31/01/2018
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[Caratrad-RCR] Un ami qui vous veut du bien

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Un des Nightadders du No.7 Squadron, RAF, avait été détaché spécialement pour l'occasion. On aurait pu envoyer un hélicoptère depuis Sang-Gong et affréter un vol civil là-bas, mais on avait préféré montrer qu'un voyage aller-retour depuis HMCB Gwersyllpore était tout à fait possible pour un appareil militaire caratradais. Le message n'aurait pu être plus clair. Malheureusement, les ramchoures, qui pour la plupart n’avaient de toute manière jamais vu d’avion ou d’hélicoptère, demeurèrent insensible aux formes furtives raffinées de ce bijou technologique. L’appareil embarqua rapidement sa passagère et son entourage, qui ne s’émurent guère du confort spartiate offert par l’appareil. Le retour dura près de 2 heures, durant lesquelles une collation chaude fut offerte aux passagers. On offrit quand même une visite guidée du cockpit à la « reine guerrière », mais les termes techniques manquaient en mandarin pour expliquer rapidement des concepts avancés comme la rotation des moteurs et les hélices contra-rotatives. Si on s’était jusque-là retenu d’offrir des manifestations un peu trop visibles de puissance, le trajet dans l’espace aérien d’Osthaven avait été calculé avec soin pour marquer les ramchoures. L’écart qui séparait la Ramchourie du reste du monde n’avait pas besoin d’être formulé, il suffisait pour le montrer de voler de nuit entre la skyline d’Osthaven et le port gigantesque qui donnait à la ville son nom.


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Le Nightadder atterrit quelques minutes après le coucher du soleil à l’héliport de Government House.


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On reçut brièvement la souveraine avec tous les honneurs dus à son rang, puis le gouverneur, le Secrétaire royal aux Affaires Étrangères et divers officiels entrainèrent les ramchoures à leur suite. On se réunit autour d’une de ces incontournables longue table de chêne, si courantes dans les demeures coloniales caratradaises. Paradoxalement, plus elles étaient éloignées des forêts de la mère patrie, plus les objets en chêne dyffrynien semblaient nombreux.

À la délégation ramchoure, dont les représentants jugés vraiment importants étaient Mei-Li et son traducteur-interprète Liei Mong-Ji, s’ajoutaient les figures remarquables de Padraig Cunningham, John Verkman (gouverneur d’Osthaven), deux types en costume, Victor Marlowe et Henry Kurtz, dont l’air innocent dénonçait l’appartenance au RIS, ainsi qu’un nombre perturbant de militaires parmi l’audience habituelle d’experts et de conseillers.

Cunningham, arborant un air malicieux, prit enfin la parole :

"-Votre Majesté, vous n’avez pas fait tout ce voyage pour conter fleurette, et moi non plus. Je vais donc me permettre d’entrer immédiatement dans le vif du sujet : l’avenir de nos relations, l’aide que nous pouvons vous apporter, mais surtout l’avenir de votre pays. De tels sujets, comme je dis toujours, doivent être discutés en face à face. Dans les affaires politiques, je suis sûr que vous en conviendrez, la carrure réelle ne correspond pas toujours à celle que l’on s’imagine d’un individu. Comme disait je le crois un sage ramchoure, le diamant ne peut être poli sans friction, tout comme l’homme ne peut être perfectionné sans épreuves. Ce sont ce genre d’épreuves qui façonnent nos perceptions et nos idées, ne pensez-vous pas ? Elles façonnent aussi notre personnalité, et Dieu seul sait comme celle d’un dirigeant est importante, surtout lorsqu’il s’agit de ménager ses amis. Avec le temps, certains oublient votre amitié et les services que vous leur avez rendus, alors que d’autres, les amis véritables, ne vous lâchent jamais, même lorsque les temps sont durs. Ce genre d’amis savent reconnaitre les services rendus, et s’acquittent toujours de leurs dettes, entre amis.

Aussi, je viens vous proposer une aide concrète, une sorte de programme sur lequel je souhaite ardemment entendre votre opinion. Il est évident que, en l’état actuel des choses, Caratrad ne peut malheureusement pas apporter de solution simple aux problèmes de la Ramchourie. Mais nous pouvons aider énormément dans certains champs bien précis. Il s’agit essentiellement de vous aider à remporter la guerre civile en cours. Je dis bien aider, car nous ne pouvons pas la gagner à votre place, et soyez certaine que nous n’oublierons jamais ce fait.

