
OCTOBRE 17 EN MÄHRENIE
Posté le : 08 oct. 2025 à 12:36:25
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Un homme se tient sur un promontoire balayé par les vents, contemplant le ciel. Il est puissamment bâti et grand, et ses robes sacerdotales sombres claquent autour de lui dans les bourrasques de mai. Il ignore les clapotis de la rivière en contrebas, les broussailles et la verdure d'une plaine marécageuse. Une lourde croix de fer pend à son cou. Il lève les yeux avec admiration. Au-dessus de lui, un grand aigle plane.
Fasciné, Fredegar, abbé de l'Ordre Rosique, observe l'oiseau longuement. Celui-ci le regarde en retour.
Enfin, l'homme se détourne brusquement et plante son crucifix dans la terre humide. Il force le bois à travers la boue et les racines, traçant un premier, puis un second sillon. Il arrache les mottes de terre du sol, se salissant, et les dépose juste en dessous de l'endroit où plane l'aigle. Là, il dispose les mottes en forme de croix. « Qu'il y ait une ville ici ! » hurle-t-il. Ainsi, vers la fin du Moyen-Âge, sur une colline surplombant un méandre stratégique, dans une terre arrachée aux derniers païens de la région, l'abbé ordonne la création d'une grande cité nommée pour son propre saint patron – Sankt Josef.
Cela ne s'est jamais produit. Fredegar n'était pas là.
L'histoire est un mythe tenace, ce que le philosophe Jörg Feigenspan appellera « la ville la plus abstraite et la plus préméditée du continent ». Mais bien que Fredegar ne soit pas présent ce jour fondateur, Sankt Josef sera construite selon son rêve, contre toute logique et bon sens, sur un terrain hostile assailli par des vents violents et des hivers impitoyables.
D'abord, l'Ordre dirige la construction d'une immense forteresse, un complexe tentaculaire en forme d'étoile qui doit remplir ce promontoire, prête à repousser un retour des infidèles qui ne viendra jamais. Puis, autour de ses murs, les Rosiques ordonnent l'édification d'une grande cité ecclésiastique, conforme aux desseins divins. Ce sera leur « fenêtre sur le Ciel ».
Ce sont des visionnaires, d'une espèce brutale. Ce sont des modernisateurs, méprisant le « caractère païen » de la Kaulthie. L'ancienne capitale impériale, Warenburg, est pittoresque, non planifiée, un enchevêtrement de rues quasi-rhêmienne : l'Ordre veut que sa nouvelle ville soit tracée selon un dessein rationnel, avec des lignes droites et des courbes élégantes d'une échelle épique, ses perspectives larges, ses avenues rythmées par les clochers, ses nombreux palais épiscopaux grandioses et gothiques, sa sobriété austère une rupture déterminée avec les traditions folkloriques et la mollesse impériale. Sur ce nouveau sol, les Rosiques entendent construire une nouvelle Foi.
Ils engagent des architectes de l'étranger, décrètent que les modes doivent être pieuses, insistent pour que les constructions soient en pierre. Ils peuplent leur cité par décret, ordonnant aux fidèles et aux seigneurs de déménager dans la métropole naissante. Dans les premières années, les loups rôdent la nuit dans les rues inachevées.
C'est le travail forcé qui trace ces rues, qui draine les marécages et élève les colonnes. Des dizaines de milliers de serfs et de prisonniers, contraints sous bonne garde de trimer à travers les terres de Mährenie. Ils viennent, creusent les fondations dans la fange, et meurent en grand nombre. Des milliers de corps reposent sous la cité. Sankt Josef est une la ville bâtie sur les ossements.
Pendant près de six siècles, c'est ici que la politique se fera le plus rapidement. Les autres villes et les régions étendues de l'Empire sont vitales, leurs histoires ne peuvent être négligées, mais Sankt Josef sera le creuset des révolutions. L'histoire de 2017 – née de longs prémices – est avant tout l'histoire de ses rues.
