22/02/2018
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[Austaria - Westalia] L'ancienne colonie de retour à la métropole


Austaria Westalia


Rencontre diplomatique entre la Grande République de Westalia et le Royaume d’Austaria

Landor, Domaine royal, Austaria, le 10 février 2018.

Vue de la capitale royale austarienne, Landor, où se déroule la rencontre.
Vue de la capitale royale austarienne, Landor, où se déroule la rencontre.

Cela fait désormais plus de deux siècles que la colonie de New Austaria est devenue “indépendante”, ou plutôt arraché des mains de la couronne par le Duc de Lasley déchu, devenu Roi Edward Ier, dit “le sans terre”, ancien bras droit du souverain destitué, Charles II, dit “le Chauve”, par son propre neveu, soutenu par les caratradais en quête de soumettre une bonne fois pour toutes le Royaume sous leur joug. Une histoire suffisamment ancienne pour avoir vu de l’eau couler sous les ponts entre-temps. En effet, depuis 1804, l’ancienne colonie aleucienne était devenue un pays pleinement indépendant sous le nom de Westalia, avait poursuivi les efforts de colonisation bien au delà de ce qui avait pu être réalisée sous le contrôle austarien, devenant progressivement une puissance locale sous Henry Horvanx, avant de se hisser au rang de puissance régionale au cours des deux guerres viétiques, avant d'atteindre récemment le rang de puissance continentale en Aleucie, dans un contexte de chute du Lofoten et de l’affaiblissement de l’Empire du Nord face aux terribles attaques de la Principauté de Carnavale. L’ancien territoire d’outre-mer, depuis son indépendance, s’était développé, avait pris en puissance et dominé sa région aussi bien économiquement, que militairement. De son côté, la vieille métropole n’avait pas connu un destin aussi glorieux que son ex-colonie. La “guerre de l’effondrement” a eu un impact particulièrement néfaste sur sa stabilité au cours du demi-siècle qui a suivi et, bien que le règne de la Reine Mathilde Ier, dite “d’outre-mer” a vu le pays se relever économiquement et socialement, il a aussi été le spectateur d’un empire coloniale en plein effondrement, perdant sur la seconde moitié du XIXème siècle une bonne partie de ses autres colonies. Le début du XXème siècle, à la mort de la dernière souveraine de la maison Andgor, entraîne le pays dans une nouvelle crise politique, sociale et économique, provoquant tour à tour la révolte des serfs, entre 1912 et 1914, qui va aboutir au régicide du Roi George VII, dit “le Fugace”, et à l’abolition du servage dans l’ensemble du Royaume. Une période qui sera rapidement suivie par le début de la Guerre civile austarienne, entre loyalistes de la monarchie et républicains, poussant plusieurs pays à entrer dans la Grande Guerre, le Roi Richard XI, dit “le Soldat”, soutenu par les caratradais, et les révolutionnaires anti-royautés de la République-Unie d’Austaria, par le Brod Flor. Avec la défaite des républicains en 1931, c’est le début de la reconstruction pour le pays, qui se relève économiquement et se stabilise au cours de la période des vingt glorieuses, voyant le monarque actuel, le Roi George VIII, monter sur le trône en 1947. Depuis le début des années 50, le Royaume d’Austaria stagne sur tous les plans, n’arrivant pas à se refaire une place sur la scène internationale ou à tirer correctement profit de la mondialisation de l’économie, faute à une société féodale au système trop archaïque pour récupérer les potentiels bénéfices. Malgré tout, le règne de George VIII apporte une vague de réformes progressistes dans le pays : liberté de culte, protection des minorités ethniques, plus de liberté d’expression, réforme du système des castes… Avant de voir une nouvelle génération de dirigeants, souvent issue de la bourgeoisie, occuper différents postes de pouvoir et mener des réformes économiques visant à faire intégrer le pays dans le commerce mondial, tout au long des années 2000 et aujourd’hui encore plus.