L’assistance la plus importante et la plus pratique que nous pouvons fournir aux forces armées de Votre Majesté est ce que nous appelons une assistance militaire indirecte. En bref, il s’agit de conseiller et de former des soldats et des officiers aux techniques les plus modernes, afin d’augmenter la qualité, voire la quantité, du capital humain à votre disposition. Dans un premier temps, nous pensons pouvoir assurer la formation de quelques centaines d’officiers et leur qualification en instructeurs, ce qui permettrait de générer un effet de cascade d’expérience, à condition bien sûr que ces officiers bénéficient de conditions adéquates de travail. En marge de ce travail, nous pourrions assurer des formations plus…spécialisées et délicates, en particulier pour les champs relevant de la contre-insurrection.

Dans un second temps, s’il sied à votre majesté, et si vous me permettez l’audace de la proposition, nous pourrions vous donner quelques petits coups de pouce. Certaines opportunités se présentant toujours au mauvais moment et au mauvais endroit dans les conflits, nous pourrions régler quelques problèmes ponctuels de manière discrète, avec une présence militaire et une empreinte minimale.

Dans le cadre de ce soutien, il est évident que des bases arrière seraient requises. Osthaven constituerait un choix parfait, si elle n’était pas aussi éloignée de vos frontières. C’est pourquoi nous aimerions user aussi de nos infrastructures plus proches de Sang Gong, mais pour ces dernières l’accord du gouvernement local serait requis. L’opinion de Votre Majesté à ce sujet sera déterminante.

Je pense que l’aide principale que nous pouvons vous apporter dans le champ militaro-politique demeure l’action du renseignement. Il est évident que la guerre qui se déroule en Ramchourie actuellement est largement archaïque, mais elle est aussi une course à la modernisation. Disposer d’outils modernes, comme le renseignement satellitaire, pourrait littéralement transformer votre lecture de ce conflit. Nous sommes disposés à mettre de tels outils à votre disposition, sous notre contrôle. Aussi, dans un objectif d’efficacité, nous aimerions installer directement une ambassade à Muan. Les deux gentilhommes assis à mes côtés seraient chargés de l’antenne de renseignement de cette ambassade. Si cela vous convient, nous rediscuterons de leur mandat et de ses modalités ultérieurement.

À cette aide « fantôme », nous adjoindrons évidemment une aide officielle au développement économique. Il s’agit ici de poncifs que je vais me contenter de résumer : nous voudrions mettre en place un système d’aides, financières ou en nature, afin de stimuler l’économie ramchoure. Ces aides porteraient comme corollaires des conseillers détachés pour aider à la modernisation de l’économie, des systèmes fiscaux et monétaires ramchoures, et surtout à la mise en place d’une économie de marché. Certaines entreprises caratradaises seraient bien sûr intéressées par des partenariats publics-privés pour aider à cette phase de transition de l’économie ramchoure. Je ne vous détaille pas les plans d’infrastructure, d’agriculture ou d’industrie, mais sachez qu’ils existent et attirent.

Cette question m’amène naturellement à clarifier la position du Gouvernement de Sa Majesté dans le conflit qui agite votre pays. En plus de ce que j’ai déjà évoqué dans ma lettre, remarquez que pour nous, vous représentez l’espoir de voir une Ramchourie moderne sous tous abords s’intégrer à la communauté mondiale…et à son marché. À cela il faut évidemment ajouter que la croissance de ce fléau que sont les communistes et leurs affidés daimonistes nous inquiète au plus haut point, tout comme la radicalité des autres adversaires de Votre Majesté. C’est avant tout car nous avons cru reconnaître dans le gouvernement de Votre Majesté quelque chose de Caratrad que nous sommes ici aujourd’hui. Je pourrais bien sûr continuer assez longuement, mais je pense que le moment est venu de vous faire entendre."

