardazien Tchëkéli arborait maintenant une mine triste ou du moins de déception. Mais cette déception était totalement compréhensible, passer du simple au double pour un tel bâtiment de guerre n’était pas sans conséquence pour les finances du Tsarat.

Henry Moser – Je comprends tout à fait que vous ne puissiez pas vous permettre cet achat en plus des avions, mais nous ne pouvons malheureusement pas descendre en dessous. Pour ce qui est des avions, il vous suffit de signer ici :

Traité relatif à l’acquisition par le Tsarat du Khardaz de chasseur à l’Empire Raskenois
Traité a écrit :
Traité relatif à l’acquisition par le Tsarat du Khardaz de chasseur à l’Empire Raskenois
Signé à Eberstadt, le 17 aout 2017

PréambuleConsidérant la volonté du Tsarat du Khardaz de se doter de moyens de protection aérienne, considérant la volonté des deux parties de se lancer dans un rapprochement bilatéral,
Affirmant leur attachement à la stabilité régionale, à la transparence des transferts d’armement,
Souhaitant créer un cadre précis et transparent pour l’acquisition par le Tsarat du Khardaz de chasseurs produits par l’Empire Raskenois,

Sont convenues de ce qui suit :

Article 1 – Objet du traitéLe présent traité Raskeno-Khardaz a pour objectif de définir les conditions de l’acquisition et du transfert au Tsarat du Khardaz d’une soixantaine de chasseurs de dernière génération JS-17 Walküre, avions produits par l’Empire Raskenois. Au-delà de l’acquisition de matériel militaire, le présent traité porte également sur les services de formation, de maintenance initiale et de fourniture de pièces de rechange.

Article 2 – Livraison et transfertLa soixantaine de chasseurs JS-17 Walküre visés par le présent traité sera livrée conformément au calendrier prévu par le traité, soit une livraison mensuelle d’une dizaine de chasseurs. Le transfert de propriété relatif aux avions n’interviendra qu’une fois la réception officielle par les autorités compétentes du Tsarat du Khardaz effectuée.

Article 3 – FinancementLe coût global unitaire relatif à l’acquisition de JS-17 Walküre étant fixé initialement à 3000 unités internationales, subit une remise de 20 % abaissant alors son coût à 2400 unités internationales, portant le coût global de la commande à 144 000 unités internationales. Les paiements seront effectués en six tranches réparties sur les six livraisons définies à l’article 2, soit un paiement échelonné en six tranches de 24 000 unités internationales. Chaque partie de ce présent traité garantit la mise à disposition des ressources nécessaires à la bonne exécution des obligations présentes dans ce même traité.

Article 4 – Formation et soutienL’Empire Raskenois s’engage à assurer la formation initiale et continue du personnel relatif à l’écosystème JS-17 Walküre, ainsi qu’un soutien logistique et technique durant la période de garantie fixée à 24 mois ou 1000 heures de vole à compter de la réception officielle par la partie khardazienne.

Article 5 – Confidentialité et sécuritéLes deux parties prenantes de ce présent traité conviennent que toutes informations classifiées et données opérationnelles échangées seront protégées et non divulguées sans consentement écrit de la partie Raskenoise.

Article 6 – Usage et non-transfertLes chasseurs de dernière génération JS-17 Walküre acquis dans le cadre de ce présent traité seront exclusivement utilisés par les forces armées du Tsarat du Khardaz. Nul transfert d’armement à un pays tiers, sous quelque forme que ce soit, ne saura être réalisé sans l’accord préalable et écrit de l’Empire Raskenois.

Article 7 – Comité mixte de suiviDans l’objectif que ce présent traité soit scrupuleusement respecté, sera mis en place un comité de supervision bilatéral qui aura pour charge de superviser et suivre l’exécution du traité. Ce même comité, composé de représentants militaires, industriels et diplomatiques des deux Parties, devra se réunir au moins deux fois par an.

Article 8 – Durée et amendementsLe présent traité entre en vigueur au moment même de sa signature et est conclu pour une durée indéterminée. Toute volonté de modification de ce traité devra faire l’objet d’un amendement écrit et signé par les deux Parties. En cas de volonté de l’une des deux parties de quitter le traité, celle-ci devra respecter un préavis de douze mois avant d’être libérée de ses obligations, cependant, les obligations de confidentialité et de non-transfert demeurent applicables après la fin du traité.

