Il se rassit à son bureau sans plus battre sa coulpe — il avait le devoir sacré de protéger son peuple de l'impérialisme belliqueux de quelque bourgeois avide d'un trésor que la raison ne pouvait lui concéder. Il se saisit d'une plume sans autre procès et rédigea une note à l'intention de tout ceux qui avaient le moindre pouvoir dans la défence de leur maison. Il devait mettre les bouchées doubles sur la préparation à un conflit majeur ; bien qu'il priât toujours pour qu'il n'advienne point. Ordre fut donné à l'industrie d'engager en priorité absolue la construction de moyen de défence anti-aérien, parce que de toute façon l'armée de terre et la marine illiréenne n'étaient pas en position de resister efficassement à une invasion : il fallait tout miser sur l'aviation, son seul corps d'armée potable pour une conflagration de large envergure. De toute façon, il était trop tard pour espérer quoi que ce soit de ces autres armées en engageant si tardivement des productions. Ordre fut donné au VSB d'assurer une surveillance accrue des personnages dangereux et de neutraliser tout élément nuisible sous simple soupçon renforcé, il n'était pas temps de se faire attaquer de l'intérieur et de l'extérieur au même instant. De la même façon, les entrées et sorties aux frontières devront êtres fortement restreintes. Les nationaux kresetchniens ou onédiens en Illirée devraient être interdit de quitter le pays, ils constituaient une monnaie d'échange beaucoup trop importante pour être négligée. Sur la liste des personnes privées de sorties figuraient aussi les cadres des services de sécurité et une bonne partie du gouvernement : il n'y aura pas de fuite possible. Ordre fut donné de mettre toutes les composantes de l'armée en vigilance permanente — notament l'armée de l'air qui devrait maintenant avoir en permanence une douzaine d'apareils en vol de patrouille. Les radars devraient être aux aguets du moindre mouvement en provenance des pays onédiens ou de la Kresetchnie. Et enfin, une campagne de sensibilisation rapide devrait indiquer aux citoyens illiréens comment réagir en cas de bombardement ou d'invasion : des bunkers ou immeubles plus robustes devraient figurer sur les plans de survie distribués à la population.
Ses ordres transmis et mis en application, le Premier ministre soupira ; être en première ligne ne signifirait rien de bon.