Répression meurtrière d'une manifestation à Taifeng Depuis le début du mois, les manifestations à Taifeng réunissent de plus en plus de personnes. Considérées comme illégales, ces manifestations sont généralement dispersées par les forces de l'ordre Taifengaises. Mais en ce jour du 21 décembre 2017, le gouvernement baïshanais a décidé d'envoyer les forces de l'Armée Populaire contre les manifestants et la police locale. Des affrontements ont eu lieu, résultats : 43 morts, 350 blessés et 1200 arrestations.
Dans cet article, revenons sur ces manifestations : leur commencement, leur but et leur fin tragique.

Manifestation à Taifeng - 2017/12/21 Le début des manifestations Tout a commencé le 1er décembre avec la nomination de Po Yuming à la tête du Parti Communiste Baïshanais. Le 1er décembre, un communiqué du parti a déclaré à la surprise générale la passation de pouvoir entre le père Po Dongfang et sa fille Yuming. Une nomination qui a étonné une grande partie de la sphère politique, au sein même du parti majoritaire et qui se détache du protocole habituel. En effet, depuis près de 20 ans, le PCB élit son représentant tous les quatre ans via un vote interne. Depuis quelques années, la première ministre Hua Renhua et le premier-secrétaire à la Sécurité Nationale sont pressentis pour être les favoris en cas d'un désistement de Po Dongfang. Ce résultat ne plaisant pas à l'actuel dirigeant, il a fait nommer sa propre fille à la tête du parti dans l'espoir supposé de pouvoir créer une succession héréditaire du parti. Dans les faits, cette nomination n'a rien d'illégale : les élections internes du PCB n'ont qu'un rôle consultatif et le premier-secrétaire du parti n'a aucune obligation d'en tenir compte pour céder ou conserver son poste. Toutefois, depuis 20 ans, tous les premiers-secrétaires avaient joué le jeu de la démocratie. Aujourd'hui, Po s'inscrit ainsi dans une ligne totalitaire et royaliste, en faisant de Po Yuming son héritière.
Suite à ces déclarations, plusieurs membres du parti communiste se sont détachés de cette décision sans toutefois la contester. Le parti nationaliste à travers la voix de Mu Yu a déclaré que le PCB était dirigé par une famille de dictateurs et a appelé à une marche anti-totalitarisme sur la Place du Commerce le 5 décembre 2017.
Des manifestations pacifistes La première manifestation s'est donc tenu le 5 décembre 2017 après l'appel de Mu Yu qui a dirigé le cortège. La marche a réuni près de 8500 personnes. Certains réclamaient le départ de Po Yuming, d'autres celui de Po Dongfang, tandis qu'une autre partie appelait à une réforme de la République avec des élections plus démocratiques et l'arrêt de la censure.
Si la marche se déroulait dans le calme le plus paisible, la police provinciale de Taifeng a eu pour ordre de mettre fin à la manifestation. La première manifestation a donc été dispersée par les forces de l'ordre, avec une dizaine d'interpellations. Ce qui n'a pas démotivé les manifestants nationalistes qui ont rappelé à un autre rassemblement le 11 décembre.
Bien que le gouvernement Baïshanais ait ordonné l'interdiction de la manifestation du 11 décembre, le gouverneur nationaliste de Taifeng-Est a soutenu le rassemblement et interdit la police provinciale d'agir. Ainsi, les forces de l'ordre n'étaient présentes que pour éviter les débordements, qui n'ont pas eu lieu.
Le 16 décembre, un nouveau rassemblement s'est tenu. De plus en plus de personnes ont rejoint les rangs des manifestants, et ils étaient près de 25000 la semaine dernière. Face à cette pression populaire, le gouvernement a insisté sur l'interdiction de tels actes politiques et ont, pour la première fois menacé de faire intervenir les forces armées du pays. À 17h, à deux heures de la fin de la manifestation, le gouverneur de Taifeng-Est a réclamé aux taifengais de rentrer chez eux sous la menace d'une intervention militaire. À 18h, plusieurs camions militaires ont fait irruption sur la Place du Commerce, ce qui a forcé la police provinciale à disperser les manifestants.
Au soir du 16 décembre, Mu Yu a déclaré sur Fengsheng (réseau social taifengais) que « [L'intervention de l'Armée Populaire] est un nouveau rappel du totalitarisme. » et a appelé « tous les défenseurs de la liberté » à se réunir à nouveau le 21 décembre.
La manifestation du 21 décembre La manifestation du 21 décembre a débuté à 10h, dans une tension palpable. Le gouvernement a fait pression pour faire interdire le mouvement, mais malgré tout, près de 30 000 personnes se sont réunies sur la Place du Commerce. La marche pacifiste a commencé et s'est dirigée vers la digue, mais s'est très vite retrouvée arrêtée. À 10h38, les premiers camions militaires ont fait leur entrée dans Taifeng, et les militaires de l'Armée Populaire ont bloqué la tête du cortège. Ils ont réclamé la fin de la manifestation, mais les organisateurs ont motiver les manifestants à tenir tête aux forces armées.
À 10h52, l'Armée a commencé à intervenir, mais un barrage de policiers s'est retrouvé devant eux. La police provinciale ayant eu pour ordre de protéger la population civile s'est engagée auprès des manifestants pour bloquer l'Armée Populaire. Ainsi a commencé le conflit. Les militaires ont émis des gaz lacrymogènes et des tirs de mortier pour dissuader les manifestants dans leur entreprise. La police provinciale n'a pas hésité à aller au corps à corps contre les militaires présents. Au vu de la situation, certains militaires ont été autorisés à disperser les protestations à l'aide de tirs « dissuasifs » par armes à feu. Bien qu'ils n'avaient pas pour ordre de tuer, une partie des tirs ont été dirigés vers la foule.
De violents combats ont fait plusieurs morts parmi les policiers et la population. On dénombre
43 morts (5 policiers provinciaux, 38 civils) et
plus de 350 blessés (environs 300 manifestants, 40 policiers provinciaux, 15 militaires). Au total, plus de
1200 personnes ont été arrêtées par les forces armées.
Les réactions politiques Les réactions politiques locales et nationales ne se sont pas faites attendre.
Le gouverneur de Taifeng-Est, Pao Xingui s'est dit profondément horrifié par le bilan humain et les dégâts causés autour de la Place du Commerce, scandant que « l'intervention militaire ordonnée par le gouvernement était disproportionnée pour une manifestation pacifiste et légitime ».
Mu Yu a exprimé sa profonde tristesse et son soutien le plus total envers les familles des protestants tués. Il a déclaré que « [le mouvement] n'avait pas pour but de conduire les taifengais à la guerre, ni à la mort » et a suspendu les prochaines manifestations.
Le gouvernement baishanais s'est exprimé via un communiqué local afin d'éviter d'ébruiter l'information de protestation dans le pays. Dans ce communiqué, le PCB a rappelé l'interdiction des manifestations et les lois du pays. Le gouvernement a aussi incriminé Mu Yu comme étant le principal responsable de cette révolte : « [Le gouvernement] n'a aucune responsabilité dans la mort des manifestants tués aujourd'hui. Les seuls responsables sont les organisateurs de ce mouvement extrémistes et en particulier Mu Yu qui a poussé une partie des taifengais à la rébellion. L'Armée Populaire n'a fait que son devoir de maintien de l'ordre et de protection du pays en tentant de neutraliser la violence et dissuader les protestants de poursuivre leur manœuvre. ».
Le PCB a également annoncé porter plainte contre Pao Xingui et lancer une procédure pour le démettre de ses fonctions.