Activités étrangères en Moranza
Posté le : 15 oct. 2025 à 16:52:26
Modifié le : 15 oct. 2025 à 16:52:48
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Posté le : 31 oct. 2025 à 23:12:53
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La milice privée ëdangoise Veuve Noire a été contactée par le ministère de la Défense moranzais afin de recruter 100 soldats, ainsi que plusieurs véhicules et équipements militaires. En échange, le Moranza leur accorde la concession, pour une durée de sept ans, de trois mines de diamants situées à l’est du pays.
Après un accord conclu avec le gouvernement anterien, la milice a fait arriver au Moranza :
-100 armes légères d'infanterie niveau 8 (Compté parmi l'armée Ëdangoise)
-30 Mitrailleuses lourdes niveau 6 (Compté parmi l'armée Ëdangoise)
-3 Véhicules blindés légers niveau 5 (Compté parmi l'armée Ëdangoise)
-10 Véhicules léger tout-terrains niveau 6(Compté parmi l'armée Ëdangoise)
-10 Véhicules utilitaires niveau 6(Compté parmi l'armée Ëdangoise)
Cette armée s'installe proche de la ville de Liswang, proche de la frontière avec le Mouvement islamiste de libération.
Posté le : 07 nov. 2025 à 10:41:19
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Peuples de Finejouri, alliés et amis du continent,
Nous suivons avec une vive préoccupation les récents événements survenus au Moronza. La violence à laquelle nous avons assisté comme l’exécution de dirigeants et l’embrasement d’une nation nous attriste profondément. Les vies humaines et la stabilité des peuples sont plus précieuses que toute ambition politique. Le Royaume de Finejouri appelle au calme et au respect de la vie civile. Nous réprouvons la mise en spectacle des cadavres et toute forme d’intimidation qui ne font qu’alimenter la spirale de la violence.
Par souci de responsabilité, j’ai contacté notre État-Major pour demander une analyse de la situation qu'ils devront nous faire sous 48H.
Dans cette optique, je me réjouis d’annoncer que le Finejouri a ouvert récemment une ambassade, marquant une étape positive dans nos relations avec le peuple moronzais. Cette représentation diplomatique nous permettra d’observer avec précision l’évolution de la situation sur le terrain, d’entretenir le dialogue avec l’ensemble des acteurs et, surtout, d’être présents et réactifs en cas de besoin humanitaire ou sécuritaire. Le Finejouri n’interviendra pas dans les affaires intérieures du Moronza sans demande formelle et sans mandat clair. Nous privilégions la voie de la raison, de l’observation et de la solidarité humaine. Toutefois, si la crise devait menacer la sécurité régionale, les populations civiles ou nos ressortissants, nous n’hésiterons pas à agir pour prévenir un désastre.
Je lance un appel solennel à toutes les forces moronzaises, mettez fin aux poursuites fratricides, protégez les civils, et engagez sans délai des négociations véritables. À nos ressortissants, suivez strictement les consignes de nos services, évitez les rassemblements et contactez immédiatement nos services consulaires en cas de besoin. Finejouri reste, comme toujours, solidaire du peuple moronzais et prêt à apporter une aide humanitaire et sécuritaire dès que la voie pour le faire de manière responsable et efficace sera ouverte.
Que la paix revienne au plus vite,, pour le Moronza, pour l’Afarée, pour tous.
Sa Majesté Louis II
Roi du Finejouri
Posté le : 13 nov. 2025 à 13:27:32
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Dans l’aube encore noire, la base aérienne de Saint-Aubert s’est réveillée sous un grondement sourd. Les turbines du premier appareil tournaient depuis 5h25 lorsque le chef d’escadron a donné son dernier rapport. Les pilotes, les yeux cernés mais déterminés, ont confirmé la bonne fixation des cargaisons : sacs de riz, caisses de médicaments, kits d’urgence, bâches, lampes solaires. L’odeur du kérosène se mêlait à celle des palettes de bois fraîchement chargées.
— « Ici Escadron Alizé, prêt pour décollage vers Moronza. Cargaison humanitaire sécurisée. »
Un bref silence, puis la réponse du Commandement :
— « Escadron Alizé, autorisation accordée. Bonne mission. Que votre vol apporte le réconfort que ces familles attendent. »
Dans un souffle, l’appareil s’est arraché du tarmac, suivi d’un second quelques minutes plus tard. Au même moment, les hélicoptères stationnés sur l’aire sud chauffaient leurs moteurs, destinés à se poser dès cet après-midi au plus près des zones de réfugiés. L’un des capitaines a glissé, en ajustant son casque :
— « Là-bas, ils entendent notre rotor avant de voir notre drapeau. Et aujourd’hui, ce bruit-là, c’est celui de l’espoir. »
À l'aéroport Azala Mobolo a Aboli, la tour de contrôle moronzaise a déjà confirmé la réception du premier vol. Les équipes locales se tiennent prêtes, aux côtés de nos techniciens humanitaires, pour décharger rapidement les vivres et organiser leur envoi immédiat vers les camps les plus menacés.
— « Ici Escadron Alizé, prêt pour décollage vers Moronza. Cargaison humanitaire sécurisée. »
Un bref silence, puis la réponse du Commandement :
— « Escadron Alizé, autorisation accordée. Bonne mission. Que votre vol apporte le réconfort que ces familles attendent. »
Dans un souffle, l’appareil s’est arraché du tarmac, suivi d’un second quelques minutes plus tard. Au même moment, les hélicoptères stationnés sur l’aire sud chauffaient leurs moteurs, destinés à se poser dès cet après-midi au plus près des zones de réfugiés. L’un des capitaines a glissé, en ajustant son casque :
— « Là-bas, ils entendent notre rotor avant de voir notre drapeau. Et aujourd’hui, ce bruit-là, c’est celui de l’espoir. »
À l'aéroport Azala Mobolo a Aboli, la tour de contrôle moronzaise a déjà confirmé la réception du premier vol. Les équipes locales se tiennent prêtes, aux côtés de nos techniciens humanitaires, pour décharger rapidement les vivres et organiser leur envoi immédiat vers les camps les plus menacés.
