22/01/2018
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[à archiver] Karty-Khardaz, La nation blanche accueille l'anti-rouge

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AlinéaDésormais, la diplomatie Kartienne engageait plus que rarement le premier pas. De fait, l'ancienne politique internationale avait payée, le réseau était établi. C'est donc sous une initiative étrangère que Volkingrad accueille une nouvelle délégation, tout droit venue du Tsarat parlementaire du Khardaz.

Si la diplomatie s'était quelque peu apaisée en activité, les protocoles n'étaient pas délaissés, bien au contraire. Lorsqu'une nation est accueillie en Karty, l'on peut dores et déjà se faire une idée de la perception sur le sujet. Les Khardaziens, eux, furent salués des militaires. Un accueil, certes diplomatique, qui montrait toutefois le climat de la situation. La République Impériale n'avait pas grand chose à dire au Khardaz, il était évident que ce dernier souhaiterait un soutien contre la CSN, ce qui ne sera pas une mince affaire.

Pour l'heure, les diplomates Nazumis avaient franchi le sol du Kremlin. Trois grandes figures Kartiennes trônaient, la Chancelière Orlovski, le Grand Ambassadeur Uzkaï et enfin, le Maréchal Vescarelli. Une fois installé, ce fut le Grand Ambassadeur Uzkaï qui annonça, et non la Chancelière...

Grand Ambassadeur Itami Uzkaï-"Soyez les bienvenues au Kremlin, Excellences Nazumies... Ma foi, cette entrevue est certes sur nos sols, mais demeure de votre volonté. C'est donc chose faite, nous vous écoutons."
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Les diplomates et le ministre des Affaires étrangères du Tsarat du Khardaz, Akavki Tchëkéli, venaient tout juste d'arriver au Kremlin. L'accueil avait été martial, des militaires les avaient accueillis comme si le Khardaz ne représentait qu'un simple pays venu ici pour parler de gros canons (ou grokanons pour les intimes) et de guerre. Le Khardaz savait bien que la diplomatie kartienne s'était depuis un certain temps rabattue et avait quelque peu fermé leur impérialisme. Aujourd'hui, il venait bien évidemment parler des méfaits de la Confédération socialiste du Nazum sur l'impact de la société nord-nazuméenne, mais pas seulement. La République impériale de Karty est une nation puissante qu'il valait mieux avoir comme alliée que comme ennemie. Bien évidemment, ce n'était pas à cette rencontre que ces États allaient devenir alliés, mais ils allaient du moins améliorer leur relation. De toute façon, ils ne peuvent qu'améliorer leurs relations vu qu'à l'heure actuelle, ils n'avaient pas de relations. Ainsi, elle ne pouvait que s'améliorer… quoi qu'enfaite...non ce n'est pas l'objectif.
Bien que l'accueil était froid et direct, il fallait bien commencer par discuter. Fort heureusement, le ministère des Affaires étrangères avait une multitude de différentes paperasses à faire signer à la République kartienne.

— Nous vous remercions pour votre accueil chaleureux. Monsieur Tchëkéli laissa échapper un léger sourire à la prononciation du mot "chaleureux". C'est avec un grand honneur que nous nous tenons aujourd'hui devant vous pour cette rencontre, qui devra être productive au vu de ce que nous attendons de cette rencontre. Nous vous rassurons, cette rencontre ne tourna pas uniquement autour de la Confédération socialiste du Nazum et de leurs nombreuses interventions assez douteuses, comme à votre plus grand désespoir. Nous sommes aussi experts dans d'autres domaines. Premièrement, et pour bien commencer cette rencontre, nous souhaiterions obtenir de votre part une reconnaissance officielle de la République impériale de Karty disant que nous, le Tsarat parlementaire du Khardaz, sommes le seul gouvernement légitime à gouverner sur les terres de l'ex-République socialiste de Yashosie.
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Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty


