27/05/2018
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MAGDANIE-SLAVIENSK | Rencontre sur les rives de la Mer Blême

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Встреча на берегах Бледного моря

Bandeau de la Fédération de Magdanie


Skanderopol en Magdanie (Samsun, Turquie)
Skanderopol, chef-lieu du kraï homonyme, est l'une des principales villes de la Fédération de Magdanie.

Le 1er octobre 2017, à Skanderopol (kraï de Skanderopol, Fédération de Magdanie).

Le soleil frappait d'ardents rayons la cité maritime de Skanderopol, en ce premier octobre. La ville portuaire, véritable poumon de la vie marine du pays qui ne possédait qu'une côte d'un peu moins de deux centaines de kilomètres de long, était le pur fruit du mariage culturel entre les civilisations ghuri (persane), baïtoure (turque) et magdane (russe). Qui peut croire que sept siècles auparavant, ce joyau portuaire sertissait l'impressionnant réseau des routes de la soie ? Qui peut croire qu'encore avant, des décennies durant, Skanderopol contribuait au mythique âge d'or islamique ? De même, comment le commerce permettait-il à une ville aussi isolée du pourtour leucytaléen de vivre d'échanges avec cet espace, à l'ère antique ?

De ces substrats historiques, Skanderopol n'en a malheureusement gardé que peu de stigmates. La décadence des civilisations leucytaléennes, les invasions des empires, l'arrivée des hordes steppiques, les sacs, terrestres comme maritimes, la colonisation magdane puis les avanies d'une fédération à peine installée ont eu tôt fait de venir à bout de l'immensité historique à laquelle Skanderopol avait joyeusement participé. Fini les ruines rhémiennes, les tribus baïtoures et les tapis ghuri. Seule subsiste l'implacable modernité, le froid du béton et un arrière-goût de cité millénaire. C'est sur ces pavés parfois centenaires, parfois millénaires que l'équipe rapprochée de Viktor Anatolyevitch Chernovin, président de la Fédération de Magdanie, s'agitait. La venue du chef de l'Etat magdan était une surprise de dernière minute ; ses proches collaborateurs ignoraient même jusqu'à la raison de sa venue.

Si l'arrivée du souverain slavis était bien évidemment un événement au caractère inédit. Un souverain étranger n'avait pas foulé le sol de la cité portuaire depuis plusieurs décennies, même si les chefs d'Etat visitaient bien rarement la Magdanie en elle-même. Il faut dire que les temps difficiles dont sortait la Fédération magdane n'auguraient à l'époque rien de bon pour le commerce ou la diplomatie. L'éclatement du conflit ethnique dans le Bas-Merkhar, qui avait paralysé jusqu'aux autoroutes reliant le Sud à l'Est de la Fédération, avait entériné cette paralysie quasiment congénitale de la Magdanie. La variété des enjeux subis par la Fédération n'avait d'égale que leur complexité toute à fait futile et nuisible à l'économie et à la politique. Les analystes, cherchant à expliquer à leurs supérieurs la situation en Magdanie, s'arrachaient souvent les cheveux ; rares étaient les docteurs en ethnologie de la Magdanie, tant la matière était dense et ardue, y compris au sein-même de la Fédération.

Alors, que Alekseï IV Rurikov, monarque de l'Empire de Slaviensk, fasse le détour par le méridion de la Fédération avait quelque chose d'une prouesse. Les badauds s'étaient rassemblés au point de rendez-vous, les femmes avaient ameuté les enfants qui jouaient habituellement dans les rues pour venir assister au spectacle. La délégation venue avec Jamshid Farkhodovitch Khudoyorov, le ministre des Affaires extérieures censé représenter la Fédération initialement, avait répondu au pied de guerre à l'annonce de la venue du président de la Fédération. Chernovin ne s'était pas rendu à Skanderopol depuis des lustres et les bâtiments fédéraux avaient été époussetés à la hâte, tant les services nationaux ne voyaient pas passer d'émissaires du pouvoir central dans cette ville-capharnaüm.