La plus grande figure de ces “roturiers de pouvoir”, comme on les appelle, est sans aucun doute le Chancelier James Calendor. Patriarche des Calendor, originaire de la ville de Landor et fait Grande famille par le Roi en personne, le chef du gouvernement royal est un soutien de longue date du monarque sur ses rapports avec les différentes familles et guildes du pays. Avec le soutien de la couronne, il assied son autorité sur la Guilde des marchands royaux, l’une des plus prestigieuses du Royaume, et il s’est rapidement hissé au statut de l’un des hommes les plus riches et les plus influents du pays. Nommé Gouverneur de Landor en 2001, se voyant rejoindre la noblesse honoraire par son titre de Lord, son ascension atteint son apogée lorsque George VIII le nomme Chancelier du Royaume, obtenant le plus haut rang au sein du gouvernement royal, devenant le premier roturier d’origine à atteindre une telle position, en 2007. Secondant le Roi, il en est devenu son homme de confiance, à une période où le souverain voit son âge très avancé le limiter de plus en plus dans les efforts et l’énergie qu’il déploie pour accomplir ses devoirs royaux. S’il a réussi à s’attirer la sympathie de nombreux nobles de la faction des réformistes, dont il en est devenu de facto l’une des principales figures, il s’est attiré l’animosité de ceux de la faction des conservateurs, que cela soit le Duc de Nord Varsan et encore plus avec le Duc de Lasley, dont la rivalité entre le Chancelier et ce dernier est de notoriété commune, ce dernier ayant déjà essayé de faire remplacer le bras droit du Roi à de nombreuses reprises, mais sans succès jusqu’à présent.

Dans de brefs échanges épistolaires et téléphoniques, il allait être le premier Chancelier à faire renouer des liens entre l’ancienne métropole austarienne et une de ses anciennes colonies, à savoir Westalia. Si elle n’avait pas ce nom-là, il y a deux siècles, la majorité de son territoire et l’ethnie dominante se revendique d’ascendance austarienne. Premier territoire à avoir obtenu son indépendance du Royaume, dans un contexte politique instable ayant vu une sortie sans conflit, faute au manque de moyens de l’époque pour venir reconquérir l’ancien territoire. Malgré tout, contrairement à d’autres anciens territoires, il n’y a jamais eu un ressentiment contre le Royaume ou sa population en Westalia, seulement une distance géographique et une évolution sociétale ayant fait diverger la culture austarienne, entre celle d’Eurysie et celle d’Aleucie. Si les deux territoires n’ont jamais vraiment cessé d’échanger entre eux, il y a désormais une véritable reprise de contact entre les deux gouvernements, une initiative en provenance de la Grande République et d’un de ces nouveaux hommes forts : le Ministre fédéral aux affaires étrangères Henry Takajiwa. Le projet de renouer avec l’Austaria n’est pas récent et la rumeur d’une rencontre prochaine circulait déjà sous l’ancien exécutif fédéral. Cependant, l’agenda électoral de l’année 2017 ayant repoussé et chamboulé de nombreux projets, il n’y avait rien d’étonnant à voir la nécessité de former un gouvernement stable avant de revoir la Grande République reprendre ses affaires vers l’internationale. Pour Henry Takajiwa, il y avait quelque chose d’au-delà d’un simple symbole de retour aux sources, c’était celui de reprendre l’insertion de l’influence commerciale westalienne sur le marché eurysien, encore plus avec un marché aussi vide de concurrence que celui des austariens, en pleine phase d’ouverture depuis quelques mois. Pour le Chancelier James Calendor, c’était également l’occasion de séduire des investisseurs potentiels en provenance d’une des plus grandes économies du monde. Comme à chaque fois, derrière les belles images, il se cache toujours des enjeux commerciaux pour chacun des pays concernés.

