22/05/2018
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[Dyl'Milath-Baïshan] Discussions commerciales autour du Nazum (V1)

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Le hall principal du Palais des Ambassadeurs était vide. Depuis la venue de la première et dernière, à ce jour, délégation accueilli par le bureau des affaires étrangères, celle de Karty, le Palais des Ambassadeurs était tombé dans l’oubli. Tout était brillant, car les ouvriers étaient passés trois jours plus tôt en prévision de l’arrivée de la délégation Baïshanaise.

Les trois milalthiens, forts de leur toute relative expérience en diplomatie, se préparaient. Ils comptaient bien sortir de cette entrevue avec des accords concrets. Le bureau de l’économie demandait comme à son habitude des relations commerciales pour l’export de métaux rares, mais qui seraient cette fois-ci facilité par le projet commun avec le Baïshan, de ligne de chemin de fer qui relierait les deux pays et garantiraient une facilité de transport de marchandise déconcertante.
De plus, seraient évoqués une multitude de questions concernant la situation géopolitique du Nazum ainsi que sa sécurité, en particulier vis-à-vis de la C.S.N, qui se montrait de plus en plus dangereuse.

Bref, cette entrevue promettait d’être intéressante, autant pour Dyl’Milath que pour le Baïshan, et les diplomates milathiens avaient dans l’idée qu’elle leur serait bénéfique.

On annonça, depuis la salle adjacente à la salle de réception, que la délégation Baïshannaise allait arriver. Les trois diplomates se préparairent à recevoir leurs invités.
    3 décembre 2017. Comme prévu, la délégation baïshanaise avait pris l'un des avions gouvernementaux pour se rendre dans la République de Dyl’Milath. C'était l'un des rares voyages à l'étranger des représentants du Baïshan. Malgré la nouvelle politique d'ouverture au monde, le gouvernement restait frileux à envoyer de nombreuses délégations. Le Baïshan se suffisait à lui-même, c'est un peu ce qui se disait dans le pays.

    La délégation baïshanaise se composait du Premier-Secrétaire aux Affaires Étrangères lui-même, Wei Jianlong. Le quarantenaire n'avait pas l'allure calme de l'image que l'on pouvait se faire des baïshanais, mais une forme d'assurance qui se lisait dans son regard sévère et droit. Le genre de personne qui sait manier les négociations et avec qui l'on est content de serrer la main pour conclure un accord, sans pour autant avoir la certitude de ne pas s'être fait berner. L'âme d'un commerçant tout droit sorti de la plus grande école de commerce de Taifeng, avec une maîtrise parfaite des relations internationales. Wei Jianlong était une tête des marchés baïshanais, l'un des piliers du gouvernement Po depuis 2010, et les poignets de mains les plus rentables du Baïshan. Au pays, on le surnommait « le Dragon aux mains de velours ».
    Le Premier-Secrétaire était accompagné de deux diplomates, fins connaisseurs de la région. Enfin, autant que pouvaient l'être les ressortissants d'une nation autocentrée qui ne s'ouvrait qu'au monde depuis peu. Les trois négociateurs étaient accompagnés d'un petit convoi de sécurité qui les suivait à la trace.

    Le palais était magnifique, à la hauteur de l'importance des négociations du jour. La délégation était prête à entrer et être accueillie.
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La porte du Palais s’ouvrit, et la délégation baïshanaise entra dans le Palais. Les trois diplomates milathien accueillirent leurs homologues.

Drano Enagi commença l’entrevue par ces mots :
Nous vous souhaitons la bienvenue en terres milathienne. J’espère que votre voyage s’est bien passé ?

Sans attendre la réponse, il guida les Baïshanais dans la salle de conférence, où les six diplomates prirent place. Gauna Mai prit la parole et exposa les intérêts milathiens.

Bien. Messieurs, nous sommes donc ici pour déterminer des accords commerciaux, et autres, entre nos deux pays. Je me permet donc, si vous le voulez bien, d’exposer les intérêts commerciaux milathiens. Comme vous le savez, notre nation a une production de biens destinés à l’export quelque peu limitée. Toutefois, la société milathienne de l’industrie possède un catalogue des biens produits par notre pays qui peuvent être exportés. Sans entrer dans les détails, nous proposons à l’export, à ce jour, différents produits manufacturé et artisanaux que la SMI achète auprès des producteurs locaux et des particuliers, des biens industriels produits principalement par nos entreprises de Vanny, et les matières premières extraites des sous sols de la région de Vel’Har, que sont des métaux rares, le fer, le pétrole , des métaux précieux, et d’autres métaux industriels.

