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[Jashuria et Ninchi] Rencontre entre le Sultan et la Grande Ouléma

27 novembre 2017
Aéroport international de Nanquo :

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Le Sultan Amïn attendait patiemment l'arrivée de la Grande Ouléma du Jashuria, autour de lui, dans le hall de débarquement le personnel de l'aéroport, du Sultan était légèrement nerveux puisque pour la première fois depuis des dizaines d'années, une délégation étrangère arriverait au Sultanat, de plus pour ne rien arranger, l'annonce du Ministre de la Guerre sur le super anthrax a eu pour effet de renforcer la méfiance du Jashuria face au Sultanat. "Mais bon, pensa le Sultan, cette rencontre est arrivé justement à point nommé pour renverser la tendance méfiante du Jashuria et montrer une nouvelle facette du pays, il faudra aussi que je touche quelques mots à Ishiko, pour essayer de rassurer la communauté internationale sur cette arme, mais ça ne devra pas changer le plan initiale."

Pendant plusieurs semaines, Amïn lui-même avait dirigé les opérations de préparations du pays pour les futures rencontres internationales, les rares criminels ont été jeté en prison, les principales villes dont Nanquo ont été nettoyé de fond en comble et on avait encouragé la population à faire preuve de leur bienveillance habituelle.
Avec le Sultan, l'accompagnait son équipe habituel, véritable aide au quotidien, il y avait aussi le Ministre de la Culture, Mohammed Kellib qui avait demandé de pouvoir rejoindre le Sultan, étant curieux de la culture Jashurienne. En parlant de leur culture, cela faisait partie des questionnements du Sultan, par exemple, d'après ses renseignements, les femmes musulmanes Jashuriennes peuvent devenir des imams, diriger la prière et prier aux côtés des hommes. C'est décidément assez étrange, bien que le Sultan était aussi issu d'une école Soufi, il était bien moins "mystique" et se rapprochait plus des Sunnites et il était curieux de ce que donnerait ce "choc des cultures".
Pendant qu'il était en train de réfléchir, il reçu la notification de la part de son équipe, l'avion Jashurien arrivait et il allait atterrir. "Très bien, sortons et allons les accueillir, et je rappelle que nous devons rester courtois et bienveillant."

Tout le comité d'accueil sortit, se plaça à l'endroit désigné, on déroula le tapis rouge. On vit enfin l'avion arrivé et lentement, se diriger vers son emplacement. Enfin, les réacteurs s'éteignirent, les journalistes, ainsi que le Comité d'accueil se tinrent prêt, soudain la porte de l'avion s'ouvrit…
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Sultanat du Ninchi – 27 novembre 2017

Shima Kashani


La Grande Ouléma des Tourouks Unifiées du Jashuria débarqua à l’aéroport international de Nanquo dans une fraiche brise matinale. Enveloppée dans un épais manteau, la jeune femme huma l’air frais avec satisfaction. Shima n’aimait pas spécialement prendre l’avion, une vieille peur des hauteurs l’empêchait de se détendre totalement lorsqu’elle n’était pas au niveau du plancher des vaches. La représentante élue des musulmans du Jashuria descendit les escaliers d’accès la séparant du tarmac, avec à sa suite deux secrétaires qui l’accompagneraient lors de ces discussions.

Shima Kashani avait beau être la représentante des musulmans du Jashuria, elle n’était aucunement habilitée à discuter des sujets étatiques. Ce n’était pas son rôle et elle ne parlait qu’au nom de la petite communauté de croyants qui l’avait investie de ce pouvoir particulier que de pouvoir gérer l’ensemble des communautés religieuses qui reconnaissaient son autorité. Elle avait accepté de bon gré la rencontre avec le Sultan du Ninchi, mais elle ne disposait pas de la capacité de pouvoir négocier quoi que ce soit au nom de son pays. Toujours était-il qu’elle avait eu de manière officieuse une discussion avec Parvati Mathai, qu’elle connaissait personnellement. Elle lui rapporterait discrètement tout ce qui était dit dans cette entrevue, bien qu’il ne s’agisse pas exactement de sa fonction. La Quatrième Ambassadrice n’avait pas spécialement apprécié que le Ninchi préfère inviter l’Ouléma plutôt que la représentante officielle du pays, mais elle avait déjà fort à faire avec les retombées de la guerre au Chandekolza et la montée des tensions avec les nations communistes au nord. Toujours était-il qu’il s’agissait d’une occasion en or pour dame Kashani, qui voyait dans cette invitation l’occasion de diffuser la philosophie jashurienne par-delà les frontières.

Enveloppée dans son manteau, l’émissaire s’approcha de la délégation du Sultan, qu’elle salua poliment. Elle fut immédiatement invitée à entrer dans la limousine, sous les flashs des journalistes et les questions qui fusaient de toutes parts. Entrée dans la limousine du Sultan après s’être fait débarrasser de son manteau, elle s’assit sur la banquette arrière et profita de ce moment hors des caméras pour entamer la conversation avec le Sultan et son ministre de la culture, monsieur Mohammed Kellib.

« Je vous remercie pour cette invitation, vos Excellences. Les Tourouks Unifiées du Jashuria sont honorées de pouvoir participer à une rencontre avec vous. Cela fait quelques mois que les services des Tourouks Unifiées cherchent à nouer des relations avec les communautés musulmanes du Nazum et d’Afarée afin de comprendre comment celles-ci ont évolué et se sont adaptées à la modernité. Mes coreligionnaires et moi-même espérons que cette rencontre soit fructueuse pour nos deux institutions. »

Cela faisait quelques mois que les Soufis du Jashuria, pressés par Shima Kashani, récoltaient par le biais de leurs relations avec les autres centres religieux du Nazum et de l'Afarée des documents relatifs à l'Islam et à ses penseurs. Bien que l'Islam d'Afarée et le Sunnisme nazuméen aient longtemps considéré le Soufisme jashurien comme hérétique, les musulmans des deux continents avaient visiblement la mémoire courte et s'étaient empressés de laisser les musulmans jashuriens numériser leurs archives, ce qui commençait à constituer un fond documentaire important, que les Soufis jashuriens découvraient après des siècles d'isolement. Quant à ce qu'ils découvraient ... Et bien ... Disons qu'ils étaient relativement ... déçus ...

