25/02/2015
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[PANTHEON] LES GRANDS NOMS DE L'HISTOIRE LOFOTENE

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pantheon

Le Panthéon des Provinces-Unies du Lofoten, devant l'entrée du mausolée, une simple plaque scellée en 1801 avec l'inscription en langue norvégienne gravée ci-dessous :

pantheon a écrit :
"Hele nasjonen og dens folk dedikerer til menn og kvinner som kom inn her sin største takknemlighet "

Traduction de : "La nation toute entière et son peuple dédient aux hommes et aux femmes enterrées ici leur plus grande reconnaissance"

Dans cette section les biographies des hommes et des femmes qui ont marqué de leur empreinte l'histoire des Provinces-Unies du Lofoten, que cela soit au niveau politique, social et culturel.
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Capitaine Aloïs Pembertøn

capitainealoispemberton



Date  et lieu de naissance approximative : 1510, à Lullin, capitale de la République de Makt.
Date et lieu de décès approximatif : 1575, à la Nouvelle-Lullin, capitale du Protectorat des Colonies du Lofoten, à l'âge de 65 ans.


Biographie  :

Enfance et débuts : De son nom complet, Aloïs Frederik Pembertøn , on sait bien peu de choses de son enfance, à part qu'il naquit dans une modeste famille de commerçants du quartier marchand et bourgeois de Lullin, la capitale maktoise. Les Pembertøn sont notoirement connus pour leur commerce des fourrures et du bois, dont leur petite entreprise approvisionne régulièrement la garnison de la ville avec ces matières premières. On sait que très tôt le jeune Aloïs est attiré par la mer et s'interroge sur ce qu'il y a par delà les océans, une question qui va devenir une véritable obsession jusqu'à l'achat de son premier navire, une flûte, qu'il fait armé par la Compagnie des Marchands du Septentrion, et commence ainsi à convoyer du bois et des matériaux de construction entre le sud du pays, plus industrieux, et le nord, qui a cruellement besoin de ces matériaux pour se développer. Athée et apolitique, il tente de rassembler une énorme somme d'argent, fait de nombreux emprunts et s'endette auprès de plusieurs créanciers, dont certains proches du pouvoir, pour financer son expédition vers l'Ouest. C'est alors que le destin va l'y aider, car en 1545 est décrété l'ordonnance dite des Apostats. les Huguenots, ces protestants majoritairement francophones sont déclarés comme hérétiques, et leur persécution, jusque là semi-illégale devient officiellement approuvée par le gouvernement républicain de l'époque. Or les Huguenots sont connus à l'époque pour être de riches bourgeois, une des raisons d'ailleurs pour laquelle ils sont opprimés, et alors qu'il a à peine une trentaine d'années décide d'offrir ses humbles services moyennant finance aux Huguenots, en proposant de les exfiltrer vers l'Ouest, où pense-t-il existe une terre promise, pleine de richesses et d'abondance, et surtout exempte de toute persécution religieuse.

La traversée et l'odyssée de la caravelle "Sunflower" : Selon la légende une trentaine de protestants luthériens francophones embarquèrent à bord de sa petite caravelle "Sunflower" nouvellement acquise grâce aux fonds prêtés par les protestants. En réalité, on soupçonne au moins près d'une centaine de réfugiés entassés dans les cales dans des conditions affreuses, et les historiens estiment que seuls trente d'entre eux survécurent à cette éprouvante traversée, qui fut frappée par des épidémies, une disette ainsi qu'une mutinerie. Mais la légende retiendra seulement celle d'une poignée d'aventuriers héroïques fuyant courageusement l'injuste châtiment des catholiques.
Toujours est il que le jeune Aloïs tenta un véritable coup de poker, certes il était bon marin, mais totalement ignorant de la navigation de haute mer, de ses dangers, sans oublier son hasardeuse hypothèse d'un vaste territoire par delà l'océan.
Le "Sunflower", au prix d'une éprouvante traversée de 8 mois, qui coûta la vie à au moins 4 marins et 8 passagers pour diverses obscures raisons (sont mentionnés dans le journal de bord retrouvé : "une révolte séditieuse de margoulins" ," quelques fâcheuses noyades ", et le reste probablement dû à la malnutrition et aux maladies telles que le scorbut) accosta en mars 1550 dans la baie de Saint-Anne, que les premiers Huguenots baptisèrent ainsi en l'honneur de la Sainte Patronne des Voyages Lointains.
Aloïs Pembertøn lui-même tomba malade, et s'en remis aux bons soins des premiers colons de Port-Saint-Anne, dont se trouvait parmi eux et fort providentiellement un médecin et apothicaire, le docteur Kingsley, qui le soigna.


