01/01/2018
23:42:09
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Camarade ou pas camarade XI | UICS — KPB

1946
Galen faisait les cents pas dans la salle de taille modeste ; libérée pour l'occasion de cet entretient très spécial. Normalement, l'adhésion d'un membre à une organisation ouverte n'a rien de surprenant, l'on peu même parler d'événement tout à fait prévisible. Mais dans cette internationale moribonde, ce n'était pas rien. Elle conservait sa puissance, dotée de membres aux forts potentiels d'influence dans le monde, mais ceux-ci l'avait abandonné en pensées — la laissant mourir sans un mot ou un regard. Même son Illirée maternelle avait, pour un temps, délaissé l'Union pour se focaliser sur les problématiques internes de sa redéfinition en tant que bastion de l'Eurycommunisme en Eurysie occidentale. Mais quand le gouvernement eut finalement su sauvegarder ses acquis sur le moyen terme, il put alors se concentrer pleinement sur la constitution d'une sphère d'influence illiréenne. Elle se manifesterait à travers des accords passés avec des pays historiquement rattachés à Tirgon ; mais aussi par la tenue d'une ligne eurycommuniste loduaro-classique dans toutes les institutions internationales où elle pouvait tisser son influence. Quoi de mieux qu'une union — moribonde certes, mais pas morte — où elle conservait une institution centrale pour mener à bien son projet ?

C'est bien ce pour quoi Galen s'efforçait de faire un massage cardiaque à l'UICS ; le communisme mondial n'avait jamais été aussi fort, et pourtant ses institutions n'avaient que rarement été aussi faibles. L'Union demandait du sang frais pour renaître, et il allait le lui apporter avec la dévotion du serviteur au maître. Aujourd'hui il s'entretiendrai avec les représentants du KPB bachmeyerois. Galen se stoppa tout soudainement dans ses sempiternels allers-retours quand la porte s'ouvrit sur les représentants communistes du Bachmeyer.

— "Bien le bonjour, camarades ! Je suis Galen Hivaleg, représentant de l'Illirée à l'UICS ; et aujourd'hui je vais vous poser quelque questions afin de finaliser votre adhésion. Pour commencer, avez-vous pris connaissance de notre traité de fondation — que vous devrez ratifier — avant de postuler ? Pouvez-vous me décrire l'idéologie populaire qui vous porte maintenant vers nous ? Et, finalement, que pensez-vous que l'UICS peut apporter à votre organisation dans son épanouissement national ?"

1913
“Bonjour à vous camarade Galen Hivaleg. Je suis Erich Thielmann, Chef du KPB. Nous avons bien évidemment lu le Traité, et je peux d’ailleurs l'expliquer pour le prouver. Si nous sommes acceptés, le KPB aura 5 représentants au Conseil Suprême de l’Union, qui est le parlement de l’UICS. Nous aurons un membre non votant au Présidium. Le Secrétaire est élu par tous les pays et le mouvements membres, et il représente l’Union et son mandat dure 4 ans. Les mesures décidées par le Présidium doivent être appliquées par tous les pays et mouvements, sinon, on se fera exclure. L’Organe Extérieur de l’Union, que nous avons contacté pour entamer le processus d’intégration, est régi par l’Organe Dirigeant de l’Union. La Presse de l’Union est un journal d’information sur la pensée communiste qui est écrit par les pays et mouvements membres de l’Union. L’Organe dédié à la Coopération et au Développement au sein de l’Union gère les relations entre les membres et les situations de crise au sein des pays membres. Le Bureau de la Coopération Éducative gère la coopération éducative entre les pays membres.

Je qualifierais notre idéologie de marxisme révolutionnaire et de socialisme étatique. Notre but est de rassembler la classe ouvrière autour de notre parti d’avant garde afin de renverser le régime, soit par les armes, soit par les urnes, et instaurer une République Socialiste. Étant donné la situation actuelle, je dirais que nous allons probablement renverser le régime par les armes plutôt que les urnes, car pour les urnes on aurait besoin d’une majorité à nous seuls, une tâche un peu compliquée.

Je pense que votre organisation pourra offrir à notre parti deux choses: le prestige et l’opportunité de parler à nos camarades de tout le globe. En étant membre de l’UICS, nous aurons un plus grand prestige auprès des travailleurs de notre pays, qui savent que vous vous battez incessamment contre le capitalisme. Ils sauront donc que nous aussi nous sommes un parti qui se bat pour eux et qui les guidera sur le chemin vers le communisme. Grâce à votre organisation, nous pourrions aussi rencontrer beaucoup de mouvements communistes et apprendre de leurs échecs et succès, et réciproquement, pour qu’on ait la meilleure stratégie possible dans le combat contre la vermine capitaliste.”
1908
Galen esquissa un mince sourire à la récitation de son interlocuteur ; ce dernier connaissait assurément bien la législation ainsi que le fonctionement de l'Internationale ; bien qu'il la trouvât quelque peu robotique, peut-être l'expression d'un apprentissage normé. Mais les informations étaient bien exactes, et, si le phrasé du Bachmeyerois avait pareille consonance de par cœur, ce n'était certainement que pour le mieux ; l'heure n'était pas à discuter en détail de la nature et de la légitimité de la Charte. Il hocha donc la tête, reconnaissant bien les termes de la loi dans la bouche de l'autre. Il prêta ensuite tout particulièrement l'oreille à la déclaration d'intention du représentant, de comment il prévoyait le renversement du gouvernement de son pays en cas d'incapacité à y arriver par les urnes. Cet élément piqua sa curiosité, il en demanderait plus long à ce sujet. Et enfin il confirma de la tête que l'UICS ferait tout en son pouvoir pour soutenir le KPB dans son entreprise. Il se racla la gorge, bien qu'elle ne fût pas véritablement dérangée auparavant — cela tenait plus du geste de contenance.