La Mährenie, une confluence de traditions germaniques et slaves, a longtemps été laissée parmi les débris. Pendant des siècles, une succession de ducs – les Herzöge – commercent et guerroient avec les principautés voisines et prêtent allégeance à l'Empereur lointain. C'est l'Ordre Rosique qui, au fil des ans, consolide un État théocratique sous une autocratie féroce. Cette férocité nonobstant, les rébellions éclatent, comme toujours.
La condition du Leibeigener, le paysan mährenien, s'ancre dans un système rigide de servage féodal. Les serfs sont liés à des terres particulières, dont les propriétaires – l'Ordre ou la noblesse locale – exercent un pouvoir étendu sur "leurs" paysans. Le servage perdure en Mährenie bien après que le reste de l'Eurysie s'en soit débarrassé. Les récits d'abus grotesques des paysans par les seigneurs et les prélats abondent. Les modernisateurs de l'Empire voient le servage comme un frein scandaleux au progrès. Leurs opposants "traditionalistes" le dénoncent comme une perversion. Sur le fait qu'il doit disparaître, les deux groupes s'accordent.
Finalement, au XIXe siècle, la libéralisation progressive de l'économie kaulthique rend l'institution intenable. L'abolition est lente, prudente, limitée. Les serfs devenus paysans ne reçoivent pas toutes les terres qu'ils travaillaient auparavant, et celles qu'ils obtiennent sont grevées de dettes de "rachat" grotesques. La parcelle moyenne est trop petite pour la subsistance – les famines se répètent – et elle rétrécit à mesure que la population augmente. Les paysans restent légalement contraints, mais la pauvreté les pousse au travail saisonnier dans la construction, les mines, l'industrie naissante, légal et illégal. Ainsi, ils s'imbriquent dans la petite mais croissante classe ouvrière du pays.
Il n'y a pas que les Rosiques qui rêvent de royaumes. Comme tous les peuples épuisés, les paysans mähreniens imaginent des utopies de repos. Mais ils essaient surtout d'y parvenir par d'autres moyens : à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, une vague de révoltes rurales secoue le duché.
Inspirée par des dissidents, des écrivains comme le libéral Jörg Feigenspan ou le socialiste exilé Karl Steinbaum, c'est la tradition des Volksfreunde, les "amis du peuple", qui émerge. Des activistes pour le Volk, le peuple. Les Volksfreunde, regroupés dans des sociétés secrètes comme Feld und Brot (Terre et Pain), sont pour la plupart membres d'une nouvelle couche d'intellectuels autoproclamés, vecteurs quasi-messianiques de la culture et des Lumières – une Intelligenz qui inclut une proportion croissante de gens du commun.
« L'homme du futur en Mährenie, » disait Kaspar Egner au début des années 1990, « c'est le paysan. » Le développement étant lent, sans mouvement libéral significatif en vue, les Volksfreunde se tournent au-delà des villes vers la révolution rurale. Dans la commune paysanne mährenienne, ils voient une lueur, le fondement d'un socialisme agraire. Rêvant de leurs propres lendemains qui chantent, des centaines de jeunes radicaux vont au peuple, pour apprendre, travailler avec eux, élever la conscience d'une paysannerie méfiante.
Une leçon amère et cinglante : ils sont arrêtés en masse, souvent à la demande de ces mêmes paysans.
La conclusion qu'en tire un activiste, un jeune syndicaliste du nom de Vlatko Karanovic ? L'histoire est trop lente. Certains parmi les Volksfreunde se tournent vers des méthodes plus violentes, pour la hâter.
En 2003, une jeune étudiante radicale issue de la petite noblesse, Layla Rosenstock, sort un revolver de sa poche et blesse grièvement un haut fonctionnaire de l'Ordre Rosique, un homme haï des intellectuels et des activistes pour avoir ordonné la flagellation d'un prisonnier politique. Dans une réprimande sensationnelle au régime, le jury de Rosenstock l'acquitte. Elle fuit en Kaulthie.
