01/05/2018
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[Journal indépendant]太風吹 - Le Souffle de Taifeng

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太風吹
Taifeng Chui


    Taifeng Chui (太風吹 - le Souffle de Taifeng) est un journal indépendant présent à l'est de la ville de Taifeng, seule province où le parti nationaliste est majoritaire. Interdit par le Parti Communiste, sa création a été soutenue par les autorités locales et le lieu de rédaction cachée pour éviter l'arrestation des rédacteurs.
    Bien que la publication et la vente du journal ne soient pas légalement autorisée, dans les faits, le journal circule dans la ville. Mais il est interdit d'emporter le journal en dehors de Taifeng où les personnes en sa possession peuvent être arrêtées pour tentative de trouble à l'ordre public.
    Le journal a une ligne politique nationaliste et antigouvernementale. Sa création a lieu en décembre 2017 et fait suite à la nomination de Po Yuming en tant que première-secrétaire du parti communiste, une nomination sans vote, signe d'un pouvoir totalitaire selon les figures nationalistes du pays.
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Nomination de Po Yuming en tant que première-secrétaire du PCB : le retour de la monarchie.


    Ce 1er décembre 2017, la fille du président Po, Po Yuming, a été nommée première-secrétaire du Parti Communiste Baïshanais. Le président Po, se pensant au-dessus des coutumes de son propre parti, a pris la décision de cette nomination sans aucune consultation. La nomination de Yuming est la première depuis près de vingt ans qui ne se soit pas faite au travers d'un vote, rendant la légitimité de son pouvoir questionnable. Au-delà de la simple question de la légitimité, le pouvoir central du pays nous prépare silencieusement à l'arrivée à la présidence de Po Yuming. Sommes-nous en train de revenir à la monarchie pourtant tant rejetée par le PCB et Po Dongfang lui-même ?


    La nomination par la force

    La nomination a eu lieu ce matin, à la surprise du pays entier. Des proches du pouvoir affirment même que certains membres du gouvernement n'étaient pas au courant de cette nomination. Et pour cause, elle a eu lieu sans vote ni consultation. Un pouvoir que s'est octroyé le président. Si le manque de démocratie est un défaut que les baishanais pouvaient lui reprocher, ce problème semble inhérent au parti-même.
    Les raisons évoquées par le chef de l'exécutif concernant cette passation de pouvoir sont les suivantes : un parti communiste plus fort qu'avant et présent à l'international, dont la charge devient trop importante pour être gérée en parallèle de la présidence du pays. On peut donc s'attendre à voir le visage de Po Yuming s'exporter un peu plus à l'international, pour le plaisir des rêveurs libidineux de l'UICS. Mais l'on peut tout de même se poser la question : qu'est-il devenu à la figure paternelle du pays ? Po Dongfang, qui se plaisait tant à diffuser une image de lui forte presque divine, exprime aujourd'hui des difficultés à enchaîner les postes ? De nombreuses théories suggèrent que le vieux dragon gris serait malade.


    Le président prépare-t-il sa succession ?

    La nomination de sa propre fille à un rôle aussi important que la présidence du parti n'est pas anodine. Presque tous les présidents de notre jeune République ont été premier-secrétaire du PCB avant d'être élus au sommet du pays. Le souhait de Po semble donc clair : préparer sa fille à la présidence du pays, et les baïshanais à une succession héréditaire.
    Cette nomination surprise, et à moins d'un an des élections internes au parti, interroge beaucoup les baïshanais. De nombreuses personnes s'inquiètent de la santé du président et voient en cette nomination une succession proche. Et si le président était réellement malade ? À Taifeng, nous ne nous en inquiétons pas, pensant qu'une succession anticipée à la présidence du pays ne pourra qu'être bénéfique pour le Baïshan.
    Cependant, certains bruits de couloir laissent penser que la raison de cette nomination n'a rien à voir avec l'état de santé du président.


    Une nomination contestée au sein du PCB

    En réalité, même au sein du PCB, la nomination de Po Yuming ne fait pas l'unanimité. Cette nomination sans vote est vue comme un manque de confiance du président envers son parti. D'autres figures internes étaient également préférées, comme celle de Hua Renhua, actuelle première ministre, ou Yin Huili, bras-droit de Po et premier-secrétaire de la Sécurité Nationale. De toute évidence, Po Dongfang ne souhaitait pas les voir reprendre les rênes du parti et a préféré court-circuiter le vote de novembre prochain en nommant sa fille à la tête du parti. La désormais cheffe du PCB cumulera ainsi son nouveau poste et la tête du secrétariat à la Jeunesse.