Posté le : 18 nov. 2025 à 20:29:47
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Alors qu’Antériniens, Zélandiens, Velsniens et Youslèves se jetaient à corps perdus dans l’aventure coloniale sur tout les continents du monde depuis le XVe siècle et la découverte de l’Aleucie par Mathias Hernandez, faisant naviguer les bâtiments de combat à la recherche d’or, d’épices et d’esclaves dans les Aleucies, les Jashuries et en Afarée, érigeant pour la gloire des Grandes Dynasties sénatoriales, royales ou impériales des palais et forteresses aux armes de ces dernières grâce aux juteux bénéfices des nouvelles colonies s’établissant. Ces Empires naissants, parfois dix fois plus grands que leurs métropoles ; par exemple la Nouvelle-Antérinie s’étendait sur environ 700.000 kilomètres carrés alors que les possessions eurysiennes des Antranias ne dépassaient pas les 200.000 kilomètres carrés… Ces immenses colonies faisaient ainsi la gloire et la fortune des Familles régnantes ou des Républiques coloniales.Combien de palais, de navires, d’armées et de conquêtes purent être faites grâce aux tonnes d’or et d’argent que rapportent chaque année les taxes sur les ressources acheminées dans les ports de Saint Jean de Luz, de Velsna ou de Landor. Le commerce, par ailleurs, immense source de profits pour les Grandes Républiques maritimes ayant eu la présence d’esprit de composer tout un réseau de comptoirs en Aleucie, au Nazum et en Afarée, alimentant ainsi leurs fortunes ; les épices des Jashuries, curie, safran et piments inondant les marchés et les palaces d’Antrania, de Volkingrad ou de Warenbourg… Par ailleurs, la « glorieuse » marche des Empires Coloniaux ne se limite pas à une simple exploitation et utilisation abusive des ressources humaines, minérales et agricoles des colonies et des protectorats ; elle est aussi liée de très près à l’émergence de nouvelles pratiques commerciales ; la Bourse moderne est née dans les anciennes halles d’Amsgraaf et a remplacé les échanges traditionnels de l’époque. L’action a révolutionné le mode de financement des expéditions maritimes et les moyens d’enrichissement des classes marchandes ! Loin d’être un oubliable point ou un ennuyeux détail bien spécifique ; l’émergence de la finance marque aussi l’accomplissement financier de la Bourgeoisie sur la Noblesse, sœurs ennemies qui ne tarderont à se déchirer quelques siècles plus tard. Pourtant, on présente souvent l’aventure coloniale comme typiquement eurysienne ; comme si le Sud était incapable à se livrer à de tels procédés ; certains y accordent une lecture raciale ; l’Afaréen ou le Naziate n’est pas assez évolué pour se lancer dans de telles entreprises, ou au contraire ; ils sont bien trop bons et magnanimes… D’autres encore penchent pour une affaire de lutte des classes complètement hors sol et enfin les historiens rappellent que ce n’est pas tant à cause de problématiques morales ou raciales que le Sud n’a pu se lancer dans le colonialisme, et pire encore, l’a subi, mais à cause d’une incapacité économique à profiter du détournement des flux commerciaux (alors tournés vers l’intérieur de la Leucytalée et de la Manche-Blanche) pour financer leur dévellopement, probablement à cause de l’abondance de mines d’or dans les terres et de juteuses taxes sur les marchands occidentaux…
Pourtant, certains États du Sud fondèrent par eux-mêmes un réseau de colonies et de protectorats indépendants des Puissances Eurysiennes ; Le Bujujoa ; régnant sur un vaste empire colonial en Aleucie qui comprenait le Maronhi, une partie de l’Icamie et du Kah ainsi que des provinces encore en leur possession en Aleucie. il y aurait aussi Grisolia. L’ironie poussée à son paroxysme ; l’Afarée s’établissant en Eurysie en y fondant une importante colonie depuis le Moyen-Âge… Dès lors la question mémorielle et Ô combien politique pour les sociologues s’improvisant historiens d’Axis Mundi s’effrite ; le colonialisme n’est pas une caractéristique propre à l’Occident, mais au contraire un phénomène bien plus large qui dépasse les espaces mentaux ou les structures sociales propres à chaque blocs culturels ; c’est un phénomène large, universel même. Mais ce qui demeure intéressant, plus encore que Grisolia, que l’on peut soupçonné d’être grandement influencé (tant dans son fonctionnement politique que dans sa culture) par l’Empire Rhêmien, et par extension appartenir à l’Occident et ce même si sa capitale est en Afarée, reste bien entendu l’Antérie (ex-Antegrad). Cet Fédération d’États se présentant comme socialiste, et adoptant de ce fait une posture autoritaire, et qui se comporte comme une puissance coloniale vis-à-vis des « Petits-frères » Marcinois ; exploitant et surtout dominant sans vergogne les peuples autochtones, anciennement chrétiens et ethniquement différent de l’État-Nation de Jakamé idi Akim ; comme le rappellent si justement l’équipe de Politiques et Avenirs, premier média afaréen à reconnaître la dramatique situation des locaux. Mais nous nous éloignons du sujet premier à savoir une brève présentation de l’histoire coloniale marcinoise. Cette dernière, Longtemps considéré comme une anecdote historique, un petit bonus dans la vaste et longue Histoire marcinoise, un poids mort, une « historiette » pour reprendre le terme dédié, est pourtant l’un des points les plus intéressants à étudier ; comment une puissance a réussi à préserver sa souveraineté face à une Antérinie à première vue conquérante et Impériale tout en, mieux encore, accouchant d’un Empire régional capable de rivaliser l’Empire du Nord ? Naturellement, probablement qu’en lisant ces lignes vous serez surpris, rares sont les États afaréens à pouvoir prétendre dominer un Empire colonial, surtout à l’heure où l’Eurysie, inarrêtable étendait son réseau de tentacules jusqu’au Nazum, pourtant préservé des ingérences jusqu’alors ; les traités inégaux imposés aux Xins, les Jashuries devenues un protectorat fortunéen, le Bahama s’effondrant sous la pression combinée des Churaynns et des Antériniens. Si l’analyse du panel de moyens mis en place par les Marcinois, que ce soit au niveau diplomatique, politique, ou moral, pour préserver et étendre sur d’autres États leur souveraineté serait une analyse intéressante ; le plus important ici est de comprendre le fonctionnement de l’Afarée Occidentale Marcinoise.
Ce fonctionnement passe par trois points essentiels qu’il est à mon sens nécessaire de comprendre ; en premier lieu, pourquoi et comment Marcine en est venue à coloniser cette région alors que ses moyens d’« étendre » le Royaume passait par des méthodes indirectes ; à savoir la formation de tout un réseau de tributaires disséminés autour de Marcine ; amenant un bien étrange paradoxe que des raisons religieuses ne peuvent uniquement motiver. Néanmoins, même si l’A.O.M peut convenir à une définition classique d’une colonie il reste important de nuancer cette affirmation ; un statut juridique bien trop particulier y étant associer ; car justement l’idée ayant mené à la colonisation reste tout de même assez étrange comme nous le verrons, d’une part à cause d’un statut tout à fait particulier qui est à mi-chemin entre le protectorat, la colonie d’exploitation directe et le territoire semi-autonome. Et enfin, l’indépendance de la colonie et le débat oublié l’ayant suivi et le brûlant enjeu politique tournant autour à l’heure où l’« Afarée brise seule ses chaînes face à l’ignominie cramoisienne. » et que l’émergence d’une imagerie particulièrement virulente à l’égard des puissances coloniales se fait de plus en plus sentir et menace d’emporter les « Attentistes » présumés comme le Banairah.