L'année suivante, d'une scission au sein d'Erde und Freiheit, naît un nouveau groupe, Der Wille des Volkes – La Volonté du Peuple. Il est plus militant. Ses cellules croient en la nécessité de la violence révolutionnaire, et elles sont prêtes à agir selon leur conviction. En 2006, après plusieurs tentatives ratées, elles obtiennent leur prise la plus convoitée.
Lors du déclenchement de la Guerre Civile Kaulthique, le Grand Maître de l'Ordre Rosique, Lucas Meier, rejoint l'OTSK. Il croit sa position inébranlable. Il a tort. Un jeune membre de Der Wille des Volkes lance une bombe artisanale sur sa voiture blindée. L'explosion déchire l'air. Meier, indemne, sort du véhicule dans le chaos. Alors qu'il titube, un autre camarade s'avance. Il fait détoner une seconde bombe. « Il est trop tôt pour remercier Dieu ! » crie-t-il.
Une autre détonation retentit. « À travers la fumée, les débris et le sang, » se souviendra un membre de l'entourage du Grand Maître, « on pouvait voir des fragments de soutanes, de crucifix, et des morceaux sanglants de chair humaine. » Le Libérateur autoproclamé de la Mährenie est mis en pièces.
Pour les radicaux, c'est une victoire à la Pyrrhus. Le nouveau Grand Maître, plus conservateur et non moins autoritaire que son prédécesseur, déchaîne une répression féroce. Il décime La Volonté du Peuple par une vague d'exécutions. Il réorganise la police politique, la redoutable Heilige Wache. Dans ce climat de réaction, une série de pogroms organisés contre les minorités, notamment les Sapythes, accusés de sympathie communaliste, ensanglante le pays.
Les Volksfreunde acculés préparent d'autres attaques. En 2007, la police de Sankt Josef déjoue un complot visant le nouveau Grand Maître. Cinq meneurs étudiants sont pendus, dont le fils d'un inspecteur d'école, un jeune homme brillant et engagé du nom de David Rossmann.
En 2008, la Mährenie, cette confluence de traditions kaulthiques et de féodalisme religieux, est une poudrière. C'est l'assassinat d'Albert Valheimer qui met le feu aux poudres. L'OTSK, et avec elle l'Ordre Rosique, est désignée coupable. Le Grand Kah intervient. L'invasion de l'Égide n'est pas tant une conquête qu'une démolition contrôlée. L'Ordre, déjà miné de l'intérieur, s'effondre. Sankt Josef tombe. C'est la fin d'un monde.
La Révolution de 2008 est une affaire d'hélicoptères, de forces spéciales et de décrets rédigés dans une langue étrangère. Mais dans ses rues, une nouvelle histoire commence à s'écrire. Les prémices de 2016 sont avant tout l'histoire de ces rues.
Dans les dernières années avant 2016, la Confédération Mährenienne, sous l'impulsion de l'Égide et des gouvernements progressistes de Kaspar Egner puis de Lennard Rossmann, se lance dans une modernisation à marche forcée. D'immenses projets d'infrastructures voient le jour, des voies ferrées modernes, financées par le Grand Kah, recousent les limites de la jeune nation. Des capitaux étrangers affluent. D'énormes complexes industriels s'élèvent autour d'Ustarine et Laschborn, notamment l'industrie pétrochimique. Alors que des milliers de nouveaux ouvriers s'élèvent dans des usines caverneuses sous des conditions difficiles, le mouvement ouvrier, encadré par les syndicats, prend un essor hésitant.
Dans son sillage apparaissent des cercles de lecture, des cellules d'agitateurs, des rassemblements de personnes aux idées diverses, horrifiées par la subordination des besoins au profit. Le futur auquel aspirent les communalistes, une société sans classes, est aussi absurde pour leurs détracteurs que le paradis promis par les Rosiques. Ses contours sont rarement définis, mais ils savent qu'il se situe au-delà de la propriété privée et de sa violence, au-delà de l'exploitation et de l'aliénation. C'est ce qu'ils veulent.