Le retour à Makt : Remis sur pieds, il ne reprit pourtant la mer que presque 1 an plus tard, et revint à Makt avec sa Caravelle le "Sunflower", vers 1552, alors que tout le monde pensait qu'il avait mystérieusement péri en mer avec tous ses passagers. Son arrivée fut si surprenante que les journaux de l'époque contribuèrent à sa médiatisation et à sa grande popularité mais qui ne l'empêcha pas de faire 5 ans de prison pour "assistance à Apostats". Il fut relâché en 1557, lorsque l'édit de tolérance fut publié, et les persécutions contre les protestants furent progressivement abandonnées. Cependant les Huguenots demeuraient peu tolérés par la population majoritairement catholique, et aspiraient tous désormais à rejoindre la fameuse terre promise et la merveilleuse colonie de Port-Saint-Anne. Aloïs Pembertøn profita de sa notoriété pour fonder sa propre compagnie de transport maritime et convoya des centaines voir des milliers de protestants entre Makt et Port-Saint-Anne, que l'on appelait désormais familièrement le Lofoten, et contribua grandement à l'essor du futur protectorat.


Fin de vie et postérité : On ne lui connaît ni famille, ni proches parents, on sait juste qu'il s'éteignit dans sa demeure de Port-Saint-Anne, seul mais devenu entre temps l'un des hommes les plus riches de Makt. Selon également la légende, sur son lit de mort, il aurait confié son voeu de voir la Colonie du Lofoten être indépendante et de ce fait devenir cette véritable terre promise. Les témoins de l'époque affirment qu'Aloïs Pembertøn  s'était converti au protestantisme durant le crépuscule de sa vie, mais aucune preuve ne vient étayer cette hypothèse. Le plus vraisemblable est qu'il soit resté fidèle à lui même jusqu'au bout : libre, athée, indépendant, et entrepreneur, un véritable citoyen lofotèn avant l'heure. Raison pour laquelle son patronyme  fut donné à la future et nouvelle capitale des Provinces-Unies du Lofoten. Il existe un monument à l'emplacement supposé de sa tombe,  à Port-Saint-Anne, mais nul ne sait réellement où il a été enterré....
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Ottar Søderling, Gouverneur du Midlands et premier Chancelier des Provinces-Unies du Lofoten


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Date de naissance approximative : 1715, Lullin, République de Makt
Date de décès : 1801, Lübeck, Provinces-Unies du Lofoten


Biographie  :