En parallèle, le réseau commercial antérinien était particulièrement impressionnant ; on suppose en effet que ce dernier jouissait de tout un réseau de facilités qui s’étendaient sur une partie du pourtour de la Manche Blanche ; d’une part à cause des possessions Kaulthes de la Dynastie Royale (j’harmoniserai avec URAKAN sur ce point là) mais aussi par ses protectorats mis en place dans cette mer depuis la fin du Moyen-Âge (notamment Saint Florent d’Antérinie, l’actuelle Nouvelle-Kintan) mais aussi en Aleucie, avec la formation d’un vaste Empire reliant l’Occidalie antérinienne (formée autour de Saint Jacques des Mers et de l’Hernandie) à la Nouvelle Antrania. Au Nazum aussi la puissance antérinienne s’appuyait sur de solides bases ; ses possessions territoriales, même si elles étaient particulièrement ténues (au XVIIe siècle seule la cité de Saint-Arnaud des Pics appartenait à l’Antérinie, enfin à la Compagnie du Bahama Oriental) comptaient sur tout un réseau de vassaux et d’alliés plus ou moins fiables en fonction des intérêts et des alliances du moment avec la S.O.T.C zélandienne et son propre réseau d’alliés et de vassaux… Faisant de la Maison d’Antrania l’une des dynasties les plus puissantes et les plus riches d’Eurysie ; une nouvelle puissance émergente que l’unification partielle de ses possessions principales (c’est à dire les Principautés Antériniennes soumises à la Couronne) et des réformes fiscales d’envergure avaient permis de s’imposer à l’échelle régionale tandis qu’une nouvelle flotte de combat et de commerce venait de voir le jour…
En revanche, cette puissance montante inquiétait au plus haut point les élites politiques marcinoises ; en majorité issues de l’Aristocratie afaréenne, qui craignaient que ce renforcement de la puissance antérinienne n’affecte la nature des relations entre les deux États unis sous une même Dynastie depuis la proclamation de l’Acte d’Union qui permettait aux Monarques Antériniens de régner de manière héréditaire sur le Royaume de Marcine à la seule condition que ces derniers cèdent à la noblesse locale le pouvoir réel ; c’est à dire le droit de lever des impôts, des taxes et les armées indépendamment de la volonté du Prince en place. Même si ce dernier avait l’exclusivité décisionnelle dans les Affaires étrangères. Et depuis la ratification de l’acte par le Souverain Antérinien, une coopération amicale régnait entre les deux Royaumes ; qui étaient de proches partenaires commerciaux et militaires, même si des tensions locales apparaissaient entre les deux puissances, notamment à cause de l’établissement de comptoirs velsniens et gallouèsans à Kalindi et à Marcine ; principaux rivaux des Compagnies Royales d’Afarée… Puis, avec l’émergence de l’Antérinie comme puissance s’apprêtant à devenir Globale, la peur de voir la Couronne antérinienne imposer son ordre à Marcine ainsi que des traités inégaux (comme ce fut par ailleurs le cas en Manche Blanche lorsqu’Antrania brisa sans ménagements aucun les velléités autonomistes de ses vassaux ; notamment Saint-Florent d’Antérinie) qui feraient du Royaume Afaréen un protectorat… et qui mettrait à bas l’influence des élites aristocratiques marcinoises.
C’est donc pour cette raison que les relations entre les deux entités se tendirent et se détériorèrent assez rapidement ; lorsque des intérêts divergents s’entrechoquent, le spectre de la guerre ne tarde pas à apparaître… Ainsi, l’aristocratie était déterminée à rappeler à Antrania que sans Marcine, sa puissance s’effondre. Car en plus d’être riches en ressources vues comme luxueuses en Eurysie (fruits tropicaux, cacao et ivoire), Marcine et son réseau de tributaires sont idéalement situés ; le Bout-du-Monde ; sous souveraineté marcinoise (de Jure) représentée par le Royaume ayant autorité sur la Pointe d’Afarée (actuellement sous domination antèrienne) qui paie chaque année un tribut à Marcine, se trouve être l’un des nœuds commerciaux majeurs ; son port se situe en effet en plein milieu de la route maritime reliant les colonies nazuméennes des puissances eurysiennes (Velsna, Fortuna, Antérinie…) permettant de ce fait de lever de juteuses taxes sur les navires se ravitaillant dans ce port ; à à peine quelques encablures de Marcine… Ainsi, si cette dernière fait défection ; c’est à dire que cette facilité commerciale pourtant vitale au commerce antérinien disparaît, la sureté des routes commerciales, et par extension la stabilité de l’économie antérinienne, est menacée. C’est par ailleurs pour cela que le Conseil Nobiliaire a voté en 1698 la mise sous blocus partielle de la Pointe du Dgondu et la hausse des droits de douane sans même en avertir le Monarque. Les milieux d’affaire d’Antrania et de Saint-Jean-de-Luz ne tardèrent pas à s’alarmer alors que les Antranias—Marcine étaient empêtrés dans un conflit contre les indépendantistes de Manche-Blanche faisant peser le risque d’une banqueroute sur la Monarchie… Ainsi, face à ce risque que faisait peser le Royaume Afaréen, un accord fut rapidement trouvé entre les autorités antériniennes et marcinoises ; la postérité lui donna le nom de « Protocole de Kalindi » qui fut ratifié en 1700.
Cet accord est intéressant sur bien des sujets ; les revendications politiques, géopolitiques et économiques des deux Royaumes, temporairement entrés en confrontation, se retrouvaient mêlés ; ainsi cet ébauche des Accords de Marcine qui sera par la suite rattaché à l’Acte d’Union, est un fourre-tout où contestations des forces aristocratiques et marchandes s’entrechoquaient. Ainsi plusieurs points importants furent actés :
- La Monarchie reconnaissait au Conseil Nobiliaire ses prérogatives et s’engageait à ne pas tenter de renverser ce dernier en utilisant l’armée (quelque soit sa nationalité). Rappelant à tous que la crainte de voir un pouvoir royal fort et centralisateur était la première terreur des élites politiques locales.
- L’Antérinie s’engage à ne pas mener une quelconque forme de politique étrangère et/ou coloniale en Afarée subleucytaléenne et à ne pas mettre en place de nouveaux comptoirs commerciaux et de nouvelles Compagnies commerciales en place sans l’accord du Conseil Nobiliaire.
- L’Antérinie cède la plupart des comptoirs possédés en Afarée subleucytaléenne au Royaume de Marcine en échange de réparations financières et l’autorisation aux Marchands antériniens de pouvoir librement commercer à l’intérieur de ces derniers.
- l’Antérinie et le Marcine s’engagent à se consulter avant la signature tout traité d’alliance. Les deux Royaumes s’engagent aussi à respecter une sorte de sphère d’influence, ou du moins de prédominance diplomatique, qui sera l’Eurysie et le pourtour leucytaléen pour Antrania et l’Afarée subleucytaléenne pour Marcine.
