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Le chantier

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L'autoroute des Justes: Petite mise au point HRP


Le chantier est une sympathique occasion de RP comme une autre, à laquelle je compte rajouter des lancer de dés pour déterminer à quelle points vous êtes compétents en tant qu'équipe de 3 entreprises. Il y aura plusieurs étapes (et donc autant d'occasions de réagir). Have fun!


L'autoroute des Justes: Le début du chantier 28/02/2006


srtgs

L’unique route nationale des EAU avait l’effervescence des départs des convois en ce début de mois de décembre, et il y avait de quoi. Depuis une semaine, le pays installait ce qui ressemblait à un camp de base pour la construction de son plus grand projet de tous les temps : L’autoroute des justes, une connexion vers Dieu lui-même, vers la paix entre peuples. Du moins c’est ce que les initiateurs du projet soutenaient. Le but matériel de cette construction était de relier Raxington aux montagnes de la Trinité, plusieurs centaines de kilomètres au sud. Puisque l’étape initiale consistait à réunir les différentes sociétés de construction et de leur donner de quoi travailler, les EAU avaient construit tout un complexe d’églises roulantes pour les mettre à disposition de leurs invités et ainsi constituer une petite ville à l’endroit où les routes cessaient, à quelques centaines de kilomètres au sud de Raxington.

Là, les EAU avaient débattu de qui allait constituer le comité d’accueil pour les étrangers : Il fallait probablement un certain nombre d’ouvriers, de météorologues, d’ingénieurs… Mais qui allait recevoir, faire le travail diplomatique de base ? Dans l’ancienne mairie de Raxington, Dallas et Molly avaient reçu il y a quelques mois la nouvelle de la construction imminente de l’autoroute. Il y avait eu évidemment des réactions diamétralement opposées, Molly lisant le document comme un automate à qui on avait lancé un verre de jus d’orange « pour s’amuser » et Dallas qui sautillait à mesure qu’on lui livrait les détails du projet. Dallas était d’autant plus intéressé qu’il était pris dans plusieurs enquêtes personnelles du tribunal révolutionnaire qui l’accusaient de former un parti autocratique (les Dallistes), alors qu’il n’était pour une fois pas à l’origine de ce problème. Il avait d’ailleurs des sentiments mitigés à propos de ce parti, ayant déjà expérimenté un système politique où il avait tous les pouvoirs. D’un côté, il appréciait la marge de manœuvre quasiment infinie qu’il avait lorsque placé dans ce genre de position, de l’autre, la seule manière de s’amuser à ce poste puisque personne n’osait réellement s’opposer à vous était de taquiner à tout va, pour voir qui en valait la peine ou non, et c’était généralement un exercice terriblement décevant.

Pour l’instant, il avait plus ou moins réussi à éviter ses fans qui tentaient de l’intercepter aux mille et unes sorties de la mairie de Raxington en multipliant ses fuites spectaculaires, ou au contraire en sortant incognito, notamment en se déguisant en Molly Harris. Ladite Molly Harris était inquiète pour le trublion qui lui servait de collègue, mais tout compte fait pas autant que pendant les années où elle était à la tête de la mairie. Au final, la seule menace qui pointait à l’horizon étaient des procès qui semblaient respecter la loi, et qui ne pouvaient donc rien contre quelqu’un qui n’avait rien fait. L’autre problème naissant par contre… Elle supposait que le tribunal révolutionnaire allait finir par essayer de chercher des vrais coupables, notamment dans la hiérarchie inévitable d’un mouvement qui idéalisait la philosophie de vie d’un seul homme, mais elle ne pouvait pour l’instant pas faire grand-chose d’autre.
Ils avaient décidé d’y aller, car qui de mieux qu’eux pour servir d’invités de marque pour une réception un peu pompeuse ? Dallas avait pris le volant comme à son habitude, et avait commencé à plisser des yeux.


-Molly, je crois qu’on est bon pour arriver comme d’habitude, je vois pas les connards, en tout cas pas en masse.