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Une rencontre dans un pays moderne...
31-01-2018

Mei-Li Yuong, la Reine-Guerrière
Sa majesté Mei-Li Yuong, Reine du Royaume Constitutionnel de Ramchourie


C'était là la toute première fois depuis bien longtemps que Mei-Li quittait le sol ramchoure pour parlementer en terre étrangère. Depuis la rencontre tripartite, elle n'avait jamais eu l'occasion de voyager, et surtout, elle n'avait pu le faire. La situation plus que préoccupante du pays l'avait obligé à tenir les rênes du pouvoir sans sourciller, et surtout sans se reposer pleinement. Depuis la sécession officielle de plusieurs seigneurs vis-à-vis de la Confédération Ramchoure, le temps était plus que précieux. De plus, les nouvelles victoires du RCR l'assurait quant à la possibilité d'une victoire prochaine dans le nord du pays. Avec peut être de la chance, mais surtout montre de prudence et de patience, la Confédération et ses reliquats ne seront plus.
Son nom était désormais scandé dans tout le pays. On ne la nommait non plus comme la simple femme du 8e Seigneur de Guerre Yuan Zao, mais bien comme la Reine-Guerrière, celle qui s'est levée contre les eunuques corrompus de la cour de Zangian'h. Ses exploits militaires et ses conquêtes ont déjà suffi pour lui faire un nom, et pour désormais être respectée de ses pairs, même les hommes qui la détestait pour la simple raison qu'elle était née femme, comme crainte par ses ennemis. Un beau palmarès, qui rivalisait facilement avec les anciens seigneurs de guerre du pays.
Ainsi, cette rencontre avec une nation d'une aussi grande importance qu'est Caratrad est loin d'être une simple normalité diplomatique. Non. Rencontrer les plus hautes sphères de cette nation, c'est toucher des doigts l'OND, l'Organisation des Nations Démocratiques. Ce regroupement des plus grandes puissances du monde pourrait être, selon Mei-Li, la source d'une résistance et d'une indépendance préservée contre l'Empire Ushong des Xins, qui chaque jour se renforce et menace toujours plus les frontières de Ramchourie, ce serait-ce qu'en soutenantla Clique de Xun. Le Chandekolza est tombé, la Ramchourie suivra après. Mais après encore ? Que ce passera t'il ? Les Xins deviendront la principale menace pour les états nazumis. Et c'est pour cela que cette rencontre était capitale.
Mei-Li avait personnellement tenu à être présente pour s'assurer des moyens et des conditions qu'allaient proposer les Caratradais. La Ramchourie avait beau être aux aboies, elle n'allait certainement pas se courber face à un potentiel allié. Elle s'était déjà suffisamment faite discriminée dans l'histoire.
Néanmoins, comment dialoguer avec l'inconnu quand on ne maitrise sa langue ? C'était bien le principal problème de la Reine-Guerrière. Elle n'avait jamais appris le Kentois, et connaissait seulement quelques balbutiements de ce dialogue étranger. Mais heureusement pour elle, Tseun-Kun, l'un de ses plus proches conseillers, lui avait fait mention d'un diplomate oublié de la seigneurie élective qui était présent sur le territoire royal. Cet homme se nommait Liei Mong-Ji. Après plusieurs discussions, elle décida de faire de lui son traducteur pour la rencontre à Osthaven. Ce rôle, primordial, ne fit pas reculer l'ancien diplomate. Au contraire. Il trouvait enfin la raison de son existence, et ses années d'apprentissage du Kentois allaient servir.
Cependant, la Ramchourie ne disposait d'aviation nécessaire pour transporter Mei-Li et Liei Mong-Ji dans le territoire caratradais. C'est finalement le pays receveur qui invita la délégation ramchoure à entrer dans une de leur machine de fer.
"C'est bien ce qu'il nous faudrait en Ramchourie, ça", pensa Mei-Li, en montant et en découvrant, bien que lassé, l'appareil.
En même temps, elle avait bien besoin de dormir. Alors pas question de s'émerveiller devant un vaisseau. Il y avait bien plus urgent que cela.
Tout de même, elle ne pu décliner l'idée que cette invitation restait fascinante, et que l'avion semblait tout droit sortit de l'imaginaire d'un autre pays que le sien. La visite du cockpit avait été tout de même instructive, bien que la barrière de la langue n'empêche de saisir l'entièreté des mécaniques de cette fantastique machine.
Lorsque l'engin apparu au dessus d'osthaven, Mei-Li ne pu cacher un regard fasciné et curieux face à cette ville de grands bâtiments semblant toucher le ciel. Elle n'avait jamais rien vu de tel, sauf peut être dans le sud, encore qu'ils n'avaient rien à voir avec ces bâtisses. Il y avait la lumière, aussi. Jamais elle n'en avait vu autant briller. C'était comme une peinture de couleurs brillantes qui se mouvaient et continuaient d'éternellement être allumées.
"C'est donc à ça que l'on devrait ressembler ?", se demanda Mei-Li dans sa tête, bien qu'avec une certaine incompréhension.
L'absence de nature au sein de la ville l'a laissait paraitre... rustique, si ce n'est oppressante.

