Activités étrangères en Empire Xin
Posté le : 26 nov. 2021 à 09:05:48
399
Posté le : 10 mai 2022 à 17:06:42
1394

Les chiens hurlent et aboient comme des fous dans les jardins impériaux, dévorant avec violence le son harmonieux des fontaines et de leurs grenouilles. Au milieu du gazon un homme tout de noir vêtu lève une arme à hauteur de visage. Sa ligne est racée, harmonieuse, on dirait le mélange entre une canne, un fusil et une machine à écrire. Elle s’ajuste parfaitement à l’épaule, l’homme en fait la démonstration, les sangles et molettes discrètes de la crosse permettent à un tireur seul de s’assurer une excellent stabilité.
A cette distance, on n’entend rien de la démonstration de l’homme, mais les officiers impériaux semblent captivés. Puis, il porte finalement le doigt à la gâchette et vient placer ce qui sans doute est son œil – difficile de savoir derrière le voile transblême – sur une lunette. Le coup de feu sonne comme le crépitement d’une cheminée.
- « Cela a-t-il fonctionné ? » demande l’officier impérial.
- « Voyez par vous-même. » répond le Transblêmien en lui tendant une paire de jumelles.
A un kilomètre d’ici, hors de vue d'homme, un enfant enchaîné à un arbre vient de s’effondrer, fauché d’une balle entre les deux yeux. Qu’importe, il était graine de socialiste.
- « C’est d’une rare élégance. »
- « Nos ingénieurs ont mis beaucoup de soin à romantiser la mort. Pour la gloire de l’Empereur. »
- « Il vous en sera reconnaissant. »
Furent offerts en ce jour.
500 fusils d'une grande qualité.
Dussent ses armées rencontrer Dieu sur leur chemin
que ces armes leur assureraient la victoire.

Posté le : 20 août 2022 à 14:37:11
1058
DETAIL : j'introduis le pnj, on modifie ce qui éventuellement ne te va pas, puis tu prends la main, mdr, ton pays est encore plus fermé que le mien

Madame Charlotte Pointre
Après quelques rebonds le coucou s'immobilise enfin et la femme en question en sort, suivie de deux serviteurs charriant une volumineuse malle en osier tressés. La femme va à la rencontre du responsable du protocole, le salut très humblement et lui récite dans sa langue les salutations d'usage avant de s'en remettre totalement à lui.
Posté le : 20 août 2022 à 16:11:33
7229
14 Mai 2008,
Abords de Beiyfon, Empire Xin,
Sur une route annexe proche de la capitale,
Archaïque ? Nous préférons dire traditionnel.
Is this music ?
Cela faisait désormais près d'une heure que les envoyés du Trône du Dragon patientait aux abords de ce que l'on ne pouvait décrire que comme étant l'une des nombreuses routes de campagnes annexes sortant de la capitale afin de rallier l'on ne savait trop qu'elle localité un tant sois peu importante ou non. En terre glaise, mal entretenue, mais toutefois assez large, c'était sans doutes ce qui se rapprochait le plus d'une piste d'atterrissage. De fait, l'Empire Ushong ne disposait pas d'aéroport en tant que tel, et pourtant ce n'était pas faute d'avoir reçu milles et une injonctions, requêtes et autres plaidoiries des instances supérieures de la Clique des Wang afin d'offrir à la nation ne serait-ce que le strict minimum d'infrastructures permettant d'accueillir avions et autres aéronefs. Mais c'était là sans compter sur d'une part l'hermétisme indécent de la cour impériale qui n'en voyait nullement l'intérêt, dénonçant allègrement des absurdités en prétextant que les cieux étaient le domaine de sa Majesté Impériale et que seule cette dernière était à même de décider qui pouvait les traverser. Et lorsque ce n'était pas ces conservateurs chevronnés, les fonds et ressources disparaissaient mystérieusement dans des imbroglios administratifs dont seul le Grand Secrétariat avait le secret... Inutile de préciser que les recours possibles s'ils étaient "nombreux" étaient tous sans issus en fin de compte après un parcours du combattant via divers formulaires complexes et excessivement long à remplir, ce doublé à la lenteur de la bureaucratie que l'on pourrait presque croire volontaire.
Cet état de fait témoignait grandement de la situation pour le moins préoccupante si ce n'est catastrophique interne à l'Empire où l'on ne savait sur quel pied marcher tant les avis et les influences étaient changeants. Comme l'avait un jour un politologue du Jashuria : "Les hautes sphères Xin sont en mouvement perpétuel, le matin elles sont prêtes à évoluer autant que le Grand Kah, à midi ils s'en réfèrent à une mer de formulaires indigestes sans fin et le soir ils sont plus conservateurs et amovibles que Théodosine elle même.". Tout était ainsi dit à travers ces quelques mots. En fin de compte les rares éclaircies d'avancée advenant, si elles ne venaient pas de manoeuvres discrètes des Wang émergeaient de la Régence lorsque cette dernière daignait se pencher de temps en temps sur les affaires qui partageaient les factions de la cour.
L'autorisation d'échanger des ambassadeurs avec la lointaine et relativement méconnue Nouvelle-Fidès était entre aitre l'une desdites occasions où l'Impératrice Douairière avait pris les choses en main directement afin de couper court à toute contestation et permettre un processus diplomatique fluide. Les représentants chargés d'accueillir la délégation étrangère avait d'ailleurs été personnellement choisit par la régente afin d'empêcher toute interférence de qui que ce soit. Mi Liao, Haut Secrétaire du Protocule dépendant directement du trône et de facto Chambellan de la Maison Impériale avait ainsi été nommé comme l'homme de la situation et avait prestement gagné le lieu d'accueil convenu à l'avance afin d'accueillir l'ambassadrice étrangère dont on avait eut l'amabilité de lui fournir une photographie qui n'avait rien à envier aux portraits traditionnels des personnalités impériales tant le procédés employé était vieux.

