30/09/2017
16:28:42
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Les discussions de l'Hydre :

C'est dans l'ombre que la démocratie meurt.



Une Révolution à bout de souffle.

⮕ L'espérance de jours meilleurs.


Le bureau qu'on avait assigné à Gleb était bordélique au possible, personne n'avait visiblement pris la peine de retirer les piles de dossiers empilés les uns sur les autres qui parcouraient autant le bureau lui-même qu'à même le sol. C'était donc ça, l'ancien bureau présidentiel ? Il comprenait pourquoi le gouvernement fédéral kartvélien était dans l'incapacité de gouverner, si la tête de file du gouvernement lui-même était noyé sous des piles de rapports et d'analyses qu'il se devait de mémoriser et de tenir compte pour chaque commune du pays. Il ne fallait brusquer personne et en même temps satisfaire les attentes de tous, sans quoi les communes récalcitrantes de Kartvélie pouvaient faire fi de l'autorité fédérale et décider de rompre avec Tbilgorod à leur bon plaisir, et ce parfois à l'encontre du bon sens. Pourquoi ce qui marchait en Estalie ne marchait pas ici ? Gleb n'en savait rien, c'était un militaire, pas un politicien. Pourtant, il allait devoir s'exercer à la tâche politique mais contrairement à ses prédecesseurs, il n'agirait pas en faible et ne se gênera pas des compromis permanents avec les communes. Si les Estaliens avaient acceptés moralement ce principe à mi-chemin entre l'autonomie communale et la délégation au centre des questions qui allaient au-delà de la simple commune, les Kartvéliens n'étaient peut-être pas prêts pour un tel style de gouvernance. Pour eux, une commune est pleinement indépendante et elle ne se rallie aux autres que sous certaines circonstances bien précises et sous la volonté de la population de la dite commune. Cette volonté décentralisatrice maximaliste des Kartvéliens, interprétation paroxystique de ce que proposait l'anarchisme, n'était au sens de Gleb qu'un moyen de justifier l'existence de petites seigneuries de guerre sous l'apparence de communes aux quatre coins de la Kartvélie. Ce n'était pas une question institutionnelle : le fonctionnement des communes kartvéliennes étaient sur le papier plus démocratique encore que les communes estaliennes dont les délégués étaient tirés au sort parmi la population pour intégrer l'assemblée communale et voter des lois et des politiques communales. En Kartvélie, les délégués n'avaient qu'un rôle impératif dans tous les sens du terme, ils ne faisaient que remonter les lois, les mettre sur papier pour les rendre lisibles d'un point de vue réglementaire et législatif puis de les faire voter par référendum à la population communale. En bref, la Kartvélie avait fondé à l'échelle communale une expérience libertaire bien plus authentique encore que ce que proposait l'Estalie, pourtant inspiration originelle des Kartvéliens. Alors pourquoi ça ne marchait pas ? Gleb était intimement lié que c'était la culture.

