Le chef-président de la République démocratique d’Antérie, Jakamé Idi Akim, attend à Ajaharân l’arrivée du président moronzais Benoît Colin. Sur son trottoir, devant l’un des bâtiments les plus importants pour le pouvoir antérien en dehors de la capitale, le Palais suprême d’Ajaharân, il observe la large route bordée de militaires cagoulés, portant les drapeaux de l’Antérie et du Moronza. Il feuillette un tas de documents attachés à une pochette entièrement faite d’or.
À la vue de l’arrivée d’un véhicule léger tout-terrain escorté par quatre véhicules blindés légers ainsi que deux véhicules de transports de troupes blindés, Jakamé Idi Akim glisse sa pochette sous son bras et s’avance légèrement, tout en saluant l’arrivée du convoi. Une voiture s’arrête à son niveau et en descend le très attendu président du Moronza.
Les deux dirigeants se serrent la main en souriant, se tournent vers les journalistes pour les photos, puis se dirigent vers le large bâtiment en arrière-plan. À l’intérieur, Benoît Colin est guidé par le dirigeant antérien, la main posée dans son dos, vers une vaste salle de discussion, suivis par les conseillers et les gardes du corp des deux présidents.
Une fois dans la salle, Jakamé Idi Akim invite son homologue à s’installer et s’assoit en face de lui, posant sa pochette sur la table. Un silence de quelques secondes, qui semblent durer des minutes, s’installe. C’est le dirigeant antérien qui finit par le rompre :
Jakamé Idi Akim: J’espère que votre voyage jusqu’ici a été agréable, et que l’accueil vous a plu. Bref, je vais droit au but. Si nous vous avons proposé cette rencontre, c’est pour vous faire plusieurs propositions, plus précisément deux. La première: l’ouverture d’une ambassade entre nos deux États respectifs afin de normaliser nos relations.
La seconde est plus importante. Nous suivons de très près la situation actuelle dans votre nation, qui est des plus déplorables, c’est pour cette raison que je vous propose que ma nation se retire de plusieurs territoires occupés par nos autorités, ainsi qu’une aide matérielle importante pour vous soutenir dans la reconquête des territoires séparatistes de l’ouest de votre pays.
En échange de cela, nous ne demanderons pas grand chose, uniquement la concession de dix-sept mines d’or de l'est de votre pays à l’État antérien, ainsi que l’autorisation pour les entreprises antériennes O.Petrol, Al-Sheb et EDA de s’installer sur votre territoire. Cela vous intéresse-t-il ?
Le président moronzais réfléchit un instant, note quelques mots sur une feuille et murmure quelques phrases à son conseiller avant de prendre la parole :
Benoît Colin: Mmh, d’abord, il est évident que nous acceptons votre première proposition. Et je suis… enfin, nous sommes très intéressés par la seconde. Nous serons prêts à l’accepter si vous ajoutez que votre nation s’engage à assurer la souveraineté moronzaine sur son espace aérien pour toute la partie gauche du pays à partir de la capitale. Cela vous convient-il ?
Jakamé Idi Akim: Je n’y vois aucun inconvénient. Nous pouvons donc conclure cette rencontre. Avant cela, signez ce document afin d’officialiser nos accords, puis vous pourrez rentrer chez vous.
Jakamé glisse un papier vers Benoît. Celui-ci passe quelques minutes à le lire avant de le signer. Les deux dirigeants se serrent ensuite la main, puis le président antérien le guide vers la sortie du bâtiment.
Article 1 :
La République démocratique d’Antérie s’engage à quitter 80 % des territoires moronzais occupés.
Article 2 :
La République démocratique d’Antérie s’engage à assurer la protection de l’espace aérien de l’est du Moronza, depuis la capitale Aboli.
Article 3 :
La République du Moronza s’engage à céder à l’État de la République démocratique d’Antérie dix-sept mines d’or situées à l’est du pays, pour une durée indéterminée.
Article 4 :
La République du Moronza s’engage à autoriser l’installation de trois sociétés antériennes; O.Petrol, Al-Sheb et EDA, sur son territoire.
Article 5 :
La République démocratique d’Antérie s’engage à participer au maintien de la paix et de la sécurité au Moronza en apportant un soutien à l’État moronzais.
Article 6 :
Si l’un des articles de l'accord d’Ajaharân est violé, l’un ou l’autre des États signataires sera autorisé à le rompre.
Signature Jakamé Idi Akim
Signature Benoît Colin