Mi Liao, Haut Secrétaire du Protocole, Intendant de la Cité Interdite & Chambellan de la maison impériale
Mais ces considérations importaient peu, ce qui était plus intéressent à savoir c'était tout le mal que s'était donné le Haut Secrétaire afin de permettre l'usage de cette route pour l'atterrissage du transport de l'ambassadrice. Un contingent entier de l'armée régulière avait été déployé en amont des deux côtés afin d'empêcher les passages, détournant piétons et véhicules vers d'autres voies, ce tant et si bien que la zone et les abords de la route grouillaient de soldatesque encastré dans des armures en bon acier et arborant autant des arbalètes que des piques. Et oui, l'armée Xin était très nombreuse à dire, mais la quasi totalité de cette dernière se battait encore comme quatre siècle auparavant ce qui était très bien pour le tourisme mais largement moins si elle devait s'opposer à des groupes armés.

Un soldat régulier des bannières impériale, "l'armée" des Xin
Cependant, à mieux y regarder, les accompagnateurs du Haut Secrétaire ne se distinguait guère plus en termes de modernisme que la soldatesque, les atours traditionnels étant de mise, l'on aurait pu croire avoir remonté le temps à les voir. Ceci dit, cela ne sembla pas être un point négatif en particulier lors des premiers échanges. En effet, lorsque l'engin, une espèce de carcasse volante dont on pouvait noter le miracle qu'elle ait tenue durant tout le voyage jusqu'aux terres impériales, se posa, comme une balle de tennis peut se poser après un revers de raquette sur la route de terre, les individus qui en sortirent semblaient tout autant évadés d'une autre époque que les Ushong eux même.
Mais quoi qu'il en soit, force était de constater que ces étrangers étaient au moins au fait des usages et de la communication traditionnel au sein de l'Empire. A vrai dire, les salutation de formes étaient parfaitement déclinés et les traducteurs gracieusement envoyés par la Clique des Wang pour l'occasion n'eurent nullement à intervenir. Le Haut Secrétaire et ses assistants rendirent les salutations en exécutant une révérence traditionnel alors qu'ils joignaient leurs mains à travers les manches bien trop imposantes de leurs atours de soie.
Par la suite, un signe de main suffit afin que les piquiers affiliés à l'escorte de tout ce beau monde fasse approcher des carrosses, l'un d'eux arborait les armoiries de la Nouvelle-Fidès. Un humble présent de la Chancellerie afin de permettre à l'ambassadrice de se déplacer dans le cadre de ses fonctions. Les véhicules étaient aussi pour leur part flanqués d'une colonnes de cavaliers eux aussi en armure et dont les arcs courbés et les lances sur lesquels avaient été juchés les gonfalins impériaux du Dragon en disaient long sur leur rôle au sein de ce convoie. Bien assez vite en fin de compte tout ce beau monde embarqua et parti au galop le long, déviant bien assez rapidement sur une voie pavée bien mieux entretenue et qui se dirigeait de toute évidence vers Beiyfon, la Capitale Impériale dont les imposants remparts se profilaient à l'horizon.

L'Arche de la Concore Céleste, un monument célèbre de la ville de Beiyfon qui marque l'entrée vers les hauts quartiers où résident les nobles et notables et où siège la Cité Interdite.
La destination devient clair bien assez vite à mesure que le Haut Secrétaire s'entretenait avec l'ambassadrice, expliquant à cette dernière qu'avant de lui indiquer où elle prendrait ses quartiers, les formes exigeaient qu'elle se présente à la Cour afin de signifier sa présence au Fils du Ciel lui même ainsi qu'à sa Mère l'Impératrice Douairière qui régentait l'Empire. Une audience spéciale devait avoir lieu spécialement pour ça et l'ensemble de la cour était présente pour l'occasion, incluant les plus hauts dignitaires impériaux issus des diverses factions disposant de la moindre influence sur la politique influence. Des grands noms tel que le Maréchal Wang Shao, le Magistrat Xin Xi ou encore le Grand Secrétaire Yao Liang étaient évoqués en passant par divers aristocrates aux titulaires toutes plus pompeuses les unes que les autres. Ainsi que... Fait toutefois plus étonnant, des dignitaires Transblêmiens qui siégeaient à la cour en représentant le très honorable Grand Duc Ion de Blême, tributaire et noble de facto de l'empire, hautement estimée à la cour. Ce qui laissait présager en d'autres termes une audience, au sommet si l'on pouvait dire.
Quoi qu'il en soit, les formalités d'ordinaires interminables au corps de garde de la cité interdite ne durèrent qu'un instant au vue de l'importance de l'affaire et ainsi donc, le convoi arriva dans la cour faisant face à la Pagode Céleste où siégeait le trône du Dragon.
Abords de Beiyfon, Empire Xin,
Sur une route annexe proche de la capitale,
Cela faisait désormais près d'une heure que les envoyés du Trône du Dragon patientait aux abords de ce que l'on ne pouvait décrire que comme étant l'une des nombreuses routes de campagnes annexes sortant de la capitale afin de rallier l'on ne savait trop qu'elle localité un tant sois peu importante ou non. En terre glaise, mal entretenue, mais toutefois assez large, c'était sans doutes ce qui se rapprochait le plus d'une piste d'atterrissage. De fait, l'Empire Ushong ne disposait pas d'aéroport en tant que tel, et pourtant ce n'était pas faute d'avoir reçu milles et une injonctions, requêtes et autres plaidoiries des instances supérieures de la Clique des Wang afin d'offrir à la nation ne serait-ce que le strict minimum d'infrastructures permettant d'accueillir avions et autres aéronefs. Mais c'était là sans compter sur d'une part l'hermétisme indécent de la cour impériale qui n'en voyait nullement l'intérêt, dénonçant allègrement des absurdités en prétextant que les cieux étaient le domaine de sa Majesté Impériale et que seule cette dernière était à même de décider qui pouvait les traverser. Et lorsque ce n'était pas ces conservateurs chevronnés, les fonds et ressources disparaissaient mystérieusement dans des imbroglios administratifs dont seul le Grand Secrétariat avait le secret... Inutile de préciser que les recours possibles s'ils étaient "nombreux" étaient tous sans issus en fin de compte après un parcours du combattant via divers formulaires complexes et excessivement long à remplir, ce doublé à la lenteur de la bureaucratie que l'on pourrait presque croire volontaire.