AlinéaLa certaine ironie de cet accueil 'chaleureux' n'échappait pas à la Chancelière, et elle ne pouvait que donner raison à son interlocuteur. Si, en effet, les militaires représentaient une certaine méfiance vis-à-vis du Khardaz du fait de la confédération rouge, ils étaient également le symbole de l'actuelle Eurysie centrale: Bouleversée. En aucun cas, la République Impériale ne pouvait se permettre de mettre en danger une délégation accueillie, quelle qu'elle soit. Lorsque l'Hotsaline envoie ses missiles comme des lettres à la poste, lorsque l'Estalie envoie toute son armada aérienne en réponse, il est plus que légitime de renforcer la présence militaire, d'autant plus que des étrangers sont accueillis. Enfin, le cœur de l'entrevue n'était point aux protocoles, mais aux dires de sieur Tchëkéli, représentant du Khardaz. Angèle eut le bonheur d'une diplomatie à peu près compétente, en comparaison de celle de la confédération rouge rencontrée il y a quelques jours à peine, c'était assurément le cas. Quel paradoxe d'ailleurs, accueillir les deux opposés dans la même salle avec un intervalle si court... Le Khardaz avait au moins le mérite de n'être pas seulement venu parler de la CSN, facteur que Dame Orlovski n'aurait pas réellement apprécié. Si les Khardaziens n'évoquaient pas encore ce sujet, celui abordé n'était peut-être pas le plus stratégique, à noter une demande de concession. Angèle opta donc pour une stratégie, évaluer ses interlocuteurs. Elle inspira donc légèrement, se remémorant par cette occasion le fiasco de la CSN, et annonça d'une voix calme et posée, presqu'amicale.

Chancelière Angèle Orlovski-"Chaleureux, ce n'est pas le mot que j'emploierais pour cet accueil. Dit-elle d'un sourire honnête, avant de reprendre. Vous comme moi savons qualifier cet accueil de militaire, martial même. Mais rassurez-vous, Excellence, il y a bien des raisons derrière cela... Je ne vais point vous exposer une situation que vous connaissez sans doute déjà, à noter les bombardements Hotsaliens sur l'Altrecht, l'Opération Pale Tempest de l'Estalie, et tout ce qui s'en suit. Voyez en cette présence militaire une volonté de protection de nos invités, rien de plus, rien de moins. Cela dit, j'en viens à votre demande, que je qualifierais d'une certaine audace.
Si je me réjouis que son Excellence ne soit point seulement venue communiquer les sujets de la confédération rouge, en revanche je m'étonne de votre demande. Commencer cette entrevue par ce que je qualifierais d'une concession de ma patrie envers la vôtre, voilà qui est original. Une telle reconnaissance, un tel positionnement, pourrait, et en réalité va, à l'encontre de notre doctrine de neutralité habituelle. Je ne décline pas votre offre, j'explicite simplement qu'à cette heure, certaines barrières sont présentes. Evidement, ces barrières peuvent être rasées du fait de notre puissance, toutefois nous préférons éviter au maximum l'engagement de ces rapports de force... J'ai parfaitement conscience que votre nation s'est dores et déjà engagée quelque peu auprès de la nôtre, via le commerce de l'armement notamment. Soyez donc plus clairs, la franche honnêteté, tant qu'elle ne brise pas le respect, est une vertu que je sais apprécier. Si la République Impériale accorde cette reconnaissance, dois-je y percevoir le début d'une relation bilatérale officielle, ancrée, réelle ? Me comprenez-vous ?
"
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Monsieur Tchëkeli écoutait Madame la Chancelière mais fut quelque peu heurté par sa réponse. Il ne comprenait pas trop comment la République impériale de Karty pouvait avoir du mal à vouloir reconnaitre un gouvernement formé par le peuple après plus de cinquante ans de lutte et qui, de plus, était actuellement le seul gouvernement à exister sur le sol khardazien. Il comprenait bien que cela allait déplaire aux communistes de la CSN qui avaient mal digéré leur défaite et qui étaient encore nostalgiques de l'époque du dictateur Skratac et des camps de concentration pour chrétiens. Cependant, il ne s'agissait pas réellement d'une prise de position sur la guerre, c'était une décision tout à fait légitime. C'est belle et bien la décision des rouges qui est idiote. Il prit donc la parole pour tenter de convaincre son interlocutrice.

