06/10/2017
17:44:45
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Guerre du Chandekolza - le siège de Pell Lawn

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Guerre du Chandekolza
Le siège de Pell Lawn


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Belles nations et beaux pays du Chandekolza, qu'elles étaient nombreuses ! En cette patrie, la lie était sans fin sur les terres du fils du ciel. Aussi, nous versâmes nos gardes civiques sur ces rivages pour en chasser la vermine, et redonner cette patrie à leurs suzerains légitimes. Les chandekolzans étaient courageux mais sous-armés, et leur mauvaise cause rendaient cette bravoure mal placée. Les poetoscoviens étaient nombreux, mais ils étaient encerclés et confinés. Les rimauriens étaient négligeables. L'attention du Maître de l'Arsenal n'avait que faire des chandekolzans, comme il n'en avait que faire des poetoscoviens, ou des rimauriens. Adversaires médiocres et pas à la hauteur de ses espérances. Il réunit plusieurs fois avant la campagne, et par de nombreuses occurrences, il nous dit: "Méfiez vous des achosiens, car aussi illettrés qu'ils sont, aussi rustres qu'ils sont, ils sont sauvages et braves. Ils sont les meilleurs soldats d'Eurysie et je crains leur audace, tout comme eux craignent notre intelligence. Je n'ai guère de crainte à affronter un million de kah-tanais, ou un million de teylais, mais j'ai grande crainte de faire face à cent achosiens."

- Journal des faits de la Grande Tribune velsnienne en pays ushong, Greffier sénatorial Umberto San Pietro


Depuis deux semaines, l'Opération Clôture de Jardin se poursuit inlassablement. Rapidement, les troupes du Cong ont vu leur moral s'effondrer au même rythme que leurs effectifs, d'autant plus que la capitulation qui vint au terme de la première semaine de combat a achevé la désintégration de toute forme de commandement cohérent. En parallèle, le peuple chandkolzan, tenaillé par la faim et encerclé par la guerre, a été l'objet d'un soulèvement spontané de plusieurs millions d'habitants, avec l’exigence de la mise en place d'une "République démocratique", dont les contours restent flous. Toujours est-il que la coalition a pris la décision de poursuivre son avancée dans les territoires contrôlés par cette nouvelle faction, leur intimant qu'il était temps de déposer les armes, et de dialoguer avec les forces en présence en vue d'un gouvernement d'urgence nommé depuis le trône du dragon. Là encore, la difficulté ne réside pas tant dans la difficulté des affrontements, les troupes républicaines devant entrer rapidement en déroute, que dans la gestion et l'administration d'un territoire surpeuplé, et où la production agricole ne suffit pas à couvrir les besoins de sa propre population. Si bien que les armées de la coalition ont à affronter la famine et le manque criant de logistique davantage que les armes adverses.

Dans cette optique, le pouvoir ushong a débuté une "campagne de clarification des objectifs humanitaires, tout en déconnant une action de "parasitisme" de certains étrangers ayant selon le fils du ciel, profiter de cette position pour concevoir davantage le Chandekolza comme un territoire de projection militaire bien davantage que terrain humanitaire. L'exemple de la Poetoscovie, qui s'était servi de cette position pour stationner une grande partie de sa flotte nationale dans l'estuaire était le plus criant, tout comme les multiples tentatives rimauriennes de construction de silos de missiles avaient été retoquées par le Jashuria. Ce type de situation semblait condamné à se répéter avec les tentatives récentes de la Confédération socialiste du Nazum, et il devenait clair, dans ce contexte, qu'un "tri" devait être fait pour séparer le bon grain de l'ivraie.

D'office, la base tanskienne avait été ignorée, et même sollicitée par l'armée velsnienne afin de soutenir les efforts de gestion des populations civiles dans le cadre de la campagne. Il était donc hors de question d'en faire quoi que ce soit. Il en avait été de même pour l'Antérinie, dont la présence était légitimée par son appartenance à l'ONC, et son alliance de fait avec la République du Jashuria. Quant à Menkelt, c'était là un cas à négocier pour les autorités impériales, peu au fait de l'existence même de cette nation. Le problème épineux se posait en revanche pour la base de Pell Lawn, située au nord de l'embouchure de l'estuaire chandekolzan. Le cas s'est avéré litigieux dés le début: pour cause, il semblait difficile de justifier l'existence d'une base humanitaire dotée de deux régiments de soldats au complet pour un effectif de 2 500 hommes et femmes, dotés d'un escadron de chasseurs à réaction.

