Classé très secret atomique
Le Programme BetaX consiste en l'étude du strontium dans un éventuel usage militaire pour la conception de bombes sales (BetaX étant la contraction des rayonnements Beta et X émis par le strontium). Un ensemble de points seront à étudier, à savoir la faisabilité d'un tel armement, les procédés à adopter pour aboutir à son industrialisation, son efficacité et son éventuelle intégration dans la doctrine sylvoise. Le Programme BetaX est à l'heure actuelle exclusivement expérimentale, sans objectif d'industrialisation et d'application en situation réelle. Il est toutefois assumé que, considérant l'explosion de la violence mondiale et le recul progressif des normes suite aux exactions de Carnavale dans une passivité générale, il est de plus en plus probable que le Duché de Sylva doive également repousser les limites qu'il s'est imposé et autoriser un degré de violence plus élevé avec une discrimination moindre des cibles.
Le Programme BetaX devra se pencher sur un ensemble de volets scientifiques visant à l'acquisition du savoir faire requis pour établir un arsenal complet d'armes de destruction massive avec une maitrise de l'ensemble des échelons intégrant la production, stockage et manipulation des composés radioactifs, suivis de leur emploi dans l'armement tant sur l'aspect technologique (constitution d'un diffuseur atmosphérique de strontium) que pratique (emploie optimale de la munition selon le degré de dommages souhaités, tant sur le volume de morts que sur la durée de contamination souhaitée).
L'acquisition de ce savoir-faire devra s'accompagner d'une expérience pratique qui pourra être extrapolée via un protocole d'urgence pour armer en un délai raisonnable l'ensemble des vecteurs balistiques du Duché. Une variété plus large d'armements pourra être concerné, tels que des bombes employées dans des chasseurs-bombardier et bombardiers stratégiques ou furtifs.
Ces expérimentations devront se faire dans un cadre secret et inclure un volet "prévention" qui inclura le développement de moyens de réponse à ce genre d'agression.
Les moyens alloués seront, tenant compte de l'impératif de confidentialité du programme, intégrés dans un ensemble de programmes différents pour s'incorporer dans des projets scientifiques écrans de manière à camoufler les recherches. Les procédés de production, stockage et manipulation du strontium 90 seront intégrés dans les travaux de recherche classique dans le domaine pour son emploi dans des éléments externes aux armes de destruction massive (tel que les générateurs radio-isotopiques ou les instruments médicaux nécessitant des composés radioactifs).
L'étude des conséquences du strontium dans une arme de destruction massive s'intègreront par discrétion dans un ensemble d'analyses sécuritaires, radiologiques et nucléaires visant à déterminer les risques de propagation en situation de crises, tels que des frappes contre des infrastructures nucléaires. Ces études incluront les mécanismes de propagation en fonction de la zone de dispersion et l'ampleur des dommages selon les divers facteurs mis en évidence.
La conception des charges utiles en elle-même est le volet le plus délicat puisque ne pouvant s'intégrer dans un secteur civil particulier. Il faudra falsifier un pan entier d'infrastructure et de personnel à impliquer dans le secret, ce qui demandera un degré de préparation extrême au niveau du renseignement et contre-espionnage. Cela devra s'accompagner d'un volet entier sur la dissimulation du projet et la mobilisation secrète de ressources financières, de personnel, d'infrastructures et d'outils.
Les objectifs inhérents à ce programme, à savoir le développement d'une capacité à convertir en armes de destruction massive l'arsenal balistique du Duché, vont à l'encontre de la législation même du Duché qui s'oppose explicitement aux armements ne permettant pas des frappes discriminées. C'est pourquoi le programme devra entretenir un secret extrême, d'autant plus qu'une médiatisation de la chose serait fortement nuisible pour l'intégrité et la crédibilité du Duché de Sylva. Les commanditaires, superviseurs et opérateurs du projet seront anonymisés et mis dans la confidence. Une sélection rigoureuse avec une importance accrue sur la loyauté et fiabilité des membres.
Seuls les individus directement impliqués dans les parties incriminées seront mis dans la confidence. Cela inclut les chefs de projet, superviseurs, responsables techniques et l'ensemble du volet responsable de la conception des charges utiles dans les missiles. Le reste des éléments impliqués indirectement dans les autres volets participeront sans en avoir connaissance en se focalisant sur des volets standards et non confidentiels.
Un volet entier devra être consacré au secret de ce programme, en charge de dissimuler l'ensemble des travaux établis et de falsifier les motifs de mobilisation de moyens pour les développer.