Pour cette mission diplomatique, la délégation westalienne était dirigée par Henry Takajiwa en personne, accompagné de nombreux conseillers, mais également des représentants de diverses entreprises westaliennes intéressées par l’investissement en Austaria. Les nouvelles contraintes étaient beaucoup plus souples que par le passé et avec une certaine marge de négociation pour les grandes corporations de la Grande République souhaitant y trouver de bons bénéfices. Ayant voyagé en avion, vers ce continent où la guerre prend une importance de plus en plus grande, le premier diplomate westalien n’était pas trop inquiet de la région dans laquelle il se rendait, ce coin d'Eurysie était beaucoup plus calme et hôte de nations sans hostilité à l’égard de Westalia, bien que le conflit militaire avec Carnavale n’était pas si loin de là… S’engageant sur la piste de l’aéroport de Landor, l’aéronef du Ministre et de sa délégation se posa sans encombre, après plusieurs heures de vol, dans la capitale royale. Cette ville avait grandement conservé son aspect ancien, avec de très nombreuses bâtisses de style gothique dans le centre historique et un style néo-classique majoritaire dans les quartiers beaucoup plus récents. Moins vertigineux que sa pendante westalienne, New Landor, la cité austarienne n’en reste pas moins magnifique à observer, presque comme un musée à ciel ouvert pouvant projeter les touristes dans une autre époque, si on fait abstraction de certaines commodités modernes, comme les voitures ou l’électricité. Assez rapidement la délégation fut accueillie par le Chancelier du Royaume, souriant et accompagné de plusieurs conseillers, “Excellences, je vous souhaite la bienvenue sur la terre gouvernée par notre bien-aimé Roi George VIII. Sa Majesté m’a partagé son plus grand enthousiasme à l’idée de vous rencontrer aujourd’hui”, s’exclama James Calendor, en tendant sa main à Henry Takajiwa. “Monsieur le Chancelier, c’est un honneur de pouvoir marcher sur les terres qui ont vu naître les ancêtres de tant de nos concitoyens. Je partage l’enthousiasme de Sa Majesté concernant nos prochains échanges”, répondit de son côté le Ministre en serrant la main de son homologue.

Le Palais Andgor, résidence royale et centre du pouvoir austarien.
Le Palais Andgor, résidence royale et centre du pouvoir austarien.

