30/09/2017
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Guerre du Chandekolza - Tout l'or du Công

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Tout l’or du Công

Intervention militaire dans la Banque Centrale du Chandekolza

Opération Caramel Mou 2



Le Chandekolza avait beau être l’un des pays avec le plus faible PIB du monde par habitant, il n’en restait pas moins qu’il possédait, depuis des générations, l’une des plus grandes réserves d’or du Nazum. Le Công du Chandekolza, depuis des décennies, gardait tel un dragon, une montagne de lingots d’or dans la Banque Centrale du pays. Cette réserve lui avait permis d’investir pour son propre confort, des millions de Mahts dans des industries et des entreprises à l’étranger pour garantir son train de vie. Ces investissements, retrouvés jusque dans les usines de peluches Mainio de Carnavale, se faisaient aux dépends du peuple chandekolzan, qui ne profitait jamais des retombées économiques, étant donné que le Công accaparait toutes les éventuelles liquidités. Mis à part quelques projets emblématiques pour donner le change à chaque période électorale – ouverture d’une école, distribution de bonbons et promesses de reboucher les nids de poules aux alentours des grands monuments – le Công se servait allègrement dans le Trésor national et faisait ses petites affaires, avec son clan, en toute impunité.

Le Trésor national servait aussi à entretenir les officiers du Công, responsables de cette armée de papier mal dégrossie qui se prévalait d’autonomie, alors qu’elle ne disposait même pas des munitions pour soutenir un combat de plus de deux heures. L’armée chandekolzane était tellement mal payée que la plupart des soldats travaillaient au moins trois jours par semaine à côté pour avoir un véritable salaire. Les officiers, eux, dirigeaient de véritables petites mafias et étaient grassement payés pour maintenir la chiourme dans un état de loyauté bancal, mais suffisamment pérenne pour donner le change. En somme, la petite mafia élargie du Công permettait tous les excès. Tant que les militaires de haut rang étaient grassement payés et que tout le monde prenait sa part, même les plus beaux délires du Công comme sa statue à sa gloire devant les jardins centraux de la capitale passaient comme une lettre à la poste.

A mesure que le Trésor national grossissait sans que les populations les plus modestes n’en profitent, le Công maintenait avec une habileté peu commune son réseau mafieux, offrant des garanties, des prêts, des faveurs et des avantages dont beaucoup ne pouvaient que rêver au Chandekolza. Assit sur un tas d’or qui ne faisait que croître à mesure que la population s’appauvrissait et que les liquidités venaient grossir les entreprises étrangères installées hors du Chandekolza, le Công était tel un dragon fermement accroché. Mais le Trésor était aussi sa plus grande faiblesse : sans argent, tout son édifice s’écroulerait comme un château de cartes et les fonctionnaires les plus corrompus tourneraient vite casaque avant de manger dans la main du nouveau propriétaire du Trésor.

Bien décidés à en finir au plus vite avec les armées du Công et avec cette intervention militaire éclair qui s’était transformée en un massacre à sens unique, les Jashuriens de la 8eme compagnie d’infanterie convergeaient vers le Trésor impérial. La population se terrait dans ses appartements tandis que les forces du Công déposaient une à une les vieilles pétoires qui leur servaient d’armes face à des Jashuriens disposant d’un armement dernier cri. Les pertes jashuriennes avaient été minimes, mais chaque mort était une preuve qu’il était toujours délicat de sous-estimer un adversaire blessé et désespéré. La plupart des victimes jashuriennes avaient été attaquées par des soldats chandekolzans cachés dans des fourrés et des jungles denses, profitant de leur connaissance du terrain pour tuer au bas mot une cinquantaine d’hommes et de femmes engagés dans le Contingent d’Intervention Extérieure.

A mesure que les forces jashuriennes progressaient dans les rues de la capitale, les officiers militaires du CIE briefaient leurs hommes sur la situation au sein du Trésor chandekolzan. Selon les informations récoltées par les renseignements extérieurs, les loyalistes du Công s’étaient retranchés dans la banque centrale et continuaient à clamer que l’or du Công serait versé aux troupes les plus combattives. Malgré la déroute de l’armée chandekolzane, les renseignements jashuriens craignaient que la situation, chaotique, ne dégénère et que dans la confusion, le Công et ses alliés ne parviennent à faire sortir l’or du pays pour aller refaire leur vie sur une plage icamienne ou en Eurysie, malgré le blocus des forces velsniennes et jashuriennes. Le Chandekolza disposait de suffisamment d’échappatoire, notamment par les anciennes routes de Monkarie au sud, pour que des camions suffisamment discrets parviennent à extraire les lingots d’or et d’argent vers des destinations ensoleillées.

