Quelque part près de la frontière...

Ils étaient une vingtaine à marcher à travers les montagnes de la Gora du Sud. Leur sac sur le dos, leurs chaussures au pied, ils progressaient rapidement. Ceux-là étaient partis tôt le matin et avaient marché toute la journée. Le groupe s'était reposé en haut d'un sommet, avaient mangé puis étaient repartis. Ils n'avaient croisé personne et cela était mieux ainsi. La discrétion était primordiale.
Leur détermination était visible sur leurs visages. Celle-ci ne faiblissait pas, contrairement au soleil. Le groupe s'approchait de son objectif petit à petit, kilomètre par kilomètre, ampoule par ampoule. Celui-ci n'était rien d'autre qu'un trait imaginaire. Mais jamais ils n'auraient cru qu'un simple trait sur une carte pouvait donner autant d'espoir. Jamais ils n'auraient cru qu'ils arriveraient un jour, à la frontière du Khardaz.
Soudain, deux voix se firent entendre. Ennemis ou amis ? Tirer ou parler ? Leur chef fit un signe de la main et tous se turent. Lui, au lieu de reculer, avança légèrement, pas à pas. Puis, ils les virent : deux soldats, fiers et droits, qui se présentaient devant eux. Armé d'un fusil d'assaut, ils patrouillaient tranquillement, n'ayant pas encore remarqué la présence du groupe. Il vit leurs uniformes et souffla de bonheur.
Le chef s'avança :
- Amis, ne tirez pas, nous sommes des vôtres.
Le lendemain matin, le groupe était surveillé par quelques soldats, entassés dans une salle de la mairie. Après avoir été pris à la frontière, ils ont été escortés vers la ville la plus proche par des soldats armés jusqu'aux dents. On attendait l'arrivée d'un enquêteur qui allait les interroger pour découvrir qui était le groupe et qu'elles étaient ses intentions. Pour le maire, c'est une évidence. Ce sont des migrants illégaux. Mais ce que leur avait dit le chef avait attiré la curiosité.
Le chef regarda l'heure : 10 h. L'enquêteur aller arriver d'une minute à l'autre. Et il avait raison, enquêteur entra dans la pièce.