
- Monsieur Venbranle, merci d'être venu. Commissaire Estragon, de la police politique. Vous êtes son avocat j'imagine ? Enchanté, commissaire Estragon. Suivez moi je vous prie.
Commissariat Central est une ruche labyrinthique et kafkaïenne. Des passerelles intérieures passent au dessus de vastes amphithéâtre remplis de standardistes qui répondent à tous les appels d'urgence - et Dieu sait qu'il sont nombreux - de Carnavale. Partout des hommes en armes, qu'on ne sait pas s'ils sont policiers ou truands, des gars qui gueulent parce qu'on les enferme, des gueules cassées, du sang sur le sol, des bureaux en enfilades où sont rédigés des rapports sur du matériel informatique vétuste.
Le bureau du commissaire, lui, est étonnement propre et bien aménagé. Parfaitement insonorisé aussi, les cris s'arrêtent immédiatement quand la porte se referme.
- Monsieur Venbranle pardonnez moi pour le dérangement mais mademoiselle Castelage a tenu à mettre quelques détails au point avec vous étant donnée la... situation.
Il se lisse la moustache.
- Ah mais pardon, j'oublie que ça n'a pas encore été publié. Vous êtes crédité d'un peu plus de 44% d'intentions de vote dans les sondages monsieur Venbranle, il y a fort à parier que si les choses continuent comme elles vont et si les élections ne sont pas annulées, vous deveniez le nouveau maire, félicitation. Bien sûr vous n'ignorez pas que le maire de Carnavale travaille assez étroitement avec le Commissariat Central et les grandes familles, aussi nous aimerions connaitre un peu mieux vos intentions pour la Cité noire.


