
La Maison du Gouvernement brillait sous la pluie. Ses larges fenêtres reflétaient le gris du ciel, tandis que des torches bordant l’allée offraient une lueur dorée aux invités. À l’entrée, la garde d’honneur, drapée dans ses uniformes se tenait immobile comme des statues de bronze, les casques humides scintillant à la lumière.
Au loin, un cortège automobile s’approchait lentement. Les véhicules du Banairah franchirent les grilles, escortés par les troupes intérieures du Neved. Les portières s’ouvrirent, et les premiers représentants étrangers furent conduits sous des parapluies noirs vers l’abri du grand hall. Le protocole était réglé comme une horloge, chaque geste minutieusement étudié pour donner à cette rencontre la gravité qu’elle méritait.

La délégation nevedienne était là, dans la salle, prête à accueillir leurs hôtes.
La première à s’avancer fut Solenn Cariou, Ministre des Affaires étrangères et de l’Influence. Droite, assurée, elle incarnait avec son port altier et son regard clair la fermeté diplomatique du Neved. Son tailleur bleu nuit était rehaussé d’une broche en forme de cygne, oiseau national et emblème de liberté. Elle marcha d’un pas mesuré jusqu’au centre de l’estrade, accueillant d’un sourire chaleureux les regards tournés vers elle :
c’est avec un honneur profond que je vous souhaite la bienvenue en République Démocratique du Neved. Aujourd’hui, nous ouvrons une ère nouvelle. Non pas une relation de convenance, mais une coopération sincère, construite sur la transparence, la confiance et le respect mutuel. En ma qualité de Ministre des Affaires étrangères et de l’Influence, je serai la gardienne de ce pont que nous commençons à bâtir.
Aujourd'hui nous voulons bâtir bien plus avec vous qu'une simple relation commerciale ou autre.
Merci d'être présents.
Elle s’inclina légèrement, puis céda la place à son collègue.
Vint alors Erwann Pennanech, Ministre de l’Économie et des Finances. Grand, les épaules larges, le visage sévère, il imposait une impression de rigueur. Son manteau lui donnait une allure sobre, presque austère, mais ses yeux brillaient d’une énergie contenue. Lorsqu’il parla, sa voix profonde emplissait la salle, donnant à ses mots une gravité particulière :
Enfin, ce fut au tour d’Émile Baudry, Consul de la République Démocratique du Neved. Sa démarche était plus calme, presque discrète, mais dans ses gestes se lisait l’expérience d’un homme rompu aux négociations. Ses traits, plus marqués, inspiraient la bonne humeur mais également la confiance. S’avançant légèrement vers la délégation étrangère, il posa une main sur son dossier de cuir brun avant de s’exprimer d’une voix posée :
Je suis très très très heureux de vous accueillir ici, au sein de notre beau pays ! Je ne me suis même pas présenté, je suis Émile Baudry, Consul du Neved. Je ne vais pas trop parlé de moi mais sachez que votre présence ici me ravie, et, j'en suis sûr, ravie tous les habitants et citoyens du Neved.
Avant de continuer je vous laisse nous suivre vers une salle un peu plus chaude et, disons le, plus confortable.
Je vous en prie, je vous laisse me suivre.
Le groupe se déplaça donc vers un bureau capable de les accueillir, non pas une salle de réunion, mais quelque chose de plus conviviable. Après avoir laissé la délégations étrangère s'installée, les vestes enlevées, Solenn Cariou reprit alors la parole, joignant ses mains dans un geste d’invitation :