Enfance et débuts : Ottar Nicholas Søderling né au sein d'une famille aristocratique et passablement très riche de la haute-bourgeoisie Maktoise. En effet les Søderling  sont issues de ce que l'on pourrait appeler la noblesse de robe, la plupart des ascendants d'Ottar occupaient des postes prestigieux de fonctionnaires d'état. Son arrière-grand père, Karl Søderling occupa même la fonction de vice-premier ministre de la République de Makt. A l'époque où naît Ottar, le Protectorat du Lofoten est déjà bien implanté et développé, et les colonies prospèrent sous l'oeil protecteur de la métropole maktoise. A l'époque il existe déjà quelques mouvements autonomistes et indépendantistes, mais ceux -ci demeurent toutefois encore marginaux et anecdotiques.
Le jeune Ottar a une enfance somme toute des plus classiques pour un jeune aristocrate de son âge, école privée, université, il suit un cursus classique devant sans surprise l'amener à hériter des charges familiales. En effet son père est Contrôleur Général des Finances du district de Lullin, une profession peu passionnante mais passablement lucrative. Ottar n'est pas un élève brillant ni un étudiant studieux, on lui connaît d'ailleurs de nombreuses aventures, préférant de loin courir la gueuse plutôt que derrière les livres. A la fin de ses études très moyennes, il n'obtient malheureusement pas le score requis pour occuper le poste de Contrôleur Général des Finances, ce qui déclenche d'ailleurs la colère paternelle, et l'opprobre de sa famille. Contre mauvaise fortune bon coeur, le Ministre des Finances Maktois de l'époque est un ami de la famille et réussi à trouver un poste à la hauteur des compétences et attentes d'Ottar, celui de Régisseur-adjoint des Colonies, consistant en fait tout simplement à collecter les impôts et taxes dûes par les colons.

Le départ dans les Colonies et son ascension jusqu'au poste de Gouverneur du Midlands :
On raconte que c'est durant cette période qu'Ottar Søderling  se serait rendu compte de l'exploitation et de la surtaxation des colons, qui ne servaient qu'à alimenter les caisses de l'Etat. En réalité, le jeune Søderling  se passionne davantage pour les tavernes et les divertissements triviaux que pour la politique.
Adepte des jeux de table, à l'époque le Ramponneau fait un tabac, il contracte de nombreuses dettes, et se sent de plus en plus poursuivi par ses créanciers. C'est alors qu'il saisit une opportunité, une place de Contrôleur des Domaines Coloniaux s'est libéré à Port-Saint-Anne. Moins prestigieux et rémunérateur que son poste actuel, il n'hésite pas à fuir Makt et ses créanciers pour se réfugier en quelque sorte dans la Colonie lointaine du Midlands.
Lorsqu'il arrive à Port-Saint-Anne, aux alentours de 1745, il trouve la vie coloniale bien rude, et une épidémie de typhus sévit alors.  Lui même contracte la maladie, ce qui lui laissera des séquelles à vie. Alité au Saint-Mary Hospital, il fait la connaissance d'un certain Jean Le Lutier, un commerçant huguenot, un révolutionnaire de la première heure, qui aurait influencé la pensée d'Ottar Søderling. En effet les deux hommes se lient d'amitié, et  Søderling de par sa position fort avantageuse au sein de l'administration coloniale, n'hésite pas à aider son ami dès qu'il le peut. Lorsque la Première Guerre Amérindienne éclate, et que cet évènement conduit à l'expropriation des propriétaires terriens protestants,  Jean Le Lutier met fin à ses jours ce qui marque et traumatisera profondément Ottar Søderling. Néanmoins ce dernier est assez intelligent et lucide pour ne pas contrarier l'administration coloniale, et continuer à oeuvrer sans relâche pour la métropole, tout en falsifiant certains documents, permettant ainsi à de nombreux huguenots d'échapper à l'expropriation. Ses actes ne seront jamais connus de l'administration coloniale, et il continua de gravir les échelons par son travail méticuleux irréprochable, jusqu'à parvenir au poste de vice-gouverneur du Midlands, à l'époque où l'agitation des indépendantistes est à son comble. Le Gouverneur du Midlands de l'époque, Olaf Snifgarlsøn  est un homme peu affable, brutal, cruel qui n'hésite pas à utiliser l'armée loyaliste à son propre profit.  Ottar Søderling parvient à obtenir la confiance de cet homme, que tout oppose, et entrave sérieusement ses actions. Apprécié par la population, Søderling  finit par être renvoyé de son poste, mais lorsque le gouverneur Olaf Snifgarlsøn  décède d'une crise cardique, la foule rassemblée à Port-Sainte-Anne réclâme que l'on donne le poste de Gouverneur à Ottar Søderling . Ce dernier devient donc en 1760, Gouverneur du Midlands, alors que le pouvoir maktois cherche à apaiser les tensions avec la population.

