22/05/2018
08:29:51
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[Althalj] Déclaration à la Khaïma

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Les invités étaient nombreux et avaient été installés dans la grande tente, là où les annonces officielles de la Maktaba s'effectuaient.
La Khaïma était certes unique. Rassemblement de tentes Althaljirs formant différentes salles pour différentes utilités, diplomatiques principalement. Cette agglomération, de ce qui a d'ordinaire d'éphémère, ressemblait à une immense tente de tissus épais, aux motifs traditionnels, soutenus et suspendus.
Le blanc et le bleu, couleurs des Tamurt n Althalj, rappelaient sans aucun doute que la Khaïma était Althaljir.
Perchée sur les falaises bordant l'océan, la Khaïma avait une vue imprenable sur la capitale, Icemlet, en contrebas, où d'innombrables minarets et constructions en petites briques jalonnaient cet espace entre la mer d'Emeraude à l'Est et les montagnes de l'Altilal Almujamada, presque constamment plongées dans de lourds nuages gris.

Et il serinait en ce jour où les délégations diplomatiques avaient été appelées à rejoindre la grande tente et s'installer sur les chaises en bois presque à même le sol. Les invités faisaient face à un simple pupitre finement décoré et détaillé de nacre qui permettrait autrefois de déposer le Coran Ilahmique et aujourd'hui reconverti.

Les nations invitées étaient membres du Pacte Afaréen de Sécurité.
Le Royaume du Finejouri était au centre des invités avec à ses côtés l'Azur et l'ancienne Antegrad, Antérie de son nom actuel.

Des diplomates avaient été invités en tant qu'observateurs comme l'Althalj avait pour habitude de le faire.
La Sérénissime République de Fortuna, la République du Banairah, et sa représentation du Forum de Coopération de l'Afarée du Nord, étaient mis à l'honneur parmi les observateurs avec des places de choix.
La Cramoisie faisait elle aussi partie de la délégation d'observateurs.


Des rafraichissements, cafés et thés furent servis par le personnel de la Maktaba, toujours habillé de blanc et presque exclusivement masculin. Le ballet d'anciens plateaux en bois et de théières argentées était calibré. L'hospitalité Althaljir était toujours étrange à certains yeux aux prismes outre-Afarée, s'attendant à un service de la gente féminine, néanmoins la culture Althaljir avait traversé les océans depuis son ouverture au monde et le mythe d'une société matriarcale dans le monde de l'Islam élargie se révélait une réalité ancrée depuis des siècles, que certaines considéraient comme avant gardiste.

L'entrée de trois femmes habillées de tenues traditionnelles firent leur entrée à tour de rôle.

La qari Baya n Ifilku, représentante de la Maktaba au FCAN, mais aussi aux affaires Afaréennes, fit un signe complice aux invités Fortunéens et du Banairah, des collègues de travail de longue date, puis aux invités du Pacte Afaréen de Sécurité de manière officielle. Celle-ci s'installa au pupitre et posa quelques notes sur celui-ci tandis que la deuxième personne fit son entrée.

Vêtue des couleurs de sa région d'origine, les motifs ocres d'Asefsaf, elle était la seule à porter un voile laissant toutefois paraître ses cheveux et ses oreilles et bijoux en or.
Son nom ne fut pas divulgué. Elle était la représentante de la Sororité, instance dirigeante en binôme avec la Maktaba... enfin il était très compliqué d'expliquer et de connaître les interactions institutionnelles officielles entre les deux. La présence de cette représentante était une sorte de rupture d'un protocole longtemps maintenu avec une Maktaba connue et affichée pour les communications publiques et officielles et la Sororité masquée et plongée dans le dur labeur de diriger la nation.

La dernière personne était la Qari Ijja Shenna. Elle se faisait de plus en plus vieille et son entrée dans la tente, marquée par le respect de sa contribution et de son statut, était tout aussi symbolique que celle de la Sororité. Elle s'assit à l'arrière du pupitre dans un fauteuil qu'elle appréciait tout particulièrement pour ses accoudoirs en bois de pin, lisses et anciens.

L'introduction de la qari Baya n Ifilku donna le ton.
L'ordre du jour était celui de la Cramoisie et de l'ultimatum du PAS.
La qari précisa que les Tamurt n Althalj prenaient très sérieusement une situation qui n'avait eu de précédents en Afarée et nécessitait l'attention de toutes et tous.


... Le FCAN a immédiatement discuté des étapes à suivre, de la voie à prendre face à la multiplication d'évènements hors normes, odieux et inadmissibles pour l'Afarée du Nord Ouest et ses peuples.
Vient alors le dialogue entrepris entre Icemlet et la Cramoisie et notamment le dirigeant Bartholoméon de Petipont. Les échanges ne furent pas simples.

Plusieurs points nécessitent compréhension,
Quelle direction ce nouveau gouvernement prendra ? Dans les mêmes lignes destructrices du prédécesseur Printempérie ?
Quelle est la place du peuple Kabalien survivant à la catastrophe et l'ignominie Carnavalaise ?
Quelle est la place de la responsabilité des dirigeants dans l'impensable des premiers instants de cette amputation et déformation de l'Afarée du Nord ?
Quelle est la place de la Cramoisie dans le futur de l'Afarée du Nord ?


La Qari Ijja Shenna n'aura pas trouvé entièrement satisfaction sur les points listés, toutefois les étapes sont importantes.

Avant même de rentrer dans cette recherche de réponse, il est important de mettre à plat le contexte actuel.

Une direction Carnavalaise a créée, à travers des actes impensables, et que nous avons condamné fermement, un havre antinomique à la Bienveillance Althaljir.
Cette direction a été évincée et remplacée par une nouvelle direction sous la coupe de Batholoméon de Petipont. Suite à un évènement tragique, une nouvelle direction est actuellement en cours de discussion au sein de la Cramoisie. Les Tamurt n Althalj pèseront autant que praticable dans cette décision.
Un afflux d'immigration en provenance de Carnavale, d'Eurysie, amplifié par la guerre, sans précédents ces derniers siècles, est à prendre en considération. Les estimations dépassent largement ce qui aurait été possible sur tout autre continent. Nous ne pouvons ignorer une immigration sous contrainte.
Le Pacte Afaréen de Sécurité nouvellement créé lance un ultimatum à la Cramoisie.


Nous comprenons tout à fait la position du PAS quant à la nécessité d'une recherche de justice, de faire ce qui est droit, pour l'instant présent et le futur de l'Afarée.
Icemlet saisit la fermeté de l'acte et en partie le fond qui rejoint ce que le coeur crie face à l'horreur de la création de la Cramoisie.
Les Tamurt n Althalj souhaitent à présent se focaliser sur la raison et la forme.


Icemlet souhaite néanmoins éviter plus amples désastres et il est ainsi primodial de chercher une solution raisonnable et humaine.
L'ultimatum ne donne aucune chance de succès.
La mention de prodiges spatiaux ne peut que conclure de l'inévitable dessein d'un conflit armé avec la Cramoisie, dés lors que la raison n'y trouve son compte.
Que ferez-vous des 4 millions de nouveaux Afaréens ?

Icemlet est très préoccupée par la direction du PAS et souhaite obtenir à travers cet échange une clarification des points ci-dessus.
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