- La Compagnie Royale d’Afarée sera transférée à Marcine qui en deviendra l’actionnaire majoritaire après le rachat des parts de la Couronne antérinienne.
- Le Conseil Nobiliaire accordera à Antrania des subsides pendant une décennie pour financer sa guerre larvée contre l’Empereur de Kaulthie et à rembourser les recettes fiscales perdues par la Couronne antérinienne durant les deux années que durèrent le blocus.
- Marcine s’engagera aussi à lever un millier d’hommes d’armes en cas de conflits armés impliquant directement l’Antérinie.
- Marcine s’engagera aussi à ne plus perturber le commerce antérinien dans la région et à ne plus bloquer la Pointe d’Afarée en cas de tensions avec Antrania.
- Et enfin les deux États s’engagent à faire appel au Saint-Siège pour résoudre leurs différents commerciaux ou politiques et à refuser de prendre les armes pour imposer leurs volontés à l’autre.
En bref, le traité de Marcine instaure une paix perpétuelle entre Antrania et Marcine et vise à résoudre dans l’œuf les dissensions entre les deux Royaumes pourtant dirigés par un même souverain. C’est par ailleurs de là que naîtra l’alliance dorénavant séculaire entre les deux Monarchies. Cet accord est aussi très révélateur de la dette antérinienne ; la Monarchie est prête à vendre ses comptoirs afaréens et ses possibilités d’intervention dans la région en échange de monnaie sonnante et trébuchante ; plus d’une dizaine de clauses dans ce traité en font état. Les dettes antériniennes étaient tellement lourdes que la Couronne en cédaient des territoires pour l’alléger. Il faut donc en conclure que les comptoirs antériniens en Afarée n’étaient pas si rentables et qu’il était préférable d’en laisser la charge aux autorités marcinoises si ces dernières reconnaissaient aux Antériniens le droit de commercer et de circuler librement. En face, Marcine héritait principalement de Saint-Copains-des-Baies (?!) et de quelques comptoirs perdus et ici et là sur les côtes orientales de l’Afarée… Ainsi plusieurs objectifs furent atteints dans ce traité franchement favorable à l’aristocratie marcinoise ; la menace d’ingérences antériniennes était écartée durablement en dotant le Royaume de tout un réseau d’avant postes commerciaux « fortifiant » ou du moins solidifiant l’emprise de Marcine dans la région pour asseoir sa domination ; au sud son réseau de tributaires la protégeait des menaces d’un Dgondu réduit à peau de chagrin tandis qu’au nord son avant-poste lui permettait de lancer des raids éclairs en cas de menace des sultanats et émirats islamiques de la région ; qui restaient pour le Royaume l’une des principales menaces à abattre.
Par ailleurs, une partie des élites aristocratiques étaient opposés à la session des colonies antériniennes ; « c’est un poids mort plus qu’une opportunité ; les dizaines de guerres que l’on aura à mener contre Fortuna, Velsna, la Kaulthie ou le Mazan ne valent la petite centaine d’année de vie de cette exploitation ! » comme le dit si bien Constant de Maloumé ; l’une principales figures de la politique locale. C’est d’ailleurs en s’appuyant sur cet argumentaire qu’une frange politique présente cette colonisation comme uniquement antérinienne alors que Marcine devient l’« innocente » victime collatérale qui doit « se coltiner la garde des enfants » selon plusieurs sociologues des bancs de l’Assemblée Royale.

Dès lors, la mise en place des comptoirs commerciaux Marcinois et leur entretien ne devint plus uniquement une affaire commerciale mais une affaire sécuritaire ; c’étaient, comme nous l’avions remarqué plut tôt, un avant poste visant à défendre le Royaume des incursions tant eurysiennes (la crainte de voir une flotte velsnienne, fortunéenne ou zélandienne apparaître devant Marcine) ou (et surtout) afaréennes. En effet, la crainte qu’une expédition de grande envergure menée par des sultanats ou des émirats locaux, considérés comme les principales menaces qui pourraient menacer sur ses fondements mêmes le Royaume, d’une part à cause de la rivalité historique entre le l’État du sud de l’Afarée et les diverses monarchies locales, d’abord le Myênê, puis ensuite les diverses puissances musulmanes qui s’établirent en Antérie et au sud de l’Ëdango… Aux intérêts politiques des puissances, s’ajoutait les questions religieuses, particulièrement brûlantes. En effet, le Royaume de Marcine était l’un des premiers étendards de la Croix en Afarée subleucytaléenne et se présentait (avec le Myênê) comme la défenseure naturelle des Chrétiens et le rempart à l’islam. Au nord, c’était l’Antérinie en guerre ouverte contre les États islamiques de Leucytalée, alliée historique de Marcine. Ainsi, le Royaume était une cible de choix, et les dernières batailles avaient pu être remportées uniquement grâce à l’aide d’auxiliaires (au sens de mercenaires) antériniens, qui furent mobilisés par Antrania pour assurer la défense de quelques points stratégiques en Leucytalée,rapatriement qui pouvait affecter la défense du Royaume, d’autant plus que des rumeurs couraient… Dès lors il est naturel que le comptoir fut lourdement fortifié.
Naturellement Marcine en héritant de ce comptoir entra directement en concurrence commerciale avec les Kaulthes, une puissance coloniale, centralisée, et particulièrement attachée à ses intérêts commerciaux. D’autant plus que les tensions entre les Antranias—Marcine et la Maison impériale de Kaulthie au sujet des possessions impériales des premiers, notamment le Duché de Welsbach et de ses diverses enclaves en Manche Blanche et sur la côte raskenoise, se trouvaient exacerbées pour d’autres raisons de nature religieuse. En effet, les deux Monarchies encourageaient et propageaient des donctrines contraires à l’étranger ; les Kaulthes le protestantisme (proche de celui qui est pratiqué dans les territoires anglo-saxons) qui est déguisé sous le terme officiel de « Catholicisme kaulthe » alors que l’Antérinie se présentait comme le bouclier de l’Église Catholique et Rhêmienne. Amenant des rivalités avec les Marcinois ; défenseurs du Catholicisme au sud de l’Équateur et concurrents commerciaux des marchands germaniques. Ainsi, les escarmouches entre les deux puissances étaient récurrentes dans la région, forçant le Royaume à créer une marine moderne qui pourrait assurer la sécurité des flux commerciaux entre Saint-Copain les Baies (?!) et Marcine. (Et si besoin couler les navires adverses). Ainsi, les rivalités dynastiques, religieuses et commerciales entre l’Empire Kaulthe et la Maison des Antranias—Marcine allait inauguré plusieurs décennies de tensions, et les comptoirs marcinois au Mazonza allaient être les premiers touchés par le conflit.