Cet état de fait témoignait grandement de la situation pour le moins préoccupante si ce n'est catastrophique interne à l'Empire où l'on ne savait sur quel pied marcher tant les avis et les influences étaient changeants. Comme l'avait un jour un politologue du Jashuria : "Les hautes sphères Xin sont en mouvement perpétuel, le matin elles sont prêtes à évoluer autant que le Grand Kah, à midi ils s'en réfèrent à une mer de formulaires indigestes sans fin et le soir ils sont plus conservateurs et amovibles que Théodosine elle même.". Tout était ainsi dit à travers ces quelques mots. En fin de compte les rares éclaircies d'avancée advenant, si elles ne venaient pas de manoeuvres discrètes des Wang émergeaient de la Régence lorsque cette dernière daignait se pencher de temps en temps sur les affaires qui partageaient les factions de la cour.
L'autorisation d'échanger des ambassadeurs avec la lointaine et relativement méconnue Nouvelle-Fidès était entre aitre l'une desdites occasions où l'Impératrice Douairière avait pris les choses en main directement afin de couper court à toute contestation et permettre un processus diplomatique fluide. Les représentants chargés d'accueillir la délégation étrangère avait d'ailleurs été personnellement choisit par la régente afin d'empêcher toute interférence de qui que ce soit. Mi Liao, Haut Secrétaire du Protocule dépendant directement du trône et de facto Chambellan de la Maison Impériale avait ainsi été nommé comme l'homme de la situation et avait prestement gagné le lieu d'accueil convenu à l'avance afin d'accueillir l'ambassadrice étrangère dont on avait eut l'amabilité de lui fournir une photographie qui n'avait rien à envier aux portraits traditionnels des personnalités impériales tant le procédés employé était vieux.

Mi Liao, Haut Secrétaire du Protocole, Intendant de la Cité Interdite & Chambellan de la maison impériale
Mais ces considérations importaient peu, ce qui était plus intéressent à savoir c'était tout le mal que s'était donné le Haut Secrétaire afin de permettre l'usage de cette route pour l'atterrissage du transport de l'ambassadrice. Un contingent entier de l'armée régulière avait été déployé en amont des deux côtés afin d'empêcher les passages, détournant piétons et véhicules vers d'autres voies, ce tant et si bien que la zone et les abords de la route grouillaient de soldatesque encastré dans des armures en bon acier et arborant autant des arbalètes que des piques. Et oui, l'armée Xin était très nombreuse à dire, mais la quasi totalité de cette dernière se battait encore comme quatre siècle auparavant ce qui était très bien pour le tourisme mais largement moins si elle devait s'opposer à des groupes armés.

Un soldat régulier des bannières impériale, "l'armée" des Xin
Cependant, à mieux y regarder, les accompagnateurs du Haut Secrétaire ne se distinguait guère plus en termes de modernisme que la soldatesque, les atours traditionnels étant de mise, l'on aurait pu croire avoir remonté le temps à les voir. Ceci dit, cela ne sembla pas être un point négatif en particulier lors des premiers échanges. En effet, lorsque l'engin, une espèce de carcasse volante dont on pouvait noter le miracle qu'elle ait tenue durant tout le voyage jusqu'aux terres impériales, se posa, comme une balle de tennis peut se poser après un revers de raquette sur la route de terre, les individus qui en sortirent semblaient tout autant évadés d'une autre époque que les Ushong eux même.
Mais quoi qu'il en soit, force était de constater que ces étrangers étaient au moins au fait des usages et de la communication traditionnel au sein de l'Empire. A vrai dire, les salutation de formes étaient parfaitement déclinés et les traducteurs gracieusement envoyés par la Clique des Wang pour l'occasion n'eurent nullement à intervenir. Le Haut Secrétaire et ses assistants rendirent les salutations en exécutant une révérence traditionnel alors qu'ils joignaient leurs mains à travers les manches bien trop imposantes de leurs atours de soie.
Par la suite, un signe de main suffit afin que les piquiers affiliés à l'escorte de tout ce beau monde fasse approcher des carrosses, l'un d'eux arborait les armoiries de la Nouvelle-Fidès. Un humble présent de la Chancellerie afin de permettre à l'ambassadrice de se déplacer dans le cadre de ses fonctions. Les véhicules étaient aussi pour leur part flanqués d'une colonnes de cavaliers eux aussi en armure et dont les arcs courbés et les lances sur lesquels avaient été juchés les gonfalins impériaux du Dragon en disaient long sur leur rôle au sein de ce convoie. Bien assez vite en fin de compte tout ce beau monde embarqua et parti au galop le long, déviant bien assez rapidement sur une voie pavée bien mieux entretenue et qui se dirigeait de toute évidence vers Beiyfon, la Capitale Impériale dont les imposants remparts se profilaient à l'horizon.

L'Arche de la Concore Céleste, un monument célèbre de la ville de Beiyfon qui marque l'entrée vers les hauts quartiers où résident les nobles et notables et où siège la Cité Interdite.
La destination devient clair bien assez vite à mesure que le Haut Secrétaire s'entretenait avec l'ambassadrice, expliquant à cette dernière qu'avant de lui indiquer où elle prendrait ses quartiers, les formes exigeaient qu'elle se présente à la Cour afin de signifier sa présence au Fils du Ciel lui même ainsi qu'à sa Mère l'Impératrice Douairière qui régentait l'Empire. Une audience spéciale devait avoir lieu spécialement pour ça et l'ensemble de la cour était présente pour l'occasion, incluant les plus hauts dignitaires impériaux issus des diverses factions disposant de la moindre influence sur la politique influence. Des grands noms tel que le Maréchal Wang Shao, le Magistrat Xin Xi ou encore le Grand Secrétaire Yao Liang étaient évoqués en passant par divers aristocrates aux titulaires toutes plus pompeuses les unes que les autres. Ainsi que... Fait toutefois plus étonnant, des dignitaires Transblêmiens qui siégeaient à la cour en représentant le très honorable Grand Duc Ion de Blême, tributaire et noble de facto de l'empire, hautement estimée à la cour. Ce qui laissait présager en d'autres termes une audience, au sommet si l'on pouvait dire.
Quoi qu'il en soit, les formalités d'ordinaires interminables au corps de garde de la cité interdite ne durèrent qu'un instant au vue de l'importance de l'affaire et ainsi donc, le convoi arriva dans la cour faisant face à la Pagode Céleste où siégeait le trône du Dragon.
