
Concrètement, qu’est-ce que l’on trouve au Dakora ? Des bâtiments en ruine, pleins de cadavres en décomposition en général aux trait figés exprimant une terreur qui glace le sang, le tout baigné dans une brume verdâtre toxique dont la densité et la dangerosité varient selon les lieux, les heures, et, pourquoi pas, les contextes narratifs. Vous êtes les maîtres de votre histoire, de vos personnages et de votre province. Y a-t-il de la radioactivité ? Oui ? Non ? C’est vous qui décidez. Des mutants, des zombies, des fantômes du passé, des monstres, et que sais-je encore ? Là encore, le choix vous incombe exclusivement. Vous êtes libres. Le Dakora est davantage un collectif lâche d’écriture qu’un véritable sous-jeu : vous êtes ici pour vous exprimer et pour faire vivre votre récit post-apocalyptique et horrifique. Il n’y a que quelques règles simples et de bon sens à connaitre. Rien de consistant, en termes de jeu global, ne doit sortir du Dakora, et ce qui se passe dans vos provinces reste dans vos provinces. Vous ne pouvez pas faire la géopolitique de vos antagonistes : c’est votre équipe que vous jouez. En cas de doute, ou si vos lores deviennent tendanciellement et invinciblement conflictuels, demandez mon arbitrage.
Pour autant, comme je l’ai indiqué, cela ne signifie nullement qu’il n’existe pas d’univers commun ni de lore de base. Il y en a un, et c’est moi qui m’en occupe. En pratique, vous pouvez développer tout ce que vous voulez, mais j’ai le dernier mot sur le lore de fond, l’histoire du Dakora et la clef de l’intrigue générale (pas de la vôtre naturellement). Celle-ci est pensée pour se déployer avant tout par des pièces d’archives que je crée dans une démarche de type ARG (alternate reality game, jeu en réalité alternée), c'est à dire avec un certain souci de réalisme (relatif). Il vous est d’ailleurs possible de faire des demandes d’archives au Fonds du Dakora, en vous adressant au lieutenant Thérèse Verne via le canal diplomatique de l’Administration militaire, en utilisant le formulaire dédié : [Archives] Fonds documentaire du Dakora pour me pousser à creer une pièce sur tel ou tel sujet (si il m'agrée). Pour le dire clairement, en dehors de ce qui est explicitement indiqué dans ce sujet ou dans les annonces futures, ce sont les pièces des Archives du Dakora qui fournissent les informations sur la trame de fond.
Cependant, vous pouvez parfaitement vivre comme la plupart des habitants du Wasterland de l'univers post apocalyptique de Fallout, c’est-à-dire en ignorant totalement le pourquoi et le comment de la mort du Dakora, de la même manière que la majorité des personnages de Silent Hill ignorent l’histoire de Silent Hill. Cependant, cette histoire existe bel et bien. Le Dakora était un État technologiquement très moderne — bien que volontiers suranné dans son esthétique — mais il avait la faiblesse d’être vulnérable à la corruption des puissants et des entités capitalistes internationales. En somme, le Dakora était un État jumeau du Makota, mais sans ranchers pour le protéger du monde et, en conséquence, très ouvert et sans défenses. C’était aussi un État surpeuplé, comptant des dizaines de millions d’habitants et des métropoles gigantesques, qui sont aujourd’hui autant de cadavres urbains, de villes délabrées et embrumées. Pour les connaisseurs de l’univers Resident Evil, le Dakora formait en quelque sorte une constellation de Raccoon City étendue à l’essentiel de son territoire.
Tout s’arrête le 5 mai 1990. On ne sait pas comment, on ne sait pas d’où, on ne sait pas pourquoi, mais le Dakora ne répond plus et, rapidement, on compte des dizaines de millions de morts et de disparus, et le smog (une brume verdâtre épaisse) recouvre l'ensemble du pays, empêchant à quiconque d'y pénétré. Les quelques insensés qui ont essayés n'en sont jamais revenus. En réalité, seules quelques dizaines de milliers de corporatistes ont survécu dans les abris de la Parapluvie, tandis que quelques centaines de milliers de citoyens se sont mués progressivement en punks en se réfugiant dans les souterrains de la capitale, Dakoraville, y menant une vie horrible. Tout le reste n’était que mort et désolation. Il y a deux ans, en 2016, une armée de miliciens makotans, dirigée par d’anciens cadres de la cavalerie makotane — dont le général Lye —, pénètre dans le Wasterland et entame sa reconquête au nom de l’État fantoche du Dakora (émanation cousue de fil blanc du Makota), tandis que la Parapluvie recommence à faire parler d’elle en diffusant des publicités eugénistes, racistes et déconnectées du réel, et que les punks sortent de plus en plus de leurs trous à rats souterrains sous la direction de chefs audacieux. La suite, vous la connaissez : nous sommes en train de l’écrire.