25/02/2018
16:24:12
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[UPOL (Namarov) - Khardaz] Une randonnée sous le soleil rouge

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Une randonnée sous le soleil rouge


Quelque part près de la frontière...

montagne

Ils étaient une vingtaine à marcher à travers les montagnes de la Gora du Sud. Leur sac sur le dos, leurs chaussures au pied, ils progressaient rapidement. Ceux-là étaient partis tôt le matin et avaient marché toute la journée. Le groupe s'était reposé en haut d'un sommet, avaient mangé puis étaient repartis. Ils n'avaient croisé personne et cela était mieux ainsi. La discrétion était primordiale.

Leur détermination était visible sur leurs visages. Celle-ci ne faiblissait pas, contrairement au soleil. Le groupe s'approchait de son objectif petit à petit, kilomètre par kilomètre, ampoule par ampoule. Celui-ci n'était rien d'autre qu'un trait imaginaire. Mais jamais ils n'auraient cru qu'un simple trait sur une carte pouvait donner autant d'espoir. Jamais ils n'auraient cru qu'ils arriveraient un jour, à la frontière du Khardaz.

Soudain, deux voix se firent entendre. Ennemis ou amis ? Tirer ou parler ? Leur chef fit un signe de la main et tous se turent. Lui, au lieu de reculer, avança légèrement, pas à pas. Puis, ils les virent : deux soldats, fiers et droits, qui se présentaient devant eux. Armé d'un fusil d'assaut, ils patrouillaient tranquillement, n'ayant pas encore remarqué la présence du groupe. Il vit leurs uniformes et souffla de bonheur.

Le chef s'avança :


- Amis, ne tirez pas, nous sommes des vôtres.


Le lendemain matin, le groupe était surveillé par quelques soldats, entassés dans une salle d'une base militaire. Après avoir été pris à la frontière, ils ont été escortés vers la base la plus proche par des soldats armés jusqu'aux dents. On attendait l'arrivée d'un enquêteur qui allait les interroger pour découvrir qui était le groupe et qu'elles étaient ses intentions. Pour le capitaine, c'est une évidence. Ce sont des migrants illégaux. Mais ce que leur avait dit le chef avait attiré la curiosité. 

Le chef regarda l'heure : 10 h. L'enquêteur aller arriver d'une minute à l'autre. Et il avait raison, enquêteur entra dans la pièce.

Enfin, cela allait commencer. Il était temps.
Nous étions dans l'une des multiples bases militaires disposées tout le long de la frontière khardazo-namarovienne. Deux soldats armés de fusils d'assauts de dernière génération arrivèrent alors dans le centre de cette base, escortant une vingtaine de personnes tout justes arrêtés à la frontière. Pour les soldats, il s'agissait d'un évènement banale, presque quotidiens. De nombreux citoyens de la Confédération Socialiste du Nazum et notamment de la République Socialiste du Morzanov et du Namarov tentait de fuir leur pays répressif et dictatorial. Cependant, il fallait comme toujours effectuer les interrogatoires habituelles. Cependant, faire cet interrogatoire ne ravi personne. Ils décidèrent donc de mettre ses vingt personnes dans une même pièce assez grande pour tous les accueillir et seulement l'un deux, le leader, prendrait la parole.
Le sergent Igor Volkovodvki étant en charge de cette interrogatoire entra dans la pièce muni de son dossier et de son arme de poing à sa ceinture. Il entra sans un mot et ne posa qu'une feuille sur la table ainsi qu'un stylo.

Interrogatoire a écrit :Vous êtes actuellement en état d'arrestation pour avoir tenté de traverser la frontière de l'état du Tsarat parlementaire du Khardaz sans autorisation. Veuillez répondre aux questions de ce questionnaires.

  • D'où venez vous ?
  • De quels religion êtes vous ?
  • Pourquoi êtes vous là ?
  • Êtes vous menacés dans votre pays d'origine ? Si oui, par le gouvernement en lui même ou par les citoyens eux même ?
  • Possédez vous des informations sensibles sur votre pays d'origines ?