Posté le : 25 fév. 2023 à 18:23:05
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Mardi 1 décembre 2009,

Donc, alors que Hohhothaï et l'Empire des Ushongs se regardent en chien de faïence, des milliers de futurs ingénieurs ushongs sont formés à Hohhothaï. L'une des particularité de Hohhothaï vis-à-vis des étudiants ushongs est qu'elle s'intéressent autant aux savoirs ushongs que l'inverse. Beaucoup de savoirs traditionnels ont été perdus à Hohhothaï lors de décennies de régime de dominion entrepreunarial pendant lequel ils ont été constamment dévalorisés. Si une bonne part des différents peuples autochtones du territoire en ont gardé une partie, le contact avec les Ushong permet de réapprendre des techniques de construction et d'agriculture traditionnelle, d'urbanisme, d'artisanat et de bien d'autres domaines oubliés, si bien que l'on se retrouve dans la situation inhabituelle ou certains Ushongs sont aussi bien étudiants auprès de professeurs Shuhs, que professeurs auprès d'étudiants hohhothaïens. Le respect que les Hohhothaïens et même les Shuhs de manière plus générale vouent à la culture et aux savoirs des Ushongs est accueilli avec beaucoup de plaisir par les Ushongs, qui ont plutôt l'habitude d'être vus comme arriérés dans d'autres pays de la communauté internationale. Les Shuhs et toute une frange de futurs ingénieurs et techniciens ushongs s'échangent donc de multiples savoirs et apprennent à s'apprécier. Mais ce n'est pas tout.
L'ambiance révolutionnaire qui enveloppe Hohhothaï depuis 2006/2007 n'est jamais réellement retombée, et certains des étudiants hohhothaïens qui servent de camarades aux étudiants ushongs étaient des révolutionnaires actifs deux ou trois ans plus tôt, et autant dire que dans les soirées étudiantes, ça parle aussi politique. Il est difficile de dire ce que deviendraient les étudiants qui retourneraient dans l'Empire des Ushongs après leurs études, mais l'on peut s'attendre à de gros changements. Il est par exemple possible que la montée en puissance de tout un milieu de travailleurs qualifiés dans l'Empire amène ce dernier à se rapprocher de l'Union, ou à l'inverse, l'arrivée de personnel éduqué politiquement revendicative pourrait déplaire aux Xin et refroidir les relations entre les deux pays. Il est fortement possible que les deux arrivent à la fois, on voit bien qu'à l'heure actuelle, il n'est possible que de conjecturer.
Enfin, alors que la Dynastie Xin reste conservatrice, et que même les Wang défendent une modernisation assez limitée du pays, des milliers de leurs étudiants sont en train de vivre dans un monde très différent, aussi bien à Hohhothaï que, pour 3 000 d'entre eux, aux Terres australes, qui, s'ils peuvent parfois sembler anachroniques avec leurs bateaux à voile ou leurs moulins à vent, sont dans les faits une des terres les plus technologistes au monde et enchaînent les révolutions technologiques depuis plusieurs décennies. Les Terres australes font partie des grandes zones de recherche en biotechnologie, mettent sur pied d'énormes programme d'exploration non seulement spatiale, mais aussi marine et polaire, sont très présents dans la recherche fondamentale, améliore constamment la production d'énergie géothermique, éolienne, biologique... C'est une des raisons pour lesquelles Hohhothaï a rejoint l'Union des Terres australes à l'origine. Et cela est même inscrit dans la culture des Terres australes, qui commencent à disposer d'importantes équipes de hackers et de biohackers par exemple. Imaginez, vous grandissez dans un empire où l'on combat encore à l'épée, où l'électricité est rare, et où vous apprenez à administrer une plantation selon des méthodes testées et approuvées depuis des siècles, un fonctionnaire vous propose des études à l'étranger et vous voilà catapulté dans un monde où l'on cultive par -30 °C sous des serres chauffées avec des plantes dont on a modifié des gènes dont on ne connaissait pas l'existence, et où il est normal de parler de modifier aussi les humains pour les envoyer vivre sur Mars. La situation peut être même difficile à concevoir, mener une vie normale sous ses conditions demande à réapprendre énormément de nos habitudes. Certains Ushongs décrivent les Terres australes comme une forme de monde onirique qui questionnait leur perception même du possible, ou expliquaient être constamment désorientés, avoir l'impression d'être projetés sur un monde étranger, voire pas tout à fait humain. Pour le coup, la culture que pourrait former dans l'Empire des Ushongs des ingénieurs passés par les Terres australes reste pour le moment difficile à imaginer.

Posté le : 07 mars 2023 à 21:15:17
1037

« Du ventre des oiseaux de fer se sont extirpés à l'aube les hommes à la croix, louant le sage qui vit dans les nuages, psalmodiant les paroles de leurs pères, faisant don de soi jusqu'à tout donner de leur corps et de leur âme. Pas un homme, pas une femme, pas un enfant de la Vallée de la Yongzue échappait à ces êtres venus d'ailleurs. Partout blessés, réfugiés et sinistrés les remerciaient et venaient rendre grâce à leur douceur et à leur bravoure. Comme il était réconfortant de se sentir aimer. Ceux-là ne demandèrent rien, si ce n'est de continuer à croire dans le Fils du ciel, lui qui fut placer à la tête des Ushong par la providence, et dans sa céleste autorité qu'ils croyaient bénie par leur Dieu, l'Empereur miséricordieux.
Vous qui régnez sur la Terre depuis le ciel, faites de notre peuple un instrument de votre Paix. Faites que nous ne cherchions pas tant d'être consolés que de consoler : d'être compris que de comprendre, d'être aimés que d'aimer ; parce que c'est en se donnant que l'on reçoit, c'est en s'oubliant que l'on se trouve, c'est en pardonnant que l'on obtient le pardon, c'est en mourant que l'on ressuscite à l'Éternelle Vie.
In nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti. Amen.»
Posté le : 20 mars 2023 à 08:49:54
941
DETAIL : Bis repetita

Madame Charlotte Pointre
Posté le : 10 avr. 2023 à 14:43:42
1359

- quatre hôpitaux
- cent écoles
- vingt centres d'action sociale
- dix orphelinats.
