Grand Sénat du Sultanat de Ninchi
Séance d'aujourd'hui : Vote de Loi n°24-Budget Semestriel du SultanatAhmed Roko s'installa tranquillement sur son siège, qui était parfaitement bien placé, il avait une vue d'ensemble de tous les sénateurs, ils pouvaient ainsi guetter leurs expressions, facettes, rictus. Aujourd'hui était une journée plutôt importante pour le Sultanat, on devait voter la loi sur le budget semestriel, et avec les derniers événements, la tension grimpait doucement parmi les Sénateurs qui avec leurs parti, devaient absolument réussir la négociation du budget, ce qui permettrait d'asséner des coups dur aux autres partis.
Ahmed Roko était Sénateur, membre du Parti pour l'Islam, seul parti religieux et avec pour chef, le Sultan lui-même. Étant donné que le Sultan n'a été nommé il n'y seulement que 3 ans, les membres ont dû rapidement se mettre en accord avec Son Excellence sur les objectifs à long terme pour le pays. Heureusement, le nouveau Sultan était très vif, et compréhensif sur les différents points exposées par le parti, en conséquence après plus de 2 ans, la popularité du parti avait augmenté de plus de 27%, grignotant petit à petit les sièges du parti Vivre pour Ninchi. Malheureusement, depuis plusieurs mois, un parti d'extrême-droite relativement peu populaire avait pu rencontrer énormément de popularité auprès des citoyens Ninchois, grâce à sa propagande massive et à la découverte de plusieurs scandales ciblés contre certains partis.
Mais Ahmed était confiant, le parti pour l'Islam, progressait pas à pas vers la majorité et comptait bien se faire entendre pour cette loi énième loi du budget. Et il savait que la journée allait devenir dur...
D'un côté, nous avions le Grand Parti qui promulguait l'augmentation de plus de 18% des dépenses militaires, une réduction du budget pour les services secondaires, enfin une augmentation des dépenses sur la recherche et l'industrie, d'environ 10%
Au contraire, le Parti pour l'Islam et le parti pour le Peuple, par alliance, proposait certes une augmentation des dépenses militaires, de la recherche et de l'industrie mais à un taux plus modéré, et avec une priorité sur la santé et les transports.Ahmed Roko, après que tout le monde s’asseye et se tait, activa son micro et demanda la parole, le Président du Grand Sénat accepta.
Il se leva et alla à la tribune, posa son texte, respira un coup, il regarda tout le Grand Sénat et d'une voix forte et claire, il annonça son discours :
Monsieur le Président, Sénateurs et Sénatrices,
Je suis ici en face de vous, car aujourd'hui, je voulais vous présenter la thèse de mon parti, concernant cet épineux débat sur le budget de loi.
Sénateurs, Sénatrices, nous venons à peine de se découvrir au monde extérieur, que plusieurs Sénateurs dont je ne citerai pas le nom ont appelé au réarmement massif, à la création de nouvelles armes de à priori "dissuasion". Mais regarder voyons, seulement 31 minutes après la publication de l'annonce concernant l'étude sur le Super-Anthrax, nous avions déjà reçu une missive d'avertissement de la part de la 3eme république du Jashuria, heureusement, notre Ministre des Affaires Étrangères, Ishiko Menra est en train de démêler la situation. Sénateurs, Sénatrices, je dois vous rappeler que bien que nous devons opérer un réarmement pour que notre Nation reste à égal avec les autres pays, mais on ne doit PAS tout précipiter à l'immédiat, devenir une menace direct, ou pire, une nation ayant une mauvaise réputation internationale. Messieurs Dames, pensez à l'avenir de Ninchi, pensez à l'avenir de nos enfants, on ne peut pas leur laisser une mauvaise image de notre pays, sans pour autant renoncer à sa sécurité. C'est donc sur ces notes, que je vous réitère notre plan du budget semestriel pour le Sultanat, il est à souligner qu'on a modifié plusieurs choses : Il prend une télécommande et fait apparaître une diapositive :
En violet : Transports, 10%Il reprend la parole brièvement : Voici Sénateurs,Sénatrices, la vision du budget par le parti Pour l'Islam et le parti pour le Peuple ! Venez, votez, adhérez à la cause juste et continuons ensemble de permettre à ce pays de rester stable !Seconde Partie : Ayant fini de prendre la parole devant le Grand Sénat, Ahmed repartit d'un pas tranquille jusqu'à sa place. Il savait que son bref mais engageant discours avait convaincu même certains membres de l'opposition, et vu les sourires que ses collègues lui lançaient, il avait sûrement réussi comme il se doit. Lorsqu'il s'assit , sa collègue à côté de lui le complimenta sur son discours, ce qui renforça son jugement.
[ Changement de personnages : ]
Voilà ce que réserve le parti du Sultan, c'est d'un ennui, j'ai presque envie de m'endormir pensa Sasaki Rimo, président du Grand Parti.
A vrai dire, le Grand Parti n'était pas de la même tranche que le Parti pour l'Islam, ou le Parti pour le Peuple. Tout d'abord, c'était un parti d'extrême droite, totalement opposé aux autres. De plus, contrairement à ce qu'on peut le penser, la grande majorité des membres du parti sont athées, se faisant passer pour des musulmans. On ignore encore à ce jour comment ils font pour recruter d'autres personnes comme eux.
Ensuite, la plus grande différence avec les autres partis, c'est que le Grand Parti cherche la reconquête des anciens territoires que possédait le Royaume de Ninchi. C'est donc pour cela que la montée en popularité de ce parti qui il y a encore pas si longtemps était inconnu du public ne s'est fait sans gêne. D'une part, la majorité des autres partis se plaignaient du fait qu'un parti comme celui-là était "dangereux" pour la stabilité nationale, et d'une autre part, ce ne faisant pas parti de la haute classe, donc la classe moyenne ou pauvre ont vivement manifesté contre ce parti, car dans le programme du Grand Parti, on y voyait des objectifs de réductions du pouvoir d'achat, des aides ou allocations données à la petite classe.
Pour Sasaki Rimo, il fallait reprendre les choses en main, montrer aux autres partis les "réelles" soucis du Sultanat. Joignant le geste à la pensée, il demanda la parole, ce qui lui fut accordé, et il alla d'un pas vif jusqu'à la tribune où il pourra déclarer ses pensées.
Dans l'assistance, les sénateurs étaient intrigués de quoi répondra le président du Grand Parti. En effet, généralement, les partis n'envoyaient "au charbon" leurs présidents qu'en cas d'évènements ou de décisions spéciales ; or ici, le président du Grand Parti avait demandé la parole pour une loi qui n'était finalement pas si importante qu'elle ne le suggérait.
Ayant son texte sur son pupitre, et mentalement prêt à affronter les mœurs et critiques des autres sénateurs :