    Le retour de la monarchie ?

    La nomination de Po Yuming est très critiquée dans le milieu politique. Certains y voient un retour déguisé de la monarchie et s'inquiètent de voir le pouvoir concentré dans les mains de la nouvelle dynastie Po. Même au sein du PCB, certaines voient commence à s'élever et réclamer un vote anticipé pour élire correctement le premier-secrétaire du parti. Le président Po écoutera-t-il les membres de son propre parti dont il a craché aux visages aujourd'hui ? Rien n'est sûr.
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Répression meurtrière d'une manifestation à Taifeng


    Depuis le début du mois, les manifestations à Taifeng réunissent de plus en plus de personnes. Considérées comme illégales, ces manifestations sont généralement dispersées par les forces de l'ordre Taifengaises. Mais en ce jour du 21 décembre 2017, le gouvernement baïshanais a décidé d'envoyer les forces de l'Armée Populaire contre les manifestants et la police locale. Des affrontements ont eu lieu, résultats : 43 morts, 350 blessés et 1200 arrestations.
    Dans cet article, revenons sur ces manifestations : leur commencement, leur but et leur fin tragique.

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Manifestation à Taifeng - 2017/12/21


    Le début des manifestations

    Tout a commencé le 1er décembre avec la nomination de Po Yuming à la tête du Parti Communiste Baïshanais. Le 1er décembre, un communiqué du parti a déclaré à la surprise générale la passation de pouvoir entre le père Po Dongfang et sa fille Yuming. Une nomination qui a étonné une grande partie de la sphère politique, au sein même du parti majoritaire et qui se détache du protocole habituel. En effet, depuis près de 20 ans, le PCB élit son représentant tous les quatre ans via un vote interne. Depuis quelques années, la première ministre Hua Renhua et le premier-secrétaire à la Sécurité Nationale sont pressentis pour être les favoris en cas d'un désistement de Po Dongfang. Ce résultat ne plaisant pas à l'actuel dirigeant, il a fait nommer sa propre fille à la tête du parti dans l'espoir supposé de pouvoir créer une succession héréditaire du parti. Dans les faits, cette nomination n'a rien d'illégale : les élections internes du PCB n'ont qu'un rôle consultatif et le premier-secrétaire du parti n'a aucune obligation d'en tenir compte pour céder ou conserver son poste. Toutefois, depuis 20 ans, tous les premiers-secrétaires avaient joué le jeu de la démocratie. Aujourd'hui, Po s'inscrit ainsi dans une ligne totalitaire et royaliste, en faisant de Po Yuming son héritière.

    Suite à ces déclarations, plusieurs membres du parti communiste se sont détachés de cette décision sans toutefois la contester. Le parti nationaliste à travers la voix de Mu Yu a déclaré que le PCB était dirigé par une famille de dictateurs et a appelé à une marche anti-totalitarisme sur la Place du Commerce le 5 décembre 2017.


    Des manifestations pacifistes

    La première manifestation s'est donc tenu le 5 décembre 2017 après l'appel de Mu Yu qui a dirigé le cortège. La marche a réuni près de 8500 personnes. Certains réclamaient le départ de Po Yuming, d'autres celui de Po Dongfang, tandis qu'une autre partie appelait à une réforme de la République avec des élections plus démocratiques et l'arrêt de la censure.
    Si la marche se déroulait dans le calme le plus paisible, la police provinciale de Taifeng a eu pour ordre de mettre fin à la manifestation. La première manifestation a donc été dispersée par les forces de l'ordre, avec une dizaine d'interpellations. Ce qui n'a pas démotivé les manifestants nationalistes qui ont rappelé à un autre rassemblement le 11 décembre.
     Bien que le gouvernement Baïshanais ait ordonné l'interdiction de la manifestation du 11 décembre, le gouverneur nationaliste de Taifeng-Est a soutenu le rassemblement et interdit la police provinciale d'agir. Ainsi, les forces de l'ordre n'étaient présentes que pour éviter les débordements, qui n'ont pas eu lieu.
    Le 16 décembre, un nouveau rassemblement s'est tenu. De plus en plus de personnes ont rejoint les rangs des manifestants, et ils étaient près de 25000 la semaine dernière. Face à cette pression populaire, le gouvernement a insisté sur l'interdiction de tels actes politiques et ont, pour la première fois menacé de faire intervenir les forces armées du pays. À 17h, à deux heures de la fin de la manifestation, le gouverneur de Taifeng-Est a réclamé aux taifengais de rentrer chez eux sous la menace d'une intervention militaire. À 18h, plusieurs camions militaires ont fait irruption sur la Place du Commerce, ce qui a forcé la police provinciale à disperser les manifestants.
    Au soir du 16 décembre, Mu Yu a déclaré sur Fengsheng (réseau social taifengais) que « [L'intervention de l'Armée Populaire] est un nouveau rappel du totalitarisme. » et a appelé « tous les défenseurs de la liberté » à se réunir à nouveau le 21 décembre.