Posté le : 15 avr. 2023 à 17:46:09
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Ce jour, vingt-huitième du mois d'avril 2010, l'ambassadeur d'Aquitagne en l'Empire Xin, est arrivé à Beiyfon, la Cité Interdite, capitale de ledit Empire. Hier, le Chancelier à la Diplomatie Aquitagnoise, le Grand-Duc d'York, a, à la demande du Roy son frère, nommé le colonel Michel de Marsac Ambassadeur. En effet, Sa Majesté est persuadée que la profondeur d'esprit et la clairvoyance de son ex-aide de camp ne peuvent être que bénéfique à l'établissement de liens étroits entre ces deux honorables pays.
Son Excellence l'Ambassadeur s'est installé dans un hôtel particulier acheté dans la capitale, Beiyfon. Après avoir présider à l'aménagement de son bureau, le colonel de Marsac est allé présenter ses lettres de créance auprès du Très Grand et Céleste Fils du Ciel, détenteur du Mandat Céleste, détenteur du Trône du Dragon, Empereur Eternel du Ciel et de la Terre, des Mortels et des Immortels. A la sortie de l'audience, l'Ambassadeur a accepté d'adresser quelques mots à la presse locale:
La décision d'envoyer un Ambassadeur en l'Empire Xin s'inscrit dans la démarche de la Couronne de se rapprocher avec les nations membres de l'UMT, et survient après le vote favorable de l'Empire quant à l'adhésion du Royaume à cette sage organisation.
correspondant du journal Flaviume Soir en l'Empire Xin
Posté le : 28 nov. 2024 à 20:48:45
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Elle a vu beaucoup de choses...
Comporte-toi bien. Lorsque tu arrives, sois bon et servile avec les fonctionnaires de l’enfant-empereur. Donne-leur de beaux et grands cadeaux, et dis-leur que tu es là au nom d’un grand étranger. Si ce n’est pas le cas, dis-leur tout de même cela si tu veux être reçu par le fils du ciel.
Lorsque l’empereur te recevra en compagnie de sa cour, suis strictement l’étiquette. Ne le regarde pas dans les yeux, et ne lui adresse point la parole avant que lui ne le fasse. Lorsque tu entres et que tu marches vers son trône, fais trois révérences en entrant, puis mets-toi à genoux et avance comme tel vers le trône, toujours sans regarder le fils du ciel dans les yeux. Une fois arrivé devant la chaise impériale, fais la proskynèse comme suit : le front contre le sol, les bras les mains étendus devant toi. Attends que le souffleur du fils du ciel te dise de te relever. L’empereur ne te parlera jamais directement, mais lorsque son souffleur utilise ses mots, fixe le fils du ciel. Et réponds à toutes ses demandes et interrogations consciencieusement. Dis-lui que tu viens du pays des jongleurs, car c’est ainsi que l’on nomme notre cité dans cette contrée. »
La jeune femme sur la proue de ce modeste cargo lit ces instructions, encore et encore, laissées par les velsniens qui l’ont précédé. Un homme vient s’assoir à ses côtés, drapé dans une couverture, comme pour conjurer les vents frais des côtes du Nazum :
- C’est pas mal hein ? C’est un certain Mattia Mascola qui a écrit ça. Je crois qu’il est sénateur en ce moment, ambassadeur à Drovolski. On dit qu’il a vécu parmi les Xin pendant une année entière, et qu’il connait chaque contrée, de l’Hotsaline jusqu’au Jashuria. On en aura bien besoin quand on arrivera là bas. L’Empire Xin est…particulier comme terre.
Même touché par la fatigue du voyage, le jeune homme est beau est fringuant. La femme qui l’accompagne paraît du même âge, mais le mal de mer lui a ôté la fraicheur et la légèreté de ce dernier. Il y a encore quelques semaines, il était un véritable inconnu pour elle. Mais c’est un beau parleur, comme tous les fils de négociants et commerciaux de la cité de Velsna, et sa bonne humeur fait rapidement baisser la garde des gens à qui il parle. C’est peut-être une des raisons qui ont poussé la femme à l’engager pour ce périple, lui qui s’est mué en aventurier solitaire. Elle, est froide comme les eaux glacées de la Péninsule d’Albe, et sa parole est tranchante comme un couteau. Elle parle peu, mais chaque mot est potentiellement grave, important. Elle laisse son compagnon de route divaguer, encore er encore. Mais elle écoute toujours :
- On arrive bientôt sur les côtes su pays des ramchoures. Il va falloir qu’on demande au capitaine du cargo de s’éloigner un peu. C’est une nation déchirée par la guerre, comme la nôtre l’a été. On ne trouvera rien de bon là bas.
Il fut interrompu par la jeune femme, qui leva les yeux de son livre pour venir le fixer dans le blanc de ses yeux :
- Détrompe-toi. Il y a bien souvent davantage à tirer du chaos que de l’ordre. En termes d’opportunités. Il paraît évident que les Xin ont un avis sur la situation de leurs voisins, et que nous pouvons tirer quelque chose de tout cela…
Son compère lui répondit par un silence, et un acquiescement de la tête. Silencieux sur ses intentions comme toujours, ce qui a le don d’irriter la jeune femme :
- Cela fait des semaines qu’on voyage ensemble maintenant. Et pourtant, je ne sais toujours rien de toi. Je ne sais même pas si Marco est ton vrai prénom, on dirait un pseudo tant il paraît plat au possible. La moitié de Velsna s’appelle Marco. Qu’est-ce que tu faisais à Drovolski ?
- Je travaillais à l’ambassade velsnienne de ce pays de malheur.
- Travaillais ?
- Oui. Pour l’ambassadeur Mascola lui-même. Mais disons que…nous avons eu quelques désaccords. Sur la façon dont Velsna devait intervenir ou non en Ramchourie. C’est là que j’ai entendu parler du pays de Xin. Un endroit fermé où les souverains sont si riches qu’ils épicent leurs plats avec des paillettes d’or, qu’ils portent des bijoux si lourds d’argent qu’ils menacent toujours de tomber dans une rivière. Et avec tant de dorures sur leurs uniformes qu’ils sont comme autant de soleils à l’horizon. Les sénateurs ne savent même pas situer cet endroit sur une carte, quel gâchis, tu ne penses pas. Et mon ancien maître, le Sénateur Mascola, amasse des connaissances sans jamais s’en servir. Comme si il avait peur de sa propre intelligence. Mais toi et moi, nous ne sommes pas pareils, n’est-ce pas ? Tu veux me connaître ? Eh bien t’as juste à te dire que je désire être le velsnien le plus riche de toute la cité.