Oui, la culture kartvélienne différait de la culture estalienne et ce, pour un certain nombre de raisons. La Révolution de Novembre est née par la seule volonté du peuple estalien, elle n'a été aidée par personne et elle s'est moulée quasi-immédiatement dans une sorte d'exceptionnalisme, une sorte de syndrome du survivant à grande échelle où puisque les Estaliens ont renversés par la seule force de leur volonté le pouvoir de la monarchie, alors ils pouvaient aller très loin avec un peu plus de volonté, d'où cette discipline révolutionnaire maintenue intacte malgré les divisions politiques, malgré les débats, malgré les morts engendrés par les dites politiques, malgré les critiques parfois légitimes qu'on pouvait porter à la Fédération, jamais les Estaliens ne faillaient à leur devoir de droiture car y faillir signerait leur arrêt de mort, ce serait un moment de faiblesse que la Réaction ne tarderait pas à exploiter. On continuait d'être en désaccord mais l'on veillait bien à ne pas provoquer de nuisance à autrui, les armes étaient entièrement tournées vers l'extérieur et pas vers nos compatriotes et nos camarades. Les Kartvéliens raisonnaient différemment : bien que la Révolution Brune découlait aussi initialement d'une insurrection populaire, toute la population kartvélienne n'a pas suivi, certains encore regrettent la République. La Révolution Brune, malgré la participation réelle du peuple kartvélien, a le goût d'une révolution imposée, imperturbable ; en vérité, le destin kartvélien ne reposait pas entre les mains du peuple kartvélien mais des troupes estaliennes qui sont arrivées au secours des révolutionnaires et qui se sont engouffrés dans la brèche afin de se rendre indispensables. Or, une révolution, si son destin échappe à ses commanditaires, ce n'est plus vraiment une révolution aux yeux de la population ; elle perd de sa substance narrative, poétique et héroïque qu'une révolution produit à n'importe quelle période historique et donc on y croit moins, on relativise davantage, on "fait avec" sans vraiment y adhérer pleinement. Le scepticisme s'installe. Et c'est ce scepticisme et ce relativisme qui pousse peut-être les Kartvéliens à se montrer plus frondeurs : ils veulent une révolution mais LEUR révolution, pas la révolution de leurs voisins ou celle qu'on leur impose par effet de vague. Eux aussi veulent être les héros de leur propre histoire. Sauf que si vous vous promenez dans les rues de Tbilgorod et que vous parlez de la Révolution Brune, qui vous parlera des courageux révolutionnaires kartvéliens qui se sont opposés à une République libérale en passe d'établir la loi martiale et de créer de facto une dictature militaire ? A l'inverse, on vous parlera des soldats estaliens qui entrèrent dans la capitale pour écraser les défenses républicaines sous les chenilles de leurs chars, on vous montrera les scènes de fraternisation entre les tankistes estaliens et les civils kartvéliens. Mais au fond, en regardant la photographie, que voyez-vous ? Le civil héroïque kartvélien qui tend un drapeau estalien à l'approche des chars de l'Armée Rouge ? Ou les valeureux soldats estaliens sauvant leurs frères kartvéliens de la dictature ? Peu probable que vous ayez beaucoup plus d'admiration pour le civil que pour le soldat. Les Estaliens étaient les héros. Pas les Kartvéliens. La Révolution Brune était une révolution estalienne, pas une révolution kartvélienne. Alors peut-être que dans l'adversité entre les communes et le gouvernement fédéral se cachait en vérité chez les frondeurs un sentiment profond : celui de prolonger la révolution pour la rendre plus authentique, pour se l'approprier, pour se dire "qu'ils avaient joués un rôle" dans tout ça, pour se mettre en valeur en protégeant les intérêts de leur commune, de leurs proches, de leur village ou de leur ville. Et c'était précisément pour ça que le gouvernement précédent était dans l'incapacité de gouverner, malgré une Constitution plus que démocratique et libertaire : le régime était très laxiste, trop laxiste, il ne donnait pas de sens, il n'imposait aucun charisme et jouait délibérément le pion estalien tout en subissant les divisions internes sans sourciller, comme si c'était normal. Gleb avait compris, dès qu'on lui transféra la gouvernance du pays, que la principale manière de dompter ce pays, c'était l'autorité. Il fallait enfin donner un sens à la vie des Kartvéliens, leur donner un but, leur montrer qu'on ne leur avait pas volé leur Révolution car cette dernière n'était que l'acte initial de quelque chose de plus grand. En bref, Gleb était convaincu qu'en imposant l'autorité, il nourrissait aussi l'espoir. Du moins, il espérait que cela le nourrirait.