— Voyez-vous, madame la Chancelière, je suis un homme de bon sens qui, dans ce moment, ne comprend pas réellement vos paroles. Ce que vous décrivez là comme un "positionnement" ou bien même une "demande audacieuse et originale", je l'appellerai personnellement une introduction logique à notre rencontre. Si je suis ici, et pour répondre à votre question, c'est bel et bien pour bâtir des relations entre nos pays de la manière la plus solide possible, alors j'ai pensé que cette petite demande pourrait marquer le début de nos relations. De plus, je ne pense pas que cette reconnaissance soit réellement une prise de position. Nous avons été mises en place par le peuple entier après une révolte de plus d'un demi-siècle contre un régime corrompu et à l'agonie. Nous sommes les seules à avoir autorité sur les terres sacrées et nous ne sommes pas autoritaires, génocidaires, fascistes ou bien même suprématistes. De nos jours, les seuls à ne pas reconnaitre notre régime après demande sont les rouges de la CSN qui semblent avoir mal digéré qu'un peuple ait décidé de renverser un régime qui les exterminait. De plus, dans notre pays, nous avons toujours parlé de ne pas parler à des inconnus ; si vous ne nous reconnaissez pas, ne sommes-nous pas en partie inconnus à vos yeux ?
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Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty


Chancelière Angèle Orlovski-"Effectivement nos paroles respectives ne sont point comprises, je tâcherais donc d'être plus claire. Une 'introduction logique', ce ne sont pas là les mots que j'emploierais. La République Impériale de Karty vous a-t-elle seulement demandé de reconnaître sa souveraineté afin d'entamer cette occurrence ? Non, et pour cause, une concession n'est en aucun cas le meilleur moyen de débuter un sommet. J'en reviens donc sur la notion de 'concession', puisque vous semblez en omettre le sens dans ce cas précis. Je ne remets pas en cause la légitimité de votre gouvernement sur votre Etat, loin de moi cette idée. Non, une telle reconnaissance reviendrait entre autres à reconnaître votre régime donc, ce que la confédération rouge verra sans aucun doute comme une provocation. Aussi pathétiques que soient leurs institutions, leurs services et tout bonnement leur logique, cette entité demeure... Tout du moins pour l'instant. Cette même entité est donc à prendre en compte, voyez-vous ? La République Impériale est en large mesure d'assumer ce positionnement, toutefois, pourquoi le ferait-elle ? Je réitère donc, dois-je y comprendre une volonté de rapprochement directe, assumée et officielle, qui inclura de facto certains accords dans un futur proche ? "
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— Nan mais enfin madame la Chancelière, pensez-vous sincèrement que moi, ministre des Affaires étrangères du Tsarat parlementaire du Khardaz, un pays qui doit chaque matin s'assurer que son réveil matinal ne soit pas assuré par un missile balistique des rouges voisins, ai le temps de me déplacer à plus de 6000km de sa nation pour faire signer à un pays qui n'a jamais interféré dans notre lutte un simple papier de reconnaissance ? Il est évident que non. Si je me suis déplacé à vous aujourd'hui, c'est pour de multiples raisons, autant économiques, culturelles que militaires. Il est évident que pour un pays banal, la reconnaissance pourrait être une action compliquée, voire interdite par les chiens enragés de la Confédération socialiste du Nazum. Cependant pour vous, République impériale de Karty, vous ne serez dérangés par ses cancers. Bien évidemment, nous comprenons en effet votre questionnement sur ce que vous gagnez à reconnaitre une nation de terres perdues et froides. Nous espérons seulement que cette "concession" pourrait débuter cette entrevue et ces nombreux contrats et traités que nous souhaiterions vous proposer et certains dont vous avez aussi envie de nous proposer. Donc pour répondre à votre question, oui, par la reconnaissance de notre gouvernement, vous pouvez considérer que nous désirons établir des relations puissantes, solides et figées.
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Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty


AlinéaPeut-être le jugement d'Angèle avait été trop hâtif, elle retrouvait là les qualités oratoires des diplomates de la CSN. De l'empressement, une diplomatie quasi barbare, un oubli de tout protocole, mais aussi, surtout et avant tout, un manque factuel de clarté. Si la Chancelière pouvait être compréhensive par moments, elle avait horreur qu'on se paie sa tête. Avait-elle encore besoin de rappeler la logique de la scène internationale ? La demande de reconnaissance Khardazienne n'a strictement aucune valeur pour la République Impériale, sinon celle d'un levier de contrôle futur au Nazum. En aucun cas la République Impériale de Karty n'a besoin du Tsarat Parlementaire du Khardaz, le simple fait géopolitique demeure: Le rapport de forces est de 1000 pour 1. Ce fut donc d'une presque lassitude qu'Angèle prit la parole, annonçant nettement ses propos.

Chancelière Angèle Orlovski-"Je ne suis point votre camarade de front, Excellence. Vous vous adressez à la Chancelière de la République Impériale de Karty, si tantôt vous avez le droit de ne pas approuver ma personne, tâchez au moins d'employer un langage à la hauteur de mon rang, si ce n'est du vôtre. 'Non mais enfin' dites-vous ? Pardonnez-moi, en aucun cas vous ne possédez le droit de me reprendre comme si vous vous adressiez à un collègue de travail. Vous êtes au Kremlin, à Volkingrad, je n'y ai point pour habitude d'y être interpellée par les mêmes manières d'un ivrogne des tavernes de garnison. Le vaste domaine diplomatique ne demeure guère un dîner d'amis, mais bien un art que seuls quelques élites savent réellement maîtriser. Si je vous sais homme de convictions, l'empressement ne devra pas l'emporter sur la forme, ne l'oubliez pas. Les grandes puissances ne parlent que très rarement fort, elles n'en ont guère le besoin. Tâchons simplement d'outrepasser ces quelques écarts, disons qu'il s'agit là d'un zèle professionnel ayant eu raison de votre maîtrise.

Aussi, j'imagine sans peine qu'une fois cette reconnaissance signée, viendra le temps des coopérations, des demandes plus lourdes, des interventions. Excellence, votre volonté vous honore, tâchez simplement de la communiquer directement au lieu de la camoufler maladroitement derrière votre vernis diplomatique. Ce 'simple papier', comme vous vous plaisez à le qualifier, n'en est pas un. Une reconnaissance est un engagement, de ma part certes, mais surtout de mon pays, de son peuple, son gouvernement, ses militaires. Je préfèrerais entendre de dures vérités plutôt que de pâles poèmes diplomatiques, je ne suis pas dupe. Alors je vous le demande, cherchez-vous une reconnaissance ou un drapeau derrière lequel vous abriter ? Ne confondez pas la plume à la baïonnette, l'une appelle en de non rares cas l'autre. Vous parlez là de diplomatie, j'y vois des requêtes mal déguisées, l'habillage est beau certes, le fond l'est moins. Dans le cas contraire où cette signature ne vaudrait pour vous qu'un simple mot, je suis persuadée qu'une simple futilité peut être outrepassée. Lorsque vous apposez de l'encre, j'y engage une nation. Vôtre signature se perd peut-être dans les encriers, la nôtre fait trembler les équilibres. Comprenez bien que je n'engagerais guère ce poids à la légère.

Voilà plusieurs minutes désormais que vous me vantez d'innombrables propositions, monts et merveilles de tout ordre et tout horizon. Mis à part cette concession, aucun fait n'est venu s'ajouter, si je ne m'abuse. La République Impériale ne signera pas vos accords un par un à la chaîne au gré des humeurs, si vos idées existent, faites en donc part, sinon cessez de les promettre. Trêves de tergiversations, trêves de bavardages, trêves des artifices, épargnez-moi de vos circonvolutions inutiles. Vos mots raisonnent depuis fort longtemps, sans se matérialiser pour autant, des formules certes prudentes mais vides de sens. J'ai pour habitude en ces lieux de clôturer le débat lorsqu'il tourne au monologue, je vous laisse donc le dernier mot sur ce point, puisqu'il semble vous tenir plus à cœur qu'à moi.