La jeune femme sourit à son complice, puis se met à ricaner comme une enfant :
- Qu’est-ce qui te fait rire, ma chère ? – lui demanda t-il –
- Rien. C’est juste que je pense avoir entendu ce genre de couplet des milliers de fois. J’ai déjà croisé le velsnien le plus riche de tous les temps. Tu le sais ça ? Et après m’avoir rencontré, il a tout perdu.
- Cesse donc. Un petit bout de femme d’1 mètre 60 tenterait-elle de m’intimider ? On est dans la même équipe pour l’instant, mon amie. On deviendra riches ensembles, ne t’en fais pas.
- Oh je ne m’en fais pas. – lui répondit la jeune femme, avant de s’assoupir dans sa couverture, entre deux planches de la proue. –
Marco avait des sentiments ambivalents sur sa nouvelle associée. Son passé de diplomate et de négociant lui hurlait qu’elle continuait de se réserver des parts d’ombre auxquelles il n’avait pas encore accès. Mais cela ne rendait ses conversations avec la jeune femme d’autant plus intéressantes. L’aventurier velsnien débarquait donc dans un pays inconnu, en compagnie d’une stricte inconnue, dont il ne savait guère davantage de ses motivations qu’elle n’en savait des siennes.
Les deux compères se firent passer pour des hommes d’affaires et des voyageurs à leur débarquement. Et en écoutant consciencieusement les conseils de Mattia Mascola, il distribua cadeaux et trophées à ne plus savoir qu’en faire à tous les fonctionnaires impériaux, jusqu’à enfin avoir accès à la cour du fils du ciel. Marco le voyageur, et la mystérieuse femme l’accompagnant comme une ombre. Les deux plaquèrent leur tête contre le sol à la vue du mandat céleste, et lui offrirent tout leur concours afin de converser avec les autres étrangers venus d’occident, et avec les ramchoures. Mais pourquoi faire ? A la demande de son nom, la jeune femme répondit simplement qu nom de « L’étrangère ».
Malgré leur acceptation, les deux velsniens n’eurent pas intérêt à prendre cela pour argent comptant. Dans un premier temps, ils n’avaient rien de conseillers, mais ils attisaient la curiosité de la cour Xin, comme des animaux exotiques que l’on n’avait jamais vu, mais dont on entendait parfois des histoires. Parfois, l’empereur réclamait de ces anecdotes à l’étrangère qui en disait long sur le monde qui entoure l’opaque cour céleste. Et au fil du temps, cette curiosité se changea en demande de conseils liés à la politique. Car si Marco était indéniablement en quête de richesses, l’étrangère paraissait avoir d’autres plans. Sans cesse, le sujet de la Ramchourie revenait, encore et encore. Au fil du temps, chaque conseil de la mystérieuse femme menait à la même conclusion : les Xin avaient tout intérêt à intervenir dans la guerre civile à laquelle se livrait leur turbulent voisin.
« L’empereur est le fils du ciel, alors pourquoi l’Empire est si petit ? ». Cette question revenait avec la régularité d’un métronome. « Les étrangers viennent se repaître des cadavres du peuple ramchoure : ils viennent des quatre coins du monde et s’installent à vos portes, fis du ciel. Pourquoi ne faisons-nous rien ? ». Et pendant que l’étrangère prodiguait ses mots, Marcos quant à lui, fut autorisé à traverser la frontière d’une Ramchourie livrée aux flammes du conflit, à le recherche du chef de guerre qui serait capable d’y ramener l’ordre, satisfaire le fils du ciel tout en replissant ses poches…mais lequel choisira-t-il ?
Posté le : 18 mars 2025 à 20:11:22
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Nous, qui sommes les dépositaires de l'autorité de la Grande République par votre biais, Conseil des dix de la Grande République, détenteurs de l'autorité qui vous est confiée par le Sénat, le Conseil Communal et Dame Fortune, adressons à vous les documents suivants, indiquant une marche à suivre et des recommandations concernant les sujets suivants:
- Crise Ramchoure.
- Situation générale du Nazum
Il convient de dire que ces dossiers sont relativement peu prioritaires, aussi ces préconisations d'opérations ne sont à considérer que dans l'éventualité du développement des moyens alloués à la Segreda.
Ramchourie:
Depuis deux ans, ce pays du Nazum oriental est empêtré dans une querelle de factions sans fin, opposant des dizaines de factions, clans et autres gouvernements locaux. Les tenants et les aboutissants de cette situation ne sont pas intégralement appréhendés, et nous identifions là un bourbier potentiel pour qui voudrait s'y mêler. Au vu de la pauvreté relative du pays, du manque de potentiel économique que celui-ci constitue et de sa situation géographique relativement peu problématique, nous préconisons de nous intéresser à cette affaire que celle-ci devient un impératif à l'avenir. Nous n'avons en effet que peu à y gagner quelque soit la faction sortant gagnante de cette guerre civile.
CEPENDANT. Il convient de dire que nous avons prit note de diverses activités de puissances étrangères qui entendent établir en un régime fantoche un relais d'autorité régionale. En premier lieu, et de manière surprenante, le Zinjan y aurait développé des intérêts vis à vis de l'un de ces micros-états. Nul doute qu'au vu des intérêts que le Zinjan y entretient, cela pourrait constituer un obstacle à plus ou moins long terme en cas de confrontation. Aussi, nous devons considérer des options crédibles dans le cas où ces projets barbares se concrétiseraient.
Nous n'avons que peu d'options crédibles, il est vrai: la Ramchourie est peuplée de seigneurs de guerre dont le règne est potentiellement très court, et il y a peu de fondations bien bâties dans leurs régimes. Pourtant, nous devons également nous abstenir de toute intervention pour les raisons évoquées plus tôt. Les chances de se retrouver bloquer dans un embarras militaire ou diplomatique sont réelles, et bien trop grandes au vu du peu de gain potentiel. Ce faisant, il nous faut nous tourner vers le partenaire local étant le plus susceptible de s'avérer fiable. Nous pouvons affirmer que nous ne disposons pas d'un choix très garni, ou même qualitatif, à l'exception d'un exemple vers lequel j'entends diriger ces excellences du Sénat. En effet, outre la Jashuria, qui est une grande puissance peu malléable, nous avons à disposition la puissance des Xin, qui demeure endormie pour le moment, mais qui pourrait constituer une cible d’intérêt dans la création d'un bloc d'influence au nazum central..