  • Une seule personne ne pourra remplir ce formulaire et donc prendre la parole pour votre groupe entier.
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    Le chef du groupe s'avança, prit la feuille et se munissa d'un crayon de papier. Puis, il remercia le sergent en allant s'asseoir dans un coin, à même le sol.

    Il regarda la première question : D'où venez-vous ? Sûrement pas du monde des licornes. À cette pensée farfelue, il esquissa un sourire. Cependant il se contenta d'écrire : Nous venons tous de la Gora du Sud, et presque tous de la ville de Dovra, nous sommes partis de là.

    En retrouvant son sérieux, il vit la seconde question et écrivit : La même que la vôtre, nous sommes orthodoxes.

    À la vue de la troisième question, un sentiment de joie prit possession de lui. Il écrivit rapidement, les mots se chamboulant dans sa tête : Nous sommes ici au nom de l'Union du Peuple Orthodoxe pour la Libération (UPOL), groupe hostile vis-à-vis du régime du Namarov qui souhaite l'indépendance de la Gora du Sud, pour établir un contact avec nos frères khardaziens.

    Pour la quatrième, il répondit ceci : Pour l'instant le gouvernement communiste du Namarov n'a pas encore eu vent de notre existence, nous nous sommes fait discrets. Mais le début de la résistance ne va pas tarder, et leur répression non plus.

    Il fit une pause et finalement répondit un peu déçu à la dernière question : Actuellement, nous n'en avons pas mais en recueillir sera notre priorité.

    Ensuite, il regarda le questionnaire.



    interrogatoire repondu a écrit :Vous êtes actuellement en état d'arrestation pour avoir tenté de traverser la frontière de l'État du Tsarat parlementaire du Khardaz sans autorisation. Veuillez répondre aux questions de ce questionnaire.

  • D'où venez vous ? Nous venons tous de la Gora du Sud, et presque tous de la ville de Dovra, nous sommes partis de la.
  •  De quelle religion êtes-vous ? : La même que la vôtre, nous sommes orthodoxes.
  •  Pourquoi êtes-vous là ? : Nous sommes ici au nom de l'Union du Peuple Orthodoxe pour la Libération (UPOL), groupe hostile vis-à-vis du régime du Namarov qui souhaite l'indépendance de la Gora du Sud, pour établir un contact avec nos frères khardaziens.
  •  Êtes-vous menacé dans votre pays d'origine ? Si oui, par le gouvernement en lui-même ou par les citoyens eux-mêmes ? : Pour l'instant le gouvernement communiste du Namarov n'a pas encore eu vent de notre existence, nous nous sommes fait discrets. Mais le début de la résistance ne va pas tarder, et leur répression non plus.
  •  Possédez-vous des informations sensibles sur votre pays d'origines ? Actuellement nous n'en avons pas mais en recueillir sera notre priorité.

  • Une seule personne ne pourra remplir ce formulaire et donc prendre la parole pour votre groupe entier.


    Il se relut rapidement, fut content et se leva. Il tendit la feuille au sergent et dit en parfait khardaz : Tenez, j'ai fini.
    Le sergent prit la feuille que lui tendit cet homme et commença à la lire. Il lut chaque partie de cette feuille puis sortit sans un mot de la pièce. Ce qu'il venait de voir n'était pas de son ressort. Il devait appeler un supérieur et c'est ce qu'il fit. Il prit sa voiture et se rendit dans la ville de Shakharavki et plus précisément dans sa base militaire dans la périphérie de la ville. Par la bonté de Dieu, le général Tokiv devait normalement s'y trouver pour des raisons secrètes. Une fois entrée dans la base, il se précipita dans les quartiers généraux. Il toqua dans le bureau du général et y entra.

    — Mes respects, mon général !

    — Que me vaut donc votre venue ? N'êtes-vous pas assigné au poste de frontières ?

    — C'est exact mon général et c'est justement de ça que je suis venue vous parler. On a un…

    — Un quoi ?

