

La Quatrième Ambassadrice du Jashuria était ravie de pouvoir poser le pied à Sant Palmera après une traversée maritime qui l’avait laissée quelque peu malade. Les lignes aériennes vers Frutopia n’étaient pas encore rétablies du fait de la sortie récente de l’isolationnisme du pays, mais les compagnies aériennes étaient à pied d’œuvre pour rétablir cela. Parvati Mathai, accompagnée du diplomate Birakal Tarar, contempla le palais présidentiel, qui ressemblait à un assemblage étrange d’inspiration listonienne et locale. Au centre trônait une statue d’El Presidente avec un collier de bananes en marbre. Il y avait du grandiose dans sa bedaine grassouillette, mais aussi quelque chose de terriblement pittoresque.
« Permettez-moi de vous présenter monsieur Birakal Tarar, qui sera le responsable des relations diplomatiques entre nos deux pays pour les semaines à venir. Monsieur Tarar a une grande expérience dans les relations diplomatiques et il saura vous satisfaire au mieux. »
Birakal Tarar s’inclina respectueusement face au dirigeant de Frutopia. Le diplomate avait largement fait ses classes au sein du Hall des Ambassades pendant des décennies. Il était rompu aux traditions diplomatiques jashuriennes et s’était élevé suffisamment haut dans la hiérarchie des diplomates pour pouvoir briguer un poste dans le sud-est du Nazum, un poste des plus prisé car il rapprochait du pays.
« Monsieur El Presidente, je suis ravi de vous rencontrer. J’ai eu l’honneur de pouvoir goûter à vos mangues. Un vrai délice et je parle en expert ! J’ai moi-même un verger familial du côté d’Ankévran où nous faisons pousser d’excellentes bananes. Je pourrai vous le faire visiter à l’occasion et nous pourrons converser autour d’un délicieux jus. »
Birakal Tarar était quelqu’un d’affable et de particulièrement serein dans ses relations avec les autres. Le fait que Frutopia soit communiste ne le dérangeait en rien. Il savait parfaitement comment s’assurer de l’amitié de ses interlocuteurs car il avait cette manière de mettre à l’aise son entourage par son attitude. Il était la personne parfaite pour ce poste : souriant, confiant et suffisamment sage et avisé pour ne pas se laisser marcher sur les pieds et apprendre comment gérer sa barque dans la société frutopienne.
« Nous avons beaucoup à discuter, notamment des relations entre nos deux pays, mais vous nous avez parlé de vos magnifiques plantations et du coup, nous sommes curieux ! Montrez nous ces plantations qui font la fierté de Frutopia, ajouta Parvati d'un ton enjoué."
 
	
	 
	
	