Les Xin incarnent le client parfait: il s'agit d'une puissance locale dont l'ancrage est historique, et l'influence reconnue par une grande partie des nazumi. Le gouvernement y est profondément conservateur et stable, malgré la jeunesse de sa tête de proue (nous supposons que l'empereur est de toute manière "aimablement" guidé par des conseillers y exerçant le pouvoir réel), le pays est directement frontalier de la Ramchourie et partage avec celui-ci une frontière commune permettant de facilement projeter une force importante. Ces derniers sont également guidés par un désir d'autonomie stratégique qui nous est salutaire dans ce contexte. Le concours des Xin serait lui aussi d'une grande aide dans la mesure où cette capacité de projection pourrait dispenser la Grande République d'intervenir directement dans ce que nous pouvons nommer justement un "fatras monumental". En effet, il est nullement dans notre intérêt, au vu du peu d'importance stratégique de la Ramchourie, d'y consacrer des ressources importantes. Aussi, nous prions à nos agents sur place d'improviser avec leurs propres moyens. Ce plan "Xin " contient aussi un avantage majeur de n'impliquer à aucun moment une présence réelle velsnienne dans l'opération, ce qui évitera sans nul doute un refroidissement de relations avec le Jashuria. En aucun cas il n'est envisageable de porter atteinte à la prédominance que la Jashuria s'applique à lui-même dans les affaires nazumi: les nazumi se doivent de régler leurs problèmes entre eux avec l'interférence la moins visible possible de notre part. Tout mouvement de troupe, qu'il soit naval ou terrestre nous impliquant pourrait potentiellement être vu comme un affront. Aussi, si les Xin sont à la manœuvre, et si nous parvenons à activer notre réseau diplomatique auprès du Jashuria dans le même temps, peut-être pourront nous tirer de cette crise ramchoure un bilan inespéré au vu de nos faibles moyens d'action dans la région.
Pour le moment, nous disposons déjà de deux agents à la cour des Xin, ce qui augure un partenariat durable, puisque l'un de ces agents s'est déjà hissé au rang de conseillère de l'empereur, une parmi tant d'autres certes, mais qui nous assure de notre présence dans ce pays. Notre objectif est simple: pousser l'empereur des Xin à l'intervention, et si cette proposition est acceptée, rendre aux Xin une aide stratégique et matérielle, dans la mesure de nos possibilités (voir la nécessité de mener une opération avec des moyens limités plus haut). Si la Ramchourie devenait une "marche" Xin comme elle l'a pu l'être par le passé (cette justification historique a renforcé notre opinion), nous pourrions ultérieurement bénéficier de leur part d'avantages commerciaux non négligeables, et qui plus est exclusifs à notre nation.
Bien entendu, il faut prendre compte du fait que la population ramchoure n'acceptera pas facilement une suzeraineté xin directe au vu du passif entre ces deux populations. Il est donc nécessaire de conserver l'existence d'un pouvoir ramchoure distinct et en théorie indépendant. La liste est courte, mais nous pouvons dégager des tendances d'après les critères recherchés:
- Un dirigeant déjà rompu à l'exercice du pouvoir et habitué aux affaires de l'administration.
- Un dirigeant malléable et dénué de la moindre ambition.
- Un dirigeant de tendance conservatrice.
Ces trois critères réduisent nos possibilités à une seule personne actuellement en activité en Ramchourie: l'eunuque Beifon (que nos agents sur place identifient sous le nom de code "Bouffon"). Sa faiblesse de caractère pourrait nous être dans une grande utilité dans l'acceptation de son statut de vassal des Xin. Bémol: ce dernier a réussi l'exploit de subir un exil de sa propre cour de la part de ses généraux. Aussi, la première chose à faire en cas d'intervention des Xin serait d'écraser ces derniers et de restaurer une forme d'autorité au sein de cette faction avant de préparer la réunification du pays. Beifon ne serait à partir de là qu'un prête nom et l'autorité réelle sur le dispositif de campagne reviendrait aux généraux xin et moritoniens. Dans le cas de la mort prématurée de Beifon, nous pourrions également nous rabattre sur un autre de ses généraux rétifs, mais il semblerait que ces personnages aient un caractère beaucoup moins docile. Une alternative à l'écrasement des seigneurs de guerre rebelles pourrait résider dans l’appât du gain et la corruption, qui nous permettrait de les garder sous le coude en guise de secours.
Heureusement pour nous, les Xin ne sont pas la seule force sur laquelle nous pourrons peut-être nous reposer. En effet l'Empire Xin s'appuyait autrefois sur un réseau dont les liens féodaux vassaliques étaient particulièrement fort. Il se trouve que celui-ci est encore existant dans certains pays dont les positions sont même concordantes avec celles de notre cité sur la scène internationale, parmi lesquels nous pourrons nous reposer sur le Khanat de Moritonie. En effet, en cas de guerre entre les Xin et un ennemi extérieur, ceux-ci pourraient être potentiellement tenu par les liens de la vassalité, en tant qu'ancienne marche de l'Empire des Xin. Le problème étant toutefois qu'il s'agira de transporter ces troupes éventuelles sur le théâtre des opérations. Après consultation de divers gradés de la Marineria et de la Garde de Velsna, nous sommes arrivés à la conclusion que la voie maritime est à exclure. En effet, notre objectif est de minimiser au maximum toute implication directe de la Grande République au Nazum. Aussi, le déplacement de toute une flotte n'est pas chose aisée à dissimuler pour la totalité des acteurs locaux, et il ne faut pas oublier que le Wanmiri entretient une flotte notable dans la mer des perles, que nous pourrions en théorie détruire relativement aisément en cas d'oposition, mais qui provoquerait un tollé international, et une réprobation catégorique, à la fois du Grand Kah et de l'OND. Qui plus est, nous n'avons en aucun cas le désir d'une confrontation avec une nation supplémentaire, qui mettrait en danger d'autres relations et intérêts de Velsna. La voie aérienne semble donc la plus probable et la moins dommageable à nos intérêts, le moyen qui rendrait notre implication la moins appuyée et acceptable de la part du Jashuria. Un couloir aérien se devra d'être sécurisé au cœur du contient nazumi entre la Moritonie et le territoire ramchoure, et l'établissement de la tête de Pont se devra d'être des plus rapides. Il est déconseillé de faire parvenir directement l'armée ramchoure sur le territoire xin, puisque cela soulèverait trois problèmes: survoler l'espace aérien ramchoure d'ouest en est, violer l'espace aérien d'un pays tiers et devoir se rapprocher du Jashuria qui possède une emprise indéniable sur la partie orientale du continent, que nous supposons plus ténue dans les régions du détroit et du nord-Nazum.