La délégation se déplaçant à bord d’un convoi de voitures blindées, le trajet avait été soigneusement choisi par les autorités austariennes pour présenter, d’un côté, les beaux quartiers de la capitale, mais également les quartiers industriels les plus remarquables aux différents membres de la délégation. L’objectif était bien évidemment de démontrer que, malgré sa relative pauvreté, le Royaume reste une force dotée de ses atouts, envers et contre toutes les crises qu’il a pu traverser ces derniers siècles. La destination du convoi est le Palais Andgor, lieu de résidence du souverain et grande bâtisse abritant de nombreuses institutions, une entrevue formelle avec le Roi étant prévue, le monarque ayant insisté pour rencontrer la délégation étrangère se rendant sur son territoire. Le Palais Andgor est en réalité une forteresse datant de la fin du règne de Richard Ier, dit “le Conquérant”, fondateur de la dynastie Landor, l’une des plus anciennes d’Eurysie. S’il n’y a jamais officiellement résidé, nombre de ses descendant vont contribuer à l’amélioration de ce dernier, prenant le nom de “Palais Andgor” sous le règne du Roi Henry II, dit “le Grand”, qui en fait sa résidence principale et qui lui donne son style gothique extérieur, tandis que ses descendants lui donneront son style d’intérieur baroque au cours du XVIIème siècle. Particulièrement grand, il se trouve au milieu d’un imposant parc au centre de la cité royale, donnant encore plus à sa majesté. En s’avançant dans ses couloirs, une fois arrivée sur place, la délégation westalienne pénètre dans une salle richement décoré ou se trouve en son centre le Roi George VIII, au côté de deux de ses fils, le Régent du Duché de Weistmester, le Prince Edward of Austaria, et son frère cadet, le Prince Henry of Austaria. “Chers amis westaliens, bienvenu dans ma demeure, bienvenu sur mes terres, c’est un honneur que de pouvoir accueillir la population austarienne d’Aleucie”, s’exclama d’un ton joyeux le monarque. Dans le terme “population austarienne d’Aleucie”, il ne fallait pas y comprendre une forme de possession à l’égard de l’ancienne colonie du Royaume, mais plutôt d’une expression historique qui a longtemps été utilisée pour qualifier les westaliens, nommés austariens d’Aleucie, ou néo-austariens, longtemps utilisé, mais tombant en désuétude depuis quelques années, au profit de leur véritable appellation. “Votre Majesté, je tiens à vous présenter les salutations de toute la population de la Grande République de Westalia, par ma présence devant votre auguste personne. Notre rencontre en ce jour historique posera les bases entre deux peuples si éloignés géographiquement, mais aux racines culturelles si proches”, s’exprima Henry Takajiwa en saluant formellement le souverain, tout en respectant avec sérieux le protocole qui lui avait été communiqué en amont. Officiellement, Henry Takajiwa est le premier représentant westalien à rencontrer un Roi d’Austaria depuis l’indépendance du pays et il y avait un certain exotisme à entendre deux accents austariens très facilement distinguables dans la même pièce. Assez rapidement, le monarque invita ses invités à prendre le thé dans un salon à proximité, assez peu pour discuter affaires ou diplomatie, mais surtout pour échanger sur des sujets plus triviaux, avec une curiosité toute particulière de George VIII pour les cultures étrangères. Ce dernier posant de nombreuses questions sur Westalia et ses différences avec Austaria, nombreuses, mais avec un héritage commun assez évident, dans la langue, certaines coutumes ou traits de caractères prenants racines plusieurs siècles dans le passé. “J’espère avoir l’occasion de pouvoir visiter officiellement Westalia, Excellence, pour rencontrer ce peuple d’austariens ayant connu une évolution différente de la nôtre. Je souhaite avant tout qu’une amitié fraternel se forme entre nos deux populations et je suis persuadé que nous avons tout ce qu’il faut pour la construire”, déclara le Roi au représentant westalien, dans un sous-entendu visant à planifier un déplacement prochain du monarque à Westalia, particulièrement amateur de voyage et voyant une bonne occasion de renforcer le lien culturel entre les différents peuples austariens, quelque chose qu’il n’a pas eu le temps d’approfondir au cours de son très long règne, déjà le plus long pour un souverain austarien et probablement le plus long de l’Histoire tout court. “Votre Majesté, je ne manquerai pas de proposer une visite officielle de votre part à Monsieur le Président fédéral Belagri à mon retour. Je suis certain que le peuple westalien sera heureux de pouvoir vous accueillir”, répondit le Ministre en gardant sourire amical.

Les deux délégations échangeant sur les relations entre les deux pays.
Les deux délégations échangeant sur les relations entre les deux pays.