La limousine tourna à droite et se dirigea vers en direction de la vieille ville. Le Sultan répondit paisiblement à la Grande Ouléma :

Madame Kashani, je suis heureux de vous accueillir dans notre beau pays, et de ce fait je voulais vous rassurer, ceci n'est qu'une rencontre culturelle et absolument pas diplomatique ou politique. Je suis moi-même très curieux envers la culture des autres peuples du Nazum et je suis impatient que vous puissiez nous montrer la philosophie Jashurienne. Bien sûr, à travers cette agréable semaine que vous allez passer, vous pourrez de votre côté découvrir aussi la philosophie Ninchoise. Je laisse pour le programme la parole à monsieur Kellib.

Le Ministre de la Culture Mohammed Kellib semblait soulagé de enfin pouvoir prendre la parole :

Grande Ouléma, je me présente, Mohammed Kellib, Ministre de la Culture, comme Sa Majesté l'a demandé, voici le programme de notre rencontre culturelle qui durera une semaine. Un écran s'alluma dans la limousine avec un diaporama affiché. Alors, aujourd'hui nous visiterons la vieille ville de Nanquo, ainsi nous pourrions prier ensemble dans la grande Mosquée et être au contact avec nos frères et sœurs musulmans et musulmanes. La journée finira bien sûr avec un dîner où vous pourrez goûtez nos plats traditionnels.
Du second au quatrième jour, nous vous ferons visiter toute la péninsule Ninchoise avec au programme : visiter une de nos madrasas, ainsi que prier dans la plus ancienne mosquée du pays. Evidemment, notre délégation culturelle vous portera au contact de nos concitoyens et nous espérons que vous puissiez à travers plusieurs conférences nous montrer un aperçu de la philosophie Jashurienne.
Du quatrième jour jusqu'au dernier jour, nous parcourrons l'arrière-pays qui est détaché de la péninsule et où se trouve la majorité du territoire Ninchois. Le programme là bas sera similaire à celui de la péninsule, avec de légères exceptions.


Amïn reprit la parole :

Merci pour tes explications Mohammed, mais trêve de bavardages, regardez madame Kashani, nous arrivons dans la vieille ville, c'est ainsi que commence ce magnifique voyage !

La limousine entre dans la médina, le voyage commence...
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Sultanat du Ninchi – 27 novembre 2017

Shima Kashani


Le programme de la semaine semblait avoir été préparé avec application, ce qui n’était pas pour déplaire à la Grande Ouléma. Ses aides de camp avaient transmis le programme bien en avance et celle-ci l’avait validé par principe, sachant pertinemment que de toute façon, elle ne pourrait le modifier sans passer pour un mufle. Elle écouta attentivement le Ministre de la Culture répéter le programme de la semaine, sans l’interrompre tandis que la limousine s’enfonçait vers la vieille ville de Nanquo, suivie de près par les gardes du corps du Sultan.

Shima se massa les mains machinalement, tandis qu’elle observait depuis la vitre teintée et blindée la ville de Nanquo se dérouler sous ses yeux. Le Ninchi était un curieux mélange d’architecture turcique avec l’architecture ushong, sans compter ça-et-là quelques inspirations myhr-muniques. Cela donnait un paysage assez atypique, fait de minarets, de dômes colorés et de toits recourbés. La Grande Ouléma resta pensive devant le paysage urbain : le Ninchi semblait quand même très en retard en matière d’urbanisme et d’infrastructures, même si le réveil du pays avait signé de nouveaux investissements destinés à attirer les capitaux étrangers et les touristes. Mais face aux poids lourds de la région comme l’Empire Burujoa et l’Empire Xin, le Ninchi restait malheureusement une simple « province » encore considérée par les investisseurs comme « rurale ». Les choses semblaient cependant changer petit à petit, sous l’impulsion du Sultan et de sa nouvelle équipe gouvernementale. Shima pouvait voir au travers des fenêtres blindées de nombreux chantiers en cours, dont les pancartes annonçaient la création de nouveaux quartiers modernes et même de nouveaux équipements. Loin de rester dans son jus, le Ninchi avançait. Restait à savoir si ceci se révèlerait payant dans les prochaines années.

La vieille ville de Nanquo était plutôt pittoresque. Visiblement, le Sultan et l’administration locale avaient veillé à préserver au maximum l’architecture XIXe siècle des lieux, par le biais de programme de préservation et de restauration. La vieille ville était pensée pour accueillir les touristes, ses qualités architecturales ayant été conservées pour donner aux visiteurs l’impression d’un autre temps où le Ninchi pouvait compter sur la tradition avant l’émergence de la modernité. Tout était plus ou moins muséifié, mais pas déplaisant. L’architecture musulmane se mêlait avec élégance avec l’architecture locale, en une hybridation qui laissait entrevoir la perméabilité de la culture ninchoise populaire à la religion musulmane.

« Vos Excellences ... J’aimerai savoir ce que le Sultanat de Ninchi souhaite retirer de cette semaine avec moi. J’imagine que vous ne m’avez pas fait venir pour me montrer les alentours, bien que ce que j’y découvre soit charmant. »

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