Rencontre entre la République de Duve et le Royaume de Brocelynwood

Alors que Madame la Députée d'Honneur attendait dans l'aéroport l'arrivée de la délégation brocélienne, elle stressait et pensait que cela était sa première rencontre internationale. De plus, les circonstances étaient exceptionnelles, puisqu'il y a quelques jours, elle n'aurait pas douté qu'elle serait ici comme représentante de la République, un rôle qui lui tenait beaucoup à cœur, mais qu'elle sentait complexe et difficile. Cependant, elle doit penser à la rencontre et rien d'autre, et, de plus, elle est entourée d'excellents ministres qui pourront l'aider dans les discussions à venir. Puis, pour s'occuper en attendant, elle regarda les gardes parlementaires se préparer et se mettre en rangs, les musiciens répétant quelques notes pour chauffer l'instrument, le colonel Loubes en grande tenue. Mais quelques instants plus tard, le colonel Loubes vint à elle et lui dit : "Je crois qu'ils arrivent, regardez l'avion là-bas.", il y en avait effectivement un : "Préparez-vous", lui répondit-elle sans sourciller. Puis, on attendit...

Après avoir finalisé la réunion préparatoire à la rencontre en République de Duve, les officiels brocéliens s’informent brièvement des derniers évènements intérieurs, notamment des contestations de supporters de football.

L’avion atterrit, avec en premier lieu la sortie de deux gardes du corps, suivis en haut des marches par les trois représentants constituant la délégation du Royaume de Brocelynwood (dans l’ordre protocolaire) :
- Aldric Rowanstone, Premier Secrétaire Spécial du Roi
- Stephen Philipps, Secrétaire Royal à la Politique Étrangère et aux Armées
- Joe Berryn, Secrétaire Royal à l’Economie

Les secrétaires royaux misent beaucoup d’espoir dans cette rencontre officielle. Être la nation qui se déplace n’est pas spécialement un avantage, mais une assurance se dégage pour autant. Peut-être du fait d’un sentiment de supériorité masculine (aucune femme ne peut être élue à Brocelynwood) ; simplement aussi parce qu’ils ont conscience qu’il s’agit de la première rencontre internationale de leur interlocutrice, qui n’envisageait pas d’occuper ces fonctions jusque récemment.

Les trois personnalités s’avancent jusque dans l’aéroport au sein duquel ils aperçoivent les représentants de la République de Duve, ainsi que la qualité de l’accueil.

M. Rowanstone s’avance en premier et salue :
- Madame la Députée d’Honneur, Monsieur le Colonel Loubes, c’est un honneur d’être accueilli au sein de votre capitale. La qualité des récentes correspondances laissent présager une rencontre fructueuse.

Dès l'arrivée de la délégation brocélienne, l'éternel "Présentez armes !" résonna. Puis, l'orchestre de la Garde Parlementaire se mit à jouer les hymnes nationaux. Puis, après les propos de Monsieur le Premier Secrétaire Spécial du Roi, la Députée d'Honneur souria et lui serra la main, tout en disant ces mots :
"C'est aussi un honneur pour moi de vous accueillir, Monsieur le Premier Secrétaire Spécial du Roi, ainsi que vos collègues. Et j'espère que votre voyage s'est bien passé. Permettez que je vous présente Monsieur Richard Roé, qui est le Ministre des Armées et de la Défense Nationale, Monsieur Anastasio Fagui, qui est le Ministre de l'Économie, des Finances et du Commerce. Puis, si vous le voulez, je vous invite dans les véhicules blindés, qui nous mèneront vers le Palais d'Honneur, où les négociations auront lieu."

On sentait, dans sa voix, qui restait calme, qu'elle dominait son stress. Mais, heureusement, elle était accompagnée de personnes connaissant les rencontres internationales, dont Monsieur Roé et Fagui, qui avait déjà effectué des négociations en Oskallie.
Mais reprenons le cours du chemin : la délégation fut emmenée dans les véhicules blindés, aux légendaires gyrophares bleus et verts (couleurs nationales). Le trajet fut court, puis les voitures s'arrêtèrent devant les escaliers, puis des portiers ouvrirent les portes. Le Palais d'Honneur était, en ce jour, particulièrement bien décoré : lustres dorés allumés, tapis rouges, grands tableaux,... Bref, la délégation fut menée dans une salle avec une table ronde. La Députée d'Honneur commença :

"Messieurs, c'est un réel plaisir de vous accueillir dans notre chère République de Duve. J'espère que vous vous plairez ici. Commençons donc avec le thème de la coopération économique. Quelles sont vos propositions ?"

Aldric Rowanstone : En premier lieu, je tiens à vous remercier pour le cadre de cette rencontre qui, jusqu’à ce moment, démontre le plus grand respect envers le Royaume de Brocelynwood. Et je pense ne pas trop m’avancer à la place de mes collègues pour vous informer que nous apprécions particulièrement votre Art, autant que nous avons pu en juger par les tableaux encadrant notre cheminement jusqu’à cette salle.
Pour vous répondre, directement : cela nous convient parfaitement si vous souhaitez commencer par aborder ce point, d’autant qu'il en découlera peut-être des conséquences pour les points suivants. Je vais donc laisser la parole à M. Joe Berryn en sa qualité de Secrétaire Royal à l’Economie, qui souhaiterait vous faire part d’un plan.

Joe Berryn : Madame la Députée d’Honneur, Messieurs les Ministres. Comme vous le savez peut-être, nous avons à Brocelynwood trois principales villes côtières qui constituent parmi les principaux cœurs battants de l’économie.
Highbrook est un port de pêche de grande envergure, permettant l’accès à une grande diversité de ressources halieutiques.
Plus au Nord, Alderash est un port mixte, à la fois pour des activités de pêche mais aussi de commerce à l’échelle du continent, exploité par des entreprises privées de tailles moyennes.
Entre les deux, Tintellin Cove est le grand port industriel historique de notre pays, développé depuis les années 1920 et employant des dizaines de milliers de personnes. L’activité est exploitée par la Compagnie Maritime Royale, appartenant directement au Royaume. Nous y développons principalement - mais pas seulement - une activité de transformation du bois et d’exportation à l’international.
Il nous parait donc raisonnable de constater que nous avons tout intérêt à signer des accords de libre-échange, ou a minima de quantités d’échanges annuelle sans droits de douane, entre nos deux nations. Cela dépend évidemment de ce dont vous avez besoin d’importer et des ressources que vous même êtes en capacité d’exporter, selon si elles peuvent servir l’économie brocélienne. L’idée de fond est de dynamiser nos économies en multipliant des échanges qui peuvent être grandement facilités par le partage d’une même bande côtière et l’existence - de longue date - de grandes et solides structures portuaires.