Les velsniens plaisantaient à ce propos depuis le début de la campagne: "Les chasseurs à réaction servent-ils au transport d'aspirines ?" pouvait-on entendre dans les campements de campagne. Finalement, la décision fut rendue par les hérauts de l'empereur: le Chandekolza était une province impériale rebelle revenue sous contrôle de sa personne, et les achosiens devaient plier bagage. La réponse des achosiens ne se fit pas attendre, et celle-ci fut aussi brève que claire: bataille il y aurait.

Avec l'effondrement de l'armée chandkolzane et ce refus catégorique d'évacuation, il devenait clair que les celtes ne tarderaient pas à apercevoir au loin les premières troupes coalisées venant à leur rencontre, pour leur intimer l'ordre de faire "place nette". Cet jour vint au terme de la deuxième semaine de guerre. Si le territoire était occupé depuis le deuxième jour du conflit, les coalisés avaient dans un premier temps, en absence d'ordre impérial, éviter la confrontation. Dés lors que le Cong fut hors jeu, leur attention se redirigea vers la garnison de la Pell Lawn.

Nous sommes donc en toute fin de ce mois de septembre très chargé, lorsque les achosiens, attendant avec appréhension sur leur îlot, virent depuis la berge bordant leur îlot, un véhicule militaire à l'arrêt, velsnien en l'occurence, d'où sortit un gradé au casque plumé noir. Muni d'un mégaphone et d'un document manuscrit, il s'avance, en compagnie d'un porte drapeaux et de trois gardes.

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Primipile Salieri

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Un mégaphone

Discours au mégaphone a écrit :"Soldats achosiens, membres du personnel de la base militaire de Pell Lawn,

Compte tenu de la reprise du contrôle de la province impériale du Chandekolza par les forces du Fils du ciel. Compte tenu de l'ordre d'expulsion donné à ce dernier à votre adresse, et qui n'a pas été appliqué. Compte tenu de l'illégalité, par conséquence, de votre présence sur ce territoire, moi Girolamo Fransceco Salieri, Primipile de la Tribune II des chasseurs de Strombola, second Primipile de la Grande Tribune velsnienne du pays Ushong, représentant de son excellence Sénateur-stratège et Maître de l'Arsenal, Matteo Di Grassi, je vous informe de notre demande de démilitarisation et d'évacuation de cette base. En vertu du droit de la guerre, et conformément aux gentilshommes que nous sommes, nous vous informons de notre intention de vous permettre de quitter cette base avec vos armes et vos drapeaux, et vous permettront l'accès libre à un navire qui vous ramènera sains et saufs sous vos latitudes.

Cette décision est prise de concert avec tous les membres de la Coalition, et est partagée par son altesse le Fils du Ciel, détenteur du Trône du dragon, ainsi que par les forces de la Troisième République du Jashuria.

Dans le cas d'un refus, nous nous verrions contraints de mettre cette installation en état de siège, jusqu'à son évacuation.

Conformément au règlement de la guerre, que nous estimons noble, nous vous laissons 24 heures afin de vous permettre une dernière fois de revoir votre jugement, suite à quoi l'accès à l'eau potable et au ravitaillement de nourriture vous sera coupé. Il sera installé un périmètre de sécurité autour de cette installation, par terre et par mer, jusqu'à évacuation.

Nous vous prions de recevoir nos plus grands respects, et une bonne chance dans le combat qui vous attend en cas de refus."


Une fois le discours terminé, le Primipile s’éclipsa, et le véhicule fit demi-tour. Puis, plus rien...en apparence, puisque moins de deux heures après cette visite, les achosiens purent constater du mouvement autour de l’ilot, à la fois en mer et sur terre. La stratégie velsnienne ressemblait ainsi fortement à ce qui avait déjà été expérimenté avec succès lors de la Guerre de l'AIAN, en Achosie du Nord dans les années 1970 à 1990, à l'occasion de la Bataille de la Falaise rouge (1995). Les trois tribunes à disposition du Primipile (environ 3 000 hommes et femmes) commencèrent la construction d'une série de checkpoints sur le littoral bordant l'île, divisé en deux lignes bien distinctes alternant nids de mitrailleuses, postes de tireurs d'élite, postes de guet et batteries d'artillerie. Clairement, les velsniens se refusaient dans un premier temps à l'idée d'un assaut direct, privilégiant les frappes d'artillerie et l'usure due à la faim et à la soif. Dans le même temps, la Classis VI reçoit l'ordre d'encercler la façade maritime de la base afin d'éviter toute tentative de sortie ou de fuite, et afin de pilonner la base une fois l'ultimatum passé, en particulier le dispositif d'artillerie, la piste de l'aéroport et les réserves de vivres et de munitions du camp. En parallèle, une détachement de trente chasseurs est dépêché afin d'empêcher tout décollage de l'escadrille achosienne.