Ne vous méprenez pas, la République Impériale de Karty comprend votre situation. Votre seul pays fait face à l'entièreté d'une confédération, le rapport de forces est ridicule, plus de six pays unis contre un seul. Quelque part, je puis dire que j'admire une telle combativité, votre pays n'ayant toujours pas plié face à ce monstre du Nazum du Nord. Je vois l'inégalité, je l'entends, la CSN peut s'avérer un partenaire bien peu indulgent. Pour autant, il n'en demeure pas moins que notre patience n'a pas à être abusée. Si je comprends vos maux, tâchez d'en faire de même. Ma patrie est prête à dialoguer, à vous écouter, à coopérer, mais n'en abusez pas. A vous d'appliquer cette même et présente rigueur, je vous prie. Tâchez également de comprendre que pour être entendu des grandes puissances, encore faut-il parler leur langage.
"
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Monsieur Tchëkeli restait là, abasourdi par les paroles contradictoires et hautaines de la Chancelière. Cette dernière commence son monologue par des paroles que l’on pourrait qualifier de stigmatisantes, voire même de préjugées. Faire tourner la majorité de son discours vers le militaire, l'armée et le front et qualifier métaphoriquement le ministre des Affaires étrangères de soldat au front est une chose dont le ministre a horreur. Le ton hautain de cette Chancelière qui le prenait pour le dindon de la farce pour la simple raison que son pays était supérieur le faisait presque vomir. Son discours tenait debout comme les vieux alcooliques des montagnes de la Gora khardazienne, c'est-à-dire de manière très chancelante. Elle critique monsieur le ministre pour sa précipitation mais le critique aussi pour ses "paroles en l'air" et attend que ce dernier lui propose accords et traités. Par cet enchainement, Tchëkeli était à deux doigts de se lever et de reprendre son avion vers Kharinsk. Cependant, on lui avait donné les consignes de ne pas laisser les sentiments prendre le dessus. Il allait prendre la parole, laissant une dernière chance à Madame la Chancelière de montrer elle aussi un minimum de respect dont elle parle tant.

— Vous avez raison. Madame la Chancelière, mes mots n'avaient pas lieu d'être dans cette salle et dans une rencontre de ce domaine. Cependant, ce n'est pas parce que ces paroles vous ont offusqué de par leur "violence" qu'il vous faut vous montrer aussi stigmatisante envers mon peuple et moi-même. Voyez-vous, j'ai moi-même essayé de faire en sorte que notre conversation ne prenne de suite une tournure militaire malgré votre accueil froid et martial. Alors il doit en être de même pour vous qui ne devez par ce biais me traiter comme un "homme de front" pour la simple raison que ma nation a subi une guerre civile. Je trouve cela légèrement réducteur, vous ne trouvez pas ? De plus, en restant dans le domaine militaire, je vous rassure, nous n'avons point pour projet de vous demander protection derrière votre étendard. Nous sommes maintenant au XXIème siècle et de nombreuses nations peuvent être qualifiées de "puissantes", alors ne vous méprisez pas, mais votre absence devrait grandement affecter nos hommes car comme vous l'avez dit, nous n'avons "toujours pas plié face à ce monstre du Nazum du Nord".

Bien que nous ne nous empressions pas dans nos paroles comme vous avez pu le dire, vous attendez nos propositions et cela est tout à fait normal. Vous êtes une personne puissante qui a de nombreuses choses à faire, alors voici les documents que nous avons prévus.


Le ministre sort de son sac une pile de documents et la pose sur la table. Il les éparpille sur la table pour en sortir quatre des dossiers distincts.

