Fort-Marin
Fort-Marin est la capitale administrative des Îles Marines et unique agglomération conséquente de la Principauté de Carnavale en dehors de sa capitale. Avec un peu plus de trois-cents milles habitants, Fort-Marin est une ville densément peuplée à la façon carnavalaise, sur plusieurs niveaux et fournie de ponts et de passerelles. Elle possède une architecture portuaire atypique, ses bâtiments donnent l'impression d'avoir été construits par modules de briques et de bois empilés les uns sur les autres.
Fort-Marin est un port modeste, dont les principales richesses proviennent de la pêche, de l'ostréiculture et de ses chantiers navals, les seuls au monde à savoir encore bâtir les sirenières du siècle dernier. Les Îles Marines vivent surtout du tourisme de luxe, étant une destination agréable pour les Carnavalais souhaitant avoir accès à une mer non polluée et aux parcs d’attractions récemment construits dans les cratères laissés par les missiles Obéron.
Fort-Marin est le lieu de résidence de la famille Effraie de Méandre, l'une des dernières grandes familles nobles carnavalaise à avoir survécu à l'Armageddon't. Ce sont les gouverneurs historiques des Îles Marines, fonction accordée par les Princes de Vale en personne et confirmée par la famille Obéron après la privatisation des îles en 1980. Lors de la disparition du clan et la liquidation de leurs biens, les Îles Marines sont rendues à la famille Effraie de Méandre.
La conquête des Îles Marines remonte au XVIIIème siècle, lorsque l'armada de Vale s'empare de ces territoires stratégiques pour la pêche à la sirène. Les populations celtes présentes sur place sont rapidement intégrées à la Principauté qui fonde ses premiers comptoirs, dont Fort-Marin, et y envoie des colons. Initialement peuplées de quelques dizaines de milliers d'habitants, les îles atteignent les cent-milles à la fin du XVIIIème siècle, et les trois-cent mille au début du XXème siècle, chiffre qui a peu évolué depuis.
Au nord des Marines se trouvent les Marquises, un archipel partie du Grand Kah. Lors de la capture des îles Marines par Carnavale, le nord de ces dernières était occupé par des souverains pirates que l'armada du Vale estima difficiles à déloger en raison du grand nombre d'ilots et de criques dans la région. Les Carnavalais préférèrent passer un accord avec la flotte pirate et séparèrent les îles Marines des îles Marquises au niveau de la Grande Marquise. Si les archives de l'amirauté valaise témoignent de l'ambition des princes de s'emparer du reste de l'archipel, celui-ci intégra le Grand Kah avant que les Carnavalais ne montent leur opération ce qui mit un terme au projet.
La cohabitation se passe bien avec les Marquises et les deux peuples, l'un celtique et l'autre francophone, partagent des éléments de culture commune. Isolés au milieu de l'océan d'Espérance, les affaires des continentaux (qu'ils soient eurysiens ou paltoterrans) sont souvent bien éloignées des préoccupations du quotidien des habitants de l'archipel. Le nord et le sud témoignent néanmoins d'importants écarts de richesse entre les communes parties du Grand Kah, assez prospères grâce au commerce et à un système social généreux, et le sud de l'archipel, bien que plus grand mais largement moins développé. Si Fort-Marin demeure un petit port de ravitaillement pour les flottes de haute mer, la plupart préfèrent passer par les territoires du Kah, mieux dotés en infrastructures. Le seul véritable avantage comparatif de la partie carnavalaise de l'archipel est le secret des affaires qui y règne, ce dont profite de nombreux marins lorsqu'ils désirent écouler des marchandises dans un lieu sûr.
Statue du Grand Amiral Léopaul Obéron (1687-1755), conquérant des îles, sur la perspective Zéphyr à Fort-Marin.