La force d'intervention du Primipile Salieri est constituée de deux tribunes de chasseurs strombolains d'Achosie du Nord (déjà mentionnés ici), habituée au combat de contre-guerilla en terrain difficile, et ces unités sont intégralement composées de soldats originaires de la région sus-mentionnée. Les plus vieux d'entre eux ont très probablement participé aux dernières étapes de la Guerre de l'AIAN, ce qui explique la ressemblance des tactiques utilisées lors de ce conflit. Quant au troisième régiment, il est composé de gardes civiques de la cité de Cerveteri, et sont légèrement moins aguerris.

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Chasseurs strombolains d'Achosie du Nord



    Forces terrestres en présence:

    Commandement: Primipile Salieri

    Matériel infanterie:
  • 3 000 gardes civiques professionnels avec ali 11
  • Mitrailleuses lourdes: 300 x Niveau 10
  • Mortiers légers: 300 x Niveau 8
  • Lances roquettes: 300 x Niveau 8
  • Lances missiles anti-chars: 300 x Niveau 7

  • Artillerie:
  • Canons automoteurs : 6 × Niveau 8
  • Lance-roquettes multiples : 4 × Niveau 7
  • Canons d’artillerie tractés : 4 × Niveau 9
  • Mortiers tractés : 12 × Niveau 9

  • Manœuvre:
  • Chars d’assaut : 10 × Niveau 8
  • Chars légers : 10 × Niveau 8
  • Véhicules de combat d’infanterie :20 × Niveau 10
  • Transports blindés de troupes : 20 × Niveau 10
  • Véhicules blindés légers : 20 × Niveau 10

  • Logistique et appui:
  • Véhicules radar : 6 × Niveau 10
  • Véhicules transmissions radio : 10 × Niveau 10
  • Bulldozers : 4 × Niveau 7
  • Ponts mobiles : 2 × Niveau 8
  • Véhicules de déminage : 4 × Niveau 9
  • Chars de dépannage : 4 × Niveau 8
  • Camions de transport : 150 × Niveau 10
  • Camions-citernes : 50 × Niveau 10
  • Véhicules légers tout-terrain : 20 × Niveau 10

Forces aériennes engagées:
  • 10 chasseurs lvl 10
  • 20 chasseurs lvl 6
  • Trois drones lvl5


Forces navales engagées:

Classis V "Azurro"

Commandement: Amirraglia-Sénatrice Michela Gordini

  • 1 patrouilleur lvl 6
  • 3 corvettes lvl 6
  • 2 frégates lvl 6 + 1 lvl 3
  • 1 remorqueur lvl 3
  • 1 pétrolier ravitailleur lvl 1
  • 1 destroyer lvl 2

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Le Siège de Pell Lawn


BOOM BOOM


L'Ordre venait de tomber. Dans le Bunker de commandement improvisé sur le terrain des Gradés du Groupement GARDE, l'on fronçait les sourcils, ce qui s'était révélé jusqu'ici plus ou moins une promenade de santé ou presque avec des pertes concrètes on ne pouvait plus négligeable allait finalement peut être quelque chose de plus proche d'une véritable guerre, en effet il semblerait que les étrangers d'une des bases militaires soit disant "humanitaire", qui étaient au même moment en train de recevoir pour la plupart des notices d'évictions expédiés par les services soit du Ministériat aux contacts extérieurs pour les plus cordiales, soit par le Grand Secrétariat pour les... Expéditives, avaient refusé de plier bagages. Il n'en avait pas fallut plus pour déclencher l'ire des Magistrats et autres grands fonctionnaires impériaux qui n'entendait pas accepter un "Non" comme réponse face à ce qu'ils considéraient purement et simplement comme une occupation illégale de leur territoire légitime. Mais qu'à cela ne tienne, les Impériaux lorsqu'ils avaient franchit la "frontière" avaient assumé d'être prêt à voir le sang couler, et si il s'agissait de celui de ces mêmes étrangers qui se croyaient encore un siècle auparavant à pouvoir dépouiller la terre elle même de richesses qui ne leur appartenaient pas, en dignes néo-colonisateurs qu'ils étaient, c'était d'autant plus satisfaisant que de les abattre.

