

On la crut d'abord détruite, engloutie avec la nation qui l’avait portée. Pourtant, en 2018, la corporation reparut brusquement, diffusant publicités et annonces officielles comme si elle n’avait jamais disparu. Elle revendique l’administration du Dakora ou plutôt l'autonomie des territoires qu'elle contrôle, c'est à dire quelques gigantesques bunkers et environ cinquante mille habitants. Il va de soi qu'elle ne reconnait ni l'Administration Militaire, ni les Clans Punks, dont certains mêmes occupent illégalement leurs installations.
Ces corporatistes vivent selon des protocoles rigides extrêmement précis qui régissent chaque geste ; impeccablement propres, instruits mais émotionnellement atrophiés, ils sont devenus presque étrangers au reste de l’humanité. Ils naissent grandissent, travaillent, se détendent, se reproduisent, vieillissent et meurent dans leurs abris. Il est rare de voir de tels individus en dehors, à la lumière du jour. On les reconnait aisément au port de la salopette (en général noire) et à leur teint blanchâtre pour ne pas dire troglodyte, conséquence de leur vie souterraine en environnement contrôlé.
À leur tête se trouve Mlle Antoinette Dispensier, PDG et figure publicitaire, communicationnelle et quasi souveraine de cette entreprise qui est aussi un état. Elle se déplace rarement, allant alors d'un abri à un autre avec une escorte redoutable pour ne prendre aucun risque et ne sortant jamais du réseaux des abris. Face à elle et à ses employés, lesquels , s’étend un Wasterland incontrôlable, parsemé de ruines, d’anomalies et de choses que nul ne décrit clairement.
Néant...