

En ce doux et clair matin marquant la fin du mois de novembre, l'avion transportant la délégation maximiliane allait arriver à bon port. Depuis les hublots de l'engin, on pouvait déjà observer des bâtiments, des immeubles et des grattes ciels à perte de vue, occupant toute la côte jusqu'à l'horizon au nord comme au sud. Cet ensemble tentaculaire, c'est la mégalopole westalienne, un regroupement géographique des principales agglomérations de la côte Ouest du pays : De Kaijotoshi au nord, jusqu'à Santa Maria au sud, en passant bien évidemment par New Landor et la capitale fédérale, Columbia, celle actuellement visible aux yeux des diplomates. Ces dernières années, cette mégalopole a pris une place de choix sur le continent en devenant l'un de ces centres économiques les plus importants, si ce n'est pas le plus important ou du moins le plus attrayant, en voyant émerger de nouvelles sociétés westaliennes, mais également étrangères, qui investissent de plus en plus dans le pays en raison de la puissance commerciale de la Grande République. Symbole du capitalisme westalien, en l'espace de quelques années, elle en est devenu l'image même du capitalisme en Aleucie. L'opulence et les démonstrations de richesses sont monnaies courantes dans cette société et ceci depuis les racines historiques de Westalia, les nombreux palais multicentenaires et immeubles palatiaux récents preuves de cette continuité culturelle. A cela, Columbia, la ville où à lieu cette rencontre, n'échappe pas à cette logique, avec de grands parcs richement ornés, une architecture soignée avec de grandes avenues menant aux places donnant sur les lieux de pouvoir, tel que le Palais Horvanx, qui héberge le Sénat, et tout particulièrement le Palais d'Argent, résidence présidentielle et lieu de la rencontre exacte de ce jour. Bien évidemment, l'ensemble de la mégalopole n'est pas aussi luxueuse et empreinte de pouvoir, certains quartiers populaires sont propices à un haut niveau de criminalité et à une précarité visible à l’œil nue. Cette "misérable Westalia" n'est pas vraiment observable pour les étrangers qui ne fréquentent que les grandes villes dynamiques du pays, qui forge l'image à l'internationale de la richesse de la première puissance économique du continent.

A gauche, le Président fédéral de la Grande République de Westalia, Simeon Belagri. A droite, le Ministre fédéral aux affaires étrangères westalien, Henry Takajiwa.
A l'aéroport international Stanislas Asfort, à Columbia, l'avion transportant la délégation maximiliane se pose sur une piste sécurisée pour l'occasion. Un escalier se positionne devant la porte de l'avion, alors qu'un tapis rouge est déroulé de l'engin jusqu'à l'entrée de l'aéroport qui lui fait face. Sur les bords, un orchestre de la Garde Républicaine commence à jouer l'hymne national maximilian, au même moment où la délégation étrangère commence à descendre de l'avion. Au loin, des journalistes assaillissent la scène des flaches de leurs appareils photo, représentants de médias nationaux et internationaux qui viennent spéculer sur le bon déroulé de cette première rencontre entre les deux pays. Plus qu'un simple exercice diplomatique, c'est la première fois que le pays voit un tandem Belagri-Takajiwa prendre part à un tel événement. Les deux hommes sont des opposants politiques qui ne partagent pas les mêmes opinions concernant la direction que la Grande République doit prendre à l'international. En ce 30 novembre, cela fait à peine trois semaines que le nouveau gouvernement fédéral est en place et cette rencontre représente une étape cruciale pour voir à quel point le Front Populaire et Démocrate, le parti de Simeon Belagri, arrivera à coopérer avec son éternel rival, le Parti de l'Union Républicaine, dont Henry Takajiwa est l'un des principaux représentants, au cours des échanges à venir.