En tout état de cause, le Trône, la cour et plus généralement l'ensemble des Ministères avaient tous parlé d'une seule voix, fait assez rare, et exigeant que cette "Invasion" Achosienne, serve d'exemple à tous ceux qui penseraient que l'ère coloniale était encore de rigueur, et que ces fantasmes de "gouvernements indépendants" qui n'étaient rien d'autres que des fantoches à la solde de puissances étrangères, étaient révolus, nuls et non avenus. Qu'importe s'il fallait renvoyer tout ces gens entre quatre planches, peut être même comprendraient-ils mieux la folie de leurs choix à ce moment là d'ailleurs.

Immédiatement à la réception de l'ordre en provenance de Beiyfon, les Gradés sur le terrain commencèrent à dispenser les leurs, la péninsule de Jib-Outhi étant sous contrôle coalisé et la rive sud majoritairement dégagée des forces insurgés loyalistes au Cong restantes, un redéploiement plus efficace afin de s'occuper une par une du cas des parasites étrangers réfractaires était parfaitement envisageable, pour ne pas dire que les mesures visant à préparer un tel mouvement avait déjà été prises à l'avance. Bien assez vite, ce fut un cortège de camions emportant hommes et surtout canons d'artillerie SHANDIAN qui se mirent sur les chemins battus, convergeant en bonne partie vers l'ouest de la péninsule, laissant toutefois une certaine part de troupiers à des checkpoints et autres points ainsi que des sites clés pour maintenir un contrôle effectif sur le nord de la région. Finalement ce fut à environ entre 30 et 40 kilomètre que le groupement GARDE installa ses nouveaux quartiers, entre autre à une distance adéquate pour faire plein usage de leur batteries d'Artillerie qui étaient bien supérieures en termes de puissance de feu à tout ces "canons humanitaires" qu'avaient emportés avec eux les étrangers.

Les Velsniens, qui étaient systématiquement motivés comme si ils avaient le diable aux trousses dès que l'on mentionnait ne serait-ce que l'ombre de l'appellation "Achosien" étaient déjà présents sur site, et avaient même déjà commencé à installer un réseau de fortins miniaturisés et autres fortifications afin de complètement encercler dans un siège digne de ce nom les Celtes. A ce titre, les stratèges Ushongs jugèrent qu'il n'y avait guère besoin de garnir plus encore de piétaille les environs directe de la base, et quitte à déployer des forces d'infanterie, les disperser dans un arc de cercle à l'est de celle ci afin de couper via le déploiement de groupes tantôt mobiles, tantôt statiques sur des positions fortifiés de nids de mitrailleuse, tout échappatoire dans les campagnes environnantes du reste de la péninsule. Ne dépêchant finalement que des observateurs, opérateurs radios et des escortes au plus proche afin de piloter sur le terrain les inévitables frappes d'artillerie qui allaient advenir si début des hostilités il y avait. De fait, les stratèges et décideurs Ushongs n'avaient aucune intention d'envoyer leurs hommes à l'assaut direct du camp Achosien comme leurs ancêtres auraient pu le faire, ou même leurs prédécesseurs d'il y environ trois décennies. Ces derniers, formés à l'art de la guerre contemporaine sous l'égide de l'inquisition Kahtanaise en bonne partie, entendaient mettre leurs connaissance à l'épreuve et écraser purement et simplement sous les obus d'artillerie toute résistance éventuelle. L'exemple des Loduariens au Mokhai cité si souvent comme cas d'école par les instructeurs de la Capitaine-Inquisitrice Godeline Thiers avait trouvé un certains échos auprès des Ushongs après tout.