La guerre d"indépendance, le siège de Port-Sainte-Anne et la victoire finale :
Jusqu'en 1766, le Gouverneur Søderling fait peu parler de lui, mais cette année la Guerre d'Indépendance est déclarée. Ottar Søderling hésite. En homme avisé, il sait que les statistiques sont défavorables aux rebelles et que l'armée loyaliste à toutes les chances de l'emporter. Il fit mine d'obéir à Makt, tout en multipliant les signaux de bienveillance à l'égard de la population. Il organise des distribution de pain gratuit, diminue les taxes, fait héberger les troupes loyalistes à l'extérieur de la ville. Sa position devient cependant insoutenable à mesure que la Milice Coloniale enchaîne les succès militaires et que l'armée loyaliste devient de plus en plus aggressive et commence à faire des razzias contre la population coloniale du Midlands. A la tête de la Milice Coloniale, qui entends bien rejoindre les troupes rebelles du Sutherlands, il sait que son temps est compté. Il tente alors un coup de poker incroyable, en une nuit, il déclare la ville de Port-Sainte-Anne ville lire et indépendante, puis fait désarmer et arrêter la garnison de la ville qu'il avait lui même logé.
La ville de Port-Sainte-Anne ne sera jamais occupée par l'armée loyaliste mais sera assiégée, un long siège, dont Ottar Søderling prends en main les opérations et se révèle contre toute attente un brillant tacticien. En réalité Søderling  est un homme réfléchi qui a toujours plusieurs coups d'avance. Depuis des mois, il avait fait détourné des vivres et des provisions destinés à l'armée loyaliste, qu'il faisait entasser et stocker dans sa résidence.
Il paya même des mercenaires pour jouer le rôle de bandits pour attaquer les convois d'approvisionnement loyalistes.
Préparé et bénéficiant d'un fort soutien auprès du peuple, Ottar Søderling  remporte sa première victoire militaire face à la flotte Maktoise. Il devient avec le général Taddington l'une des figures emblématiques et incontournable de la révolution lofotène.
Mais Søderling n'aime pas particulièrement les champs de bataille, il charge Taddington de faire le sale boulot tandis que lui se contente de prendre des décisions tactiques, de nouer des alliances, de gérer la logistique.

Le premier Chancelier des Provinces-Unies du Lofoten :
Habile négociateur, fin politicien, il réussit à devenir plus populaire que Taddington et lorsque la cessation des hostilités est déclarée entre Makt et ses colonies, il se fait élire sans difficulté en tant que premier Chancelier Fédéral des Provinces-Unies du Lofoten en 1771, puis sera ré-élu pour un second mandat en 1775. En 1779 il quitte la vie politique et se retire dans sa résidence de campagne, à Lübeck.
Lors de ses mandats à la tête des Provinces-Unies du Lofoten, il consacrera l'essentiel de son temps à se réconcilier avec la République de Makt, conscient que seule la riche métropole  pourra subvenir aux besoins des ex-colons, et que le Lofoten est loin d'être auto-suffisant. Un intense lobbying diplomatique se met en place, et Søderling connu pour sa modération, qui n'a finalement pas fait tuer ou condamner de loyalistes, contrairement à Taddington, sera plus ou moins apprécié par les sphères du pouvoir maktois, donc il  a encore ses entrées grâce à sa prestigieuse famille.
Il attise cependant la haine revancharde de certains colons, notamment des Huguenots, qui auraient souhaité totalement coupé les ponts avec la métropole. La fin de son règne est agité, mais Søderling parvient à sauver les Provinces-Unies du Lofoten d'une quasi-faillite et d'une famine imminente, car finalement Makt s'accomodait bien de pouvoir continuer à commercer avec ses anciennes colonies sans avoir à en subir le coût exorbitant de leur entretien. Lorsqu'il quitte le pouvoir en 1779, il est régulièrement sollicité et ses nombreux successeurs lui demande très souvent audience et conseil, il se pose alors en véritable père de la nation et guide les nouveaux Chanceliers vers la voix du libéralisme et du libre-échange. Son aura est elle que l'on décide, de son vivant, de nommer plusieurs rues et places à son nom, et que plusieurs villes et villages commandent des statues à son effigie.
Atteint d'une maladie alors incurable à l'époque, la tuberculose, il meurt en sa propriété de Lübeck, entouré des siens, le sens du devoir accompli, lui le petit fonctionnaire raté de Makt, déception de son père, était devenu le premier chef d'état d'une nation jeune et l'espérait il, pleine de promesses.
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Chancelier Gunther Vållenberg (21ème chancelier)