Pourtant, les premières guerres coloniales menées par le Royaume de Marcine n’allaient pas être dirigées contre la Kaulthie, mais contre le Royaume du Marzan. Ce dernier en effet se voyait limiter dans son expansion par l’émergence de deux blocs qui alignaient les agglomérations rurales autour de leurs comptoirs ; Marcine menait une ligue commerciale dans la région qui visait à atteindre le monopole de la gomme azuréenne, particulièrement utilisée dans l’administration (elle pouvait en effet pouvoir coller les pages) mais aussi dans la peinture et le textile (cette dernière était aussi une teinte très appréciée par les élites marcinoises, probablement inspirées par les aristocrates du Myéné. En face, le Marzan cherchait à atteindre une hégémonie locale et pour ce faire, il fallait pour ses monarques se débarrasser des puissances eurysiennes ; loin d’être une question de « nationalisme » afaréen avant l’heure, il s’agissait surtout d’une question de prestige qui aurait un impact non négligeable sur le futur développement du Royaume du Monzan. Par ailleurs, le Monarque cherchait aussi à se débarrasser de ses ennemis régionaux comme le Pallis, une Monarchie rivale du Monzan qui était un carrefour commercial régional où transitaient les produits qui devaient atteindre les différents comptoirs (marcinois et kaulthes, notamment). Par ailleurs, le Pallis, malgré sa puissance économique était l’allié traditionnel des Compagnies étrangères, à la fois car le Royaume tirait d’incroyables revenus du déplacement des nœuds commerciaux traditionnels grâce à la mise en valeur et l’exploitation des ressources aleuciennes et nazuméennes, rendant les comptoirs attractifs pour peu qu’ils soient idéalement situés (notamment ceux possédés par les Kaulthes)… Évidemment, ce déplacement des nœuds traditionnels, infra-continentaux, jouait en défaveur du Monzan qui voyait ses sources de revenus se déplacer vers le sud, et son rival du Pallis. Contrairement à des idées bien souvent répandues, une guerre entre un État afaréen et un État eurysien ne se terminait pas nécessairement par une défaite pour le concerné, certes il y avait une différence technologique importante en défaveur des États locaux, par contre ils avaient l’avantage du nombre, du terrain et parfois du climat. Ensuite, les puissances monarchiques eurysiennes n’avaient pas tendance à faire débarquer des dizaines de milliers d’hommes pour écraser leurs ennemis ; les finances s’en retrouveraient gréver et peu de puissances avaient la capacité de projection nécessaire pour de telles opérations, sans parler de la logistique et du financement des troupes et ce sans parler de l’envie de se lancer dans des guerres inutilement coûteuses… Et puis, Marcine venait de prendre possession du comptoir, et n’avait pas mobilisé de troupes pour le défendre, sans compter les récentes « dépenses exceptionnelles » engagées pour financer les efforts de la Monarchie antérinienne, les Kaulthes, quant à eux, connaissaient des troubles intérieurs à cause des conflits entre les Princes d’Empire (étrangement soutenus à distance par Antrania…) et l’Impératrice…
Ainsi, profitant des tensions internes en Kaulthie et des problèmes financiers de Marcine, le Monzan comptait bien mettre main basse sur les comptoirs ; Saint-Copains-les-Baies (?!) pour le second et Port de Lanvre pour le premier. Néanmoins, soit à cause d’une désastreuse organisation des armées monzanes, d’une fuite qui a rapidement alerté les différentes Compagnies, la C.R.A pour Marcine et celle de Kaulthie… Et la crainte de voir disparaître ce qui apparaît comme une « protection » est un risque que la Cour prends très au sérieux, c’est par ailleurs pour cela qu’elle mobilisa quelques centaines d’hommes à Saint-Copain-des-Baies tandis qu’un accord de défense mutuelle exclusivement dirigé contre le Monzan fut signé avec les Kaulthes et le Pallis ; d’une part pour protéger des intérêts mutuels et d’autre part pour prévenir la montée en puissance du Monzan ce qui nuirait à la sécurité des installations marcino-kaulthes. Par ailleurs, le Monarque du Monza, pas encore informé de cette alliance secrète accumulait les contre-temps et devait régler les différends et les rivalités entre les différents aristocrates qui se présentaient au titre de « dejazmach » (c’est à dire commandant) (les sources marcinoises traduisant systématiquement les titres des généraux) tandis que Hailu d’Abalamé fut nommé Balambras (commandant de la Forteresse de Saint-Copains-des-Baies), ce jeune aristocrate, particulièrement brillant était un génie militaire qui avait déjà mené plusieurs batailles victorieuses dans le sud du Royaume et contre les troupes des Sultans ouwalindais ou antériens… Par ailleurs, les alliés régionaux marcinois furent aussi avertis afin de pouvoir être prêt en cas d’attaque du Monzan. Finalement, après des pluies diluviennes, et des problèmes d’ordre logistiques, le Monarque décida de lancer plusieurs attaques ciblées contre les comptoirs commerciaux marcinois et ses alliés.
Malgré quelques succès initiaux ; la bataille de Taboye mis en déroute la coalition menée par les alliés marcinois. Le Monzan réussit même à occuper tout les États au nord de Saint-Copain-des-Baies et de mettre le siège devant le comptoir. Malheureusement, les récents travaux de fortifications faisant appel aux meilleurs architectes de tout le Royaume. Ainsi le siège devint très vite un piège mortel pour l’armée ennemie qui se voyait immobilisée à tenter de bloquer une ville fortifiée, constamment alimentée par une escadre de vaisseaux tandis que l’habilité du Balambra Hailu menait une « petite guerre » aux arrières de l’ennemi. Ces assauts constants accomplis par quelques centaines de soldats réguliers des armées alliées dirigés par un commandant marcinois se concentraient surtout sur les zones d’approvisionnement ; et avant même que les fortifications de Saint-Copains-des-baies ne montrent des signes de faiblesses, la famine guettait les troupes Monzanes. A l’est, la situation n’était guère meilleure pour le monarque ; les Kaulthes s’étaient aussi préparés à l’attaque et avaient déjà mobilisés quelques centaines d’hommes pour foncer sur la capitale alors que leurs alliés du Pallis et des divers États clients formaient une puissante avant-garde qui balayait les maigres garnisons ennemies… Ainsi, ce qui devait s’apparenter à une bataille visant à ratisser les côtes et à y expulser les possessions étrangères rapidement, devint très vite un conflit régional qui impliqua les Compagnies et leurs alliés régionaux ainsi que les vassaux. Finalement, après la perte de sa capitale et d’une grande partie de ses troupes, le monarque Monzan dut concéder plusieurs choses aux Coalisés :
- La Kaulthie, considérée comme la grande gagnante se voyait reconnaître une entière autorité sur l’ouest du Mazonza, c’est à dire sur le Pallis et les États alentours.
