En ce mois de décembre, quelques jours avant Noël pour les chrétiens, la capitale Otukhan était moins agitée, le froid faisant que les rues étaient moins bondées et mouvementées. Seul le Sublime Palais est encore source d’effervescence, comme toujours certes mais un peu plus depuis ces derniers mois. En effet c’est une première pour le jeune gouvernement qu’en quelques mois autant de travaux diplomatiques et administratifs sont entrepris. Aujourd’hui encore, le Grand Beylicat organise une rencontre. Elle est à l’image de celle avec le Khardaz et en a la même finalité, à la différence que cette fois-ci le dirigeant Mor est reçu en Yözidie. C’est d’une symbolique amusante de pouvoir se dire que ces nations ne font que se tourner vers l’Est, donc non l’Eurysie mais le Nazum. Pour l’arrivée du Zagroj, certains moyens ont été mis, on sait que les mors aiment l’exagération des formalités, mais pour cette fois l’accueil restera quelque peu modeste. L’enjeu ici est le confort et la paix des peuples, et dans cette période où des hivers de plus en plus hostiles au confort approchent, il serait vain de gâcher plus de ressource que nécessaire dans tout ce qu’on fait. Ainsi, le dirigeant est accueilli à l’aéroport moyen de la capitale contrairement au grand aéroport de Kibres où les Aykhanides avaient tendances à accueillir les diplomates pour les faire venir en ferry à la capitale depuis l’île. Celà n’était aujourd’hui pas nécessaire, tous les pas n’étaient que précipités pour que la rencontre entre les dirigeants aient lieu le plus vite et le mieux possible. Ainsi, en moins de 2 heures après avoir atterri, le Zagroj était prêt à franchir les marches du Sublime Palais par les longs couloirs de la Section administrative afin de rejoindre le bureau de Sa Majesté et de son Beylerbey. Le Zagroj est d’abord reçu par le ministre, qui se retire pour préparer les documents diplomatiques à fournir durant la rencontre.
Alors qu’un diplomate le guidait vers le bureau, des bruits de pas lourds se font ressentir derrière et devant eux, dans les murs mêmes des agissements pouvaient se faire entendre. En panique, un des fidèles du palais (valets) accour derrière le Zagroj vers l’endroit ou celui-ci se dirigeait, le diplomate l’arrête et lui demande en yözid où il allait. Celui-ci lui marmonna quelques mots essoufflés, et reprit son galop. Le visage du diplomate se pâlit, celà n’était jamais arrivé, mais c’est une situation extrêmement urgente. Il s’approche de la délégation du Zagroj et leur demande de patienter quelques instants avec une dizaine d’excuses entre chaque phrase. On aurait dit que tout le palais s’était mis d’un coup à accélérer son fonctionnement comme un corps entier, les murs pouvaient presque en trembler. Après 2 minutes le diplomate revient en accourant, et acclame ;
“Le Grand Bey Orkhan Ier s’est malheureusement retiré de son bureaue, nous nous excusons de devoir vous faire attendre, mais celà est d’une urgence extrême pour tout le Palais. Nous vous ferons rencontrer Sa Majesté le plus rapidement possible.”
Il est d’un côté irrespectueux pour les Aykhanides de devoir faire attendre le Zagroj, mais le serait encore plus selon eux si la rencontre était reporté, alors, le Zagroj est invité à un salon où leur sont servis de fins mets, et où un diplomate se tient à leur côté pour tous leurs besoins. Un peu de temps passe, avant que le Kizlardâr (Eunuque d’origine afaréenne en charge de la section interne du Sublime Palais [un des plus haut grades de l’administration beylicale]) ne vienne se présenter au Zagroj, il s’explique ensuite ;
L’Eunuque ramène le Zagroj au salon, où toutes les femmes de chambre se retirent sans croiser son regard. Seul le Grand Bey, ses deux fils encore jeunes et son nouveau-né l’attendent alors avec le ministre et le Beylerbey. Sa Majesté sourit en voyant le Zagroj arriver, il lui adresse la parole ;