Et en parlant des Ushongs, tandis que les forces armées se positionnent et ajustes leurs pas de tirs, un maigre cortège de trois véhicules file à travers champs afin de gagner le poste de commandement Velsnien ayant prit position devant la base Achosienne. Portes-Bannières, gardes d'honneurs et surtout, un des hérauts de l'Empereur en composent l'équipage afin d'affiner d'une part les communications avec les alliés Velsniens mais aussi et surtout de superviser ce siège, et de... Laisser cette ultime chance aux irréductibles Celtes de quitter le territoire impérial avec les honneurs et surtout sans pertes humaines. Instruction expresse des Ministériats, une ultime chance, avant de procéder à leur extermination pour l'exemple en bonne et dû formes, à savoir sous une pluie d'obus ou bien par la faim et la soif. L'un ou l'autre, la finalité serait similaire dans les deux cas.

Le Héraut Impérial
Le Héraut Impérial aimerait bien voir pleuvoir les obus d'office.


Rappel des effectifs dans la péninsule de Jib-Outhi

Groupement CENTRE - GARDE

  • 5000 Troupes équipées d'armes légères d'infanterie de niveau 9 (Correno M11)
  • 390 Mitrailleuse lourdes de niveau 7 + 240 Mortiers légers de niveau 5 + 145 Lances Roquettes de niveau 6
  • 20 Véhicules légers tout terrain de niveau 11
  • 50 Canons tractés de niveau 10

Si dans les faits il n'y a pas l'ensemble des forces impériales dans la péninsule qui se sont précipités afin de s'occuper du siège de la base Achosienne, l'on peut aisément considérer qu'environ la moitié d'entre elles ont fait le déplacement afin de soutenir les Velsniens pour s'occuper des irréductibles Celtes.
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Une croix rouge sur fond blanc comme unique bannière

Image du convoi

Le coup de téléphone fût le plus cours possible. Quelques mots à peine échangés mails étaient en réalité déjà parti. La situation pouvait tourner au drame de part et d'autres et elle était déjà trop horrible pour ne rien faire. Le coup de fil arrivait en réalité déjà trop tard pour empêcher la petite machine de se mettre en route, la distance était trop grande. Néanmoins, il arrivait en confirmation, il venait d'en haut, du plus haut que l'on pouvait ici espérer. De ce bout du Nazum enfermé dans la pauvreté la riche Norja s'était un minimum inquiétée. Il avait eu la Première ministre au téléphone. Quelques phrases à peine échangée, des formules de politesse et autant de banalités avant que le feu vert ne lui soit donné. Des quelques véhicules du campement, il n'en restait que deux en arrière qui aussitôt prenais la route avec une poignée de soldats tanskiens à bord. Rien de suffisant pour empêcher quoi que ce soit, tout juste assez pour que le message soit clair.

La route devait durer quelques heures. Une infinité. Pendant tout le trajet, des colonnes humaines à perte de vue. Des hommes, des femmes, des enfants et des vieillards tous plongés sur les routes par une guerre étrangère que le petit campement ne savait absorber. Depuis plus d'une semaine déjà et l'arrivée des tanskiens, le campement opérait un tri à l'entrée, il n'en avait pas le choix. Chaque enfant était systématiquement admis pour consultation. Au-dessus de 6 ans et sans malnutrition, maladie ou blessure, l'enfant repartait avec un parent si il en avait un, Tanska n'avait pas le choix. L'aide humanitaire par ici était trop rare, presque impossible. Il fallait traiter vite mais on ne pouvait pas s'occuper de tous, on ne pouvait pas s'occuper suffisament de ceux que l'on aide. Le campement ne pouvait se permettre qu'une poignée de milliers de civils en simultanée. Une goutte d'eau pour abreuver d'espoir 50 millions d'âmes plongées dans la guerre, l'insécurité, la famine qui guette.

Mais la guerre avait été de courte durée, enfin c'est ce que l'on espérait. Alors la nouvelle du siège avait plongé dans l'inquiétude la plus terrible. Si Velsna tuait des Achosiens ici, elle pourrait en tuer ailleurs, là-bas, en Eurysie. Plus rien ne semblait arrêter la folie guerrière des pays d'Eurysie et d'ailleurs. Si Carnavale est sans commune mesure dans sa folie, il faut dire que le reste du continent n'était pas non plus en reste de quelques étincelles. Rien à côté du feu des enfers, mais suffisamment pour provoquer si et là des incendies inutiles. Jamais l'Eurysie n'avait été aussi proche de sa propre destruction, savamment orchestrée par elle-même en y ajoutant quelques éléments extérieurs. La Croix Rouge tanskienne n'était pas de ce monde de politique, mais elle était ici une unique bannière qui n'apportait pas la guerre.