Finalement, après deux heures de vol, l'avion se posa sur l’héliport de Government House, le lieu où se tiendrait l'entrevue. Ce bâtiment n'avait rien à voir avec ce qu'avait vu jusqu'alors Mei-Li. Certes, on lui avait appris que les eurysiens avaient une drôle d'architecture, mais ici, c'était comme... Strict. Tout semblait très protocolaire, trop protocolaire. Aux premiers abords, on aurait dit qu'il n'y avait possibilité de diverger vers l'imprévu, et cela l'agaçait d'une certaine manière. En même temps, quand on a apprit à vivre avec l'inconnu, le connu devient tout de suite étrange, voir incohérant.
Après avoir effectué les salutations les plus distinguées pour l'ensemble des hautes personnes présentes à cette rencontre, Mei-Li suivit ses homologues caratradais, qui se réunirent autour d'une grande table en chêne dyffrynien.
"C'est... beau ?", pensa Mei-Li, interloquée.
Le beau, c'était bien un des concepts qu'avaient perdu les ramchoures avec la guerre. 4 ans déjà que ce conflit interminable avait massacré plus de vies qu'il n'en fallait. 4 ans que des maisons étaient brulées, détruites, que des enfants étaient massacrés, que des femmes étaient agressés. Oui, en effet, le beau avait disparu. On s'habituait à la quotidienne horreur, celle que l'on voit, que l'on entend. Et sur le front, que l'on sent. La pourriture des cadavres, les cris des souffrants et des malades, et les corps malmenés, pour ne pas dire torturés, de ses pairs.
Alors voir cette table et ces personnes, qui semblaient n'avoir vécu qu'en paix, parler d'un calme olympien alors que l'on parlait là du sort de plusieurs millions d'individus était... incompréhensible.
"Peu être que lorsque la paix reviendra, je comprendrais de nouveau", se dit la Reine-Guerrière, en s'asseyant à la place qu'on lui avait assigné, juste à côté de Liei Mong-Ji.

C'est alors que le Ministre des Affaires Etrangères de Caratrad débuta son discours, qui sonnait comme l'ouverture des échanges. Cunningham, c'était son nom, semblait être un homme qui maitrisait toutes les facettes de l'art de la diplomatie. Et cela la terrifiait, d'une certaine manière. Il pouvait peut être la tromper, et faire de la Ramchourie ce qu'il désirait lui, et non ce qui était bon pour son peuple ? Elle n'en savait rien. Et quelque part, tant mieux.
Elle écouta attentivement les paroles de son interlocuteur, comprenant grâce à Liei Mong-Ji les points forts qu'énonçait Cunningham. Lorsqu'il termina enfin son discours, elle répondit donc dans sa langue natale avec une expression amicale cachant la crainte de ce qui allait suivre :