Les communalistes sont un ramassis d'intellectuels, de fonctionnaires, de syndicalistes et d'ouvriers, dans un tissu serré de liens familiaux, amicaux et intellectuels, d'efforts politiques et de polémiques. Ils s'emmêlent dans un écheveau querelleur. Tout le monde connaît tout le monde.
En 2011, à la fin de l'administration judiciaire, les deux grandes forces de la gauche, le Mouvement du 11 Juin (MJ2008) et l'Alliance Socialiste Mährenienne (ASM), forment une coalition. Le MJ2008 est le parti de l'establishment progressiste, celui de l'ancien Chancelier Kaspar Egner, pragmatique et gestionnaire. Il est dirigé par son protégé, Lennard Rossmann, un homme dont l'énergie et la volonté impressionnent. À ses côtés, l'ASM est une formation plus hétéroclite, tiraillée entre une aile modérée syndicaliste menée par Markus Adler, et une frange plus radicale et libertaire incarnée par la jeune et charismatique Helena Bauer.
Ces deux ailes du communalisme mährenien tirent leurs noms de cette division : les modérés sont les Adlerites, les radicaux sont les Bauerites.
Au fond, ce schisme latent est bien plus qu'une simple question de stratégie. Il traduit des approches divergentes sur la conscience politique, la mobilisation, la composition de la classe ouvrière et, finalement, sur l'histoire elle-même. Cela deviendra manifeste en 2016, lorsque la question de l'équilibre entre sécurité et liberté se posera avec une acuité nouvelle.
Pour l'heure, une unité précaire prévaut. Le pays, sous la direction d'Egner puis de Rossmann, se modernise. Mais la prospérité est inégale, et la rancœur des perdants de l'ancien régime, bien que contenue, reste vivace. La droite nationaliste, incarnée par l'Union Nationale (UN) d'Ewald Reiner, et l'extrême droite, avec des figures comme Adelgunde Kranz von Velden (LD-RM), guettent leur heure. La Mährenie regarde vers l'avenir, mais le poids de son passé – la théocratie, la violence, la libération par une force extérieure – pèse lourdement sur son présent.
En 2012, une tentative de coup d'État menée par des restes de l'Ordre Rosique et de la noblesse déchue, regroupés dans la Ligue Impériale Mährenienne, avait secoué la jeune Confédération. L'assaut fut un échec retentissant, écrasé par la Garde Confédérale avec l'appui logistique discret mais décisif de l'Égide.
Cet événement eut un impact incalculable. Il accéléra un changement dans les attitudes populaires. L'ancien Chancelier, Kaspar Egner, en tira les leçons. Renforçant son alliance avec les forces de sécurité et convaincu de la nécessité d'un État fort pour contrer la réaction, il consolida son pouvoir. La tentative de putsch avait effrayé, et dans les jours qui suivirent, une vague de soutien au gouvernement parcourut le pays. Egner, sa vision du monde confortée, devint plus autoritaire. « Nous n'avons plus de Duc ! » s'exclama-t-il devant une foule de partisans, un propos que ses détracteurs interprétèrent comme une proclamation de son propre statut de monarque républicain.
Ce jour-là accéléra la révolution, mais aussi sa future crise. L'information voyagea le long des routes et des lignes téléphoniques, emportant avec elle la fureur et la peur.
Les grèves, un temps apaisées par les réformes, reprirent de plus belle. Les syndicats se renforcèrent, s'étendant à de nouveaux secteurs – les employés de bureau, le personnel des services, les techniciens de l'industrie informatique naissante. D'autres confrontations suivirent. Le régime, bien que progressiste, devint fébrile. Il expérimenta des combinaisons de concessions et de répression.