On avait appelé en urgence le ministère, il avait répondu. On avait appelé Achos, ils avaient répondus, il ne restait plus qu'une étape, la plus cruciale. 2 000 âmes à sauver d'une mort probable mais cela pouvait en devenir des millions sur un autre continent. Le convoi était parti sans attendre les ordres officiels, mais ils vinrent tout de même. Norja approuvait l'idée.

A l'approche des lignes de siège velsniennes, une dizaine de véhicules tanskiens arrivèrent du campement, toutes flanquées de croix rouges sur fond blanc. A leur bord, deux médecins par véhicules, les deux derniers n'avaient qu'un médecin et un soldat désarmé. Le directeur de la mission locale avait avec lui deux lettres, la première, tanskienne envoyée à Achos puis Velsna pour information. La seconde, Achosienne, mais uniquement partielle, autorisait la Croix Rouge tanskienne à évacuer quelques 2 000 achosiens et leurs équipements vers le camp tanskien avant évacuation vers Ny-Norja puis l'Achosie. Un cargo était en route. Les vies seraient sauvées, si Velsna l'acceptait.

Croix Rouge tanskienne a écrit :
Conformément à l'accord conclus entre Tanska et l'Achosie sous médiation de la Croix Rouge tanskienne, celle-ci évacue 2 000 conscrits et leurs équipements vers le camp tanskien puis hors du Chandekolza si Velsna l'autorise.

Bout de lettre diplomatique présentée et signée par Achos :
Néanmoins, notre base de Pell Iwan avait pour but premier la distribution d'aide alimentaire, et pour fonction secondaire la formation de conscrits. Ces jeunes ne méritent pas de mourir si loin de leur foyer. Ainsi, et si cela vous semble possible, nous vous autorisons à évacuer les 2 000 conscrits achosiens présents sur place."

  • 10 véhicules utilitaires niveau 6
  • 2 soldats professionnels non armés
  • 18 médecins et personnels de la Croix Rouge tanskienne
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Siège de Pell Lawn
Croix rouge tanskienne et évacuation partielle


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Aux abords d'un checkpoint, un petit convoi de camions de facture tanskienne avait fait son apparition sans pour autant susciter l'étonnement de la poignée de soldats qui gardaient l'endroit. L'arrivée semblait attendue. Pour cause, ces véhicules étaient devenus courants dans la campagne chandekolzane contrôlée par la coalition, circulant au gré des urgences. Les forces en présence, qu'elle soient velsniennes, jashuriennes ou impériales, étaient arrivées à la conclusion qu'elles n'avaient pas les moyens de subvenir aux besoins humains des civils de ce qui était l'un des territoires les plus pauvres du monde. En connaissance de cause, certaines bases étrangères, celles qui pouvaient assurer leur nature humanitaire, avaient été autorisées à poursuivre leurs opérations. Les installations tanskiennes locales en faisaient partie.

C'était dans le cadre de cette situation que se déroulait cette scène...mais cette fois ci, l'urgence ne relevait pas de locaux mais d'étrangers. Pas des civils, mais des soldats. L'un des deux soldats au bord de la route demanda simplement à baisser la vitre du camion de tête:
- Vous êtes de la mission ? On nous a dit de vous indiquer le chemin jusqu'au poste de commandement du Primipile Salieri avant de faire votre office.

On fit donc progresser le convoi plus en avant, quasiment aux abords de la ligne arrière du dispositif de siège velsnien, où un baraquement sommaire avait été aménagé. Sur son porche, le Primipile Salieri avait été prévenu de l'arrivée, et alla de l'avant à la rencontre des civils, non sans oublier le salut dû aux deux militaires tanskiens, recevant de leurs mains la lettre expliquant la raison de leur présence:
- Bonjour. Je suppose que la route n'a pas été des plus agréables. Pour nous non plus, si cela peut vous rassurer. En vertu de la demande émise par le commandement du camp achosien, et l'accord de mon commandement, je vais vous laisser passer. Nous tâcherons de suspendre les opérations le temps de votre intervention. Mais je vous conseille de faire tout de même attention: passé la première ligne du dispositif, nous ne pourrons pas grand chose d'autre pour votre sécurité. Pour atteindre la base, je vous déconseille également le camion: il vous faudra des embarcations pour traverser le guet jusqu'à Pell Lawn. Si vous le souhaitez, et si les achosiens le veulent, nous pourrions vous mettre en relation avec le commandement de la flotte qui assiste le siège, afin qu'ils affectent une corvette à l'évacuation des conscrits. Ce sera plus rapide qu'avec les embarcations de fortune de leur base, mais je vous laisse voir ça avec eux.