Le briefing faisait état d’une centaine d’hommes de Công retranchés dans le bâtiment principal avec les fonctionnaires ayant réussi à rejoindre les lieux au milieu des combats. Selon les informations de la Sérénité, le carré des fidèles du Công était en train d’ouvrir les coffres de la réserve d’or chandekolzane et remplissait les camions à destination de la Monkarie. Alors que les hélicoptères et les blindés jashuriens franchissaient le périmètre de la banque centrale, les équipes se mettaient en position pour barrer la route aux fidèles du Công et s’emparer de l’installation avant que les réserves ne soient pillées et vidées.

Les hélicoptères se posèrent sur les toitures et les placettes qui entouraient la banque centrale de la capitale. Immédiatement rejoints par les jeeps et les blindés ayant réussi à franchir les faibles barrages des loyalistes en déroute, les Jashuriens débarquèrent avec célérité et se positionnèrent autour de l’édifice.

Commandos jashuriens du CIE

« Capitaine Arora, nous sommes en place. »

Le Première Classe Deshpande, accompagné de ses deux larrons de d’habitude, les Secondes Classes Taween et Preechna, finissait de débarquer le lance-roquettes de l’hélicoptère de transport, tout en faisant son rapport à Arjun Arora, Capitaine de la 8e. Basé depuis longtemps au Chandekolza, Arjun Arora avait été désigné avec ses troupes, pour prendre d’assaut la banque centrale. Le Capitaine, fort de sa connaissance des lieux, avait fait disposer ses troupes en encerclement serré autour du complexe, afin de s’assurer que personne ne pourrait sortir sans subir un feu nourri. Avalant une gorgée d’eau fraiche de sa gourde, il fit un signe au char d’assaut de la brigade mobile et leur ordonna de faire feu sur les grandes portes tandis que les mortiers tiraient leurs fumigènes dans la grande cour.

Les grandes portes de bois et d’acier volèrent en éclat tandis que les fumées acres des fumigènes offraient le couvert nécessaire aux équipes jashuriennes pour pénétrer dans le complexe. Les soldats s’avancèrent et déployèrent les barricades sous la forme de boucliers portatifs pour protéger l’avancée des soldats. La réplique des Chandekolzans ne se fit pas attendre. Des coups de feu retentirent de part et d’autre. Les vieilles pétoires chandekolzanes faisaient cependant plus de bruit que de mal et les snipers jashuriens tirèrent immédiatement des balles mortelles sur les fenêtres.

Les commandos jashuriens profitèrent de l’accalmie pour pénétrer dans le complexe et commencer leur nettoyage de la banque centrale tandis que le Capitaine Arora hurlait dans le mégaphone aux Chandekolzans l’ordre de se rendre et de déposer les armes. Bien qu’il soit certain que les Loyalistes ne déposeraient pas les armes avant d’avoir fait échapper l’or du Công, il fallait respecter quelques convenances …

« Première Classe Deshpande : continuez l’infiltration. Je veux que le trésor soit sécurisé dans moins d’une heure. Récupérez aussi les fichiers dès que possible. »

Progressant méthodiquement au travers des grandes salles sécurisées de la banque centrale, au travers des colonnades, des paravents et des lourdes portes de l’administration bancaire, les Jashuriens affrontèrent la résistance farouche des soldats du Công retranchés dans les bureaux. Ces petits malins avaient piégé une partie du complexe, utilisant des mines improvisées et des grenades récupérées sur le marché noir. Ce ne fut cependant pas suffisant pour empêcher l’avancée des soldats jashuriens, mais les ralentit considérablement, les forçant à progresser avec méticulosité. Alors que les balles fusaient et explosaient sans aucune autre forme de procès des siècles d’histoire, les forces du Công se regroupèrent dans le complexe intérieur, à l’abri derrière des barricades de fortune. Ils mèneraient probablement leur dernière bataille dans les cours intérieures et jusqu’aux portes de la réserve nationale.
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