Drano Enagi intervint : j'ai transmis la requête, le catalogue arrivera dans quelques minutes.

Hrp : je le posterai plus tard.
    Très vite, la délégation baïshanaise fut accueillie dans le Palais et reçut les bienvenues de la part de Drano Enagi. Wei Jianlong serra la main de son homologue en le remerciant, puis ils se dirigèrent vers la salle de conférence où Gauna Mai leur expliqua ce que pouvait apporter la République de Dyl'Milath. Évidemment, les matières premières proposées par les diplomates locaux étaient intéressantes, mais encore fallait-il que le marché soit équitable. Ainsi, Jianlong prit la parole pour exposer le point de vue du Baishan.

    — Merci pour vos propositions, monsieur Gauna Mai. Je vais à mon tour exposer les intérêts du Baishan. Le projet de chemin de fer que vous nous avez proposé a un intérêt crucial pour nos deux pays : le Baishan a un accès à l'océan Scintillant via la mer d'Azur qui permet d'exporter vers l'Aleucie et la Paltoterra ; quant au Dyl'Milath, il a accès à l'océan des Perles qui permettent d'exporter facilement vers l'Afarée de l'est et l'Eurysie. Un chemin de fer traversant le Nazum par nos deux pays permettrait de contourner des routes maritimes longues en mutualisant nos exports, et avec des accords commerciaux entre nos pays, réduirait leurs coûts.
    L'intérêt du Baishan pour le projet de chemin de fer, clef de la discussion du jour selon Wei Jianlong, était maintenant expliquée. Le secrétaire aux Affaires Étrangères dévoila à présent ce que pourrait contenir l'échange du Baishan.
    — En échange de ressources, la RPB peut fournir des équipements technologiques à votre République : l'export de matériels électroniques à moindre coût (semi-conducteurs, ordinateurs et téléphones moins chers pour votre population, etc.), système de sécurité et de surveillance. Nous aimerions aussi nous engager au financement du projet sur la partie milathienne en vous fournissant une main d'oeuvre qualifiée pour la construction du chemin de fer et des infrastructures portuaires dont vous auriez besoin.
Les diplomates milathiens furent enchantés de l’opinion de leurs homologues. Il était appréciable que les deux délégations partagent des points de vue proches, pour pouvoir faciliter la coopération. Les baïshanais avaient parfaitement compris les intérêts milathiens dans ce projet ferroviaire, et cela allait grandement faciliter les choses. Drano Enagi prit donc la parole pour répondre favorablement à ses interlocuteurs.

Je vois que vous avez réfléchi à tous les avantages que pourrait donner un chemin de fer entre nos deux nations. Nous partageons votre point de vue quant aux intérêts que représentent un tel projet. La liaison entre les ports de nos deux pays, situés sur des côtes différentes du Nazum, pourra en effet très certainement permettre un échange de marchandise vers l’Aleucie pour nous et vers l’Eurysie et l’Afarée pour vous beaucoup plus facile, à condition bien sûr de bénéficier d’accords commerciaux garantissant de très basses taxes sur les marchandises transportées par le chemin de fer. Sur ce point, nous proposons de nous mettre d’accord au plus tôt sur des prix d’accès aux wagons, de préférence le plus bas possible, pour faciliter au mieux le commerce, ce qui ne pourrait être que bénéfique à nos situations économiques respectives. Il se pourrait même qu'un jour, des pays tiers pourraient utiliser ce chemin de fer comme moyen de transport de marchandise pour passer de l’Afarée à l’Aleucie sans avoir à faire le tour par le Sud du Nazum. Abordons le point des marchandises que votre pays pourrait proposer à l'exportation. Le Dyl’Milath sera très intéressé par le matériel technologique dont vous parlez, car ce matériel n’est point répandu dans notre pays, et l’industrie à du mal à se développer. Notre pays sera également intéressé par la main-d'œuvre qualifiée que le Baïshan enverra dans notre pays, car personne ne peut refuser d'acquérir des connaissances.

Hathar Joriva prit la parole à son tour, pour évoquer toutefois un sujet plus délicat.