Comme d’habitude voulait dire en faisant un dérapage qui s’arrêtait juste devant le tapis rouge et sortir comme si on venait de gagner une élection. Et comme d’habitude… arrivait à grand pas, Molly devinait. Elle s’accrocha à son siège, réussit à rester en place quand Dallas fit un tour entier avec sa voiture dans son dérapage, et sortit en même temps que lui pour accueillir les représentants des trois sociétés de construction.

La rencontre fut brève mais fructueuse grâce au sens du spectacle inné de Dallas et Harris ainsi qu’à un départ inopiné par hélicoptère quand une cohorte de militants dallistes arrivèrent au loin dans des véhicules blindés. La suite fut un chaos absolu où Dallas et Molly fuirent on ne sait où par hélicoptère, tandis que les dallistes furent accrochés par les membres de la force civile révolutionnaire dans une fusillade mémorable, digne des conflits entre familles d’avant révolution. Bilan : quelques dizaines de morts de part et d’autre, une centaine d’arrestations. Aucune mort civile, au moins le chantier allait pouvoir commencer dans les meilleures conditions. Après avoir convaincu les entreprises qu'elles n'étaient pas visées en elles-mêmes, bien sûr.
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L'autoroute des Justes: Le début du chantier 20/05/2006


srtgs


Les compagnons jashuriens se serraient les uns contre les autres dans l’unité chauffée qui leur servait de camp de base. Dans leur dos, le logo de la Madavian Corporation était le seul signe distinctif visible sur leurs combinaisons chauffantes. Crevant de froid, même en intérieur, les ouvriers jashuriens n’en menaient pas large, le climat polaire n’ayant jamais été leur fort. Certains commençaient à regretter d’avoir accepté ce travail, quand bien même la prime de risque était conséquente.

La Madavian Corporation avait mis les petits plats dans les grands pour ce chantier et fait livrer en grande pompe les machines et préparé les installations nécessaires avec les locaux pour pouvoir acheminer ses ouvriers en toute sécurité. Mais comme dans toute entreprise de BTP, il y avait un gouffre entre ce qui était écrit dans le cahier des clauses techniques particulières et la réalité du terrain. Les ingénieurs de la Madavian ainsi que les ouvriers savaient pertinemment que la construction dans des climats hostiles comprenait constamment son lot d’imprévus et que même en ayant le degré de préparation suffisant, il était totalement impossible de tout prévoir. Se préparer au meilleur et s’attendre au pire : une devise qui convenait bien à ce type d’opération.

Un contingent de trois cents ouvriers et ingénieurs divers et variés avait été dépêché par la Madavian pour constituer l’équipe de base du chantier. Au fur et à mesure de l’avancée des opérations, les équipes se renforceraient, tandis que le camp de base se déplacerait ou augmenterait en taille. Le plus gros sujet du moment, ce qui faisait s’arracher les cheveux aux ingénieurs et perdre des doigts aux ouvriers était d’installer avec les locaux le camp de base et de faire au maximum pour que l’isolation et les calfeutrements soient optimaux. La moindre faille dans le dispositif d’isolation pouvait conduire à des accidents graves. Les locaux ne plaisantaient pas avec le froid et les Jashuriens, habitués aux climats chauds et humides, ne vivaient pas des journées plaisantes.

Le matériel servant à construire les installations de chantier avait du retard. La faute en incombait à la migration des icebergs durant la saison chaude. Ceux-ci refluaient vers le nord et pouvaient constituer des pièges mortels pour les navires cargos. La moindre entaille dans la coque et c’étaient des millions de Dollars jashuriens qui partaient rejoindre le fond des océans. Par conséquent, les navires cargos de la Madavian étaient constamment assortis d’un équipage des Eglises Australes, les seuls à savoir piloter et anticiper le mouvement de la banquise fragmentée qui servait de défense naturelle à ce pays singulier.