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Date et lieu de naissance : 18 février 1850, à Ingeborg
Date et lieu de décès : 20 mars 1911, à Pembertøn


Enfance et débuts :
Gunther Vållenberg naît dans une famille relativement modeste, de condition ouvrière, dans le quartier du port d'Ingeborg. Son père d'ailleurs est docker alors que sa mère est couturière à mi temps, car elle doit également élever et éduquer ses 5 frères et soeurs. La famille Vållenberg est luthérienne pratiquante, très conservatrice, et la religion a une grande place au sein de la famille. Le chef de famille Adolf Vållenberg officie même en tant que révérend suppléant dans sa paroisse et est connu pour ses prêches enflammés. Il fustige notamment les étrangers impies et infidèles qui débarquent chaque jour dans le port d'Ingeborg, et cible plus particulièrement les immigrés afaréens et du nazum, qu'ils considèrent comme enclins à adorer le malin et à répandre l'athéisme et polythéisme en terre protestante, ce qui représente l'une des "crimes les plus abominables" sur terre.
C'est dans ce contexte un peu particulier que le jeune Gunther grandit, fais ses classes, et entre à l'Université des Sciences d'Ingeborg, mais est un élève plutôt médiocre, et redouble plusieurs fois. Il tient également des propos xénophobes à l'endroit de certains étudiants de l'université, ce qui lui vaut finalement d'être renvoyé. Il tiendra d'ailleurs une rancœur personnelle à l'égard des intellectuels de gauche.
En 1875, ayant cruellement besoin d'argent, son père le fait rentrer comme ouvrier aux chantiers navals d'Ingeborg, où il devient soudeur. Il se syndique et devient secrétaire-adjoint de la confédération des travailleurs du port, notamment par ses prises de position assez tranchées vis à vis des conditions de travail et de la doctrine qui prévaut alors à l'époque : "un Jashurien vaut deux fois moins qu'un Lofoten" selon la formule consacrée. En effet, une grande communauté de familles Jashuriennes, réputée laborieuses et peu exigeantes, travaille alors pour deux fois moins de salaire que leurs équivalents Lofotèns, et alimentent les propos racistes et xénophobes alors monnaie courante dans le milieu ouvrier.
En 1879 éclate les émeutes et les grandes grèves des dockers. Plusieurs grandes villes portuaires, Ingeborg, Port-Sainte-Anne et Kæviksborg sont secouées par l'agitation sociale et des mouvements de protestations inédits dans les Provinces-Unies pour réclamer de meilleurs rémunérations et conditions de travail, ainsi que l'alignement des salaires des ouvriers Jashuriens et Lofotèns. Gunther exhorte ses camarades à faire de même et devient l'un des leader de la rébellion ouvrière et de la grande grève de 1880 qui paralyse la ville pendant plusieurs mois. Le gouvernement fédéral de l'époque fait alors appel à la troupe et à la milice pour disperser les grévistes et rétablir l'ordre, ce qui vaut à Gunther d'être arrêté puis incarcéré pour "sédition et incitation à la rébellion".