Je sais que cette question n’était pas initialement à l’ordre du jour, mais je ne peut ne pas l’évoquer. Je me dois de vous demander votre avis sur la situation géopolitique du Nazum, et plus particulièrement de la menace que représente la Confédération Socialiste du Nazum pour la paix et l’harmonie. En effet, ces derniers temps, ceux-ci se montrent de plus en plus belliqueux, et cela n’est pas près de s’arranger avec la récente crise des armes chimiques ninchoises, dont ils avaient été clairement désignées comme cibles. Je rajouterai également les tensions causées à l'internationale par l’intervention Jashurio-Xin au Chandekolza. J'aimerai avoir votre point de vue sur cette question, car le Dyl’Milath la considère actuellement comme très préoccupante.
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    La réponse de Drano Enagi fut bienveillante et engageante. La délégation baïshanaise se réjouit de voir que les deux pays, bien qu'aux mentalités différentes, partageaient l'envie d'avancer ensemble sur ce projet.
    — Nous nous satisfaisons de voir que nos avis convergent vers un projet commun qui favorisera l'échange de biens et de compétences entre nos deux pays. Nous prenons bien note de votre proposition de baisses de taxes et de tarifs réduits pour les wagons, le Baïshan se montre intéressé par l'instauration de tarifs préférentiel pour la République de Dyl'Milath. Concernant les exportations, la République Populaire du Baishan est ouverte à la réception de vos commandes. Nous assurerons aussi l'envoi de travailleurs qualifiés sélectionnés dans le respect des exigences locales. Nous sommes aussi favorables à l'ouverture de ce chemin de fer à d'autres acteurs du Nazum sous la condition qu'ils respectent le souhait de stabilité et d'harmonie des nations commerçantes comme les nôtres. Le chemin de fer que nous nous apprêtons à construire ne doit pas qu'être une ligne de commerce entre le Baïshan et le Dyl'Milath, mais le symbole de notre ambition de faire de notre continent une union de pays prête à travailler ensemble pour la paix et le développement.

    Un autre diplomate milathien prit ensuite la parole. La question était plus orientée sur la géopolitique du continent. Wei Jianlong savait que les deux nations présentes avaient quelques divergences idéologiques, et qu'il pourrait s'agir d'un point de crispation dans la négociation. Mais il chercha à rassurer la délégation milathienne.
    — Bien que la République Populaire du Baïshan et la Confédération Socialiste du Nazum partagent des points communs idéologiques, nous avons pour plus grand souhait de faire de notre région un exemple de stabilité. Nous nous opposons donc à toute intervention que pourrait entreprendre la CSN et appelons à la retenue. Il en va de même concernant l'intervention Jashurio-Xin : nous condamnerons toujours les interventions militaires sur d'autres peuples qui contreviennent à l'établissement d'une paix durable. Nous espérons que notre réponse convienne au Dyl'Milath. Le Baïshan se réjouira de travailler en coopération avec vous pour maintenir le Nazum pacifique.
Drano Enagi : Je comprends totalement votre point de vue, et je vous assure que Dyl’Milath le partage. Toute intervention militaire n’a d’intérêt que si elle renforce la paix, ce qui est, malheureusement, rarement le cas. J’en conclut donc que nous sommes d'accord sur ce point. Passons au suivant. Nous sommes donc également en accord sur le point des relations économiques. Il est évident que la ligne de chemin de fer sera un symbole de notre alliance, et j’ajouterai que ce sera le symbole d’un nazum en paix et en harmonie. Il est louable que vous acceptiez les droits de douanes réduits, car cela favorisera le commerce, et cela est bon. Concernant le tracé du chemin de fer, nos ingénieurs ont fait une proposition. Etant donné que la province de Dylim est entourée par les montagnes, il serait compliqué d’y insérer un tunnel. De plus, cela ne serait pas d'une grande utilité car peu d’industries s’y trouvent. Les ingénieurs milathiens ont donc proposé que la ligne parte du Nord de la province de Vel’Har en Dyl’Milath, depuis la ville de Bivouak, puis aille vers l’Est Nord Est pour passer au Nord immédiat des montagnes et arriver dans l’Est du Baïshan. Évidemment, nous ne savons pas pour vous quelle serait la destination finale, mais nous avons supposés que ce pourrait être Longxia, par sa présence proche de la frontière et son emplacement idéal. De plus, il faut rappeler que cette ligne est supposée continuer jusqu'à l'Empire des Xin, et nous ne savons pas pour vous quel serait le meilleur passage. Nous vous proposons donc ce tracé, et à vous de nous dire s'il convient.

Carte du tracé de la voie de chemin de fer
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