- Cette dernière se voyait aussi libre d’exploiter plusieurs carrières riches en ressources aurifères à l’ouest du Mazonza et pouvait écouler ses produits sur le territoire monzan. Les marchands Marcinois se voyaient aussi accorder un privilège similaire.
- Marcine pouvait aussi envoyer plusieurs missions visant à évangéliser les populations autochtones, et ce sans être inquiétée d’aucune manière par les autorités locales.
Ces trois points principaux qui furent les lignes rouges du traité montrent en premier lieu que le grand gagnant du conflit est la Kaulthie, qui accroît de cette manière sa zone d’influence en Afarée, déjà que ses comptoirs du Transveld (actuelle Afarée Centrale) formaient de bons points d’appui pour la puissance commerciale kaulthe. Le renforcement de cette dernière en Afarée mènera par la suite à la dislocation d’une alliance marcino-kaulthe particulièrement fragile et sujette à de violentes tensions, comme vu plus tôt. Pour le Monzan ce n’est pas uniquement une perte d’influence mais une perte de souveraineté totale. Elle perdait toute autorité sur les principautés de l’Ouest, tandis que celles de l’Est et du Sud, en théorie soumise, ne tardèrent pas à se soulever et à s’intégrer dans la sphère d’influence marcinoise, abbattant définitivement les puissances régionales qui auraient pu s’opposer par la suite à la conquête de l’intérieur des terres par les puissances étrangères. D’une part car le Monzan n’avait plus les réserves humaines nécessaires pour résister efficacement à ses ennemis, mais aussi car ses principales sources de revenus commerciaux, après avoir tant bien que mal tenté de maintenir une balance commerciale positive avec les Eurysiens et les Marcinois, que le Royaume de Pallis gênait particulièrement, et ce malgré des taxes intérieures particulièrement élevées pour les Marchands étrangers, cette dernière s’effondrait comme un château de carte. Dorénavant, une situation de dépendance commerciale s’était mise en place et l’économie Monzane ne s’en remettrait jamais. Les marchands écoulaient leurs produits de peu de valeur en échange de ressources qui auraient pu permettre de restaurer la situation économique locale, notamment l’or qui a, dit-on, été échangé contre des « mousquets à mèche et des miroirs de vile qualité à vils prix ». Au niveau spirituel, le Monzan était dorénavant voué à se convertir au christianisme, d’une part grâce à l’efficacité des missionnaires jésuites, mais aussi par les libertés totales qui leur étaient accordées ; il arrivait souvent qu’ils participent à des conversions forcées des populations autochtones une fois que le souverain s’était converti au Christianisme. Ce conflit, plus encore que tout les autres marque le début de la fin pour l’indépendance du Mazonza et le commencement d’une rivalité coloniale entre la Kaulthie et Marcine qui ne prendra fin qu’en 1784 avec la sécession des populations du Grammatika.
Néanmoins, même si les relations entre Marcine et la Kaulthie restèrent pendant très longtemps tendues, aucun conflit d’envergure n’éclata entre les deux États ; et ce malgré l’intervention régulière d’hommes d’armes marcinois dans les provinces du nord de la Kaulthie pour écraser les soulèvements de la noblesse locale, téléguidés par Warenbourg. En Afarée, un strict statu quo fut observé, et ce malgré des conflits par procurations qui opposaient régulièrement les Kaulthes aux Marcinois. La guerre directe n’était voulue par personne ; elle ne ferait que boucher le commerce et permettre aux Sultans ou Emirs présents non loin de s’intégrer à ces conflits ; risquant d’affaiblir la Compagnie Royale et sa rivale kaulthe. Ainsi tout au long du XVIIIe siècle, une certaine paix régna sur la région ; même durant la Guerre de Neuf Ans, les conflits restèrent localisés et seules les batailles navales faisaient réellement avancer les lignes. Pourtant, la prise de possession du Mazonza ne stagnait pas pour autant ; les Marcinois faisaient constamment naître de nouveaux États clients ou des vassaux en créant une vaste ligue de tributaires semi-autonomes. Un découpage administratif qui est encore visible aujourd’hui dans la partition des provinces et le nom de certaines entités régionales comme le Dadadou ou le Renou… Par ailleurs peu de choses étaient exigés des tributaires ; si ce n’est une participation aux conflits que mènera Marcine et l’avancée de certaines sommes d’argent négociées chaque décennies… Sinon une autonomie totale était accordée sur la gestion des questions intérieures des Tributaires, réunis au sein de la Ligue Marcinoise, qu’on ne tardera pas à nommer à Antrania ; Afarée Occidentale Marcinoise.
Si au XVIIIe siècle cette appellation était trompeuse, au XIXe, elle ne pourrait être plus exacte, même si le terme de Ligue Marcinoise est conservé… En effet sous la direction du Ras Solomon-Aimé Dalamé plusieurs réformes d’envergure furent accomplies ; Saint-Copains-des-Baies devenait la capitale de la Ligue, alors qu’auparavant cette dernière était mobile et alternait entre les tributaires les plus influents. Par ailleurs une nouvelle « Charte des Tributs » fut unilatéralement imposée par Marcine à ses vassaux. Les mesures les plus importantes dans ce texte assez long (une centaine de pages traitant de divers sujets et révisant en profondeur bons nombre de privilèges accordés à certains Tributaires…) sont avant tout la fusion des entités les plus petites entre elles (il y avait par exemple une dizaine de tributaires sur la seule province d’Ongali) et l’imposition de nouvelles normes commerciales ; en passant surtout sur une exportation à outrance prioritairement destinée aux industries marcinoises, alors en pleine croissance depuis quelques décennies… Naturellement, ces réformes défavorables à la plupart des Tributaires firent brutalement monter les tensions entre Marcine et ses sujets mazonzans. C’est d’ailleurs en 1845 (lors de la promulgation de la Charte des Tributs) que l’on considère que le Mazonza est devenu un protectorat marcinois.
A l’ouest, dans la colonie Kaulthe qui n’a cessé de s’étendre sur le Pallis et ses alliés, la situation est explosive ; la prise d’indépendance du Grammatika et de la plupart des États de l’Empire tels que le Rasken ou la Marhënie a pronfondément déstabilisé la Kaulthie et jeté le trouble dans ses colonies, en partie peuplées par les minorités devenues nouvellement indépendantes ; ainsi plusieurs émeutes et affrontements eurent lieu au sein de cette colonie Kaulthe, majoritairement peuplé par des ressortissants du Grammatika. Finalement, après de longues négociations il fut décidé de céder la colonie en échange d’une importante somme d’argent, tandis que le Grammatika mettait ainsi la main sur un empire colonial conséquent en Afarée. Néanmoins, cela ne marquait pas pour autant la fin des troubles ; les soubresauts populaires internes et la naissance d’un nouveau régime en Métropole firent naître de brutales contestations au sein de l’Afarée Occidentale Grammaflussteinoise. Par ailleurs, les réveils nationaux qui bouleversèrent l’Eurysie se firent aussi entendre avec fracas en Afarée, plusieurs groupes mi-terroristes, mi-politiques naquirent pour tenter de renverser le joug des étrangers. Ces revendications s’exprimèrent notamment par des attentats brutaux et des assassinats visant les hauts-fonctionnaires coloniaux. Ces tensions internes amenèrent le Gouverneur de la colonie à pactiser avec Marcine, sa rivale d’hier pour rattacher les deux entités. Un terrain d’entente fut vite trouvé ; en échange d’accorder aux ressortissants germaniques des privilèges fiscaux et des exonérations sur les taxes, d’établir une tolérance religieuse et de conserver la plupart des institutions en place, le Royaume de Marcine obtenait la pleine et entière souveraineté sur le Mazonza.