Période militante et communiste :
Dans une tribune qu'il faut publier dans l'un des journaux socialistes les plus lus de l'époque : Le Crayon Rouge, il fustige les grands patrons, leur appât du gain, l'influence néfaste étrangère et plaide pour un socialisme national, estimant que le monde ouvrier Lofotèn peut largement subvenir aux besoins de l'industrie et de l'économie sans avoir recours à la main d'oeuvre étrangère, un concept alors révolutionnaire pour l'époque, où la doxa des milieux économiques plaident alors tous au contraire au recours à la main d'oeuvre étrangère pour rester compétitif.
Dès sa sortie de prison en 1882, il est recruté par le Parti Communiste qui voit en lui l'étoile montante du socialisme dur. Il est fait secrétaire général de l'union communiste du Northerlands, et multiplie les appels à la grève. En revanche ses prises de position clairement xenophobes commencent à agacer l'une des franges plus modérée du parti communiste, qui rappelle que l'internationalisme est l'une des composantes du communisme, et souhaite que Gunther Vållenberg abandonne ce positionnement idéologique. Et c'est tout le contraire qu'il fait.
En 1888, lors des élections législatives il remporte le siège de député de la Troisième Circonscription d'Ingeborg, et fait son entrée à l'Ålthing. Il est l'une des rares députés de condition ouvrière. Lors des débats parlementaires, il est parfois applaudi par les Unionistes, et même par les membres du parti nationaliste Køenig Halfgård.
Il est renvoyé du parti communiste en 1889 et fait alors son entrée comme membre du parti d'extrême-droite le Køenig Halfgård, dont la majorité de l'électorat se situé plutôt dans les milieux de la bourgeoisie et de l'armée. Il détonne par ses prises de position ouvertement racistes et xénophobes, et déclare que la seule et unique religion du Lofoten est le protestantisme, et que les Lofoten sont les purs descendants des Valkyries et des Dieux d'Asgard. Son côté religieux conservateur séduit les bourgeois, alors que son côté nationaliste et pro-ouvrier séduit quant à lui les rangs des classes populaires.


Premier mandat de Chancelier fédéral nationaliste du Køenig Halfgård :

Il se présente aux élections fédérales de 1890 et contre toute attente fait jeu égal avec la liste rivale du Parti Social-Démocrate. Mais il perd la bataille des négociations politiques, et doit se contenter de devenir le vice-chancelier alors que Charles-Maurice de la Villette, un descendant des Huguenots francophones, est élu Chancelier. Mais par un étrange coup du sort, ce dernier décède en 1891, soit à peine une année après son élection et c'est donc conformément à la Charte d'Union que Gunther Vållenberg devient Chancelier fédéral à la stupéfaction et au desarroi général, le premier à ne pas être directement élu par le peuple. C'est ainsi que l'ancien ouvrier communiste, devenu ultra-nationaliste accède ainsi à la plus haute dignité de l'Etat. Quelques semaines après sa prise de fonction, il fait promulguer par décrets un ensemble de lois ultra- protectionnistes, suspends la délivrance de visas de travail aux étrangers et restreint la possibilité d'embaucher du personnel étranger. Bien qu'au départ les entreprises et industriels protestent et semblent ne pas soutenir la politique du nouveau chancelier, force est de constater que le chômage diminue fortement, et que les conditions de travail des ouvriers s'améliorent sensiblement.



Ere du grand repli et règne mouvementé :