Les plateformes logistiques des Eglises Australes étaient conformes à ce que les JAshuriens attendaient. L’organisation du débarquement du matériel et des éléments de construction s’était faite sans heurts, malgré quelques moments d’inquiétudes, notamment à cause d’équipements gelés. Au final, grâce à l’expertise des Eglises Australes, les Jashuriens n’avaient à déplorer dans leurs rangs que quelques engelures et un peu de matériel endommagé. Une bonne nouvelle somme toute. L’ensemble des matériaux nécessaire à l’extension du camp de base et à la mise en place des installations indispensables à la vie quotidienne avait été transporté par camion jusqu’au site de démarrage du chantier, là où les Jashuriens allaient devoir travailler non seulement avec les locaux, mais aussi les autres entreprises ayant récupéré un morceau de l’appel d’offres.

Le camp de base ressemblait de semaines en semaines plus à une forteresse blindée qu’à un sympathique campement. L’ensemble du campement était sécurisé, calfeutré, isolé et bien protégé des vents du sud, glaciaux. Les équipes des différents conglomérats de construction s’étaient réparties dans des quartiers et ne se rencontraient que pour les repas et les pauses. Les ouvriers travaillaient à étendre le camp de base et à sécuriser les arrivées de matériaux dans les entrepôts tandis que les ingénieurs débutaient le travail préparatoire. Météorologues et climatologues vérifiaient avec leurs instruments les prévisions climatiques sur des échéanciers de plus en plus longs afin de planifier avec le plus d’efficacité possible les étapes de la construction.

En parallèle, les ouvriers jashuriens apprenaient à connaître leurs homologues des autres pays. Déjà dans les salles communes, s’échangeaient les chansons et les recettes de cuisine. Le vendredi aurait lieu la première soirée de fondue jashurienne : une grande marmite de jus chaud dans laquelle tremper les morceaux de viande. Chaque équipe était sensée ramener sa propre viande du pays et la partager avec les autres. Cela permettait de rapprocher les gens et surtout, de créer un esprit collectif car sur la glace, l’homme solitaire est voué à la mort.

En haut-lieu, les représentants de la Madavian négociaient dur avec leurs concurrents et les autorités locales. Comme d’habitude, il était question de deadlines, d’argent et de logistique. Les grands pontes veillaient à ce que tout le monde respecte ses engagements et une armée d’avocats piaillaient dans le sillage des représentants des différents conglomérats. On eut dit de petits pingouins suivant des ours polaires. Tandis que les ouvriers trimaient et essayaient de survivre sur la glace, les grands prédateurs administratifs et financiers se sautaient mutuellement à la gorge, chacun essayant de s’accaparer la part belle du gâteau tout en essayant de maintenir ce projet collectif à flots.

Le chantier débuterait officiellement dans deux mois, une fois que les marchés seraient clarifiés et que le camp de base serait définitivement terminé. D’ici-là, les ingénieurs et les ouvriers devaient faire le maximum pour s’assurer des livraisons et veiller à ce que le chantier soit correctement approvisionné. Plusieurs équipes de repérage internationales avaient été dépêchées le long de la piste de la future autoroute pour baliser le terrain et procéder à des repérages précis de ce qui les attendait. Plusieurs problèmes se posaient à long terme : entre les effondrements neigeux et la présence de montagnes le long de la piste, un grand chantier de sécurisation devait être mené en amont avec des contreforts pour éviter que les éléments ne se déchainent sur l’autoroute des glaces.

Petit à petit, l’immense carte des opérations se remplissait d’annotations diverses et variées : éboulements, présence d’animaux sauvages, dépression venteuse assassine, … La légende avec les codes couleur donnait des indications plutôt complexes et surtout assez inquiétantes. Le chantier risquait de se révéler plus compliqué que prévu et des adaptations du tracé allaient devoir être réalisées si l’autoroute devait voir le jour …
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L'autoroute des Justes: Le début du chantier 20/05/2006