Article 9 – Règlement des différendsSi dans le futur, des différends quant à l’interprétation ou l’application du présent traité venaient à apparaître, ceux-ci devront être réglés en priorité par la voie diplomatique. Si aucun compromis n’est trouvé, le différend se devra d’être soumis à des arbitres indépendants acceptés par les deux parties.

Article 10 – Manquements et mesures correctivesDans le cas d’un non-respect des obligations prévues dans le cadre de ce présent traité, la partie lésée devra notifier par écrit l’autre partie des manquements constatés. À compter de la réception par la partie mise en cause de la notification par la partie lésée des manquements constatés, la partie mise en cause disposera d’un délai de quatre-vingt-dix jours pour remédier aux manquements constatés. Dans le cas où la régularisation demandée ne serait pas effectuée passé ce délai, la partie lésée pourra, après consultation du comité mixte de suivi, suspendre temporairement tout ou partie de ses obligations issues du traité, sans préjudice du recours à l’arbitrage prévu à l’Article 9. Au-delà de ça, les obligations relatives à la confidentialité, au non-transfert et à la sécurité des informations restent en vigueur quelles que soient les circonstances.

Article 11 – Dispositions finalesLe présent traité entre en vigueur à compter de la date de sa signature et sera rédigé en deux exemplaires originaux, l’un en allemand et l’autre en Khardaz.

Signé à Eberstadt, le 17 aout 2017
Pour l’Empire Raskenois :
Axel Orndorff, Ministre des Affaires étrangères
Henry Moser, Ministre des Armées

Pour le Tsarat du Khardaz :
Akavki Tchëkéli Ministre des Affaires étrangères

Henry Moser – Je peux comprendre que vous trouviez ce traité lourd, mais lorsque du matériel militaire aussi sensible que le JS-17 Walküre est vendu, nous ne pouvons pas considérer cela comme une vente normale.
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Le ministre des Affaires étrangères écoutait attentivement son homologue qui lui tendit un dossier. Il le lut, il était long, Monsieur Tchëkeli se perdit une fois, puis deux, puis… trois fois. Après sa quatrième relecture, il comprit enfin ce contrat dans son intégralité et put enfin le signer. Il était heureux, il avait enfin pu garantir au Tsarat un moyen de défense aérienne de dernière génération qui permettrait de protéger les cieux et le territoire du Khardaz contre les horribles forces écarlates de la Confédération socialiste du Nazum et notamment celle des forces aériennes de l'immonde République socialiste du Morzanov. Cette nation dictatoriale et oppressive à l'encontre de ses minorités sexuelles. Cet État était cependant l'un des plus développés de la confédération nazuméenne. Les soixante chasseurs JS-17 Walküre allaient permettre la défense partielle du territoire, mais jamais le Khardaz ne tiendrait seul face à une attaque de la Confédération socialiste du Nazum. Il fallait que le Khardaz se trouve des alliés, des alliés puissants. Fort heureusement, l'Empire raskenois remplissait toutes ces conditions. Monsieur Tchëkeli prit donc la parole.
— Nous sommes ravis d'avoir fait affaire avec vous. Ces soixante chasseurs permettront à nos forces aériennes de défendre notre chère nation contre les forces rouges de la Confédération socialiste du Nazum. Cette CSN est un fléau pour l'entièreté du Nazum du Nord, que dis-je, la CSN est un fléau pour le Nazum entier ou même l'entièreté des nations de la scène internationale. C'est aussi pour cela que nous sommes là, vous êtes une nation puissante qui a su malgré les guerres et conflits se placer en de bonnes positions sur la scène internationale en développant une industrie militaire extrêmement complexe. Vous nous avez évoqué une alliance avec le Grand Beylicat d'Aykhanides. Nous savons que nous ne partageons pour le moment que très peu de relations ou du moins, une relation très jeune. Cependant, nous avons tout de même une proposition pour vous. Cette dernière ne s'agit ni plus ni moins d'une alliance défensive ainsi que d'une base raskenoise sur notre territoire. La base vous sera fort utile, vous permettant de stocker des armements et d'élargir votre force de frappe sur le continent nazuméen ou aléoutien. De plus, vos soldats pourront s'entrainer dans des conditions peu habituelles pour eux : celles du grand froid des montagnes et forêts du Khardaz. Nous savons que cette demande n'est pas une chose banale, mais nous espérions pouvoir tout de même obtenir cet accord.
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Henry Moser – Ça, pour ne pas être banal, ça l’est vous avez raison, qui plus est dans un climat de tension avec d’autres nations, et il est certain que cela enverrait un message clair ; cependant, en réponse à ce message clair, il faudra sûrement s’attendre à un peu plus qu’un simple message. Cela ne veut pas pour autant dire que nous refusons, mais simplement qu’il faudra être prudent et se préparer à de potentielles conséquences : l’acte de déclarer une alliance défensive n’est déjà pas anodin, et l’installation d’une base militaire étrangère l’est encore moins.