Mais bien sûr, comme toujours, rien n'était simple. En politique, ça ne l'était jamais. Il ne pouvait pas juste venir en Kartvélie, redresser le pays et repartir comme si rien n'était. Il devait aussi composer avec les intérêts de chaque partie car s'il comptait bien imposer une autorité ferme sur le pays, il ne pouvait faire fi des intérêts de chacun pour imposer un règne personnel sur la Kartvélie, un règne qu'il ne souhaitait pas obtenir par ailleurs. La chose politique ne passionnait pas Gleb. Un dirigeant fort n'était cependant pas fort parce qu'il était exemplaire mais parce qu'il était bien entouré et dans le cas de Gleb, il avait la puissante AFRE à sa disposition mais manquait d'appuis externes puissants en dehors des communes qui étaient loyales (et surtout dépendantes) à l'AFRE et surtout à son aide économique et militaire. Pourtant, si l'AFRE était un acteur puissant en Kartvélie, il y avait une ombre qui planait sur le pays, une ombre encore plus puissante. En effet, l'AFRE avait beau être dans les faits parfaitement coordonné avec les Estaliens, comme dans tout service, il existait des divergences de points de vues et d'intérêts. Certes, ces différends n'étaient heureusement pas idéologiques mais dans le cas de la relation entre l'Estalie et l'AFRE, c'était surtout un bras de fer d'intérêts et de stratégies différentes. Pour l'AFRE, l'important était de stabiliser la Kartvélie pour la rendre souveraine, indépendante et parfaitement capable de jouer elle aussi un rôle de base révolutionnaire en Eurysie pour tous les autres peuples, c'est la volonté propre de l'AFRE, sa vision idéale d'exporter la Révolution partout où cela est possible. Après tout, l'AFRE n'était pas estalienne, elle était internationale, au moins dans sa composition et si ses intérêts coïncidaient étroitement avec ceux de l'Estalie, l'AFRE n'était pas complètement sous le contrôle de Mistohir, malgré les préjugés et les apparences de l'organisation. Pour l'Estalie, l'intérêt était avant tout que la Kartvélie continue d'être sous son contrôle économique et politique. Seul pays majeur à ses frontières directes, il était hors de question que la Kartvélie soit un flanc vulnérable pour quiconque souhaite s'en prendre à l'Estalie indirectement. Il faut donc que le pays soit sécurisé : qu'il ne soit pas un repère à terroristes réactionnaires et fascistes, qu'il soit intégré à l'économie estalienne et pas à une puissance étrangère ou capitaliste et qu'il soit en capacité de jouer son rôle de soutien aux Estaliens si nécessaire. Aux yeux de Gleb, les Estaliens voulaient un chien obéissant, pas une nation sœur. Enfin...les Estaliens...c'est ce que le SRR voulait. Il savait qu'il ne fallait pas tous les mettre dans le même sac. En effet, quand on analyse la politique étrangère estalienne, ne pas faire preuve de nuance est souvent la plus terrible erreur que font les analystes, parfois délibérément afin d'accuser avec plus de simplicité les Estaliens d'impérialisme. C'est de cette manière que Gleb savait repérer les menteurs du reste car la nuance dans le système politique estalien permettait de comprendre pourquoi la Fédération effectuait un double poids deux mesures dans sa politique en fonction du pays. L'Estalie prône l'autonomisation de ses alliés dans la plupart des cas : Kaulthie, Altrecht, Translavya, Barvynie. Bien sûr, l'Estalie reste toujours à la recherche d'avantages stratégiques avec ses alliés, elle ne repart jamais les mains vides, comme tout pays. Cependant, on est très loin de l'assujettissement. Alors pourquoi les Estaliens sont aussi durs avec les Kartvéliens ? Parce que : le SRR. La Kartvélie est le terrain où le SRR a complètement devancé la Commission aux Relations Extérieures, où ils ont provoqués eux-mêmes la Révolution, ont mis les autorités fédérales devant le fait accompli et les ont donc forcés à s'y engager. Sauf qu'une fois le gouvernement républicain tombé, qui possédait les sources sur place ? Qui disposait des réseaux clandestins kartvéliens, avec qui les révolutionnaires kartvéliens dialoguaient et qui étaient les plus grands experts de la Kartvélie chez les Estaliens ? Toujours le SRR. Une fois de plus, le service avait juste gagné une mainmise totale sur la diplomatie estalienne dans ce pays et la promotion de l'autonomisation que souhaitait la Commission aux Relations Extérieures ne s'appliquait pas ici. Or, le SRR a une autre vision de la politique étrangère, qu'on pouvait effectivement qualifier de néo-colonialiste ; pour eux, tous les pays tombés doivent approvisionner le centre de la Révolution, la Fédération. La Kartvélie n'étant à leurs yeux qu'une entité géographique metternichienne de plus, elle est condamnée à disparaître et à intégrer la Fédération, il faut donc assujettir le pays afin de l'intégrer dans la Fédération qui se veut à terme universelle. La vision du SRR est donc radicale, elle fait fi des souhaits de la population locale, elle impose son idéologique. Et ça, Gleb ne l'appréciait pas. Mais que pouvait-il faire à part répondre aux exigences du SRR ? Il souhaitait conserver la tête sur les épaules et s'opposer au SRR n'irait pas dans ce sens, assurément.