Après presque une demi-heure d’échanges, se terminant sur ces derniers mots, les deux délégations se préparent à changer de pièce pour débuter les véritables discussions diplomatiques. Le Roi, à l’emploi du temps particulièrement chargé, se retire avec ses fils vers un autre lieu du palais, tandis que les westaliens, mené par Henry Takajiwa, et les officiels austariens, menés par le Chancelier James Calendor, s’installent dans la salle voisine, autour d’une grande table où ils se font chacun face, entourés de portraits d’anciens dirigeants et d’une architecture d’intérieure d’un style baroque austarien. Après une brève introduction de chacune des délégations, le Chancelier reprend la parole, récupérant un papier dans la pile face à lui, “Sa Majesté, vous l’avez sûrement bien compris, a exprimé sa plus grande volonté à forger des liens nouveaux entre les westaliens et les austariens. En tant que son représentant désigné autour de cette table, je peux déjà vous annoncer que notre bon Roi publiera dans la journée un nouveau décret royal pour lever le bannissement de l’ensemble des descendants des familles nobles s’étant exilées en Westalia au cours du XIXème siècle. Il en sera également de même pour tous les descendants des austariens protestants ayant fait le choix de l'exil en Westalia au cours des périodes bien sombre de notre histoire”. En l’espace de deux siècles, les terres westaliennes étaient devenues un eldorado pour les austariens en quête du riche rêve aleucien, tout comme il fut une terre d’accueil pour les nombreux exilés austariens, chassé du pays pour leurs croyances religieuses, particulièrement les protestants, mais également les familles de nobles ou bourgeoises poussées à l’exil sur fond de lutte de pouvoir ou d’influence. Plus que des descendants de colons austariens, les westaliens sont aussi de nombreux descendants d’immigrés venus après l’indépendance ou de réfugiés en tout genre. Il n’était donc pas rare de voir nombre de ces familles être condamnées, avec leurs descendants, au bannissement éternel d’Austaria, pour celles concernées. “Je peux vous assurer que Sa Majesté marque l’Histoire une fois de plus avec une telle décision pleine de sagesse et d’humanité. C’est un premier pas dans un rapprochement commun, un très grand pas, je vous l’assure”, s’exprime dans un ton affirmatif le Ministre fédéral Henry Takajiwa. Cette première action de la part du Royaume était attendue du côté des westaliens, puisque des décisions du même type avait déjà été prise ces deux dernières décennies, notamment pour les descendants d’exilés ayant demandé la levée de leur condamnation à la couronne, des demandes systématiquement acceptés, à l’image du Premier ministre fédéral actuel, Richard Kaylor, issue d’une branche cadette de la dynastie Landor, ayant même récupéré la reconnaissance de ses titres de noblesses, sans pour autant recevoir une quelconque compensation ou d’exprimer sa volonté de partir vivre en Austaria, le chef du gouvernement fédéral ayant confirmé à plusieurs reprise être “un westalien de sang et de chair”. “Dans cette même lancée, je souhaite également proposer à votre gouvernement une coopération culturelle visant à promouvoir la bonne entente et la compréhension entre nos deux peuples”, s’exprime à nouveau le Chancelier, “Avec un objectif mémoriel de faire plus de lumière sur les siècles de relations communes que nous avons pu avoir, en partageant des archives austariennes et westaliennes à des groupes de chercheurs des deux pays”, poursuivit-il dans sa proposition, rapidement répondu par le Ministre westalien, “Nous avons pu en discuter au cours de nos derniers échanges, à distance, et je peux à nouveau vous assurer le plein accord de mon gouvernement pour débuter une telle coopération”.