srtgs

Le chantier de l'autoroute des Justes était assurément l'un des plus colossaux et ambitieux de son temps : des centaines de kilomètres de voies automobiles à toute épreuve creusant leur voie dans l'Antarctique gelée, ce jusqu'à la plus haute montagne du continent située vers le centre de ce dernier. Non satisfaits de son gigantisme, les auteurs du destin avaient cru bon d'y ajouter une bonne dose d'ironie propre aux histoires plaisantes à lire. Si l'autoroute devait être créée, c'était bien-sûr pour accéder au plus sacré des lieux saints, le Massif de la Trinité, et simplement pour ça. Autant dire que les Eglises Australes Unies ne faisaient jamais dans la dentelle. Le pire résidait probablement dans l'origine des entreprises et de leurs ouvriers qui avaient été assez fous et avides d'argent et de prestige pour répondre présent à l'appel. On avait vu ainsi débarquer les grands pontes du BTP équatorial : la Mandavian Corporation, Kamel Transports et le groupe Viavine, et simplement imaginer les travailleurs jashuriens, banairais et izcales se battre contre un climat qui était l'exact opposé du leur donnait des frissons.
Bien heureusement, contrairement au dicton, la logistique ne se contentait pas simplement de suivre. Des mois entiers de préparation avaient eu raison des principaux défis d'installation des camps de base des entreprises ainsi que l'acheminement du matériel, et considérant les conditions pour le moins peu clémentes, le projet avançait raisonnablement. Pour l'instant.
Les premiers jours avaient été un véritable choc pour les Banairais sur place : malgré leurs combinaisons dernier cri, peu arrivaient à se faire aux températures.

Quoiqu'il en soit, Kamel Transports avait sorti son plus bel arsenal : on pouvait compter parmi les rangs de ses équipes ses plus éminents ingénieurs et logisticiens, ainsi que des bataillons entiers de climatologues, géologues, médecins et traducteurs apportés par les instituts de recherche privés et publiques du Banairah dont l'intérêt avait été suscité par l'expérience de grande ampleur que constituait le chantier. On comptait même 5 spécialistes de la religion qui devaient apporter leur aide dans la satisfaction spirituelle des commanditaires glisois à travers la construction de l'autoroute. Évidemment, tout ce monde facilitait la tâche intellectuelle, mais rendait la logistique encore plus infernale à gérer. La nourriture et les matériaux de construction s'importaient en masse sous la protection salvatrice de la marine glisoise contre les glaciers meurtriers. Force était de dire que de tels débuts avaient plus que contribuer à transformer la base banairaise en une université grouillante et paranoïaquement isolée. Forte d'un comité de recherche sociologique sur l'interaction humaine en milieux extrêmes, l'assemblée de direction de Kamel s'était rendue compte du besoin existenciel du maintien de liens humains forts afin de conserver la santé mentale et la motivation des troupes. Sous cette lumière bienfaitrice, elle avait volontiers accepté la proposition de l'unité de conception architecturale, sobrement composée de 80 architectes, sociologues, médecins du sport, neurologues et climatologues, en liaison avec le quartier général de l'entreprise. Celle-ci consistait en la création d'une base parfaitement isolée thermiquement et offrant des espaces de travail et de repos communs afin de favoriser l'échange et le soutien mutuel. La forme de l'édifice avait été minutieusment étudiée pour répondre aux exigences climatiques, aux contraintes liées à la construction et à la psychologie humaine. Ce dernier point étant souvent matière à débat, on ne pouvait que garantir les deux premiers.
Le coup de l'opération était colossal, et par conséquent la pression des représentants de Kamel dans les négociations du contrat de construction également : tout cela contait un bras, voire même deux, et il était hors de question de perdre autant de temps et de prendre autant de risques pour revenir en ayant simplement compensé ses dépenses. Les équipes scientifiques restaient quant à elles plus optimistes : tout ce rafus leur donnait matière à réfléchir et à étudier, et il était à parier qu'elles en extrairaient des dossiers entiers de données en tous genres. Il ne resterait plus qu'à traiter tout cela à tête reposée pour publier leurs thèses et rapports d'étude. Néanmoins pour l'instant, elles seraient sollicités dans des recherches bien plus pratiques, à savoir réussir à trouver rapidement des solutions fiables en cas d'échec de celles prévues il y a de ça plusieurs mois selon les données disponibles pour la réalisation du projet.
Il y avait bien-sûr également les ouvriers. Eux espéraient tout autant que les porte-paroles de l'entreprise qu'ils allaient obtenir une rémunération satisfaisante du travail extrêmement risqué et pénible qu'ils allaient devoir fournir à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux. Kamel avait par ailleurs prévu de changer régulièrement de personnel afin de garder une équipe dynamique : hors de question de mettre en péril la santé de ses effectifs trop longtemps. En plus d'être irresponsable, ce serait improductif.
En attendant le début du chantier en lui-même, il ne restait plus qu'à se préparer et se souhaiter bonne chance...
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L'autoroute des Justes: Premier écueil. 22/04/2007