Gleb pensait à ce qu'il devait faire afin d'adopter une position plus souveraine pour la Kartvélie mais ses réflexions furent interrompues par la porte de son bureau qui s'ouvrit. Un homme entra et ferma la porte derrière lui en silence. Gleb, agacé, se leva de son siège en colère :

"Dis donc, mon gars, vous savez frapper la porte avant d'entrer ?! Qui vous a éduqué, espèce de petit co-
L'homme sortit calmement son badge, un aigle...un agent du SRR. Gleb gloussa.
- Agent Slasnov, Services de Renseignements Révolutionnaires de la Fédération des Peuples Estaliens. Pardonnez-moi, monsieur Markovitch, j'avais un doute sur le bureau où vous étiez, vous êtes le troisième bureau que j'ouvre.
- Peu importe. Que voulez-vous ?
- Vous n'êtes pas sans savoir que l'Estalie surveille vos moindres faits et gestes. Nous n'avons rien dit à votre Coup d'Etat pacifique et nous sommes disposés à vous soutenir. Cependant...
- Rah, asseyez-vous...

L'agent s'assoit, Gleb se recule quant à lui pour contempler par la fenêtre la capitale de Tbilgorod.
- Vous saviez pertinemment que cette rencontre arriverait, monsieur Markovicth.
- Je le sais, bien sûr. Mais la situation ne me permet pas d'offrir beaucoup en concessions. La Kartvélie vous est déjà extrêmement dépendante que ce soit sur le plan monétaire, énergétique, militaire, technologique ou même alimentaire. A cela, il faut ajouter que l'Etat fédéral n'a aucune souveraineté réelle sur son propre pays, le contrôle fédéral est inexistant sur les communes et nous n'avons pas pleinement le monopole de la violence légitime. L'économie du pays est complètement désarticulée, la production industrielle s'effondre, l'agriculture reste inefficiente malgré les réformes et nos infrastructures restent fragmentées. L'armée est corrompue, le trafic d'armes est virulent, les milices communales se criminalisent, on assiste à une prédation économique généralisée. Puis c'est sans compter l'exode des qualifiés vers l'Estalie ou la formation inadéquate de la main d'oeuvre rurale.
- J'ai aussi cru comprendre qu'il y avait des violences intercommunautaires et l'émergence de mouvements radicaux...
- Oui...les nationaux-bolchéviques, dans le nord. Ils sont calmes pour l'instant, mais davantage par manque de moyens que par modération. Et puis il reste le Saïdan...
- Nous sommes au courant de la situation du pays.
- Alors que cherchez-vous en venant ici ? Vous voyez bien que je n'ai rien à offrir à part un pays en ruine.
- Oui, nous le savons fort bien et vos prédécesseurs le savaient tout autant que vous. Je ne suis pas là pour vous arracher des concessions, monsieur Markovitch.
- Alors je n'ai aucune idée de ce que vous faites ici.
- C'est très simple, monsieur Markovitch : je suis venu tâter le terrain, rien de plus. Nous connaissons votre ligne et l'ambition de l'AFRE pour ce pays. Sachez que le SRR ne s'oppose pas à votre vision de rendre la Kartvélie plus...souveraine. Si cela permet de retirer le pays du chaos ambiant, nous ne pouvons qu'applaudir. Mais bien entendu, nous ne vous laisserons faire qu'à une condition...
- Dites-moi, je m'attends au pire.
- Vous ne devez en aucun cas toucher à nos intérêts existants dans le pays.