Les premiers échanges et propositions formels réalisés, il était désormais temps de rentrer dans les réelles raisons pour lesquelles les deux nations avaient décidé de se rencontrer aujourd’hui. D’un côté comme de l’autre, il y avait un objectif à tirer profit de la force de l’autre pour obtenir des avantages à leur pays. Les enjeux sont principalement économiques autour de cette table désormais, une volonté de se faire de l’argent et de faire prospérer les affaires intérieures dans un contexte où chacun possède ce que l’autre souhaite. Sans surprise, c’est le westalien qui prend rapidement le contrôle de la discussion en abordant le premier sujet dans ce sens, quelques instants après avoir bu une partie du verre d’eau mis à disposition face à lui : “Je pense que nos deux peuples ont tout à gagner dans une initiative commune de faciliter les mouvements de populations entre nos deux pays. C’est déjà un fait que les westaliens et les austariens n’ont pas attendu notre rencontre pour visiter, voir s’établir sur les terres de l’un et de l’autre. Dans une dynamique de mouvement déjà existante et d’un rapprochement naissant, je souhaite proposer des facilitations migratoires entre nos peuples”. Si la Grande République accueille bien plus d’austariens que le Royaume héberge de westaliens, les perspectives d’évolutions économiques d’Austaria en font une nation émergente qui va avoir besoin de main d’œuvre, notamment dans sa métropole, dont les projets visant à faciliter ce genre d’immigration vont se multiplier dans les prochaines années, tout particulièrement avec les implantations étrangères à venir, qui vont amener ce vivier de travailleurs. De l’autre côté, les westaliens poursuivent leur politique de séduction de populations étrangères qualifiées ou souhaitant se qualifier en se formant en Westalia, pour contribuer à l’effort de croissance économique important du pays. Le Chancelier réajuste ses lunettes et répond avec un léger sourire, “Je partage votre vision et je ne peux qu’apporter mon soutien à cette proposition. Je pense qu’il y a également à profiter de cette souplesse pour promouvoir le tourisme entre nos deux pays, je suis persuadé que de nombreux westaliens seraient intéressés par la découverte des différents paysages que le Royaume peut offrir”.

A la suite de quelques échanges confirmant les précédentes propositions, le Chancelier tend un dossier à son interlocuteur, tandis qu’une copie est distribuée au sein de la délégation westalienne, un accord sur l’immigration est une étape cruciale pour la proposition qui va suivre. En effet, avec la publication du tout récent décret royal du 20 janvier 2018, le Royaume cherche à attirer les investisseurs étrangers en adaptant son modèle économique pour laisser plus de liberté aux projets des entreprises non-austariennes. La Grande République de Westalia, qui possède de nombreuses entreprises florissantes à l’internationale, représente donc une opportunité à ne pas rater pour le chef du gouvernement de Sa Majesté. D’un côté comme de l’autre, cette éventualité est clairement envisagée, alors que des représentants de grandes entreprises westaliennes se trouvent assis face à des patriarches de grandes familles ou des dirigeants des plus puissantes guildes du pays. “Comme vous pouvez le voir dans ces documents, nos guildes ont l’ambition de mettre en place de nombreux projets économiques ambitieux dans les années à venir. Cependant, en Austaria, nous ne pouvons que constater le manque de moyens ou d’expertises pour certains d’entre eux et nous souhaitons nous tourner vers l’international pour trouver le soutien nécessaire à la revitalisation de l'économie du pays. Sa Majesté et moi-même pensons que la Grande République de Westalia, et plus précisément ses acteurs économiques, peuvent représenter des partenaires potentiels dans nos ambitieux projets. Vos entreprises pourraient alors bénéficier du récent changement de nos lois pour ouvrir la marche sur la scène internationale. Qu’en pensez-vous ?”, s’exprima le Chancelier d’un air beaucoup plus sérieux, mais conscient que la proposition qu’il avait faite était particulièrement alléchante pour une nation aussi capitaliste que Westalia. Dans la salle, du côté des westaliens, les représentants des acteurs économiques échangent à voix basse entre eux, non sans un sourire de requin d’homme d’affaires westalien, tout particulièrement lorsque plusieurs projets proposés concernent l’exploitation de ressources naturelles difficilement trouvables en Westalia. Le représentant de la Northern Mining Alliance, le directeur commercial de l’entreprise pour le marché eurysien, un proche d’Arthur McAubert, PDG de la société et Président du groupe Tomorrow Westalia, fait un signe de tête au Ministre pour indiquer que l’idée l’intéresse, toujours le dossier entre les mains. Henry Takajiwa feuillette ce dernier, avant de le refermer et de le poser devant lui, portant de nouveau son regard vers le Chancelier austarien, “La Grande République est une nation commerciale qui aime saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent à elle. Si nous sommes parmi les plus grandes puissances économiques du monde et la plus grande force commerciales d’Aleucie, c’est grâce à une habile stratégie de développement vers l’internationale, investissant et échangeant avec de nombreux peuples à travers le monde. Je suis persuadé que nos acteurs économiques se feront un plaisir d’investir très prochainement en Austaria. Il serait même dans l'intérêt de mon pays que nous mettions en place les mesures nécessaires pour inciter ce genre d’initiative par des avantages particuliers”, le Ministre réajuste sa posture sur son siège, conscient qu’il est sur le point de marquer une nouvelle réussite à son palmarès diplomatique, de quoi faire encore grimper sa popularité, aussi bien auprès de la population, que de l’élite westalienne, probablement déjà impatiente de générer de grands bénéfices en Austaria. Il y avait cependant encore quelque chose pour lequel il pouvait pousser, afin de maximiser les profits de son pays, “Ces investissements vont tout naturellement permettre d’augmenter les exportations austariennes vers l’international, tout comme augmenter son besoin en de nombreux produits ou matériel absent au sein du Royaume. La Grande République pourrait représenter un marché très intéressant pour vos ressources naturelles extraites, tandis que nous pourrions exporter sur votre territoire différents biens nécessaires à votre développement. Je souhaite donc proposer un abaissement des taxes d’import-export sur les marchandises de nos pays respectifs, afin que chacun puisse bénéficier de l’autre à son plus haut potentiel”. Il était nécessaire, pour Henry Takajiwa, de faciliter au maximum les futurs échanges commerciaux avec Austaria, tout particulièrement dans une optique où plusieurs acteurs économiques westaliens vont s’apprêter à y investir plusieurs millions de talirs dans les prochaines années. Sans hésitation, le Chancelier répondit à son interlocuteur, “C’est une très bonne idée, je ne peux qu’approuver et je suis persuadé que Sa Majesté donnera son approbation concernant cette application à l’ensemble du territoire”, il n’y avait désormais plus qu’à discuter des détails du traité qui était en train de se construire dans les échanges entre les deux délégations. Des accords principalement centrés sur le commerce et l’économie, mais surtout présentés comme la construction de nouveaux liens entre la Grande République de Westalia et le Royaume d’Austaria.