— Alors voici le pacte de non-ingérence khardazo-kartien, ici un traité commercial visant à réduire les taxes de douanes pour les commerces de nos deux pays respectifs, un traité d'échanges de biens comme par exemple nos ressources d'or et de diamants et pour finir voici une proposition d'investissement dans nos extractions pétrolières en échange de barils mensuels. Par lequel de cesdits dossiers seriez-vous intéressé ? dit-il avec un large sourire presque narquois.
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Chancelière Angèle Orlovski, dirigeante de la République Impériale de Karty


Chancelière Angèle Orlovski-"La reconnaissance de ses fautes est louable, mais encore faudrait-il en tirer des leçons, Excellence. Il vous reste à comprendre qu'un aveu n'effacera pas cet emportement, le Kremlin ne prendra pas pour habitude de devoir corriger certaines postures. Vous profitez par ailleurs de ces paroles pour y glisser des reproches, je vous demande simplement quel droit vous confère ce luxe. Au delà d'une insolence que je tâcherais d'oublier, ces accusations, Excellence, sont mensongères. Vous qui me calomniez d'avoir jugé votre peuple, je n'ai fait pourtant que citer votre conduite. Vous représentez le Khardaz, vous n'êtes pas le Khardaz, au même titre que je ne suis pas le peuple Kartien. N'abritez pas votre susceptibilité derrière vos frontières, ne brandissez point votre peuple comme une protection, ne confondez pas la personne à la nation, ce serait lui faire grand tort.

Quant à cet accueil que vous reprochez martial, je pense pouvoir sincèrement dire que votre crédulité est amusante. Vous semblez omettre le climat régional, quoique semble-t-il vous l'ignorez ? L'Eurysie centrale est aux portes de la guerre ! L'Altrecht a subi une attaque balistique, il en est de même pour la Kaulthie et l'Estalie, l'Hotsaline s'est vu accueillir une des plus grandes armadas aériennes offensives de l'Histoire ! Je puis même dire que vos conflits avec la confédération rouge semblent réellement ridicules en comparaison, votre pays a-t-il simplement subi récemment une attaque armée ? Je pourrais continuer des heures durant, ne serait-ce que sur les ingérences étrangères Teylaises et Kahtanaises dans cette tragédie, je le répète, l'Eurysie centrale est aux portes de la guerre. Si la République Impériale de Karty se montre ferme dans ses protocoles, c'est bien qu'elle est consciente de son environnement. Qu'auriez-vous dit si une attaque étrangère aurait menacé votre sécurité, faute de vigilance ? Vous auriez loué ma légèreté. Ce protocole, que vous critiquez tant, assure tout bonnement votre sécurité. Ce n'est guère parce que ma patrie n'est pas directement liée à ces conflits qu'elle ne sera pas forcée de s'y intégrer, c'est là un mécanisme pourtant connu.

Vous vous amusez de protocoles qui ont assuré la sécurité de ma patrie depuis des dizaines d'années, voilà qui est intéressant. Pour l'heure, votre diplomatie quant à elle, est jeune et n'a pas encore fait ses preuves. Egalement, vous vous méprenez encore, je ne vous ai pas qualifié d'homme de front, j'en ai simplement observé que vous en adoptiez le ton et les manières. Votre guerre civile ne vous définit pas, bien que tragédie, je n'y ai jamais fait allusion, cela ne m'a pas même traversé l'esprit. Vous sous-entendez ne point avoir besoin de Karty. Soit, fort bien. N'êtes-vous pas l'auteur de cette entrevue ? Si vous n'aviez nul besoin de nous, vous seriez resté à Kharinsk. Vous soulignez hautainement que je suis une femme occupée, vous avez raison. Contrairement à d'autres, je n'ai point ce privilège de parler pour meubler le silence.

Finalement, je vous prie de modifier votre attitude. Les documents que vous me présentez méritent ce sérieux que vous leur refusez, cela sied mal aux tables diplomatiques. Sur le fond, je note vos propositions. Le pacte de non-ingérence peut être ratifié, il acte le respect de nos sphères mutuelles. Quant à ces accords commerciaux, ils seront traités par nos ministères respectifs. Bien qu'intéressante pour certains pays, votre offre visant l'or noir ne conviendra pas à la République Impériale. De fait, nous possédons dores et déjà des gisements marins, le peu de pétrole qu'il manquerait est déjà importé. Concernant les propositions Kartiennes, nous n'en avons qu'une, relevant de l'achat d'armements. Je n'ai nul besoin de rappeler que le Khardaz s'est fourni à maintes reprises auprès de l'Ordre Oruzhiya, peut-être un partenariat plus poussé est-il envisageable ?
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Ministre des Affaires Étrangères, Akavki Tchëkeli