- Voyons, c'est stupide ! Comment je peux rendre ce pays souverain s'il continue d'être dépendant de l'Estalie ? Le rendre souverain, c'est nécessairement diminuer l'influence estalienne ! Votre demande n'a ni queue ni tête !
- Calmez-vous, monsieur Markovitch. L'Estalie peut se porter garante de la souveraineté de ce pays mais elle doit pouvoir conserver la mainmise en cas de besoin. Une économie kartvélienne intégrée peut continuer à rester souveraine en s'appuyant sur l'Estalie pour prospérer. Et puis il ne faut pas oublier que si vous souhaitez rétablir le monopole de la violence légitime, les armes que vous utiliserez seront estaliennes. D'ailleurs, elles le sont déjà. Voyez-vous ce que je veux dire ?
- Non, je vous avoue.
- Domptez ce pays, donnez lui une force de travail économique suffisante et une stabilité politique fiable sur laquelle se reposer en cas de nécessité, tout en évitant que cela défavorise l'Estalie. Bien sûr, si vous souhaitez privilégier des acteurs économiques kartvéliens au lieu d'estaliens, faites donc, tant que vous compensez par autre chose. Est-ce que vous comprenez mieux ?
- Un peu mieux. Si je diminue l'influence estalienne d'un côté, je dois compenser ailleurs. C'est bien cela ?
- Exact. Tout est une question d'équilibre et de nécessité. Nous ne cherchons pas à vous bloquer, seulement à vous guider ce que vous êtes censé faire.
"

C'était un chantage grossier. Subtilement, l'agent du SRR lui disait seulement de faire le travail que le gouvernement kartvélien n'avait pas été capable de faire tout en restant un bon chien de garde des intérêts estaliens. Il savait qu'il ne pouvait pas trop y toucher de toute façon : soit parce que les cadres de l'AFRE y seraient eux-mêmes opposés, soit parce que la plupart des circuits économiques et politiques utilisés par les Estaliens en Kartvélie sont intouchables, à moins d'user de la manière forte. La manière forte...c'était un excellent moyen pour se faire éliminer par le SRR lui-même. S'il s'opposait frontalement à l'Estalie, il ne faudrait pas 24 heures à l'Estalie pour franchir la frontière, déclarer toute l'AFRE comme organisation terroriste et reprendre la main directement sur le pays. La Kartvélie devait jouer les bons soldats pour le moment, tout en se détachant le plus possible des liens avec la dépendance estalienne. Gleb soupira avant d'acquiescer :

"Très bien, comme vous le voudrez.
- Je vois que nous nous comprenons. Eh bien monsieur Markovitch, j'espère que vous tiendrez parole. Je vous tiendrais informé de l'avis du SRR sur vos politiques, n'oubliez pas que nous surveillons chacun de vos gestes. Bonne journée.
"

L'agent repartit. Gleb était frustré et avait un léger goût amer dans la gorge. Il avait la sévère impression qu'on lui avait forcé la main, qu'on l'avait forcé à ravaler les couleuvres et à se plier aux exigences d'un chef. C'était donc ça, la Révolution aux yeux du SRR ? Gleb secoua la tête et se replongea dans les dossiers sur son pays. Il devait d'abord rétablir l'ordre public dans ce pays, une tâche déjà bien ardue en soit.
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