Le béton coulait lentement dans le moule jaune canari qui portait discrètement la marque de la société jashurienne. Et dire qu'ils pensaient que ça allait être difficile. L'arrivée de l'hiver glisois avait rendu la progression de l'autoroute très lente (aux standards jashuriens) et on avait jamais vu un tel taux de démissions. Il faut dire que vivre dans un tas de féraille qui a comme principale et unique qualité de maintenir une température intérieure de 15 degrés était une expérience difficile pour les travailleurs étrangers présents. Les sociétés présentes avaient tenté de s'adapter, mais même une rotation fréquente des employés ne pouvait pas contenir l'absence totale de lumière du soleil pendant plusieurs semaines. Et cela n'était pas fini. Après les quatre mois et demi sans soleil arriveraient un mois et demi de transition "normale" avant quatre mois et demi de soleil interrompu. Au moins on limiterait les engelures.

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Un des travailleurs Jashuriens.


Pour ne rien arranger, le recours nécessaire à la main d'oeuvre locale se passait de moins en moins bien, à mesure que les ouvriers découvraient les droits qu'ils avaient gagné au fur et à mesure que le Purgatoire mettait en place sa politique. Si la semaine de 30 heures (comme mesure de transition vers un seuil plus bas, c'est ce qui inquiétait les sociétés sur place) garantissait des ouvriers plus productifs et plus résistants aux conditions de travail abyssales, elle rendait aussi les glisois chers à employer, faisant marcher les gestionnaires du budget sur des oeufs de plus en plus fragiles.

Enfin, le choc des cultures fut violent. Privés de communications avec l'extérieur jusqu'à peu, la réaction glisoise à des moeurs aussi éloignées que ceux des banairais et des Jashuriens fut distante au mieux lors des premières semaines. Les rares qui firent des efforts pour s'intégrer malgré les quartier séparés furent décemment accueillis, les autres provoquèrent incident sur incident qui allèrent de la simple bagarre de bar à un acte de sabotage anonyme récent, où on disait qu'un fantôme avait versé de l'eau de mer dans le béton, gâchant ainsi les matériaux pour la journée et exacerbant les tensions.


Derrière ces nombreuses actions, on pouvait remonter assez facilement jusqu’au quartier général de la Rose Rouge. Eux-mêmes ne se cachaient que très superficiellement, en témoignaient l’ouverture et le peu d’enthousiasme avec lesquels le sabotage était planifié dans leur rangs. Un des cadres du partis les plus proéminents, Victor Astin, avait même sorti un des discours sérieux et virulents typiques de la Rose Rouge à cette occasion, afin de convaincre la base limitée du parti.

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Le QG de la Rose Rouge, récemment construit par la section 2 de la faculté d'architecture.

- Le Purgatoire a réintroduit les porcs capitalistes dans nos ouailles ! Camarades, mobilisez vous pour convaincre les travailleurs Jashuriens et Banairais ! Ne laissez pas l’hydre faire repousser ses têtes ! Ne faites pas confiance au Purgatoire, ce ramassis de bourgeois derrière leur gouvernance digne d’une pathétique pièce de théâtre montrant les méfaits d’un peuple laissé à lui-même ! Battez-vous, camarades !

Après quelques applaudissements mous contrastant fortement avec la verve de Astin, la Rose Rouge reprit ses activités amorphes habituelles, tentant de convaincre toujours plus de glisois que le socialisme était effectivement mieux que la misère dans laquelle ils étaient un an plus tôt, en prenant pour preuve parmi d’autres choses l’accès grandissant à l’eau potable.

Du côté du Purgatoire, il ne semblait pas y avoir de réaction. Par capacité ou par volonté, cela restait à voir.
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