21/12/2017
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[Karty-Kah] L'ascension de Luciano Bellanti

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Député du Front Populaire Kartien, citoyen Luciano Bellanti


AlinéaQuelques ridicules jours, si ce ne sont quelques vulgaires heures, séparaient le réel déclenchement de la guerre civile aux initiatives du Front Populaire Kartien. Tandis que leurs adversaires avaient entrepris d'asservir le nord en s'y barricadant, eux, contactaient l'extérieur. Combattre la menace royaliste radicale était le devoir du gouvernement, du parti dit démocrate. Le parti socialiste lui avait pris la liberté de contacter le Kah, la Kaulthie ou encore l'Estalie.

A la mort de Mark Niasöy, jadis président du Front Populaire, le député Bellanti s'était démarqué. Il n'avait guère l'allure de la caricature de l'homme socialiste, simplement un qui se voulait ancré dans ses valeurs. Ces valeurs lui dictaient une plus grande égalité, une justice, lui qui avait pourtant réalisé son service militaire par le passé. C'est ainsi que cette nouvelle figure s'était imposée, aux côtés du Vice-Président Léolio Di Primavera.

L'avenir Kartien semblait dangereusement avancer au rythme des décisions du gouvernement certes, mais aussi du parti des gauches. Une sorte d'alliance s'était conclue entre les deux parties, formellement unies contre la menace royaliste. Le peuple était scindé en deux camps, l'un se revendiquant monarchiste, l'autre démocrate-socialiste. De ce fait, une entrevue à moitié trilatérale entre le Kah, le FPK et la Kaulthie se déroulait, bien que cette dernière ne faisait qu'accueillir en raison de l'éventuelle menace des miliciens en Karty.

Erwalinburg, ville Kaulthe dans l'Est, se préparait à accueillir les deux délégations étrangères. Luciano, accompagné de Léolio et quelques interprètes, descendit de l'avion Kartien. Cet aéronef avait par ailleurs été fourni par le gouvernement lui-même, chose étonnante, le régime Orlovski semblait valider de loin le nouvel et éventuel rapprochement futur avec le Kah. Pour l'heure, le citoyen Bellanti apparaissait fort et déterminé, de quoi donner le jeu à ses futurs interlocuteurs. Il était encore accompagné de ses fidèles lunettes aviateurs, peu diplomatique oui, mais indiquant bien que les représentants du Front étaient plus déconstruits que ces habituels diplomates pompeux qui ne connaissaient rien à la vie quotidienne.
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Installée plus loin sur la piste de l'aéroport, Styx retira ses lunettes de soleil et la rangea dans une poche intérieure de sa veste. Elle arborait un insupportable petit sourire, qui fit aussitôt très mauvaise impression à Actée.

« Ou bien vous avez fait bonne impression à la chancelière lors de votre dernière rencontre... Ou bien c’est vraiment la merde.
C’est-à-dire ?
Cet avion. Le transpondeur. » Elle marqua un temps puis sourit. « Gouvernemental. »

Actée lui accorda un regard en coin.

« La situation doit vraiment être très grave. » Puis, se reprenant. « Inutile de parler au conditionnel. La situation est grave. Je leur donne deux heures avant que ça commence à former des lignes de front. »

Styx eut un petit rire, un truc froid, qui coulait hors de sa bouche comme une méduse ou une sueur froide. L’idée du conflit ne l’enchantait pas particulièrement. En fait, Actée soupçonnait que rien ne l’enchantait réellement. Styx avait tout de la sociopathe hautement fonctionnelle. Elle devait difficilement percevoir le drame humain qui se préparait, se concentrant plutôt sur l’opportunité sans précédent de faire, enfin, de l’Eurysie Centrale un sanctuaire.

Étrange idée, à peine envisageable quelques mois plus tôt, quand on se battait encore pour savoir s’il fallait ou non accorder à Karty le traité de non-ingérence qu’elle demandait.

« On dirait bien qu’ils l’auront », dit-elle sans préciser sa pensée pour sa camarade.