Mais le Chancelier Vållenberg doit faire face à une incroyable succession de catastrophes industrielles et climatiques sans précédents : éruptions volcaniques dans l'archipel du Ponant qui obscurcissent le ciel des Provinces-Unies pendant de loin mois, il invoque alors la colère divine. Puis des coups de grisou et des effondrement de tunnels miniers, il évoque des sabotages venus de l'étranger, puis le National Theater de Pembertøn est la proie des flammes. Un incendie meurtrier qui tue pas moins de 500 personnes, dont de nombreuses femmes et enfants. Le Chancelier accuse alors l'internationale communiste d'en être à l'origine, ce qui déclenche la colère et la fureur d'une partie de l'Ålthing, qui vote alors à son encontre une Motion de Défiance, la première de l'histoire, qui naturellement échoue, et qui paradoxalement renforce la popularité et la légitimité du Chancelier Vållenberg. En invoquant en quasi permanence la main néfaste de l'étranger qui veut convertir le peuple des provinces-unies à d'autres religions impies et le danger que représente les travailleurs étrangers pour l'économie du pays, il est ré-élu haut la main pour un second mandat en 1893.
Lors de son second mandat, il taxe toutes les importations étrangères, et déclare le National Act, ou la préférence nationale. Désormais les étrangers et les assimilés (qui sont nés en Lofoten qui n'ont pas encore obtenu la pleine nationalité Lofotène) se voient privés de leurs droits élémentaires, tels que le droit de vote, et sont littéralement mis au ban de la société. On voit apparaître un peu partout des inscriptions "Réservés aux nationaux" ou bien encore "Nous ne servons que les purs Lofotens".
En 1895, sur la Place Søderling à Pembertøn une manifestation d'étrangers et d'assimilés dégénère en véritable bataille rangée face à la police du district. Le Chancelier n'hésite pas à faire appel à la Garde Fédérale et lui intime l'odre de "tirer pour se défendre". L'intervention tournera au massacre, 35 personnes seront tuées, des arrestations de masse seront effectuées, le tout avec le soutien de la population et notamment de l'Eglise Luthérienne protestante, qui considère alors tous les étrangers comme des éléments séditieux impies qui tentent de disséminer leur religion dissidente sur le territoire des Provinces-Unies. Vållenberg se félicitera de ce massacre et décorera les officiers de la garde fédérale.
A terme, le bilan économique du Chancelier Vållenberg est plutôt mitigé, certes la réduction du chômage de masse est actée, mais l'économie se contracte, la dette du pays augmente, et la stagflation gèle le dynamisme de l'économie. Les entreprises lofotènes arrêtent leur expansion, et de manière générale, le niveau de vie des Lofotens stagne voir régresse pour certaines catégories socio-professionnelles. On appellera cette période l'Ere du Grand Repli.


Fin de règne et postérité :

Gunther Vållenberg est malade, atteint d'un cancer incurable, et il le sait, mais cela ne l'empêche pas de vouloir se présenter pour un troisième mandat alors que la Charte de l'Union l'interdit, mais il veut passer outre. Son entourage et ses conseillers tentent de l'en dissuader, mais sa popularité est toujours intacte et il bénéficie d'un soutien inconditionnel des protestants.
Il fait campagne en 1899 sur des valeurs ultra-conservatrices, veut interdire le divorce, criminaliser l'homosexualité, et rendre obligatoire l'enseignement religieux dans les écoles publiques. Il n'hésite pas à tomber dans une forme de racisme exacerbé quand il déclare que les peaux mates et les cheveux bouclés sont des signes évidents d'infériorité raciale.
En fin d'année 1899, affaibli, se déplaçant en fauteuil roulant il renonce finalement à se présenter pour un troisième mandat mais adoube son successeur, Kristian Vikslüng, un fasciste notoire, sans envergure, mais protestant fanatique qui sera élu sous les couleurs du parti Les Unionistes, perpétuant ainsi l'héritage de son mentor Vållenberg, qui en coulisses, continue en réalité d'influer et de diriger les Provinces-Unies.
Lorsqu'il décédera des suites de son cancer au terme d'une très longue agonie, il aura droit à des funérailles nationales. Il demeure l'une des figures les plus controversées et polémique de l'histoire des Provinces-Unies.

La discrimination envers les étrangers et la préférence nationale resteront longtemps en place bien après le règne du Chancelier Vållenberg et ont profondément marqué et transformé la société Lofotène. Il a surtout mis en lumière l'incroyable influence protestante au sein des institutions et éveiller la conscience nationaliste des Lofotèns qui malgré des décisions fort contestables et très controversées, lui sont restés globalement très favorables au vu de la réduction drastique du chômage, et de la défense des valeurs traditionnelles de la société Lofotène.
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