Rencontre diplomatique entre la Troisième République du Jashuria et l’Etat d’Alephie en vue de la transition démocratique du pays
18 décembre 2005
Centre du pouvoir d’Alephopolis
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La délégation jashurienne ne s’était pas faite attendre. Emmitouflés dans leurs manteaux épais, les Jashuriens avait débarqué de l’aéroport international avec une solide escorte et avaient été emmenés au centre du pouvoir d’Alephopolis, la capitale nouvellement libérée de l’Alephie. La délégation était constituée d’une cinquantaine d’observateurs, chargés d’accompagner l’Alephie dans une transition démocratie. Les élections se devaient d’être libres et exemptes de toutes formes d’influences (du moins … pas une influence qui déplairait au Jashuria).
Le tyran d’Alephie était peut-être en fuite, mais les plaies du pays restaient à panser et seul le temps dirait si le pays avait bien fait de se révolter. L’une des ironies de l’histoire aurait voulu que le pays se retrouve avec des maîtres encore plus cruels. Mais il était de la responsabilité du Jashuria, en sa qualité auto-proclamée de protecteur du Nazum, de veiller à ce que le continent s’organise autour de démocraties pacifiques. Le Nazum avait toujours été une poudrière, mais ces dernières années, les choses s’étaient considérablement arrangées. En effet, les Etats Populaires – des dictatures en fait – s’étaient considérablement adoucies tandis que les Empires coloniaux étaient clairement sur le déclin. Les nations émergentes comme le Jashuria ou les cités-Etats du Kah ou le Jinsei pouvaient prétendre à se hisser au-dessus de la mass et dominer le Nazum grâce à leur influence et leur sens du commerce et de la négociation.
Arrivée au centre du pouvoir, la délégation sortit des véhicules blindés et alla à la rencontre des représentants de l’Alephie libérée. L’ambassadrice Preecha étant particulièrement occupée, elle avait été remplacée par Sumalee Saelao, la Seconde Ambassadrice. Vêtue de manière austère, la Seconde Ambassadrice était bien moins cordiale et avenante que la Première. Contrairement à la Première Ambassadrice, Sumalee Saelo s’occupait principalement des dossiers les moins « cordiaux » de la République du Jashuria. Le dossier de l’Alephie était tombé sur sa table et elle entendait bien superviser personnellement cette transition démocratique.
Sumalee Saelo était accompagnée pour cela d’experts et d’analystes qui s’avèreraient particulièrement utiles lors des discussions. Quelques agents de la Sérénité l’accompagnaient, cachés parmi les experts. Simple mesure de sécurité. On n’était jamais trop prudent loin de chez soi.
La Seconde Ambassadrice franchit le seuil du grand hall de réception et s’annonça :
« Chers représentants de l’Alephie libre, je suis Sumalee Saelo, Seconde Ambassadrice du Jashuria et voici la délégation qui m’accompagne. J’espère que nous pourrons parvenir à aider votre contrée à effectuer une transition pacifique vers la démocratie. Mais allons droit au but et entrons dans le cœur du sujet. Nous venons de voir votre protocole de transition démocratique, mais nous nous interrogeons sur une incohérence. Vous souhaitez établir une démocratie, mais vous souhaitez qu’elle soit socialiste … N’est-ce pas au peuple d’en décider ?
Sumalee Saelo était une personne directe et elle n’avait pas l’intention d’y aller par quatre chemins. Les gens du nord n’aimaient pas les circonvolutions de langage et aimaient aller droit au but alors autant être cash et ne pas y passer toute la nuit. Les discussions risquaient d’être longues … ne pas les faire s’éterniser était la moindre des corrections.