
AlinéaQuelques ridicules jours, si ce ne sont quelques vulgaires heures, séparaient le réel déclenchement de la guerre civile aux initiatives du Front Populaire Kartien. Tandis que leurs adversaires avaient entrepris d'asservir le nord en s'y barricadant, eux, contactaient l'extérieur. Combattre la menace royaliste radicale était le devoir du gouvernement, du parti dit démocrate. Le parti socialiste lui avait pris la liberté de contacter le Kah, la Kaulthie ou encore l'Estalie.
A la mort de Mark Niasöy, jadis président du Front Populaire, le député Bellanti s'était démarqué. Il n'avait guère l'allure de la caricature de l'homme socialiste, simplement un qui se voulait ancré dans ses valeurs. Ces valeurs lui dictaient une plus grande égalité, une justice, lui qui avait pourtant réalisé son service militaire par le passé. C'est ainsi que cette nouvelle figure s'était imposée, aux côtés du Vice-Président Léolio Di Primavera.
L'avenir Kartien semblait dangereusement avancer au rythme des décisions du gouvernement certes, mais aussi du parti des gauches. Une sorte d'alliance s'était conclue entre les deux parties, formellement unies contre la menace royaliste. Le peuple était scindé en deux camps, l'un se revendiquant monarchiste, l'autre démocrate-socialiste. De ce fait, une entrevue à moitié trilatérale entre le Kah, le FPK et la Kaulthie se déroulait, bien que cette dernière ne faisait qu'accueillir en raison de l'éventuelle menace des miliciens en Karty.
Erwalinburg, ville Kaulthe dans l'Est, se préparait à accueillir les deux délégations étrangères. Luciano, accompagné de Léolio et quelques interprètes, descendit de l'avion Kartien. Cet aéronef avait par ailleurs été fourni par le gouvernement lui-même, chose étonnante, le régime Orlovski semblait valider de loin le nouvel et éventuel rapprochement futur avec le Kah. Pour l'heure, le citoyen Bellanti apparaissait fort et déterminé, de quoi donner le jeu à ses futurs interlocuteurs. Il était encore accompagné de ses fidèles lunettes aviateurs, peu diplomatique oui, mais indiquant bien que les représentants du Front étaient plus déconstruits que ces habituels diplomates pompeux qui ne connaissaient rien à la vie quotidienne.
