
La Principauté de Carnavale entretient un rapport particulier aux arts et à la beauté. A la folie également. Nation mécène par excellence, elle accueille dans ses musées, ses rues et ses antichambres un nombre étonnant de sculptures, peintures de maîtres et autres œuvres de tous les genres et de toutes les époques. Le rapport de Carnavale à l'art est indissociable de son rapport au pouvoir car les collections privées ont longtemps été un outil de prestige au sein d'une société de cour particulièrement puissante et intrigante. Se payer un artiste, c'est se payer un agent : espion, diplomate, directement ou indirectement les nobles de Carnavale s'observent et se jaugent à travers les yeux de leurs protégés.
Pendant des siècles, la Principauté de Carnavale a été un petit pays. Grand en influence peut être, mais à l'écart des jeux de pouvoir et des conquêtes des seigneurs eurysiens, à la fois en raison de son positionnement géographique excentré et de son désintérêt pour l’expansionnisme militaire. Territoire péninsulaire occidental, aux frontières gardées par la Clovanie voisine, sa population ne croit réellement qu'après la révolution industrielle. La Principauté nourrit cependant de grandes ambitions et les princes de Vale, forts de leurs immenses richesses, prennent l'habitude d'attirer à leurs cours des artistes étrangers. La mode s'empare de toute la noblesse qui, dès le XIIIème siècle, s'entiche de ces précieux invités exotiques.



