
Activités Intérieures à Shiramazu
Posté le : 28 déc. 2025 à 18:39:52
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Posté le : 28 déc. 2025 à 18:40:02
Modifié le : 28 déc. 2025 à 18:45:13
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la ville des futurs

Dans la rue de Tenju, quartier des cerisiers, He Gueng ju, un homme d'une vingtaine d'années, continuait sa route, d'un pas calme et lent. Natif de cette ville immense au nom évocateur pour tous les yukanaslaves : Shiramazu. Elle est encore l'une des bizarreries de cette fédération, car elle évoque un style bien loin des traditions et des visions conservatrices des cultures. Au contraire, ici, le progrès technologique, les avancées dans tous secteurs possibles, sont primordiales pour la ville et ses environs. Les maisons traditionnelles ont vite laissé place à d'énormes buildings, et les rues se pavanent des plus grands panneaux publicitaires. Les rares masures dites "ancestrales" ne se trouvent plus que dans les campagnes, ou ce qui en restent.
Ailleurs, on surnomme souvent cette cité comme "la Ville des futurs". Mais ici, He Gueng ju et d'autres habitants la surnomme autrement : "Le paradis des entreprises". En effet, les infrastructures nécessaires aux progrès techniques sont toutes issues des grandes filiales et multinationales du pays. Ce n'est pas pour rien que l'on dénomme également la ville comme "la base scientifique de Yukanaslavie". C'est ici que développements, inventions et autres prodigieuses choses sont créées. C'est pour cela que l'ambiance des rues et des bâtisses ressortent tout droit d'une véritable fiction futuriste.
Continuant son chemin, notre protagoniste s'arrêta devant le logo inscrit sur l'une des tours qu'il observait. Lui est le fils d'un des patrons de l'une des entreprises importantes de la ville : "Agasuka Tech". Fondée dans les années 1980, Agasuka Tech s'est rapidement illustrée comme la "maison de l'intelligence artificielle". C'est ici que les plus grands programmeurs ont par ailleurs créé "Yukana-Chan", le forum web qui est aujourd'hui le plus influent de la Fédération. Et ce logo qu'il regardait, était celui de l'entreprise de son géniteur.
S'arrêtant devant l'une des portes de réception du bâtiment, la "Gueng ju Tower", la tour centrale de l'entreprise, He Gueng ju vogua de bureaux en bureaux, d'étages en étages, observant les centaines d'employés s'atteler à leur tâches, même les plus ingrates - il observa au loin d'une des salles un membre du service de nettoyage se faisant engueuler par une des secrétaires - ce qui amusait d'une certaine manière He Gueng ju.
Tous ces hommes et ces femmes étaient au service de son père, sans exceptions. Ce pouvoir de commander donnait parfois des frissons à notre protagoniste, se demandant parfois comment son père faisait pour ne pas se sentir comme un dieu en continue.
Prenant une cellule d'ascenseur du bord du bâtiment, poussant sans le vouloir quelques employés, He Gueng ju observa les immenses immeubles et autres habitations lumineuses de la ville. Les panneaux publicitaires étaient si nombreux et impactant - il voyait notamment une affiche pour des groupes de S-Pop, ou encore des produits de beautés ainsi que des invitations à l'emploi dans des centres de tests d'armes.
"Faudrait que je teste ça tiens", se dit He Gueng ju après avoir vu la dernière affiche, tout en continuant d'observer la foule en bas du bâtiment, semblant devenir une véritable fourmilière d'individus.
Enfin, il arriva au dernier étage de la "Gueng ju Tower". C'est endroit est littéralement l'équivalent d'une maison familiale. Sur plusieurs centaines de kilomètres carrés, la famille Gueng ju, des grands parents aux petits-enfants, vivaient ici. Une véritable demeure privée, au sommet du mont Olympe.
C'est à ce moment qu'il s'avança dans l'immense couloir qui mena directement dans l'immense salle qui servait de salon familial. Sa soeur, Rae Gueng ju, le salua d'un geste de la main tout en continuant à lire un roman sur tablette. Son père observait depuis la baie vitrée de la salle la ville, tout en buvant son thé. Tournant sa tête à gauche, en direction de He Gueng ju, il lui sourie et lui demanda :
Salut He, as tu pu avoir le vice-directeur d'Ingu Industries ? Je sais que j'ai été quelque peu pressant sur le sujet, mais il me tarde de débuter une belle coopération pour notre projet d'implants, tu sais, ceux qui pourraient régler les cancers aux cerveaux. Cela fait des années qui j'y travaille, j'espère qu'on pourrais enfin y consacrer le temps qu'il est nécessaire de donner pour un tel projet. Et d'ailleu- He Gueng ju le coupa.
Désolé papa, je sais que ton projet est incroyablement incroyable mais là j'ai surtout pu me faire rembarrer par Victory News concernant notre proposition de campagne publicitaire pour le dernier casque de réalité virtuelle dont tu m'as parlé des milliers et des milliers de fois, dit il d'une voix fatiguée mais calme.
Son père éclata de rire, puis dit :
Hahahaha, ne t'inquiètes pas pour ça, He ! On les coulera en conséquence. C'était franchement pas nécessaire de les avoir avec nous, on traitera avec Shiramazu Daily et ça suffira. Le tout était d'avoir le maximum d'auditions pour notre casque, c'est tout. Et je pense que c'est le cas hahaha, il tant une tablette avec l'historique des ventes du casque en question. Les chiffres explosent.