— "Camarade, je me dois de confirmer tout ce que vous avez dit sur le Traité régissant l'Union ; il semblerait que vous le connaissiez tout aussi bien que moi. Le KPB nous a sans aucun doute fait parvenir de ses représentants le plus informé, le plus au fait de notre Internationale. Mais maintenant vous parlez de renverser le gouverenement Bachmeyerois — par les urnes ou par les armes. Vous me dites qu'y parvenir par le premier terme de l'alternative serait ardu... pourriez-vous développer sur la situation politique de votre parti à l'échelle nationale ? Pour ce qui est d'une prise de pouvoir à bout de canon, j'aimerais également que vous me décriviez comment vous pensez parachever cette entreprise. Enfin vous évoquez l'UICS comme une plate-forme idéologique, intellectuelle et prestigieuse. C'est vrai, mais ce n'est pas tout. Comprenez bien que si le KPB en fait la demande en présentant un plan d'action précis, l'Internationale pourrait mettre ses moyens à votre dispositions pour permettre le libre épanouissement des travailleurs bachmeyerois. Que ce soit pour financer la campagne par les urnes du parti, ou lui transmettre des armes et des stratèges."


2096
Oui, c’est vrai que je n’avais pas clarifié la situation politique interne, c’est ma faute camarade. Après la chute de la monarchie en 2008, et la révolte qui donna naissance à notre parti, le Bachmeyer traversa alors un temps troublé. Ce n’est pas parce qu’on a échoué la première fois qu’on a abandonné la révolution, et ce n’est pas parce que le Kaiser est renversé que les monarchistes n’essayaient pas de le ramener. On a donc beaucoup participé aux combats de rue contre les monarchistes durant la première moitié des années 2010, protégeant les ouvriers de ces prédateurs que sont les monarchistes sanguinaires. Nous avons fait d’autres tentatives pour parvenir au pouvoir, comme quand en 2013 en Sechsen, nous avons formé un gouvernement de gauche avec le SAPB. Mais c’était une grosse erreur, car le président de l’époque a ordonné une Reichsexecution contre nous, c'est-à-dire un coup d'État contre le gouvernement local. Beaucoup de nos camarades se sont fait arrêtés, mais aucun Socialiste n’a subi le même sort, la preuve qu’on ne peut pas faire confiance aux Socialistes, car ils sont du même côté que les bourgeois. Depuis, la guerre dans les rues s’est apaisée, car personne n’arrivait à déloger cette maudite Republik, ni nous, ni les monarchistes. Et puis il faut aussi prendre en compte le fait qu’en décembre 2014, les monarchistes sont entrés au gouvernement. Donc ça fait plusieurs années que les choses se sont calmées, mais on a continué à s’armer et à s'entraîner, malgré le fait qu’on est ciblés par la police. Et ça nous amène à aujourd’hui, où la coalition de droite est impopulaire, et il n’y a pas beaucoup de combats dans les rues.

Pour ce qui est une prise éventuelle du pouvoir par la force, ça se déroulerait comme ceci. Le capitalisme produit inévitablement des crises économiques. Ces crises provoquent une crise de confiance dans les institutions et les partis au pouvoir. En ce moment, le public ne fait toujours pas confiance à la Republik, l’extrême droite est au pouvoir, et une crise économique devrait arriver au Bachmeyer bientôt, dû au cycle récessionnaire du capitalisme. Donc quand la crise inévitable arrivera, les gens perdront confiance dans les partis au pouvoir, incluant l’extrême droite, affaiblissant notre ennemi. Les gens se tourneront alors vers nous pour sauver le pays, nous donnant plus de recrues que l’extrême droite, et on pourra prendre le pouvoir. Malheureusement nous n’avons pas plus de détails, la crise économique mentionnée n’étant pas encore arrivée.
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— "Bien, je pense que nous avons tout dit ; sauf, à tout le moins, si vous avez quelque chose à ajouter. Vous avez su expliciter vos convictions ainsi que le fonctionnement du KPB. Je suis convaincu que votre parti sera l'élément essentiel de la prise de conscience des travaileurs de votre pays, les menant par là-même à leur libération par les urnes ou par les armes — des objectifs nobles et sans faux-semblant bourgeois et pseudo-humaniste. Pour ce qui est de votre accession prochaine à la tête du Bachmeyer pour le plus grand plaisir des masses laborieuses, nous pourrons en discuter tout bientôt avec les camarades de l'Union ; avec nos camarades de l'Union. Car, oui, par ma personne, la République Populaire et Sociale d'Illirée vous apporte aujourd'hui son parrainage à votre candidature ; bienvenue à l'UICS !"
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