En effet, le million d'âmes qui peuplait le cœur de cette ville rendait cette dernière ingouvernable. Les autorités de ce navire terrestre en perdition, le gouverneur et son adjoint, étaient venus dans des tenues inhabituelles afin d'assister à la cérémonie. Si, dans cette zone placée sous une juridiction plus directe du gouvernement fédéral, le gouverneur du kraï n'occupait qu'un rôle électoral et honorifique, le gouverneur n'en démordait pas d'affirmer à son entourage, les semaines précédant l'événement, que le monarque allait venir le voir en personne. L'arrivée de Chernovin en personne, annoncée à la hâte le jour-même, avait achevé de déclasser le gouverneur, désormais debout au second rang derrière les deux hommes d'Etat, Chernovin en tête et Khudoyorov à sa droite.

Chernovin, en sous-main par le truchement de Khudoyorov, avait décidé de tenir la rencontre au sein de la représentation du gouvernement fédéral dans le kraï de Skanderopol, un bâtiment en marbre sans saveur mais présentant l'énorme avantage de faire peser la Fédération, et non le modeste kraï, dans la balance. Chernovin prenait un malin plaisir à s'assurer que les autonomistes, qu'il considérait comme une plaie pour l'avenir de la Magdanie, ne prennent pas un centimètre de plus de terrain, surtout dans le champ diplomatique, sa chasse gardée. Lorsque la délégation de Slaviensk arriva, le président reconnut clairement l'empereur à sa tête, suivi de son ministre. S'avançant vers son interlocuteur, Chernovin se racla la gorge et salua en ces mots le monarque : « Votre Majesté, bienvenue en Magdanie. La nouvelle de votre arrivée venait de nous parvenir et nous sommes enfin ravis de pouvoir vous accueillir comme il se doit.

Votre Majesté, je vous présente Son Excellence Monsieur le Ministre des Affaires extérieures de la Fédération de Magdanie Jamshid Farkhodovitch Khudoyorov. Je me prie de vous excuser d'avoir piraté votre rencontre avec Jamshid mais, au regard des enjeux dans le partenariat entre la Magdanie et Slaviensk, je ne pouvais pas faire l'impasse à ma participation inattendue à cette réunion. Vous le savez, nos deux Etats sont liés par la culture et l'histoire, l'histoire commune des civilisations slaves et un destin géopolitique similaire. Je souhaitais impérativement m'entretenir avec vous de tous ces sujets, et bien plus encore si cette journée nous le permet. J'espère que vous avez fait un bon voyage. Comment trouvez-vous Skanderopol ? Comment est la situation en Slaviensk ? »

Viktor Anatolyevitch Chernovin, président de la Fédération de Magdanie (Ferid Mukhamadshin, Tatarstan)
Viktor Anatolyevitch Chernovin, président de la Fédération de Magdanie
4670
Магданской - Славиенскъ


Drapeau de la Fédération de MagdanieJ'ai pas trouvé la baliseDrapeau de l'Empire Slavis