    — C'est compliqué à définir en un seul mot. Mais pour la faire courte, on a retrouvé un groupe de personnes qui ont traversé la frontière en provenance du Namarov. Quand on les a arrêtés, ils étaient rassurés et ont annoncé "être des nôtres". À l'interrogatoire, leur chef a annoncé être le dirigeant d'un groupe nommé "Union du Peuple Orthodoxe pour la Libération", un groupe orthodoxe pour l'indépendance de la Gora du Sud.

    — Mhh... Intéressant, vous pourriez m'y emmener ?


    Sur ce, les deux hommes partirent vers le poste de frontière pour réinterroger le groupe de migrants orthodoxes. Une fois arrivé, les hommes s'installèrent dans la pièce tout en restant en silence. Ils étaient trois à une table : le sergent Igor Volkovodvki, le général Tokiv et le mystérieux homme de l'UPOL. Pendant une dizaine de secondes, le silence régnait dans la pièce puis le général ouvrit la conversation.

    — Voyez-vous, monsieur, je suis le général Tokiv, on est venu me chercher spécialement pour vous et votre "Union du Peuple Orthodoxe pour la Libération", j'espère donc qu'il ne s'agit pas d'un simple canular pour obtenir les papiers khardazien. Ce serait mieux pour vous et pour moi. De ce que j'ai pu comprendre, vous êtes ici pour une aide dans la lutte que vous souhaitez mener dans la région de Gora du Sud pour une possible indépendance. Étant tous deux orthodoxes et ayant la même envie anticommuniste, une aide serait possible. Cependant, vous comprendrez aussi que je n'engage jamais des hommes dans l'inconnu. C'est pour cela que j'aimerais que vous puissiez nous énoncer toute votre histoire de la manière la plus précise possible.
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    Le chef du groupe se leva quand l'homme entra. Il fut heureux de se rendre compte qu'on avait apporté un général. Quand le gradé eut fini, celui-ci marqua un silence. Puis le chef répondit :

    -Bonjour général, je m'excuse si votre venu ici vous a importuner ou déranger, dit-il d'une voix marquée par le respect avant de reprendre avec un ton normal:
    -Soyez en certains, je ne me suis pas rendu dans ce lieux pour m'y installer mais pour établir des relations solides avec mes frères khardaziens et quérir de l'aide. Je m'appelle Maksim Vojov, chef de l'UPOL depuis sa création il y a quelques mois. Notre organisation a vu le jour après les dernières prises de paroles de l'ordure qu'est Dovli. Plus récemment, notre minorité a commencé à être opprimée par le gouvernement qui a procédé à des arrestations particulièrement ciblées sur nos congénères. Après une réunion avec tous les leaders des groupes de la Gora du sud orthodoxes, nous avons donc décidé de nous unir et de passer à l'action contre l'oppresseur qu'est le Namarov. Nous avons commencé une production d'armes en petite quantité et avons formé quelques uns de nos membres au combat. Actuellement, l'organisation n'est pas connue du gouvernement, étant assez discrète. Cependant cela ne durera pas et j'ai vite compris que seul, ce sera compliqué. Je suis donc venu ici avec des éléments de l'organisation pour établir des relations solides avec vous et quérir votre aide. Nous avons donc traversé les montagnes pour les raisons que je vous ai dites plus tôt avec l'espoir, que dis-je, l'assurance que nos frères khardaziens seraient compréhensifs et nous aideraient. La suite de l'histoire, vous la connaissez.

    Toute cette histoire est intéressante. Si la Gora naissait, elle permettrait de constituer une première victoire face aux rouges de la CSN. Le Khardaz allait aider ce pays à naitre et sauver ces chrétiens persécutés. Il fallait qu'il puisse les aider sans tout de même faire d'attaque frontale et directe sur le sol du Namarov. De petites attaques sous pavillon de révolte et des assassinats discrets seraient plus adaptés à ce genre de guerre.