Le ministre des Affaires étrangères ne savait plus s'il avait en sa compagnie une chancelière ou bien une affolée scientifique de la politique ; mais il n’en est pas stupéfait, loin de là, la voir prendre la diplomatie d’une telle froideur n’est en rien étonnant. Lorsque l’on est représentant d’une nation connue pour ses positionnements politiques capricieux, plus que cela même d’un gouvernement adressant des actions désengagées et vacillantes. Si cela la démange tant de parler avec diplomatie, le rôle qu’elle tient est peut-être un peu mal choisi. Ou peut-être est-ce là le fruit d’une sensation de supériorité qu’elle éprouvait face à lui, voilà une pensée qui serait fort décevante et non souhaitable pour l’avenir des deux pays. Monsieur Tchëkeli l'avait déjà mis en garde une fois et cela n'avait fait qu'attiser le sentiment de supériorité de la Chancelière. Une phrase restait pourtant dans la tête du ministre : "Votre pays a-t-il simplement subi récemment une attaque armée ?" Est-ce une erreur ? Un énervement ? Ou simplement un manque cruel de renseignements ? C'en était trop pour monsieur le ministre, il ne demandait qu'une chose : du respect, et il ne l'avait obtenu ici.

— Savez-vous ce qu'il s'est passé de 1964 jusqu'au 7 juillet 2017 et même un peu au-delà de cette date ? Je vais vous le dire moi, le peuple du Khardaz a entamé une révolution contre la République socialiste de Yashosie. Ce peuple révolutionnaire s'est fait accueillir par des mitrailleuses, des camps de concentration, des chars d'assaut, des bombardements et j'en passe. Pour votre gouverne, la RS de Yashosie ne menait pas ces attaques seule, elle était soutenue par les armées de la Confédération socialiste du Nazum. Ces attaques militaires et camps de concentration ont fait plus de 6 millions de morts. Mais comme vous venez de le dire, tout cela est ri-di-cule. Et puis ce ne sont pas des attaques bien évidemment car comme vous avez voulu nous le faire comprendre, nous n'avons pas subi d'attaques armées récemment. Ne vous inquiétez pas, je ne vous en veux pas, comme vous l'avez si bien dit, "cela ne vous a pas même traversé l'esprit".

Pour compléter ma dernière prise de parole, nous ne sommes là uniquement car nous connaissons vos relations avec notre partenaire historique de l'Empire de Slaviensk et que nous ne désirions point rester dans l'inconnu. Je vois cependant ici que pour obtenir de bonnes relations avec vous il faudrait sans doute que je me mette à genoux et renonce à la moindre once de souveraineté. Vous parlez de respect que vous "méritez" mais n'en exprimez pas même une once. Je tiens cependant à vous dire une chose : vous avez beau être une personne d’une grande influence, vous finirez, tout comme moi, un jour à genoux devant le Seigneur Dieu. Et sachez que dans ce moment-là, votre influence ne compte point, ni même votre argent ou vos armes. Sur ces belles paroles, je vous laisse dans votre beau bâtiment et votre orgueil. Souvenez-vous de ce jour comme celui où votre orgueil n'a su plier votre interlocuteur.


À ces mots, le ministre rangea ses 4 dossiers dans son sac et sortit du Kremlin. Il était calme, ravi d'avoir aujourd'hui appris à Madame la Chancelière que sa fierté et son arrogance pouvaient aller là où il pensait. Il monta dans sa voiture noire aux fenêtres teintées, abaissa la vitre et s'écria une dernière fois face à cette femme hautaine.

Au revoir Shosanna ! (Dans le langage khardazien, "shosanna" ne désignait point une fleur ou un prénom, mais une personne arrogante, très arrogante.)
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