Alexeï IV s'arrêta à quelques pas de Viktor Anatolyevitch Chernovin. L'Empereur le savait, il jouait là une coopération plus qu'essentielle dans la lutte d'influence engagée contre la Confédération Socialiste du Nazum il y a une année, la Magdanie étant un voisin direct de la puissance aérienne majeure de la Confédération : le Morzanov. Cette présence dangereuse, doublée d'intérêts commerciaux, ne faisaient que renforcer la nécessité absolue d'une coopération avec la Fédération Magdane. Ces intérêts commerciaux se remarquaient très distinctement avec deux préoccupations majeures pour l'Empire. Le premier n'était autre que la situation de surproduction industrielle, notamment dans le domaine de l'industrie manufacturière, qui permettait de mettre à l'emploi une grande partie de la population, mais réduisait dangereusement les courts surtout automobiles mettant ainsi en danger toute l'économie slavis. Slaviensk, ce pays-usine produisant surtout dans l'automobile avait déjà entreprit depuis 2015 une ouverture à l'international pour exporter ses produits au reste du monde, une ouverture soudaine ayant provoqué une croissance économique spectaculaire, mais malheureusement au prix d'une instabilité remarquable. Mais alors, pourquoi la Magdanie ? Pour la simple et bonne raison que le port de Skanderopol, la ville où se trouvait l'Empereur, représentait un joyaux maritime pour Slaviensk qui pourrait faire de celle-ci une ville étape pour sa flotte marchande, étant un port de mer chaude à l'inverse de la majorité des ports slavis qui devaient fermer en hiver sous le gel, à l'exception de Rusalka et Daryinsk et permettrait ensuite une ouverture auprès des pays du Nazum du sud, toujours dans le but de s'ouvrir à l'international pour évacuer le surplus colossal de biens dégagés par le pays. En bref c'était la faillite ou l'instabilité, à choisir.
Pour le second point, toujours sur le plan économique, il était clair que Slaviensk faisait face à une seconde difficulté qui plombait la croissance et était en lien avec la surproduction : le plein emploi. Si cela semble être à première vue plutôt un avantage, cela cause une hausse trop rapide des salaires, plombant la croissance, montant les coups de productions, et donc l'inflation dans sa globalité. Cette inflation réduisait les ventes et accentuait la crise de la surproduction qui risquait de saboter l'économie dans son ensemble. Hors, justement, la Magdanie était une puissance démographique, slave qui plus est et relativement peu développée en comparaison de Slaviensk, ce qui faisait de la Magdanie un potentiel réservoir démographique ne serait-ce que pour faire de Slaviensk un rentier de la Magdanie, Slaviensk disposant des ressources matérielles et financières et la Magdanie les ressources démographiques, permettant ainsi une délocalisation des productions vers la Magdanie ou à l'inverse un flux migratoire Magdan vers Slaviensk qui profiterai aux deux pays (les travailleurs magdans envoyant probablement une partie de leur salaire à leur familles en Magdanie, et les magdans également permettant d'offrir une nouvelle main-d’œuvre à l'industrie slavis). Cette situation difficile, mais pleine d'opportunités, faisait de la Magdanie un potentiel partenaire de haute importance pour la mutation profonde que connaissait l'économie de l'Empire. Et l'Empereur était là, devant le Président de la Fédération Magdane, s’apprêtant à tenter de signer ici quelques accords qui l'arrangeraient dans son programme pour régler les crises internes à Slaviensk.
L'Empereur répondit aux paroles du Président de la Fédération dans un russe parfait, mais chargé d'accents et de prononciations est-Eurysiennes et dénué des influences turciques du Magdan.


Alexeï IV : "Mes salutations monsieur le Président, c'est avec honneur que je vous rencontre aujourd'hui. Je suis entièrement d'accord avec vous en ce qui concerne le destin commun que partagent tout les peuples slaves d'Eurysie, du Nazum ou même d'Aleucie et d'ailleurs, et nous sommes ici pour partager ce destin commun, que nous devons forger ensemble, dans l'unité et la fraternité slave. Et, c'est très sympathique de votre part, monsieur le président, de vous inquiéter pour le bon déroulement de mon voyage. Ne vous en faites pas, il s'est très bien passé. Ensuite, concernant vos interrogations, Skanderopol est une ville singulière. L'on y ressent le lourd et magnifique héritage de votre histoire, bien que parfois caché sous le béton de la modernité. C'est une ville vivante et magnifique, monsieur le Président, et même si elle n'est pas la capitale de votre état, elle semble bien supérieure en taille et en démographie à Starovsk, qui semble être comme sa petite sœur du nord... Ensuite, en ce qui concerne la situation rencontrée par Slaviensk, l'Empire semble se renforcer de jour en jour, et fort heureusement. Mais d'un autre côté, la ferveur patriotique et l'élan populaire qu'à causé la restauration monarchique semble se dissiper peu à peu. Comme si Slaviensk s'essouflait dans sa lancée... Mais peu importe, Slaviensk s'enrichit et se renforce toujours plus, bientôt nous dominerons en maitre incontesté sur l'Eurysie du nord est, par une force tant militaire qu'économique et culturelle.
Ainsi je vous interroge, monsieur le président, dans la continuité de votre question : la Magdanie se porte-t-elle bien ?"

Alexeï IV
Alexeï IV, Empereur de Slaviensk et Tsar de toutes les Slaviensk.
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