Ce subit rattachement attisa de nouvelles tensions entre Antrania, considérée comme responsable du « mou » laissé à Marcine qui s’emparait ainsi sans coup férir de la colonie d’un État pourtant souverain. Par ailleurs, cet élargissement de l’autorité marcinois dans région permit un accroissement des activités indépendantistes alors que certains États tributaires formèrent le Pacte d’Aboli pour renverser l’autorité du Ras Dalamé, considéré comme principal responsable de la dégradation de la situation. Malheureusement pour les conspirateurs le projet fut éventé et les autorités marcinoises ne tardèrent pas à réagir promptement en destituant la plupart des concernés et en plaçant des fantoches à la tête des principaux États tributaires qui furent tous unis sous le nom de Royaume d’Azzylirie (devenu la possession de la dynastie d’Antrania) administré par un Vice-Roi nommé directement par le Parlement Marcinois et qui avait une entière autorité sur les Ras et Le’ul du nouveau Royaume. Ce Royaume était en quelques sortes un protectorat doublé d’une possession de la Couronne Marcinoise. Au sud était née l’Afarée Occidentale Marcinoise une colonie sous l’administration directe du Vice-Roi composée d’un Parlement qui servait de chambre d’enregistrement et qui permettait aux élites autochtones de faire remonter leurs doléances… Enfin à l’est le Protectorat du Nabniliènne était sous l’administration d’un haut gradé de l’armée chargé de maintenir l’ordre « par tout les moyens possibles » en vue d’une intégration de cette dernière au sein du Royaume d’Azzylirie. Néanmoins, cette partition du territoire allait laisser de graves stigmates qui se voient encore aujourd’hui…
IV Indépendance et mémoire, la fin de l’Afarée Occidentale Marcinoise.

A Marcine les bancs de l’Assemblée, s’orientant à gauche, mettaient en avant une prétendue mission « civilisatrice » après les missions jésuites ; l’idéologie d’une Démocratie se voulant universelle succède aux préoccupations concernant le Salut des âmes des autochtones. Et dès lors tout une flopée de travaux se voulant scientifiques et historiques inondèrent les salons mondains des Grandes figures de la gauche socialiste marcinoise ; « l’exploitation économique du Mazonza doit impérativement s’accompagner de la civilisation de indigènes ! » la rengaine des Socialistes d’Antrania, de Tanska ou de Cartarad connaissait un succès monumentale à Marcine, devenue le « phare culturel » de l’Afarée toute entière ! Après avoir rejeté la possibilité d’envisager que les Monzanais puissent avoir une culture propre, il fallait dorénavant leur en fournir ; d’abord une langue dépassant les « onomatopées et les râles islamiques » (le maure), important ainsi le Marcinois et ses divers dialectes dans le sud ; la colonie directe sous administration du Vice-Roi (Saffre et Isoine) qui compta ainsi une forte population de Marcinois par rapport au reste du territoire Mazonzan (à peine moins de 500 milles individus). Ensuite des efforts massifs d’enseignement des classiques Marcinois furent enseignés ; l’aventure de Ditaolane à l’instar de l’épopée herculéenne chez les italophones… Débutant ainsi les prémices d’une acculturation qui n’eut dans les faits qu’un impact minime… En effet, loin d’être vue comme une colonie de peuplement, le Mazonza était considéré comme un tributaire sous protectorat ; à la différence près que ce dernier représentait une grande partie des exportations marcinoises…
A droite, cet effort de « civilisation » était particulièrement mal vu, non pas pour des raisons morales, mais surtout pour des raisons purement économiques, les dépenses associées au maintien de la présence marcinoise sur place devenaient de plus en plus exorbitantes ; la Gauche souhaitant imposer de facto la domination marcinoise sur une région forestière et particulièrement inhospitalière qui est le berceau de la résistance décoloniale et nationaliste depuis presque cinq décennies. En 1905, les dépenses dédiées au maintien de l’ordre en Afarée représentaient environ cinq milliards de talents, en 1910, six milliards, un pic fut atteint dans les années 30’ quasiment 10 milliards de talents ! La maintenance des nouvelles institutions, des corps de professeurs envoyés sur place et l’établissement d’hôpitaux, d’infirmeries et d’écoles coûte cher, déjà que la mise en place d’un réseau logistique est mis à mal par la topographie locale et l’hostilité de plusieurs groupes de guérilla. Qui, chaque années tuaient près d’une centaine de soldats et d’officiels marcinois en attentats et en soulèvements locaux, et malgré les « efforts incessants » des troupes locales, trop occupées à brigander et à piller, la tête du mouvement restait insaisissable, pire encore, la population locale soutenait passivement les rebelles et ce malgré les menaces, les brutalités et les vexations d’un pouvoir de plus en plus oppressif qui ne faisait qu’aggraver son cas auprès des locaux. Et les bénéfices étaient bien trop limités ; les importations coûtaient plus cher, et le sous-développement chronique des autochtones rendaient les exportations avant tout destinées aux aristocraties et aux élites de l’administration coloniale, un public très limité en somme… De ce fait, les bénéfices des contributions des Ducs et des impôts royaux ainsi que les bénéfices liés au commerce n’apportaient en 1930 que 7 milliards de talents ; soit près de 3 milliards de talents de déficit alors que la Révolution du Sud allait éclater…
Cette dernière, organisée d’une main de maître, parfaitement coordonnée et bien menée a failli mettre un terme prématurément à la présence coloniale Marcinoise… Si les instigateurs restent aujourd’hui peu connus par les historiens Marcinois, notamment à cause de plusieurs zones d’ombres qui couvrent l’affaire, les Historiens du Maronzan proposent volontiers des grands noms de l’aristocratie locale ou des figures révolutionnaires locales en s’appuyant sur les multiples pendaisons qui suivirent cet épisode particulièrement brutal. Néanmoins, même si les organisateurs restent à l’heure actuelle inconnu des historiens, il est certain que cette révolution est bien plus qu’un marqueur politique Gauche//Droite traditionnel ; c’est avant tout une « révolution nationale » transcendant les classes et les opinions ; et il est fort probable que les organisateurs soient issus des mouvements contestataires ouvriers, des anciennes familles monarchiques du Pallis, du Monzan et des différentes principautés rattachées de force à un Duché, de la bourgeoisie d’affaire locale cherchant à s’affranchir d’une tutelle qui se révèle être de plus en plus contre-productive… Et évidemment, la première réclamation des insurgés est la reconnaissance totale de l’indépendance et de la souveraineté du nouvel État dans son administration interne et dans ses affaires extérieures. C’est à ce moment là, en juillet 1934 que la Déclaration d’Indépendance du Maronzan est proclamée et que des affrontements armés opposèrent les troupes coloniales, et leurs auxiliaires locaux peu motivés, aux guérilleros, milices dirigées par des aristocrates locaux et financés par de riches bourgeois… En tout, presque 10 milles hommes affrontèrent près de 5.000 marcinois et 3000 auxiliaires mazonzans… Si l’Est du pays réussit à chasser les troupes coloniales et à les encercler à Port-de-Lanvre, la Colonie d’Isoine résistait, et des renforts furent envoyés depuis Marcine ; un contingent d’une dizaine de milliers d’hommes venus suppléer les troupes déjà présentes.