    La manifestation du 21 décembre

    La manifestation du 21 décembre a débuté à 10h, dans une tension palpable. Le gouvernement a fait pression pour faire interdire le mouvement, mais malgré tout, près de 30 000 personnes se sont réunies sur la Place du Commerce. La marche pacifiste a commencé et s'est dirigée vers la digue, mais s'est très vite retrouvée arrêtée. À 10h38, les premiers camions militaires ont fait leur entrée dans Taifeng, et les militaires de l'Armée Populaire ont bloqué la tête du cortège. Ils ont réclamé la fin de la manifestation, mais les organisateurs ont motiver les manifestants à tenir tête aux forces armées.
    À 10h52, l'Armée a commencé à intervenir, mais un barrage de policiers s'est retrouvé devant eux. La police provinciale ayant eu pour ordre de protéger la population civile s'est engagée auprès des manifestants pour bloquer l'Armée Populaire. Ainsi a commencé le conflit. Les militaires ont émis des gaz lacrymogènes et des tirs de mortier pour dissuader les manifestants dans leur entreprise. La police provinciale n'a pas hésité à aller au corps à corps contre les militaires présents. Au vu de la situation, certains militaires ont été autorisés à disperser les protestations à l'aide de tirs « dissuasifs » par armes à feu. Bien qu'ils n'avaient pas pour ordre de tuer, une partie des tirs ont été dirigés vers la foule.
    De violents combats ont fait plusieurs morts parmi les policiers et la population. On dénombre 43 morts (5 policiers provinciaux, 38 civils) et plus de 350 blessés (environs 300 manifestants, 40 policiers provinciaux, 15 militaires). Au total, plus de 1200 personnes ont été arrêtées par les forces armées.


    Les réactions politiques

    Les réactions politiques locales et nationales ne se sont pas faites attendre.
    Le gouverneur de Taifeng-Est, Pao Xingui s'est dit profondément horrifié par le bilan humain et les dégâts causés autour de la Place du Commerce, scandant que « l'intervention militaire ordonnée par le gouvernement était disproportionnée pour une manifestation pacifiste et légitime ».
    Mu Yu a exprimé sa profonde tristesse et son soutien le plus total envers les familles des protestants tués. Il a déclaré que « [le mouvement] n'avait pas pour but de conduire les taifengais à la guerre, ni à la mort » et a suspendu les prochaines manifestations.

    Le gouvernement baishanais s'est exprimé via un communiqué local afin d'éviter d'ébruiter l'information de protestation dans le pays. Dans ce communiqué, le PCB a rappelé l'interdiction des manifestations et les lois du pays. Le gouvernement a aussi incriminé Mu Yu comme étant le principal responsable de cette révolte : « [Le gouvernement] n'a aucune responsabilité dans la mort des manifestants tués aujourd'hui. Les seuls responsables sont les organisateurs de ce mouvement extrémistes et en particulier Mu Yu qui a poussé une partie des taifengais à la rébellion. L'Armée Populaire n'a fait que son devoir de maintien de l'ordre et de protection du pays en tentant de neutraliser la violence et dissuader les protestants de poursuivre leur manœuvre. ».
    Le PCB a également annoncé porter plainte contre Pao Xingui et lancer une procédure pour le démettre de ses fonctions.
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Les parlementaires taifengais votent l'annulation de la loi "retour aux traditions" à Taifeng, le gouvernement réagit.


    Ce 10 mars 2018, l'Assemblée Populaire du Baïshan a voté à l'unanimité un projet de lois rétrograde de "retour aux traditions". Depuis, ce projet fait bien réagir la population de Taifeng qui voit là les prémices d'un projet autoritaire beaucoup plus massif. Dans cet article, nous revenons sur ce projet de lois et les réactions qui ont suivi.