Quand tout le monde fut installé dans le confortable salon mis à disposition des délégations par les communales, Actée pris la parole. Elle observait les lieux avec une forme de curiosité froide, comme si elle comprenait à peine à quelle culture appartenaient ces vieux meubles de bois, cette moquette luxueuse, ce papier peint à la dernière monde d’un empire maintenant disparu. Le charme d’un régime mort et enterré.

« La dernière fois que je suis passé à Ewalinburg », dit-elle enfin, « c’était une ville à quelques kilomètres de la ligne de front. Les communalistes reculaient et l’Empire marchait sur les villes qui s’étaient libérées d’elles-mêmes. Nous ne pouvions pas faire grand-chose car l’ONC se montrait plus que menaçante, pieds et points liés, nous avons alors observé nos camarades être contraint à la fuite ou au maquis. Aujourd’hui la Kaulthie est à l’image de leurs ambitions. Nous n’aurions pas parié sur une victoire, à l’époque.

La situation est très différente, pour Karty. Il est même prématuré de parler de guerre, à condition d’être comme moi une diplomate. Nous sommes obligés de peser nos mots.

Mais enfin. Tout a changé. Le contexte mondial, régional, Karty n’est pas l’Empire Kaulthe, et vous n’êtes pas communalistes. Le Grand Kah et plus puissant, et tout ce qui demeure, c’est son désir d’accompagner et protéger ses frères et sœurs en humanité quand et où ils le désirent. Aujourd’hui Karty est menacée par les forces de la réaction, incapables de supporter des réformes pourtant très superficielles. Ni le capital, ni les héritiers ne sont menacés. Il est ainsi surprenant de voir l’armée de réserve de l’Aristocratie se dresser. C’est prématuré de leur part, et c’est tout à notre avantage.

– Ce que veut dire ma camarade ce que nous aurions soutenu les libéraux contre les fascistes, mais que ces crétins lancent les hostilités à une étape clef qui nous permet de vous soutenir. Si nous vous renforçons suffisamment le gouvernement devra compter avec vous et vous pourrez obtenir des gains concrets.
C’est trop tôt pour le dire, et trop cynique. Mais en somme oui, vous nous avez demandé de l’aide, et elle vous est acquise. »

Elle marqua un temps de silence, puis son regard se porta vers son interlocuteur et, pour la première fois, elle sembla vraiment l'analyse. Observant ses habits, ses traits, l'expression de son visage.

« Vous allez avoir une très lourde tâche, citoyen. Je ne peux pas dire que je vous envie, mais au moins vous marquerez l'Histoire de votre pays. C'est une chance rare. Et pour notre part nous avons la chance de rencontrer un héros du prolétariat. »

Elle sourit.

« J'avais évoqué la question des exilés volontaires kartiens et, je crois, celle des brigades internationales. Voulez-vous que l'on commence par là ou avez-vous d'autres sujets à l'esprit ? »
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Député du Front Populaire Kartien, citoyen Luciano Bellanti


Citoyen Léolio Di Primavera-"En seulement quelques heures, nous voilà propulsés en Kaulthie pour discuter avec le Kah, une des premières puissances du globe. Dire qu'il y a quelques jours on aurait débattu au Conseil pour X loi, ces changements sont bien trop rapides."
Citoyen Luciano Bellanti-"Si le régime d'Orlovski a ses défauts, il a le mérité d'avoir poussé Karty sur le plan des grosses puissances mondiales. Si cette guerre civile est une tragédie, nous devons aller de l'avant je le crains. Il y aura des morts, sans doute beaucoup, il faut donc faire de ces morts la construction d'un futur régime plus juste. Tu dis que tout advient trop vite, à juste titre oui, alors imagine dans quelques semaines..."

AlinéaSans doute que ces derniers mots seront la réalité... "Les Kaulthes sont bien aimables d'accepter le déroulement de cette entrevue" se dit Luciano, s'interrogeant sur la rapidité de toute cette acceptation. La discussion entre les deux politiques Kartiens continuait en italien, le temps de se rendre au lieu prévu. Une grande bâtisse, l'architecture Kaulthe avait un certain style, bien que les deux Kartiens auraient du avouer qu'ils n'y connaissaient pas grand chose. Enfin les délégations s'installèrent, et enfin Luciano retira ses caractéristiques binocles. L'on pouvait donc apercevoir une autre caractéristique de ce personnage, son hétérochromie qui lui valait l'œil gauche bleu, l'autre marron.

