Posté le : 24 oct. 2025 à 23:55:39
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Monsieur Tchëkeli restait là, abasourdi par les paroles contradictoires et hautaines de la Chancelière. Cette dernière commence son monologue par des paroles que l’on pourrait qualifier de stigmatisantes, voire même de préjugées. Faire tourner la majorité de son discours vers le militaire, l'armée et le front et qualifier métaphoriquement le ministre des Affaires étrangères de soldat au front est une chose dont le ministre a horreur. Le ton hautain de cette Chancelière qui le prenait pour le dindon de la farce pour la simple raison que son pays était supérieur le faisait presque vomir. Son discours tenait debout comme les vieux alcooliques des montagnes de la Gora khardazienne, c'est-à-dire de manière très chancelante. Elle critique monsieur le ministre pour sa précipitation mais le critique aussi pour ses "paroles en l'air" et attend que ce dernier lui propose accords et traités. Par cet enchainement, Tchëkeli était à deux doigts de se lever et de reprendre son avion vers Kharinsk. Cependant, on lui avait donné les consignes de ne pas laisser les sentiments prendre le dessus. Il allait prendre la parole, laissant une dernière chance à Madame la Chancelière de montrer elle aussi un minimum de respect dont elle parle tant.
— Vous avez raison. Madame la Chancelière, mes mots n'avaient pas lieu d'être dans cette salle et dans une rencontre de ce domaine. Cependant, ce n'est pas parce que ces paroles vous ont offusqué de par leur "violence" qu'il vous faut vous montrer aussi stigmatisante envers mon peuple et moi-même. Voyez-vous, j'ai moi-même essayé de faire en sorte que notre conversation ne prenne de suite une tournure militaire malgré votre accueil froid et martial. Alors il doit en être de même pour vous qui ne devez par ce biais me traiter comme un "homme de front" pour la simple raison que ma nation a subi une guerre civile. Je trouve cela légèrement réducteur, vous ne trouvez pas ? De plus, en restant dans le domaine militaire, je vous rassure, nous n'avons point pour projet de vous demander protection derrière votre étendard. Nous sommes maintenant au XXIème siècle et de nombreuses nations peuvent être qualifiées de "puissantes", alors ne vous méprisez pas, mais votre absence devrait grandement affecter nos hommes car comme vous l'avez dit, nous n'avons "toujours pas plié face à ce monstre du Nazum du Nord".
Bien que nous ne nous empressions pas dans nos paroles comme vous avez pu le dire, vous attendez nos propositions et cela est tout à fait normal. Vous êtes une personne puissante qui a de nombreuses choses à faire, alors voici les documents que nous avons prévus.
Le ministre sort de son sac une pile de documents et la pose sur la table. Il les éparpille sur la table pour en sortir quatre des dossiers distincts.
— Alors voici le pacte de non-ingérence khardazo-kartien, ici un traité commercial visant à réduire les taxes de douanes pour les commerces de nos deux pays respectifs, un traité d'échanges de biens comme par exemple nos ressources d'or et de diamants et pour finir voici une proposition d'investissement dans nos extractions pétrolières en échange de barils mensuels. Par lequel de cesdits dossiers seriez-vous intéressé ? dit-il avec un large sourire presque narquois.