Dans leur accueil, les deux hommes ne laissent rien paraître de leurs différents idéologiques, la bienséance et l'étiquette diplomatique prenant largement le dessus. Si cette rencontre pouvait être présentée comme des plus banales depuis l'étranger, les services diplomatiques de la Grande République ont une ambition bien plus importante concernant l'issue de cette dernière, dans l'objectif de poser des bases solides avec une nation que Westalia considère de facto comme dans sa "zone diplomatique", pour ne pas utiliser le terme de "pré-carré westalien", souvent utilisé pour qualifier le Nord-ouest de l'Aleucie depuis les années 80-90. Le Président fédéral s'avance devant la délégation maximiliane, s'exprime avec un grand sourire et une gestuelle accentuée typique de ses origines madreriannes :
Simeon Belagri : Très chers représentants de la Fédération, je vous souhaite la bienvenue en Westalia. J'espère que votre vol a été confortable, la proximité géographique de nos pays étant un atout pour des déplacements rapides, entre nos deux capitales.
Dans le respect du protocole, c'est désormais le Ministre fédéral aux affaires étrangères qui s'avance pour accueillir les diplomates :
Henry Takajiwa : C'est avec honneur et amitié que la Grande République vous accueille à Columbia, notre capitale. Puisse cette rencontre forger une relation solide pour le futur et des bénéfices à nos deux peuples.
Après quelques poignées de mains et des salutations formelles, assez longue pour que les journalistes puissent immortaliser le moment, l'ensemble des protagonistes de cette rencontre sont conduis jusqu'à un convoi de voitures blindées qui traverse la capitale pour rejoindre la Palais d'Argent, résidence officielle de la présidence fédérale, en traversant les grandes avenues historiques du centre du pouvoir westalien, richement décorées et ornées de drapeaux westaliens et maximilians pour l'occasion. Une fois la Place du Grand Westal traversée, les voitures se retrouvent désormais face à l'édifice où la rencontre va avoir lieu. A l'intérieur du bâtiment, les représentant des deux pays sont conduits jusqu'à la "Salle de la Révolution", une pièce bien connue du Palais d'Argent, où de nombreuses réunions politiques historiques et des rencontres diplomatiques d'importances se sont tenues autour de cette table ovale en bois exotique et sous le regard d'Arthur Lerant, observant l'ensemble de la pièce depuis le tableau où il est peint, un leader révolutionnaire et père-fondateur de la nation, il y a plus de deux siècles. Une fois que les différents représentants se soient installés dans leurs sièges, autour de la table, le Président fédéral reprend de nouveau la parole.
Simeon Belagri : Très chers représentants de Maximus, laissez-moi vous souhaiter une nouvelle fois la bienvenue en Westalia. Au cours de nos derniers échanges écrits, nous avons abordé différents sujets en guise d'ouverture vers la construction de coopérations et de partenariats entre nos deux nations. Que cela soit la constitution d'accords commerciaux profitables, via une aide à votre pays pour profiter du plus grand réseau marchand du continent, ou bien par la sécurisation des routes maritimes, un sujet qui semble vous tenir à cœur et que nous partageons également depuis de très nombreuses années, ou encore le contexte géopolitique aleucien et bien évidemment les aides aux développements économiques et militaires que nous proposons à nos partenaires en voie de développement sur le continent. Je suis persuadé qu'il vous sera particulièrement bénéfique d'échanger sur ces sujets avec notre gouvernement. Nous mettons un point d'honneur à ce que les nations d'Aleucie du Nord-Ouest, la région que nous partageons, puissent bénéficier d'une force économique et militaire suffisante pour se développer grandement et avec sérénité. Dans ce contexte, la Grande République se considère comme l'acteur le plus propice pour soutenir ses voisins dans cette optique. Peut-être souhaitez-vous commencer par échanger sur un sujet en particulier, parmi ceux que j'ai cité ou non, qui vous semble plus important que les autres à vos yeux ?
La dernière question est avant tout un mouvement westalien pour sonder la Fédération dans ses priorités et tout particulièrement dans ce qu'elle cherche à bénéficier le plus d'un partenariat avec la Grande République. En effet, pour la diplomatie westalienne, il était important de savoir par quel angle il serait le plus intéressant d'aborder ce pays nord-aleucien, dans le but de constituer un rapprochement calculé et solide sur le long terme.