Pour ce qui est de ce courrier achosien...ce n'est pas nous qui sommes à l'origine de cette décision: si ils entendent défendre leur cause, il faudra voir cela avec le gouvernement impérial ou les jashuriens. En attendant, nous suivons les ordres. Mais bref, bonne chance messieurs.

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LES IRRÉDUCTIBLES ACHOSIENS, SEULS SUR LEUR ROCHER


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Le mot avait été passé depuis la missive aux Xins, la guerre avait été décalée, les Achosiens qualifiés de Perosnna Non Grata et les forces coalisées n'allaient pas tarder à arriver. Les troupes avaient été briefer et suite à l'aide Tanskienne, les conscrits présents sur place, bien trop jeunes et inexpérimentés pour ce genre de combat, avaient pu être évacués vers la métropole avant le début des hostilités. Seul restait sur place les 500 militaires professionnels, et sur leur épaule reposait tout l'honneur d'Achosie


Le Soleil se levait à peine en ce matin du 3 octobre, mais à la base elle n'avait pas dormi. En discussion directe avec Gille-Crìosd MacRìdeinn, Président de la Tribune Achosienne et avec les deux consuls, le Colonel Morgan Buell avait passé la nuit à planifier le déroulement des événements à venir. Il est évident que ce combat est déjà perdu pour la petite unité, et la motivation n'était pas réellement présente, jusqu'à l'arrivée de la petite voiture militaire sur la berge. En scrutant avec ses jumelles, Buell n'en crut pas ses yeux. Velsna, dans tout son orgueil, était représentée dans la carrure chétive de l'officier se présentant avec son mégaphone grésillant et son chapeau à plumes ridicules qui rappelait au commandant les heures les plus sombres de l'histoire d'Achos. Du haut de son petit 4x4, le velsnien sommait les soldats achosien de quitter les lieux, sous peine d'assiègement de la base. Et, sans même attendre une quelconque forme de réponse, reparti d'où il était venu.
Le sang des achosiens ne fit qu'un tour. Que les Ushongs viennent aux combats, cela a été compréhensible suite aux événements, mais que Velsna elle-même se sente obligée de venir en premier monter le siège pour réaffirmer sa domination sur Achos. S'en était trop. A l'arrivée des premières troupes assiégées velsniennes, le plan se mit en place. S'il y a bien une chose que les Velsniens craignent, c'est la sauvagerie et la barbarie des achosiens. Avant le début des combats, c'est là qu'était l'enjeu, la guerre psychologique. Buell se souvint alors que pour chaque groupe de cent hommes, un carnyx était attribué à l'unité et ce depuis plus de mille ans. Certes, ils n'avaient plus sonné depuis le XXème siècle, et n'avaient pas été joués par l'armée officielle achosienne depuis au moins un siècle, mais personne n'avait oublié comment s'en servir.

Ainsi, une fois que les velsniens furent bien installés, la manigance commença !


Opération temporaire cris du Grand Duc


Cette opération est temporaire, et vise à déstabiliser les troupes ennemies en l'attente des véritables opérations qui arriveront plus tard...


  • Objectif premier de l'opération : Déstabiliser psychologiquement les troupes velsniennes, faire naître la peur dans le cœur de nos ennemis

  • Objectif second de l'opération : Surcharger les médecins velsniens par une épidémie de colique

Déroulé de l'opération :


-> Comme le veut la tradition militaire achosienne, pour préparer les corps et les âmes au combat, les hommes se recouvreront le corps de symboles mystiques et spirituels indigo. Ainsi, paré en plus de leur tenue normale de soldat, ils pourront rappeler aux velsniens qui les observeraient depuis la berge les figures des "hommes peints" de leur livres d'histoire.

-> Rajouter à ça, un roulement de vingt joueurs de Carnyx fera hurler la corne de Taranis quatre fois par heure, et ce matin et soir. Les sons dissonants résonnant sur la mer et partout autour encercleraient les

-> De plus, une fois par heure, cinquante autres soldats sortiront leur cornemuse et leurs tambours de guerre pour faire vibrer la plaine des plaintes des ancêtres.




Voilà à quoi ressemble le doux son des sérénades de Carnyx.
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