
Jusqu’au printemps 2017, le Front de Libération de la Femme Makotane n’était pour l’essentiel qu’un nom qui circulait dans les notes des polices des mœurs et des services de renseignement intérieurs comme un énième groupuscule d'extrême gauche composé de ce que l'on trouve ordinairement dans le monde interlope du féminisme makotan : des prostituées, des nonnes défroquées, des homosexuelles et généralement tout ce qui porte jupon (encore que pas toujours, puisque certaines se travestissent volontiers) et qui défit les autorités nationales . Cependant, l’attentat de Ranch-le-Grand mit brutalement fin à cette discrétion toute relative. Du jour au lendemain, le FLFM passa du statut de groupuscule subversif mais inoffensif à groupe terroriste dangereux et criminel qui méttait en danger la société et cherchait à en saper les fondements. Les mois suivants montrèrent à la population makotane que cette violence n’avait rien de spontané : enlèvement ciblé pour contraindre le législateur à infléchir la loi contre l’inversion, opération coup-de-poing contre un pénitencier féminin, sabotage méthodique de l’imprimerie des Ligues.
Le point de bascule fut toutefois atteint en décembre 2017, lorsque un duel d'honneur, pour ne pas dire ordalique, opposant Mlle Ménoville au Président de la République offrit au mouvement une visibilité nationale durable et une forme de légitimation symbolique. Mlle Ménoville affrontait (et finalement vainquait) le Président Irreville à armes égales dans les jardins du Congrès. Bien que formellement, comme nous l'avons dit, il s'agissait d'un duel au point d'honneur, Mlle Ménoville ayant défié et insulté le gouvernement et le Président Irreville ayant levé le gant, les tractations des témoins avaient mis dans la balance le projet d'une loi nouvelle en faveur de la cause féministe ainsi qu'une trève permanente de six mois. Comme la demoiselle Ménoville remporta ce duel comme nous l'avons vu, elle se trouvait auréolée de gloire dans son milieu interlope mais également dans l'impossibilité d'agir pour six mois. C'est dans ce cadre (et motivée par la recherche d'un traitement de la maladie qui frappe le FLFM, à commencer par son chef) que la FLFM s'est élancée dans le Wasterland. En outre, la reprise en main de l’Empire du Nord (un temps en pleine confusion du fait de la destruction d'Estham) rend la présence du FLFM dans l'Empire de moins en moins viable et de plus en plus dangereuse. Le choix d'un repli de la base vers les terres dévastées du Dakora s’inscrit aussi dans cette logique. Par ailleurs, il ne s’agit plus seulement de survivre, ni même de frapper, mais de tenter une expérience politique totale : l’implantation d’un territoire autonome. Présentée par ses promotrices comme une fondation utopique, cette expédition relève aussi d’un calcul froid : établir une base arrière hors d’atteinte immédiate de l’État makotan et qui ne serait pas non plus à la merci de l'Empire du Nord.
En ce qui concerne le groupe en lui-même, le FLFM repose sur une direction réduite, mais étonnamment cohérente. Sa fondatrice idéologique, Mlle Vautrin, ancienne courtisane au parcours erratique et à la fascination revendiquée pour l’armement lourd, incarne davantage l'image que souhaite montrer le groupe (la détermination mais dans l'élégance) que la conduite réelle des opérations. Le pouvoir effectif se concentre entre les mains de sa compagne, Mlle Ménoville, femme hommasse, religieuse défroquée, et terroriste rompue aux codes médiatiques. Froide, méthodique, parfaitement consciente des rapports de force, elle impose au FLFM une discipline et une lisibilité qui lui faisaient défaut à ses débuts. À ce duo s’ajoute Mlle Dalembert, issue elle aussi de ce monde interlope mais beaucoup plus versée dans le grand banditisme, et qui est chargée de la logistique, des filières et des financements. Cette alliance du radicalisme idéologique féministe et de la criminalité professionnelle constitue le socle réel du mouvement.
Représailles : Descente de Police dans les principaux bordels saphiques! , In la Libre Makotane, le 12/04/17
Témoignage sur les représailles : Mlle Saint-Paul Enfin Libérée !, In Des Lumières dans la Nuit, le 18/04/17
Deuxième attentat : ENLEVEMENT ARMÉ : LE FLFM A ENCORE FRAPPÉ !, In Les Nouvelles du Makota, le 27/04/17
Libération de l'otage : Mlle Lefranc a été libérée : Le projet de loi contre l'inversion est annulé, In Les Nouvelles du Makota, le 30/04/17
Témoignage de l'otage : Trois jours d'enfer et de terreur, In Les amis de l'Autel, le 12/05/17
Entretien filmé avec Mlle Ménoville, la N°2 du FLFM : Entretien avec Mademoiselle Ménoville (14/05/17)
Troisième attentat : Attaque d'un pénitencier pour femme : Le FLFM revendique , In Les Nouvelles du Makota, le 14/06/17
Dernier attentat en date : Le FLFM détruit la plus grande imprimerie des Ligues, In Les amis de l'autel, le 9/11/17
Déclaration de duel : Mlle Menoville défie le gouvernement, le Président accepte, In Les Nouvelles du Makota, le 24/11/17
Victoire de Mlle Ménoville : Mlle Ménoville remporte le duel !, In la Libre Makotane, le 15/12/17