"Votre excellence, Monsieur Cunningham, je tiens tout d'abord à vous remerciez pour m'avoir amené en cette charmante demeure. Je n'avais jamais rien vu de tel depuis fort longtemps.
Mais trêve de bavardages. Comme vous l'avez si bien dit, nous devons rentrer dans le vif du sujet. Le temps presse, et à l'heure où nous parlons, des milliers de mes frères et de mes soeurs se battent pour défendre notre idéal, celui d'une Ramchourie stable et en paix. A l'heure où nous parlons, la Confédération, une faction du nord du pays, s'est disloquée, ouvrant la voie à une possible reconquête de la Hanchourie. Notre entrevue ne marque pas un simple dialogue parmi tant d'autres, mais bien un véritable bouleversement dans la géopolitique du conflit ramchoure. Celui-ci s'est internationalisé depuis la venue des premiers étrangers, et force est de constater qu'ils sont toujours présents dans le pays. En bien, comme en mal. Nous avons vécu des épreuves dont nul homme et nulle femme devrait observer. Et les soutiens extérieurs en sont l'une des malheureuses causes.
Cependant, un dicton dit : "A la guerre, comme à la guerre". Si nous devons parlementer avec le monde pour rétablir la paix, soit. Néanmoins, ne prenez pas mon pays pour une simple terre vierge ouverte à l'ingérence de toute sorte. Ce que je cherche, en vous rencontrant, c'est un allié qui puisse soutenir la cause que je défend, à savoir une Ramchourie indépendante, autonome, et unie face à nos voisins et à nos ennemis.
Je vous remercie, votre excellence, d'avoir fait mention d'une citation d'un de mes pairs. Elle est si profonde de vérité que l'homme en deviendrait fou à la constater.
Caratrad est la première nation à réaliser une telle rencontre avec des personnalités importantes du Royaume Constitutionnel de Ramchourie, à ce jour la plus importante puissance légitime du pays. C'est un honneur que nous n'oublierons pas, et que je suis certain, que vous n'oublierez pas. Ici marque, je l'espère, le début d'une longue et sincère amitié entre nos peuples, qui ont tout à gagner en s'observant, et en apprenant de chacun.
Vous avez compris, avec logique, que la solution à la guerre n'est pas de frapper le plus fort. Non. Les racines du conflit de ma nation mère remontent et descendent bien plus profond dans la terre pour se régler en une simple négociation. C'est bien un siècle de souffrances, de malheurs, d'inégalités et de corruptions qui resurgissent à l'heure des comptes, dans ce que nous pourrions appeler "notre apocalypse".
Ainsi, votre aide, que je salue avec mes plus sincères compliments et sentiments, ne permettra en effet que vous usez vous-même de la guerre en remportant la victoire à notre place. Cela n'est hélas point possible, et je comprend parfaitement que cela ne vous porte grand intérêt à le faire. Aucun peuple ne devrait à subir cela, pas même nos pires ennemis. En temps que Reine légitime du trône ramchoure, je remportais cette guerre, cela en est certain, mais avec, je l'espère, votre soutien.

Votre première proposition me convient parfaitement. Nos forces, bien qu'ayant a disposition le matériel le plus avancé de toutes les factions, n'a pas l'expérience des guerres contemporaines, ou alors, pas suffisamment. Nous étions, il y a pas si longtemps, encore dans des batailles rangées digne des plus lointaines années de l'humanité. La production et l'apprentissage du maniement des armes à feu et autres technologies modernes ont déjà fait leur fruit sur nos champs de bataille, comme par exemple l'assaut sur Gongdan, un petit village aujourd'hui sous notre contrôle. Toutes les conditions au bon fonctionnement des entrainements seront réunis, vous avez ma parole de souveraine. Bien que les moyens viennent à manquer quelques fois, nos forces militaires bénéficies toujours d'une importante légation financière. Cela sera alors facile de former les nouveaux cadres militaires du Royaume Constitutionnel de Ramchourie. Pour toutes missions quelle qu'elles soient.
Votre seconde proposition est quelque peu, frontale, si vous me permettez le terme. Bien que cela nous serait d'une grande aide, je crains de devoir poser une certaine limite à votre idée. Aucun soldat étranger ne combattra directement des ramchoures. Cela peut vous semblez de l'idiotie et de la stupidité militaire, mais moi je vois seulement des possibles soldats avec des airs supérieurs provoquer des crimes atroces dans mon pays. Je ne prétend pas à un seul moment que Caratrad serait capable de le faire, et j'ai toute confiance en votre armée pour contredire ce que je viens de vous énoncez, néanmoins je vis la guerre, et la Ramchourie a déjà fait les frais des attaques des eurysiens autrefois. Et les souvenirs que l'on en garde ne sont bien souvent peu réjouissants. Néanmoins, pour revenir sur votre proposition, seuls les frappes aériennes seront tolérés par notre gouvernement. Bien qu'elles frappent brutalement nos frères et nos soeurs, je ne peux dire que cela n'est point utile dans un conflit. Une frappe aérienne, à l'heure où les défenses contre les machines volantes sont inexistantes, peut radicalement faire basculer le cours du conflit actuel. Cela, vous le savez très certainement, et c'est bien pour cela que je suis favorable à son utilisation ponctuelle pour nous soutenir dans nos opérations terrestres.

Autrement, j'espère de tout coeur que le gouvernement de Sang Gong comprendra le but, l'objectif de nos opérations, afin de rétablir la paix dans ma terre mère. Je prie tous les dieux du monde pour que votre souveraine, que je respecte très sincèrement, puisse accepter la bonne tenue des engagements que nous tenons actuellement.