De ce que vous me dites, il est vrai que la géographie du Tsarat est assez spéciale et que cela pourrait constituer un bon entraînement pour nos troupes ; cependant, Rasken dispose d’écosystèmes similaires, un bon tiers du pays étant montagneux par exemple. Nous disposons en revanche de peu de forêts ; dans ce cas-là, vos forêts pourraient être des endroits adéquats pour s’entraîner, mais pas seules, de manière conjointe, en tant qu’alliés.

Mais revenons à la question principale : cela peut vous paraître bizarre, mais au vu de la raison initiale de cette rencontre et connaissant la situation de votre pays, nous nous sommes préparés à un certain nombre de scénarios. L’un de ces scénarios, incluant une alliance défensive et donc possiblement l’installation d’une base militaire, nous a conduit à préparer en amont un document. Ce document est une esquisse, tant matérielle que personnelle, d’un possible déploiement dans votre Tsarat :


Document des effectifs relatif à une potentielle base au sein du Tsarat du Khardaz



Premier bataillons d’infanterie blindée expéditionnaire
Eisberg (1000 soldats)


  • 30 véhicules de combat d'infanterie (VCI) Grassl de huitième générations
  • 10 chars légers Thorns de huitième générations
  • 10 chars d’assaut Kiefer de huitième générations
  • 20 mortiers tractés Saks de dixième générations
  • 5 canons antiaériens mobiles Nimitz de neuvième générations
  • 5 lance-missiles antiaériens mobiles Kiesel de huitième générations
  • 50 transports de troupes blindés (TTB) Bauer de dixième générations
  • 14 véhicules légers tout-terrain Höger de onzième générations
  • 10 véhicules radios Siegel de sixième générations
  • 2 véhicules radar Plesner de dixième générations
  • 7 chars de dépannage Schaper de sixième générations
  • 3 ponts mobiles Krauss de sixième générations
  • 4 véhicules de déminage Kümmel de sixième générations

  • 1000 armes légères d'infanterie Tara de onzième générations
  • 50 mitrailleuses lourdes Höss de dixième générations
  • 50 mortiers légers Lotz de huitième générations
  • 50 lance-roquettes Spener de neuvième générations
  • 50 lance-missiles antichars Reiter de dixième générations
Deuxième bataillons d’infanterie blindée expéditionnaire
Waldsturm (1000 soldats)


  • 30 véhicules de combat d'infanterie (VCI) Grassl de huitième générations
  • 10 chars légers Thorns de huitième générations
  • 10 chars d’assaut Kiefer de huitième générations
  • 20 mortiers tractés Saks de dixième générations
  • 5 canons antiaériens mobiles Nimitz de neuvième générations
  • 5 lance-missiles antiaériens mobiles Kiesel de huitième générations
  • 50 transports de troupes blindés (TTB) Bauer de dixième générations
  • 14 véhicules légers tout-terrain Höger de onzième générations
  • 10 véhicules radios Siegel de sixième générations
  • 2 véhicules radar Plesner de dixième générations
  • 7 chars de dépannage Schaper de sixième générations
  • 3 ponts mobiles Krauss de sixième générations
  • 4 véhicules de déminage Kümmel de sixième générations

  • 1000 armes légères d'infanterie Tara de onzième générations
  • 50 mitrailleuses lourdes Höss de dixième générations
  • 50 mortiers légers Lotz de huitième générations
  • 50 lance-roquettes Spener de neuvième générations
  • 50 lance-missiles antichars Reiter de dixième générations
Premier bataillons de ravitaillement expéditionnaire
Nordwind (1000 soldats)


  • 5 véhicules de combat d'infanterie (VCI) Grassl de huitième générations
  • 55 Camions de transport Krausser de dixième générations
  • 65 Camions-citernes Ribbeck de dixième générations
  • 10 véhicules radios Siegel de sixième générations

  • 1000 armes légères d'infanterie Tara de onzième générations
Contingent aérien expéditionnaire
Wotanschild

