Histoire(s)
Pour des questions de lisibilité, les paragraphes ne concernant qu'un peuple seront colorés selon le code suivant : nénètses, aléoutes, tchouktches.
En noir figurent les textes communs. Les paragraphes seront ordonnés de manière strictement chronologique.Période précolonialeL'Histoire du Yutchun démarre par celles différentes de trois peuples nord-nazumis qui se sont développés séparément, avant de se réunir au cours du vingtième siècle sous la bannière du socialisme et de la protection des intérêts des peuples natifs de la région, fortement eurysianisée depuis les colonisations more, moritone et bien d'autres.
Les peuples nénètse, tchouktche et aléoute sont trois ethnies des nombreuses qui habitent le Kyrkuzaï, et sont également proches des aleucindiens puisqu'étant à l'origine issus d'une même population. Les aleucindiens de la majorité de la Paltoleucie sont venus par le Nazum, en traversant le nord du Scintillant lorsque celui-ci était à sec pendant les glaciations, et les proto-sivulliqs (terme désignant les peuples natifs de l'île de Norland, en l'occurrence principalement les uuqtinuts et tuktuqivikains) seraient repassés par le même chemin lors d'une période glacière plus tardive. A l'inverse, on pense que les tchouktches seraient des aleucindiens rentrés au Nazum par cette même voie, pour des raisons que l'on ignore toutefois.
Période colonialeEn 1644, les troupes coloniales qui envahissent peu à peu l'actuelle Poëtoscovie gagnent du terrain sur les terres autochtones et parviennent sur la presqu'île de Chagatanax̂ où vivent les aléoutes de l'ouest. Une partie de ceux-ci, ne voulant pas vivre sous une occupation eurysienne de cette ampleur, fuit vers les îles du nord-est, alors inconnues de leurs oppresseurs mais déjà peuplées de leur ethnie.
Ce n'est qu'en 1723, lorsque l'Empire Mor arrive sur ce que l'on appelle aujourd'hui les îles Amiyuunes, qu'il nomme "îles Yekaterina" (du nom de la princesse héritière qui deviendra plus tard l'impératrice Yekaterina Ière), que les aléoutes entendent de nouveau parler de ces envahisseurs venus de l'ouest. Les mors souhaitent également participer à la colonisation de la Paltoleucie, déjà bien avancée, et arrivent ainsi sur le continent par les régions aléoutes, encore vierges de toute occupation car peu favorables à l'installation de colonies agricoles ou d'élevage. Ils nomment leur nouvelle prise "Asnyabrav", et installent plusieurs petites villes fortifiées destinées à l'exploitation des ressources animales : poisson, fourrures et bois sont les principales, si ce n'est les seules qu'il est possible de tirer des forêts asnyabraves. Le peu d'installations humaines présentes sur la côte nord-ouest du continent les encourage à s'installer, bien que cela ne soit pas l'endroit le plus intéressant économiquement parlant. Ils y risquent bien moins la concurrence qu'en Occizyan ou sur la côte est.
On peut citer plusieurs escarmouches qui arrivèrent entre les forces coloniales d'occupation et les locaux, surtout meurtrières pour les aléoutes, mais la colonisation fut en dehors de cela relativement calme. Les eurysiens étaient cependant trop éloignés de leur métropole, qui peinait à leur faire parvenir le moindre ravitaillement alimentaire correct, et surtout ne profitait que très peu de toutes les fourrures écoulées par les trappeurs mors sur les marchés nazumis, bien plus proches et rentables pour eux. Tout ceci fit perdre en intérêt pour le territoire, qui ne fut plus conservé sous domination de la couronne more que pour le prestige de disposer d'une colonie supplémentaire.
Avec la libération de leurs territoires nazumis et la fondation de l'État poëtoscovien en 1747 à Hernani, les aléoutes originaires du côté occidental de leurs terres, et surtout ceux qui étaient restés sur place pendant ce siècle de domination eurysienne accèdent à l'indépendance. En effet, étant un peuple qui vit sur un grand territoire allant du Kyrkuzaï à l'Aleucie, ils préférèrent s'éloigner de leurs alliés de la révolte et redevenir une communauté autonome.
Pour faire profiter de cette indépendance protégée des trappeurs eurysiens pilleurs à leurs frères et sœurs de l'autre côté du détroit septentrional du Scintillant, les aléoutes rassemblent des troupes dotées d'armes à feu eurysiennes et même de quelques canons, procurés par les poëtoscoviens, construisent une flotille grâce aux techniques modernes que le contact avec les révoltés leur a appris, et partent attaquer les comptoirs mors d'Aleucie. Uniquement peuplés de soldats peu motivés à y laisser leur peau, d'alcooliques chroniques et de trappeurs solitaires, ceux-ci ne font pas le poids face à quelques centaines d'aléoutes motivés, vite rejoints par des guerriers de l'est. Défaits, les eurysiens ne cherchent plus qu'à quitter ce lieu maudit, dont la plupart d'entre eux n'aura réussi à tirer que de quoi subsister. Ils partent pour les autres colonies aleuciennes, les ports nazumis ou la Poëtoscovie, et seule une poignée d'entre eux reste sur place.
L'année 1749 marque ainsi la date fondatrice de la Confédération Aléoute, le premier pays de ces indigènes qui ont compris qu'il s'agissait là de la meilleure manière de résister aux locaux. Il s'agit probablement de l'un des premiers États natifs aleuciens au sens eurysien du terme, puisqu'il faudra par exemple attendre 1861 pour que les akaltiens en fassent de même.Les tchouktches, peuple vivant au sud de la Poëtoscovie centrale, ont suivi une histoire relativement semblable. Grâce à leur position plus reculée vers l'intérieur de la péninsule, et à leurs côtes rocheuses et volcaniques peu encourageantes aux yeux des colons, l'influence eurysienne avait été bien moins grande. C'est ainsi que s'ils se trouvaient dans la zone d'influence des colonies, ils n'ont jamais réellement été incorporés, à la manière des territoires nénètses proches des colonies moritones.
Inspirés par la Confédération Aléoute, avec laquelle ils étaient en contact depuis la fondation de la Poëtoscovie entre les deux territoires, les tchouktches [...]Les nénètses, pour leur part, se voient morcelés dans plusieurs régions : des plus dures à vivre, telles que la Barvynie et les régions occidentales qui subissent une plus forte assimilation eurysienne, et des plus calmes, à l'est, là où les colons osent moins venir. C'est donc dans ces régions orientales que la culture nénètse a su le mieux perdurer, alors que l'Empire Mor contrôlait théoriquement toute la région.
Sur l'île, la Moritonie régnait théoriquement en maître. Dans les faits, seuls les alentours de Poliznaya étaient dotés d'infrastructures correctes et laissaient ainsi les rares soldats et colons se déplacer. Les deux tiers est de l'île étaient considérés comme moritons mais sauvages, peuplés de natifs de ces terres. Les nénètses qui y vivaient purent donc continuer leur vie tranquillement, sans avoir à se soucier d'une quelconque menace eurysienne.Lire également :