Citoyen Luciano Bellanti-"A la diplomatie les circonvolutions houleuses, je ne suis pas diplomate mais bien un simple Kartien. Héros, je ne sais pas camarades, homme du prolétariat, je l'espère. La situation est effectivement très différente pour Karty, toutefois je puis dire que même si les chances en Kaulthie étaient moindres, il fallait toujours garder espoir. En ce sens la situation est similaire, je pourrais bien vous évoquer les conséquences de ce nouveau conflit. Parmi les morts et l'instabilité, je ne pense pas pouvoir manquer d'éléments. Mais ce serait inutile, il est de mon devoir de porter l'espérance pour enfin vaincre cette menace royaliste, voyons y le moyen de faire entendre notre voix.
De vous à moi, les miliciens de sa 'majesté' Ponce ont très mal agi, ils s'attirent là non seulement les foudres du gouvernement élu, mais aussi la quasi totalité des nations extérieures. Mis à part le Bloc 'Nationaliste' Eurysien, quel idiot pourrait soutenir le camp de ces gens qui veulent un retour à la monarchie absolue ? Peut-être le Royaume de Teyla qui sait, ou d'autres membres de leur organisation, les intérêts à géométrie variable onédiens ne peuvent être pas être prévus.
Devenir un héros m'importe peu, notre emprunte à tous est bien effaçable face à la grande immensité historique, nous sommes tous humains. Ce qui m'intéresse en revanche, c'est d'assurer un avenir plus juste et égalitaire pour ma patrie, car c'est là l'un des rares moyens d'influencer l'Histoire. Venons en au concret, je ne voudrais pas abuser de votre temps !
Dit-il d'un sourire franc, avant de continuer.
La question des Kartiens volontaires mh... Oui, c'est une très bonne idée pour entamer. Si ma mémoire ne me joue point de tour, il me semble bien qu'une partie non négligeable de ces Kartiens ont habité Reaving ? Au delà du fait qu'il est réjouissant d'observer le retour des citoyens en leur terre natale, c'est avant tout une réconciliation nationale que je défends, ainsi qu'une aide à prendre en compte. Pour ce qui est de ces Kartiens, le gouvernement ne pourra qu'accepter. Concernant les brigades internationales, ce serait plus à la Chancelière qu'il vous faudrait vous adresser. En l'état je n'ai pas les fonctions pour répondre, si tantôt dame Orlovski et sa doctrine a ses défauts, elle est la représentante élue. C'est donc un choix du peuple, choix que je respecte. Mais c'est ce même choix qui me permet de me dresser devant vous, n'est-il pas ?
Aussi j'aimerais en profiter pour aborder le sujet futur, soyons visionnaires. Une fois ce... conflit terminé, qu'en sera-t-il ? Il y a fort à parier que le parti royaliste sera démantelé, après tout j'ai moi-même défendu cette thèse durant mon mandat. Le régime Kartien se base sur sa constitution, suffisant de regarder ce texte pour voir que le PRR n'y répond pas, pis encore, le viole. Par cette défaite, la voix du Front Populaire sera entendue, nous avons été les seuls à vouloir défaire le PRR, avant même qu'il ne saute le pas du coup d'état. Soit. Les élections Kartiennes sont annuelles, elles seront donc retardées oui, mais elles auront lieues après tout ceci. Enfin, la Grande Coalition Républicaine, parti politique d'Angèle Orlovski, se verra confronté à la réalité. Au risque de perdre son électorat, il sera forcé de voir que la voix du Front Populaire n'était pas si désuète que prétendu. Aussi, si tantôt le Royaume de Teyla vient à soutenir les royalistes, il sera confronté à la réalité de l'OND, ses méfaits entre autres.
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