A gauche, le Chancelier austarien, James Calendor, serre la main au Ministre Fédéral westalien aux affaires étrangères, Henry Takajiwa, devant la presse.
A gauche, le Chancelier austarien, James Calendor, serre la main au Ministre Fédéral westalien aux affaires étrangères, Henry Takajiwa, devant la presse.

Les échanges finaux se poursuivirent jusqu’à la fin de la matinée, avant de voir l’ensemble des participants être invité à dîner avec le Roi dans une grande salle de réception, composé d’un menu particulièrement luxueux, contenant des mets et des produits des quatre coins du Royaume et du reste de son ancien Empire colonial. Après quelques échanges informels au cours de l’après-midi, le Chancelier James Calendor et le Ministre fédéral Henry Takajiwa se présentèrent devant un parterre de la presse austarienne, westalienne et internationale, dans une pièce dédiée au sein du Palais Andgor, où ils purent présenter leur ressenti sur ces premiers échanges officiels entre les deux pays. “Cette journée va rester dans l’histoire comme la reconstruction de liens entre deux peuples aux origines si similaires et aux évolutions si diverses. La Grande République de Westalia espère pouvoir poursuivre cette dynamique avec nos nouveaux partenaires austariens qui, je l’espère, ouvrent la porte à la construction de nouveaux partenariats en Eurysie et tout particulièrement dans cette riche région du continent. Le Royaume se fait aujourd’hui l’ami d’une nation dynamique et j’espère que nous pourrons prochainement accueillir une visite austarienne en Westalia dans un futur proche”, commença par s’exprimer le Ministre, visiblement de bonne humeur à la suite de ces premiers échanges. De son côté, le Chancelier répond avec un visage jovial au diplomate westalien, “Sa Majesté s’intéresse à Westalia et je suis persuadé que, lorsque l’opportunité se présentera, nous pourrons organiser un voyage officiel en Aleucie pour renforcer nos liens. Le Royaume, avec les accords conclus aujourd’hui, marque une nouvelle étape dans notre grand plan de reconstruction économique et d’ouverture vers l’international. Notre illustre souverain accorde sa bénédiction et sa sagesse à ces initiatives que nous mettons en place et celle-ci n’est que la première d’une longue liste, qui s'étoffera dans l’avenir”. Ces premières prises de paroles s’en suivirent de questions à destination des deux officiels de la part des journalistes invités, des questions particulièrement bien choisi, pour ne pas offenser la couronne notamment, s’orientant principalement sur le déroulé des échanges et des détails sur le futur des relations westalo-austariennes. Par la suite, les deux protagonistes de cette rencontre prendront la pose, se serrant la main et souriant en direction des caméras et des appareils photo, en signe de bonne entente et pour marquer le coup médiatiquement. La délégation westalienne sera par la suite raccompagnée jusqu’à un convoi sécurisé de voiture, où ils pourront regagner leur avion et entamer le chemin du retour vers Columbia.