La révolution avortée de 2012 provoqua non seulement des répressions officielles, mais aussi le sadisme traditionnel de l'extrême droite, quasi-sanctionné par le silence de l'État. Des groupes se formant, diverses cellules de crypto-fascistes et d'ultra-réactionnaires, surgirent de l'indignation autoritaire face à la révolution de 2008. Ils mêlaient habilement quelques appels populistes, comme la défense des petits propriétaires, à une ferveur pour un ordre ancien et une haine meurtrière envers les étrangers – kah-tanais et communalistes en particulier. Ils comptaient dans leurs rangs des voyous et de nombreux amis haut placés, comme la députée Adelgunde Kranz von Velden.
La menace que ces groupes faisaient peser sur la stabilité du pays était l'argument principal du gouvernement pour justifier sa politique sécuritaire. Et tandis que la réaction marchait sur sa voie violente, le Chancelier Rossmann, qui succéda à Egner en 2013, continuait de louvoyer, cherchant des compromis.
Fin 2015, il annonça un projet de loi sécuritaire temporaire, en réponse à une série d'incidents violents attribués à l'extrême droite. Mais la formulation du texte était vague, ses clauses complexes, et il accordait des pouvoirs de surveillance étendus à l'Inquisition. Les masses restèrent perplexes. L'autorité de l'État avait été mise à mal, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Les tensions culminèrent en décembre 2015, avec la tentative d'attentat contre le Commissaire Vlatko Karanovic. Une simple bombe artisanale, un acte de terrorisme presque banal, déclencha l'acte final de cette phase de la révolution mährenienne.
Le gouvernement de Rossmann, obsédé par l'efficacité, était rémunéré par ses résultats. Mais face à cette attaque, il exigea un soutien inconditionnel à sa loi sécuritaire. Un ultimatum politique qui provoqua une vague de sympathie aussi bien que de méfiance. Les syndicats, les associations civiques, même certains partenaires gouvernementaux refusèrent de signer un chèque en blanc. L'Alliance Socialiste Mährenienne (ASM), partenaire clé de la coalition, se déchira. L'appareil du parti, à l'arrêt, et les nerfs du pays, gelés.
La crise s'installa. Les socialistes modérés de l'ASM, sous la direction de Markus Adler, étaient prêts à négocier. Mais l'aile gauche, galvanisée par la rhétorique enflammée d'Helena Bauer, vit dans cette loi une trahison intolérable des principes libertaires de la révolution. « On ne négocie pas avec la surveillance généralisée ! » clamaient leurs tracts.
Le Congrès d'Ustarine, en février 2016, devint le champ de bataille. Dans le cœur industriel de la Mährenie, au milieu des usines high-tech et des coopératives ouvrières, les délégués socialistes se réunirent pour trancher. Pour la Mährenie, c'était le moment où la gauche, incapable de surmonter ses contradictions, allait s'auto-détruire.
Le débat fut une joute oratoire féroce. Adler et les modérés plaidèrent pour la responsabilité, arguant qu'un retrait de la coalition livrerait le pays à la droite. Bauer et les radicaux répondirent par l'intransigeance des principes. Et, à une écrasante majorité, les délégués, exaspérés par ce qu'ils percevaient comme l'arrogance de Rossmann et la dérive autoritaire de l'État théoriquement voué à disparaître, votèrent la motion Bauer. L'ASM quitta le gouvernement.
Rossmann, se retrouvant en minorité, privé de sa légitimité, fit le seul choix qu'il jugeait digne : il dissolut la Convention et appela à de nouvelles élections. Il croyait encore en son étoile, en sa capacité à convaincre le peuple. C'était un suicide politique en direct.
L'impact fut incalculable. Il déclencha un changement radical dans les attitudes populaires. Le soir même, Rossmann, son univers politique en ruines, comprit : « Nous n'avons plus de majorité ! »
C'était il y a un an. Mais son départ ne fut jamais que de courte durée.