Message secretInformation secrète réservée aux personnes autorisées

Henry Moser – Ceci est bien entendu une estimation préparatoire faite en amont de cette rencontre et vous avez toute la liberté de la refuser ou de la modifier, mais nous pensons qu’un déploiement conforme à ce document permettrait de couvrir l’ensemble des besoins défensifs de votre nation, qu’ils soient terrestres ou aériens. Je ne pense pas que vous allez demander, mais je vais quand même répondre à cette potentielle question : nous ne pourrons pas augmenter le nombre de soldats déployés, car nous avons également nos propres besoins défensifs à satisfaire du fait de la situation géopolitique entourant notre nation.
1342
Monsieur Tchëkeli regardait attentivement le document que son homologue lui avait passé. Le nombre d'armements et de soldats envoyés était conséquent, tellement conséquent que cet envoi était équivalent à près de trois quarts des armées totales du Tsarat. Cela ne signifiait pas que cette proposition allait être refusée, bien au contraire, un tel nombre de soldats et d'armements permettrait aux forces armées khardaziennes de s'entrainer elles aussi. Monsieur le ministre des Affaires étrangères allait bien accepter cette offre plus qu'acceptable.
— Votre quantité d'envois semble acceptable. Votre présence permettra un entrainement de vos troupes ainsi que des nôtres, chacun y est donc gagnant. Pour ce qui est du lieu de présence de votre base, vous semblez être intéressée par un espace forestier. Pour cela, rien de mieux que les alentours de la ville d'Ërevann. Vous pourrez donc vous installer dans les alentours de cette ville. Concernant ce que vous avez dit plus tôt, il est évident que nos décisions auront des conséquences et même de possibles critiques de la part de la Confédération socialiste du Nazum en particulier. Cependant, n'en est-il pas là notre plein objectif ? Nous devons éviter une guerre, même si nous serions dans une position de force. La guerre, nous l'avons connue, Rasken et Khardaz, et nous savons tous deux qu'elle ne mène jamais à de belles choses. Cette alliance aura un effet dissuasif clair sur la CSN, qui ne devrait pas être assez bête pour déclencher une guerre à un pays possédant un accord d'alliance défensive avec une grande puissance d'Eurysie.
2445

Henry Moser – Si cela vous convient, alors la partie de cette rencontre concernant le domaine militaire et notre alliance peut être considérée comme terminée, mais cela ne veut pas pour autant dire que la rencontre dans son ensemble l’est également.

Axel Orndorff – En effet, comme je vous l’ai dit au début, nous souhaitons établir de bonnes relations avec votre pays, relations tant politiques qu’économiques. Le sujet politique étant clos, passons au sujet économique. Normalement, ce devrait être ma collègue, la ministre de l’Économie, qui devrait vous parler de cela, mais étant actuellement retenue à une réunion importante, je vais commencer en mentionnant les bases. Rasken est ce que l’on pourrait appeler un pays-usine de par la taille de son secteur secondaire, mais ce secteur est gourmand en ressources, aussi...

Au même moment, le troisième représentant raskenois, qui n’avait pas pu venir avant, fit son entrée dans la salle. Cette troisième personne, c’était la ministre de l’Économie Christina Hönigswald.

Christina Hönigswald – Veuillez excuser mon retard, Excellence du Tsarat du Khardaz. Je suis Christina Hönigswald, la ministre de l’Économie de l’Empire Raskenois. Une réunion importante avec d’autres ministères m’a empêchée de me libérer plus tôt et de venir vous accueillir directement à l’aéroport. J’espère que j’arrive au bon moment.

Axel Orndorff – J’étais juste en train de faire un résumé de la situation, mais tu es entrée avant que je finisse.

Christina Hönigswald – Je vois. Excellence Tchëkéli, je vais reprendre depuis le début. Comme vous le savez, Rasken fait partie des plus grandes économies de ce monde, cela grâce en grande partie à notre industrie, pesant pour près de 40 % de notre PIB. Cependant, cela a un prix : une telle industrie avale des quantités faramineuses de ressources. Dans un souci de diversification, nous sommes à la recherche de nouveaux fournisseurs. Nous pourrions bien évidemment faire comme tout le monde en achetant à des quantités industrielles nos ressources au Drovolski, cependant, nous ne pouvons cautionner d’être affiliés à cet empire de pollution provoquant la majorité des cancers de la région de par leurs émissions de métaux lourds, de poussières, de soufre et je ne sais quel autre polluant. C’est d’ailleurs pour entériner ce refus qu’il y a maintenant un an, notre Assemblée a voté une loi instaurant des droits de douane très durs à l’encontre de ce pays.