Votre aide est une fois de plus bienvenue. La Ramchourie - cela n'est caché à personne - n'a guère l'usage des outils informatiques contemporains, et se tient encore à la risée des nations modernes sur ce point. Ainsi, disposer d'appareils satellitaires, comme vous les appelez, saura grandement nous aider. L'information, et la détection des actions orchestrées par nos adversaires sont des conditions sine-qua-non à notre victoire sur l'ensemble de la Ramchourie. Nous comprenons que ces outils d'une technologie précieuse restent sous votre contrôle, et nous ne forcerons pas la domestication d'un tel savoir pour des profits personnels et dangereux pour nos relations futures.
C'est pour cela que nous sommes favorable à l'installation d'une ambassade caratradaise à Muan. Bien que notre capitale symbolique et historique reste Zangian'h, les dégâts qu'elle a subi après son siège par les forces coalisés et la présence importante de nos institutions à Muan ne laisse d'autres candidats idéaux pour la fondation d'un tel bâtiment. Je serais enchantée de pouvoir discuter par la suite des modalités dont vous souhaitez réserver pour plus tard. Nous pourrons y revenir dessus quand vous le souhaiterez.

Votre proposition suivante sur la modernisation de l'économie ramchoure est un point essentiel à mon humble avis. Nos institutions se baisaient jusqu'alors sur un système féodal, où le seigneur décidait des taxes et où la libre entreprise n'existait point. Les concepts économiques différents des nôtres nous étaient, pour le dire brièvement, inconnu, ou jugé mauvais par la cour seigneuriale. Néanmoins, je pense, tout comme vous je le suppose, que le modèle capitaliste est une possible solution aux crises économiques que notre pays connait actuellement. Un développement plus concret de vos idées concernant ce sujet seraient bienvenues, et pourraient être étudiées finement par nos économes.
Dans l'éventualité où ce système nait en Ramchourie, il serait tout à fait possible, dans la limite du respect des institutions ramchoures et du peuple tout entier, que des entreprises caratradaises réalisent des partenariats concrets avec notre gouvernement pour nous amener vers ce système. Néanmoins, nous n'hésiterons pas à revenir sur nos positions si nous observons que vos entreprises dépassent leurs droits, ce que j'espère qu'il n'arrivera pas. Mais je vous fais ample confiance pour éviter ces dramatiques situations.

Enfin, je vous remercie de m'avoir écouté si longtemps. Je monopolise quelque peu la parole, mais il est nécessaire de rentrer dans des détails profonds pour que nos discussions puissent aboutir à une entente cordiale voir parfaite entre nos deux pays. Je suis heureuse d'apprendre que vous nous considérez officiellement comme les légitimes détenteurs du pouvoir ramchoure au niveau international. Cette aide, si anodine soit-elle, est un premier pas vers l'autonomie et l'indépendance sécurisée face aux belliqueuses factions ramchoures et à nos voisins bellicistes Xins.
Nous combattons en effet depuis bien longtemps les Daiponistes dans le sud du pays, et le communisme dans sa radicalité la plus effrayante est un fléau qu'il convient de détruire. Trop de massacres ont été réalisés par les fidèles du défunt dictateur Dai Po, qui est à ce jour certainement le plus atroce de tous mes pairs. La mémoire des horreurs qu'il a perpétré ne devra être oublié, à défaut de cela, les mêmes erreurs se répèteront encore et encore. Néanmoins, les Taihoranistes, bien que faisant partie des mouvances dites "rouges", restent des précieux alliés dans la lutte pour l'unification. Membre important de la Grande Coalition, le gouvernement de Tchang Nam-Kah serait par ailleurs, je ne vous le cache point, favorable à une possible unification avec notre mouvement après négociation sur quelques points. Tous les communistes ne sont donc pas à exterminer, mais les plus radicaux devront être condamnés pour leurs actes dépassant le cadre du tolérable. Et je dirais même, de l'humain.
Nous vous remercions, une fois de plus, d'avoir reconnu notre régime comme légitime, mais n'oubliez point que nous avons des alliés qu'il ne faudrait oublier, et qui participent pour le moment à un objectif collectif : unifier la Ramchourie, pour ensuite s'accorder sur un plan d'unification totale.

Mais à présent, après vous avoir trop longtemps garder au silence, je m'en remet à vos avis et à vos propositions pour un partenariat solide et clair entre Caratrad et la Ramchourie."
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