Traité de Landor


Traité de Landor
Pour l’entente westalo-austarienne et le développement des deux nations


Préambule

Par ce présent traité, la Grande République de Westalia et le Royaume d’Austaria reconnaissent les liens historiques et culturels qui unissent leurs peuples. Dans un effort de construire un lien durable et solide entre ces deux nations, les gouvernements respectifs visent à faciliter les échanges humains, culturels et économiques pour que les différents accords convenus puissent profiter au développement national de chacun. Ainsi, les signataires s’engagent également à poursuivre cette dynamique de rapprochement dans les années à venir pour que les westaliens et les austariens s’approprient tous les bénéfices d’un rapprochement attendu depuis plusieurs siècles.

Article 1 :

Le Royaume d’Austaria s’engage à mettre en place les moyens nécessaires pour mettre fin aux ordres d’exils royaux frappant les familles d’origine austarienne depuis plusieurs générations, dont les membres possèdent la nationalité westalienne à la publication de ce traité. Tous les motifs d’ordre d’exil sont considérés par cette amnistie générationnelle. Seuls les ordres émis après l’année 1990 ne sont pas concernés par cet article.

Article 2 :

Le Royaume d’Austaria et la Grande République de Westalia s'engagent à mettre en place une coopération culturelle visant à renforcer la compréhension et l’entente naturelle entre les deux peuples. Cette coopération contient notamment le partage d’archives concernant l’histoire commune à des groupes de chercheurs westalo-austariens dans un objectif de recherches historiques entre les deux peuples.

Article 3 :

Le Royaume d’Austaria et la Grande République de Westalia s’engagent à faciliter l'acquisition de titres de résidences pour leurs citoyens respectifs désirant séjourner sur leurs territoires respectifs, peu importe la durée du séjour.

Article 3.bis :

Les deux partis s’engagent à promouvoir le tourisme à destination des deux territoires respectifs, notamment en facilitant la délivrance de visas touristiques dans cette optique.

Article 4 :

La Grande République de Westalia s'engage à promouvoir auprès de ses acteurs économiques, par des avantages à sa discrétion, à investir dans les projets de revitalisation économique du Royaume d’Austaria, dans le respect des règles locales et avec la coopération des guildes émettrices des projets.

Article 5 :

Le Royaume d’Austaria et la Grande République de Westalia s’engagent à baisser les taxes concernant l’import-export de produits entre leurs territoires respectifs, afin de favoriser les échanges commerciaux.

Article 6 :

Le traité entre en vigueur dès que l’ensemble des partis l’auront ratifié.
La dénonciation de ce traité prendra effet trois mois après que l’autre signataire de ce dernier ait été prévenu.


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