Lors de la bataille du Mwani (mai 1936), les indépendantistes furent brutalement écrasés et une répression féroce s’abbatit sur tout le sud du pays, près d’une dizaine de milliers de personnes furent exécutées pour Haute Trahison vis à vis de Sa Majesté le Roi d’Azzylirie. Cette dernière dépassa de très loin les barrières de classe ; la haute aristocratie tout comme la petite paysannerie était écrasée. Étrangement, les minorités musulmanes du nord furent choyées alors qu’auparavant elles étaient tout au plus considérées comme des êtres humains par les autorités coloniales… La promulgation d’un nouveau code établit les Musulmans du Monzan comme des Êtres infiniment plus supérieurs aux Chrétiens Coptes, et légitimait de ce fait l’accession aux hautes fonctions d’une élite musulmane prête à devenir les nouveaux auxiliaires des autorités coloniales marcinoises. Et pourtant, cette brutale répression ne stoppa en rien les activités indépendantistes ; les attentats contre les Musulmans (expliquant en partie la montée de l’islamisme dans la région) et les représentants coloniaux se multipliaient tandis que le clergé local, neutre voire bienveillant vis à vis des Marcinois devint son ennemi déclaré ; les Prédicateurs du Myénè étaient préférés aux Jésuites tandis que le premier évêque Maronzan déclarait dans l’une de ses prêches ; « Mes fils, le Marcinois est un être vil et faussement chrétien. Tuer un Marcinois n’est pas assassiner un frère, c’est éliminer un païen ! » alors que le clergé local cachait dorénavant les terroristes indépendantistes, y compris des Rouges… La situation, lentement mais sûrement se dégradait pour les autorités coloniales.
Ainsi, ayant conscience du risque que constituait la structure actuelle de la colonie, le nouveau Vice-Roi, Louis-Martin-Aimé Zalabé entama une série de réforme ; le protectorat Nabnbilliène fut incorporé au Royaume d’Azzylirie et la Colonie d’Isoine devint une dépendance directe de cette dernière. Plusieurs institutions furent crées ; le Parlement devint à suffrage censitaire et ce dernier pouvait dorénavant avoir une entière autonomie sur les questions de politiques intérieures notamment sur la répression des mouvements séditieux et l’économie. Néanmoins, le Royaume semi-indépendant devait s’aligner en permanence sur les positions marcinoises…Une libéralisation politique s’accompagna aussi de cette prise de semi-indépendance, le Vice-Roi ne possédait plus qu’une autorité relative sur la vie politique locale et était chargé d’assurer la défense des intérêts stratégiques marcinois dans une région qui avait perdu son attrait… En lâchant le leste, les forces coloniales venaient de signer la fin de la présence marcinoise sur place sans même le vouloir ; l’Assemblée, loin de souhaiter la tutelle marcinoise mirent en place des politiques laxistes vis à vis des groupes rebelles et abrogèrent la plupart des articles nuisant à leurs activités tandis qu’au sein de cette société se démocratisant partiellement, la résistance passive connut un grand succès.
Tout au long des années 1950’ les débats politiques agitant Marcine concernaient surtout la colonie, certains y tenaient désespérément alors que la Majorité voulait s’en débarrasser ; les pertes engendrées par la démocratisation étaient phénoménales et grevaient un peu plus les finances publiques tandis que le maintien d’une armée d’occupation sur place représentait une bonne part des finances du Royaume… Ainsi, plus d’autonomie fut accordée à l’A.O.M tandis que des négociations visant à retirer les troupes marcinoises furent entamées avec le Parlement local. Au final, une grève générale fut entamée en 1957 déclenchant ainsi la fin de la présence des troupes coloniales sur place, incapables de se ravitailler tandis que la production était en chute libre… Le Parlement réclama ensuite un référendum d’auto-détermination que Marcine accepta sans même poser des conditions, si ce n’est qu’à l’indépendance, les deux États devraient continuer à entretenir de bonnes relations diplomatiques. Ainsi, en 1965, avec près de 90 % des voix, la colonie obtint officiellement son autonomie tandis que les derniers Marcinois présents sur place quittaient le territoire…
Ainsi s’achève une histoire ayant débuté au XVIe siècle, ayant impliqué le Royaume dans le jeu des rivalités eurysiennes et coloniales, lui ayant permis de s’approvisionner en gommes et en ressources en tout types, tandis que la Kaulthie, éternelle rivale des Antranias—Marcine—Welbseich, affrontait le Royaume sur terre et sur mer… Les princes locaux profitant des rivalités entre les deux puissances tentèrent d’en profiter, à leurs dépens. Finalement après le Printemps des Peuples, l’affaissement durable de la puissance Kaulthe permettant à Marcine de prendre définitivement le contrôle d’un vaste territoire et d’un marché alléchant ; la colonisation succéda ainsi à la tributarisation des princes… La répression et l’acculturation régnèrent en maître jusqu’à l’autonomie dans les années 1940’ avant d’entamer un long déclin qui aboutit à l’indépendance et à la souveraineté de la République du Maronza. Cette aventure, coûteuse en hommes et en ressources prends ainsi fin en 1965, tandis qu’aujourd’hui encore la société marcinoise, dans le déni, n’assume pas ou ne reconnaît pas les atrocités commises au nom du Royaume et de sa présumée supériorité culturelle , le Premier Ministre de Sa Majesté, Aimé Bolila affirme qu’il est « absurde » de s’excuser pour les crimes commis… Le déni de colonialisme s’exerce encore aujourd’hui, en Antérie et dans les divers États sous influence… Nous rappelant encore que le colonialisme est pernicieux et qu'il est insaisissable et ce malgré les efforts de certains États.