

Ce système a pour conséquence directe la coexistence de dizaines de monnaies différentes, ce qui rend leur circulation et leur convertibilité complexe. Cependant, il faut comprendre que, dans la vie quotidienne, seules les monnaies divisionnaires sont réellement employées. Celles-ci sont au nombre de trois et reposent sur des alliages d’électrum (mélange de cuivre, d’argent et d’or) : le cens makotan, la dizaine de cens makotan, et le dollar makotan. Ces pièces n’ont pas encore acquis de valeur d’ancienneté et demeurent donc d’usage courant. Tous les dix ans environ, un renouvellement s’opère : les monnaies divisionnaires en circulation deviennent alors historiques, leur frappe est interdite, et de nouvelles pièces avec de nouvelles faces sont introduites. Comme le Makota ne cesse de s'enrichir, elles sont fabriquées avec des alliages d’électrum plus pauvres en cuivre, donc de métal légèrement plus noble. Beaucoup de makotans rapportent alors leurs pièces pour en obtenir des nouvelles (en prenant en compte la différence de valeur des alliages), si ils décident de ne pas le faire, ces pièces cessent d'être divisionnaires et deviennent historiques avec leur propre cour distinct de leur remplaçante. Il s’agit donc d’un système de trimétallisme concret, adapté à la vie courante et aux transactions domestiques.
Pour ce qui concerne en revanche la monnaie de garde ou d’épargne — les banques makotanes jouant avant tout le rôle de gardiennes de coffres-forts —, il faut ajouter aux pièces historiques les pièces de thésaurisation. Celles-ci sont frappées dans un alliage de platine et de rhodium, nommé makotum, spécialement conçu pour être d’une valeur exorbitante et réservé à la conservation patrimoniale.