    Le projet de lois "Retour aux Traditions"

    Promulgué avec plus de 80% des voix, le projet de retour aux traditions proposé par le gouvernement du Baïshan vise à réinstaurer des pratiques désuètes pour réaffirmer l'identité du pays. Parmi les mesures souhaitées par le gouvernement communiste : le retour au calendrier lunaire, l'interdiction des tenues vestimentaires jugées comme occidentales ou encore l'obligation pour les enfants de suivre une éducation aux traditions, dans un programme scolaire déjà surchargé, en partie à cause de la propagande.
    D'après les proches du pouvoir, les lois votées cette semaine ne sont que le début d'un projet plus vaste visant à la restructuration du pays afin de lui rendre son identité et l'âge d'or connu à d'autres périodes plus prospères.
    Si à Haijing, les experts affirment que le retour aux traditions réanimera la flamme du pays, les experts de Taifeng sont beaucoup plus sceptiques. Yi Lufeng, docteur en sociologie, affirme que ces mesures nuiront à l'entrain des travailleurs qui verront ses mesures comme une contrainte dans leur vie personnelle. Il juge également que la volonté de revenir à une période traditionnelle plus prospère est un aveu d'échec du communisme, n'ayant pas réussi à amener par leur idéologie la croissance et la souveraineté voulues.


    Les réactions politiques à Taifeng

    À Taifeng, les réactions à la suite de la publication de ces lois ne se sont pas faites attendre. De nombreux citoyens ont manifesté leur désaccord sur les réseaux taifengais, à l'instar de @LiYuYu_92 : « Le gouvernement veut récompenser les mariages et les naissances. La réalité, c'est que plus personne n'a envie de faire des enfants dans un pays où l'on n'a plus de libertés. Ce projet de lois est une descente encore plus profonde dans la dictature. Taifeng ne doit pas sombrer là-dedans ! ».
    L'Assemblée Provinciale de Taifeng s'est réunie en urgence ce 12 mars pour voter la non-application de ce projet de loi à Taifeng. Approuvée à 58%, le gouverneur de Taifeng-Est Pao Xingui affirme que ces lois n'entreront pas en vigueur sur le territoire de Taifeng malgré la loi l'obligeant. Une décision qui fait réagir les opposants communistes de l'Assemblée Provinciale, jugeant une pratique illégale et appelant à sa destitution.


    Dongfang réagit et menace Taifeng

    Dans la soirée du 12 mars, le président du Baïshan a réagi dans un communiqué pour Taifeng. Dans sa communication, le leader de la République Populaire juge que les lois promulguées sont issues d'une procédure démocratique et que le gouverneur Pao Xingui ne respectait pas la loi. Il a appelé à sa destitution et a sommé le Tribunal Populaire de Haijing d'avancer les démarches pour permettre le jugement de Pao dans les plus brefs délais.

« [...] Le vote qui a eu lieu à Taifeng ce 1月25日 est une pratique illégale et anti-démocratique. Le projet a été voté à l'Assemblée Populaire par l'ensemble des représentants de la population, dont font partie les représentants de Taifeng. Avec plus de 80% de voix favorables, ces lois sont le miroir de souhaits de millions de baïshanais. Aujourd'hui, Pao Xingui s'exprime à nouveau contre la volonté populaire et met le désordre dans notre République. J'appelle donc à la responsabilité de l'Assemblée Provinciale de Taifeng en lui demandant de destituer son représentant. J'ai par ailleurs sommé au Tribunal Populaire d'accélérer le traitement de la plainte déposé contre Pao Xingui pour permettre de traiter le blocage de Taifeng le plus rapidement possible. [...] »

    Dans la suite de son communiqué, le Président rappelle les règles et menace Taifeng.

« [...] La situation à Taifeng est préoccupante. La ville est bloquée depuis trois mois par des manifestations de plus en plus violentes et réfractaire aux institutions du pays. [...] Nous ne laisserons pas ces forces hostiles bloquer le plus grand port du pays. Nous devons avancer et promouvoir la paix et l'harmonie sur l'ensemble de notre territoire. Si Taifeng continue de se dresser contre la volonté du peuple baïshanais, nous devrons lui rendre la raison par la force. [...] »

    Ces réactions préoccupantes laissent planer le doute sur une intervention militaire à Taifeng. D'après un sondage, 65% des taifengais redoutent une intervention militaire dans la ville, mais 48% ont affirmé vouloir continuer de tenir tête face à un gouvernement toujours plus autoritaire, malgré les menaces.
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