Votre pays ayant été en guerre pendant les cinquante dernières années, nous n’avons que très peu d’informations, c’est pourquoi j’aimerais vous demander si vous, un habitant du Tsarat, en disposez plus que moi. Dans le meilleur des cas, nous pourrions investir de grandes sommes d’argent pour développer des capacités de production au sein de votre pays, ce qui serait gagnant pour nos deux nations : votre économie se développerait, et nous aurions un nouveau fournisseur fiable sur qui compter.
1118
Monsieur Tchëkeli était en train d'écouter le discours de son homologue, joyeux d'avoir pu obtenir la défense de sa nation. Quand soudain, la porte s'ouvre et une femme blonde que le ministre trouva exceptionnellement magnifique. Son entrée lui coupa même le souffle et le cœur de ce dernier se mit à danser la Sukhishvili (une danse traditionnelle des régions montagneuses du Khardaz). Il écouta à moitié ses paroles, se concentrant plus sur son interlocutrice. Il prit donc la parole avec sa voix grave et sa position de mewing parfaite.

— C'est un honneur de vous rencontrer. Votre retard est pardonné, bien que maintenant que je vous vois, j'aurais préféré vous voir arriver plus tôt. Concernant votre proposition, c'est vrai que vous possédez de très gros arguments. lâcha-t-il avec son sourire pervers. Le Khardaz est une nation connue pour son bois de luxe, ses pierres précieuses, ses métaux rares et sa viande de rennes de haute qualité. Malheureusement, ces matériaux ne sont pas les plus pratiques dans la vie quotidienne. Si ces matériaux vous intéressent, nous serons ravis d'avoir affaire avec vous. Nous manquons cruellement de matière alimentaire et de matériaux de construction. Cependant, nous tenons à vous indiquer que le Khardaz est autonome en termes de pétrole et se permet même quelque vente auprès de pays proches.
2089
À peine rentrée, la ministre put voir dans le regard de son homologue khardazien que sa présence l’avait revigoré. Malheureusement pour lui, la ministre Hönigswald était déjà mariée et mère de deux enfants, qui plus est. De toute façon, elle n’avait pas le temps pour ça. Comme on dit, il y a un temps pour tout : un temps pour se détendre, un temps pour flirter, et là, actuellement, le temps du sérieux s’imposait. Elle se contenta donc de lâcher un sourire quelque peu gêné en retour avant de lui répondre.

Christina Hönigswald – Je vois. Pour ce qui est du pétrole, je vais passer sur le sujet rapidement, mais comme vous vous en doutez, nous n’en avons pas besoin, Rasken étant dans le top 5 des pays producteurs, nous subvenons largement à nos besoins. Cependant, notre entreprise Apex Energy serait potentiellement intéressée pour investir dans votre pays.

Concernant vos besoins, nous ne pouvons malheureusement pas vous aider sur la question alimentaire, Rasken étant autonome sur quelques points comme le blé, par exemple, mais importateur pour tout le reste. En revanche, pour ce qui est des matériaux de construction, je pense que nous pouvons vous aider. En effet, Rasken dispose d’un important secteur du BTP : nous exportons, par exemple, 80 millions de tonnes de ciment chaque année, auxquelles s’ajoutent près de 18 millions de tonnes d’acier. Nous pourrions donc exporter vers votre pays et ainsi combler en partie votre manque cruel de matériaux de construction.

Sur les ressources dont votre pays dispose et qui pourraient nous intéresser, cela ciblerait en grande partie les métaux rares comme les platinoïdes, les terres rares et les métaux stratégiques de haute technologie. Actuellement, le principal fournisseur de ce type de ressources est Drovolski, mais nous avons décidé de nous en éloigner pour des raisons éthiques. En effet, nous ne savons quasiment rien de ce qu’il s’y passe, mis à part qu’il est à l’origine de 95 % des cancers et maladies de la région à cause de ses émissions massives de soufre et de métaux lourds dans l’atmosphère. Voyez-vous, le concept même d’écologie ou de pollution n’existe pas dans leur vocabulaire. Alors, pour une nation comme Rasken qui, malgré sa vaste industrie, fait son maximum pour réduire son impact, comprenez donc notre volonté de nous éloigner de ce pays. Sur le même sujet, j’aurais une question : votre pays serait-il ouvert à ce que des entreprises raskenoises s’installent directement dans votre pays ? Je pense notamment à des entreprises minières.
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