
Quand les ultra s’en prennent aux Bozyurte :
Ce n’est certainement pas un secret que le despotat de Georgiplios est un des territoires les plus chauds politiquement parlant au monde, en particulier via son territoire autonome situé au Nazum. Ce petit confetti territorial de 24 300 km² pour seulement 457 623 habitants est au cœur de tensions historiques qui ne semblent pas vouloir s’apaiser avec le temps, et pour cause : ce petit territoire, sur lequel le despotat de Georgiplios affirme pleinement sa souveraineté héritée de la colonisation rhêmienne du Nazum, est un territoire revendiqué par la république turque de Bozyurtie, elle-même soutenue par le Grand Beylicat Aykhanide. Au fil de nombreuses guerres qui ont opposé le despotat et la Bozyurtie pour ce territoire, des ultras sont nés de chaque camp, et parmi les plus connus est sans aucun doute les Loups de la Thallassia, ancien groupe qualifié de terroriste pro-Georgipliote par le gouvernement georgipliote jusqu’en 2005 ; groupe d’ultras raciste, suprémaciste et anti-turc, autrefois officiellement dissous à la fin des guerres Bozyurte-Georgiplios au siècle dernier. Ils font, car ils ne sont pas seuls, pleinement leur retour sur la scène nationale en organisant une ratonnade contre les populations bozyurtes et aykhanides du Dukato de Laion.
Ce n’est pas un phénomène isolé pour autant. Le réveil et le retour de ce groupe ultra-nationaliste n’est pas un hasard, mais c’est également un phénomène qui se répète un peu partout dans le despotat, tant au niveau métropolitain sur l’isthme d’Afarée que sur Laion au Nazum, et qui est implicitement permis par le gouvernement du despotat. Aux côtés des Loups de la Thallassia se trouvent d’autres groupes qui étaient présumés dissous ou du moins inactifs, ou devenus passifs selon les rapports du gouvernement georgipliote, et qui n’agissaient plus depuis si longtemps que l’administration impériale les avait considérés comme étant devenus éteints en termes d’influence et de capacité de nuisance. Une analyse qui semble relever du passé, et une observation bien trompeuse dont a fait part le gouvernement de Leitagios, car en effet, outre les Loups de la Thallassia, on retrouve la Phalange Hellénique, les Phénix Bleus de Lizephysos (capitale de facto du Dukato de Laion partagée avec la république turque de Bozyurtie), les Fils d’Apollon et tant d’autres groupes d’ultras, tous énumérés par la haute prévôte de la Doukaina, Kassandra Athanide, maîtresse du Dukato. Celle-ci parle « d’une augmentation fulgurante des activités liées aux ultra-nationalistes georgipliotes et d’une recrudescence inédite et spectaculaire de la violence et de la haine raciale commises envers les communautés turcophones du Dukato », un phénomène qui tend à s’accentuer alors que le Nazum du Nord est de plus en plus dans une situation de guerre régionale généralisée due aux tensions entre les puissances régionales, tant communistes que capitalistes, entre autres.
Mais surtout, on rapporte et observe également, parmi les victimes des ratonnades des ultras, des minorités sexuelles, avec plusieurs attaques homophobes recensées, dont plusieurs attaques contre des homosexuels qui ont été passés à tabac par des manifestants ultras. On se souviendra particulièrement du 20 septembre 2017, lorsqu’un collectif ultra encore mal identifié, au vu du manque de preuves et d’éléments, s’en est pris à un bar gay au large de Murionos et a littéralement massacré plusieurs de ses membres avant l’intervention de la police ducale. Aux côtés des minorités sexuelles, ce sont les minorités politiques qui sont confrontées à la violence des ultras et à des violences qualifiées de décomplexées par le gouvernement du Dukato et par les différents rapports de police. Plus que tout, ce sont les communistes qui sont les principales victimes des ultras, avec 45 des 54 attaques recensées par la police.
Si le gouvernement et les autorités régionales ont bien évidemment condamné les violences commises à l’encontre des minorités linguistiques et culturelles dans le pays, notamment par l’intermédiaire du Logothète à la Sécurité intérieure, Iosif Lilliades (PCG), qui qualifie ce phénomène et ces attaques comme « étant inacceptables. Le gouvernement impérial ne peut tolérer une attaque contre les minorités du pays, quelle qu’elle soit. Tout le monde a droit à la paix et à la sécurité, c’est un droit fondamental et inaliénable qui ne peut en aucun cas être violé, et je m’adresse aux victimes de ces attaques horribles : sachez de tout cœur que nous sommes avec vous et que le gouvernement tout entier se tient à vos côtés, et j’aimerais ajouter que je mets tout en œuvre pour que les auteurs de ces attaques soient retrouvés et condamnés. Une telle injustice ne peut être laissée impunie. »
Une condamnation donc de ces violences horribles, mais qui cache en même temps un soutien implicite de la part du gouvernement à ces groupes d’ultras, car quoi qu’on en dise, ces ultras sont utiles au pouvoir de Leitagios pour, d’une part, assurer en permanence une base de fidélité georgipliote sur ce territoire éloigné de la métropole et à la fidélité dangereusement variable, maintenir la peur au sein des minorités turcophones et bozyurties du despotat, et enfin servir d’outil pour lutter de manière secrète contre la menace rouge ou le « grand péril rouge » dont parle le gouvernement. Car d’un côté, si le gouvernement condamne bien les attaques contre les minorités culturelles, il n’a prononcé aucun mot pour les minorités sexuelles et politiques qui en sont victimes, un choix politique qui, s’il n’est pas directement affirmé, peut s’expliquer d’une part par l’influence écrasante qu’exerce le patriarche œcuménique sur le pouvoir, et d’autre part par la volonté, pour les autorités politiques, de détruire toute menace rouge qui pourrait germer au sein de la nation georgipliote. Si le gouvernement n’a prononcé aucun mot sur ces attaques pourtant de plus en plus nombreuses, le Parti communiste rouge de Georgiplios, lui, a, dans un communiqué, condamné ces violences et appelé le gouvernement à agir contre les violences quelles qu’elles soient, et à ne pas choisir ses combats.