Putain ! C'est incroyable ! Comment c'est possible ?, sursauta He Gueng ju, t'es un génie, p'pa !
Oh non, je n'ai franchement rien fait. La magie de la société de consommation a fait le tout. Un peu de pub, et ça part. Les gens ne veulent que tendre vers le luxe, sans jamais l'obtenir. Avec ça, c'est nous qui nous faisons des millions ! Mais tu sais quoi ? Le meilleur, c'est que nous mettons enfin fin à l'hégémonie de la famille Dayong sur la fabrication de composants numériques ! Et ça, ça se trinque ! - il se dirige vers une petite table non loin et sert un vert de thé à He Gueng je - Sinon, j'espère que tu n'es pas aussi aller trop trainé parmi les sales de la ville ? Ils sont loin pour nous, et bien qu'ils peuvent servir nos intérêts, ils sont... eh, répugnants. Ils me foutent la gerbe, et je te l'ai déjà dis. Alors s'il te plait, traine plutôt avec nos amis du groupe "Impérial" et "Good Project". Ils sont un peu plus fiable, enfin, pour le moment...
Finalement, He Gueng je regarda la ville par la baie vitrée, et partit nonchalamment vers sa chambre en disant d'une voix épuisé et provocatrice :
"J'ai pas besoin de tes conseils, je connais déjà tous les trucs. Sinon, tu pourras dire à tonton d'arrêter de faire venir toutes les putains de la ville ? On arrive même plus à accéder à chez lui, c'est un enfer !"
Après qu'il soit parti, son père continua d'observer le couloir amenant vers la chambre de He l'espace d'un instant, puis se retourna vers la baie vitrée, et replongea dans ses pensées. He Gueng ju, lui, avança d'un pas décidé vers sa chambre, puis, arrivant face à son lit, se laissa tomber et resta un petit moment face contre drap. Puis, il se releva un peu, et s'assit en bord de lit, et appela un numéro sur son téléphone.
La sonnerie, un morceau de musique du groupe Westalien Vambrace, précisément de l'Album "Fall and Rise", s'arrêta avec l'apparition d'une voix féminine et colérique :
Quoi encore ? C'est pas fini de m'appeler à une heure pareille ?! IL EST 2 HEURE PASSEES HE ! Si tu m'appelles encore je vais t'exploser le crâne triple nouille !
Wow, calme toi, j'allais juste te demander comment tu vas ? Ca fait cinq jours déjà que tu es partie en Métropole. Ca se passe bien à Uzusco ?, demanda He Gueng je. Je m'inquiète c'est tout
Un léger silence se posa, coupée par la réponse de l'interlocutrice :
Oui, bah, hein, t'occupes. mais merci. Enfin bref, on se fait chier sévère à la capitale. J'avoue que tu me manques aussi, tête de ferrailles. On se rappel un autre jour, car là j'aimerais me reposer stiplait. Merciiiiii ! - le téléphone se coupe.
L'étrange interlocutrice n'est ni plus ni moins qu'Eda Sangwue, la fille du patron de Geong Corp, l'entreprise qui gère notamment le groupe de S-pop "Jageun Baendeu" et d'autres groupes musicaux importants. Elle et He Gueng je se connaissent depuis 2 ans, dès lors que les deux paternels, ceux de Eda et He, ont coopéré pour la création et la publicité de la S-Pop à travers la Yukanaslavie. Et depuis, ils sont inséparables. Leur passion commune pour l'aventure et l'action les a souvent propulsés au coeur des problèmes, mais heureusement tous réglés par les deux patrons et paternels. Eda, pour ses études, a dû partir à Uzusco, laissant He seul à Shiramazu. Depuis, il ne cesse d'appeler chaque jours Eda.
En même temps, il est rare de trouver des amis dans la ville des futurs. Et surtout dans le monde des entreprises ou corporations, qui cherchent toutes à s'écraser mutuellement pour sortir et devenir les plus importantes. Heureusement pour Eda et He, Geong Corp et Agasuka Tech sont deux des plus puissantes industries de la Fédération, mais il ne faut jamais oublier de rester sur ses gardes, car le danger peut venir de partout.
Pour le moment, He Gueng je se fiche bien du rôle qui lui incombera lors du départ de son père : celui d'hériter de l'entreprise Agasuka Tech. C'est presque quelque chose qui lui fait peur, car il craint de ne plus pouvoir vivre pleinement sa vie comme il le désirait, c'est à dire vivre calmement et paisiblement. Mais comment ne pas maintenir l'empire financier et technologique de son père ? Lui qui a mit tant d'années à le bâtir. Quelque part, la solution serait assez simple : Rae, la soeur d'He. Celle-ci est déjà bien branchée dans les affaires, étant déjà, à à peine 18 ans, à la tête d'une petite filiale d'Agasuka Tech : "Resolution". Mais bon, le progressisme au niveau du rapport des femmes et des hommes n'est pas encore atteint, hormis parmi les plus puissantes patronnes... C'est à dire une. Celle de "Quian Military", qui fabrique une part essentielle des innovations militaires de Yukanaslavie.
De son côté, éteignant son téléphone, laissant apparaitre un silence de mort, He Gueng je tourna sa tête vers la baie vitrée de sa chambre, et continua d'observer les lumières éternelles de la ville, tout en espérant que le sort ne lui soit pas défavorable...