    — Je comprends totalement ce que vous vivez, nous l'avons traversé pendant plus de 53 ans, mais ne vous inquiétez pas, avec une nation telle que la nôtre à vos côtés, votre indépendance prendra autour d'un an. Nous allons vous aider à la seule condition que votre futur gouvernement s'engage à une coopération diplomatique et militaire stricte. Pour faire simple, dès votre indépendance, vous serez protégés par nos armées et votre économie pourra être très fortement soutenue par la nôtre par des investissements ou autre. En contrepartie, vos armées et diplomatie seront sous l'égide de notre commandement. En acceptez-vous les conditions ?

    Si oui, nous serons aptes à vous fournir mille armes légères d'infanterie de premières générations, cinq cents mitrailleuses lourdes de seconde génération, cent mortiers légers de premières générations, trente-six lance-roquettes de cinquième génération et vingt-cinq véhicules blindés légers de premières générations. En plus de cela, une implication directe de nos forces spéciales dans certaines opérations de manière entièrement secrète. Nous pourrons aussi user de nos relations internes pour des assassinats.

    Le chef, Maksim Vojov, acquiesça. Il savait parfaitement ce qui était possible ou non, et ce qu'accepterait l'UPOL sans difficulté. Il prit la parole :

    -Bien sûr, il est clair que pour la diplomatie et le domaine militaire, la Gora du Sud sera sous votre égide. Dans l'idée, nous voudrions juste maintenir des forces relativement indépendantes, seulement un ou deux milliers d'hommes afin d'avoir notre propre force. Cependant, et cela va de soi, le ministère de la Défense ainsi que celui des Affaires étrangères passeront par vous à chaque fois puisque nos positions diplomatiques et militaires seront les mêmes. Pour notre sécurité, nous nous en remettrons à vous car nous avons besoin de vous. Ainsi, vous pourrez évidemment installer des bases sur le territoire autant que vous le voudrez.
    -Mais revenons au présent. Nous avons déjà établi une liste de noms de personnes que nous allons peut-être assassiner. Sur celle-ci, figurent par exemple des prolétaires ayant une position hostile, voire dangereuse envers nous, ou les membres du gouvernement, même si je ne vous cache pas que cela sera compliqué, voir impossible. N'hésitez pas à nous en soumettre, nous avons les mêmes intérêts. Pour les armes, je vous propose que nous en ramenions déjà quelques-unes. Le reste serait écoulé petit à petit. Ah et aussi, peut-être que le Khardaz pourrait envoyer un représentant chez nous ?Cela permettra de mieux nous connaître. Si vous acceptez nous nous occuperons de sa sécurité. 

    Les discussions avançaient parfaitement et les deux entités présentes avaient l'air de suivre une même longueur d'onde. Pour Monsieur le général Tokiv, l'aide ne posait aucun problème, cependant, cela n'était pas de son ressort : il devait avoir l'accord d'au-dessus. Il allait donc devoir mettre ses bons hommes pour une certaine période supplémentaire dans les cellules des régions montagneuses.

    — Et bien messieurs, sachez que je serai personnellement de tout cœur avec vous. Malheureusement, cela ne dépend pas entièrement de moi. Pour cela, je dois obtenir l'accord de mes supérieurs. En attendant notre réponse, je vous invite à rejoindre les cellules où vous avez pu vous rendre à votre arrivée. Veuillez excuser nos manières quelque peu brutes, vous comprendrez seulement qu'il s'agit là d'un sujet que nous ne pouvons prendre à la légère. Cependant, rassurez-vous, d'ici une dizaine d'heures, notre réponse vous sera donnée.

    Le groupe d'hommes fut de nouveau emmené dans les cellules qui les avaient accueillis à leur arrivée. Quand un homme assis sur le sol avec une cicatrice au visage ainsi qu'un t-shirt noir arborant une étoile à huit branches recourbée en leur bout vint leur parler.

    — Excusez-moi. Ça fait un moment que je suis assis et je vois pas mal de monde assez important qui sont venus vous voir dans cette pièce, vous venez d'où ? Un des hommes lui expliqua alors l'histoire. Oh je vois. Nous les rouges, on les explose à la masse, c'est vachement efficace. On peut vous aider si vous voulez. On a notre petite organisation qui lutte contre le cancer rouge et on a déjà un peu d'armes pour intervenir.
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