Nous ignorons à l'heure actuelle les chances réel de succès de cette opération potentielle, mais après avoir comparer toutes les possibilités, nous sommes venu à la conclusion qu'il s'agissait là de la seule manière de tirer un profit de la guerre civile ramchoure, ou du moins de le maximiser. Il convient toute fois de rappeler que les professions de foi de ce type seront sans effet sans prendre compte des forces existantes de nos alliés potentiels. Il va sans dire que nous aurons à nous reposer, en absence de nos forces propres, sur une armée relativement hétéroclite et au matériel à la qualité bien en deçà que ce à quoi nous sommes habitués en Eurysie. D'entrée de jeu, nous pouvons affirmer que l'armée Xin est logistiquement incapable d'organiser une offensive à grande échelle rapide. Nous estimons que l'armée xin, passée les quelques dizaines de kilomètres en territoire ramchoure, progressera de plus en plus péniblement, et que malgré une supériorité numérique écrasante, la soumission du territoire sera couteuse. L'armée est lente, mal équipée et non motorisée. Elle nécessitera donc les conseils avisés d'experts militaires dont nous devrons assurer la présence auprès de l'empereur, afin de limiter la casse. Nous estimons que l'armée Xin est en capacité d'équiper un peu moins de 200 000 hommes, mais il est probable que l'offensive en nécessitera moins. Pour ce qui est de l'entretien, inutile de dire que l'armée Xin est probablement incapable de subvenir à ses besoins propres. Dans l'idéal, des dons de capitaux pourraient atténuer ce phénomène par la construction rapide d'un complexe militaro industriel, mais cette tâche pourrait être couteuse en temps. Cette option est donc très conditionnelle.
Pour suppléer le manque de mobilité flagrant des xin, nous devrons nous reposer presque entièrement sur les éléments moritoniens de cette potentielle coalition, mais dont l'équipement est tout aussi rudimentaire. Nous pensons toutefois que la vue d'une charge de cavaliers pourrait avoir des effets sur le moral des locaux. Nous pensons que ces unités pourraient potentiellement servir dans des tâches subalternes d'éclaireurs, et de contrôle du territoire une fois celui-ci sécurisé. Mais au vu des besoins de l'armée Xin, il est probable que nous devrons également les employer au combat.
Situation générale au Nazum:
Afin de maximiser les chances de réussite d'une telle opération, il est nécessaire de prendre en compte l'intégralité du contexte nazumi. Aucune hypothèse ne doit être laissée de côté, aucun acteur politique de la région ne doit être sous-estimé. Pour ce faire, nous pensons que la subversion et la diplomatie sera notre outil le plus important dans la perturbation à toute force pouvant potentiellement s'opposer à la mise en place de ce plan. Nous pensons qu'il est tout à fait possible de rallier le Jashuria par la diplomatie, si nous prenons en compte leurs objectifs actuels, bien entendu. Récemment, il paraît évidemment que l'influence du Jashuria sur la scène régionale semble être de plus en plus contestée par des acteurs externes au Nazum, et nous sommes par ailleurs étonnés de leur relative passivité, malgré quelques prises de parole allant dans ce sens, au Wanmiri notamment. Le Wanmiri, qui était jusqu'à présent étroitement associé à sa politique étrangère, paraît s'en affranchir de plus en plus, en témoigne les rapprochements successifs avec le Grand Kah et l'OND. En dehors du Wanmiri, nous devrons également considérer les relations entretenues avec le Sud-Kazum, qui nous sont cordiales au jugé. Un rapprochement avec les pays turciques du Nazum occidental est tout autant recommandé. Enfin, le concours de Fortuna, très présente dans la région et allié du Jashuria, pourrait nous être utile.
Dans le même temps, le plus grand adversaire auquel nous devrons faire face seront certainement les renseignements du Zinjian, dont nous ignorons toutefois pour le moment les capacités réelles. Ceux ci, dans tous les cas, devront être neutralisés d'une manière ou d'une autre dans le cadre de leur action en Ramchourie. Dans la situation actuelle, nous bénéficions d'un certain nombre de cartes que nous pourrions jouer au moment opportun. Plutôt qu'entrer dans une logique de confrontation directe et peu fructueuse en Ramchourie avec leurs services, nous avons à notre sens, les moyens nécessaires de détourner l'attention de ces services en nous appuyant sur les réseaux déjà en place dans le nreste du Nazum, comme au Wanmiri. Semer l'agitation dans d'autres pays du Nazum nous praît relativement aisé au vu de la situation sociale explosive de beaucoup de ces pays. De plus, dans le cadre de l'accord nous liant au Kah concernant le partage d'informations des renseignements au Nazum, nous pourrions bénéficier d'un soutien supplémentaire qui ne sera pas de trop.
Résumé des opérations préconisées:
Pour le besoin de cette mission, nous avons pris la liberté de proposer un découpage de nos actions en trois opérations distinctes, chacune étant sous la responsabilité d'une équipe autonome. Il est indispensable de compartimenter l'information afin que toute fuite ne soit pas considérée comme mettant en danger ou en échec le reste du réseau. Nous diviserons ainsi nos agents dans ces trois secteurs, et nous assurerons d'être leurs seuls intermédiaires, et que ces derniers ne soient pas au fait des activités de leurs compères. L'organisation en cours de construction se répartit comme suit:
- Opération "loutre cendrée" (missions de préparation):
. Mise en relation avec la cour des Xin et pressing diplomatique appelant à une intervention de leur part en Ramchourie par le biais de nos agents déjà sur place à la cour impériale.
. Mise en relation avec le Khanat de Moritonie, idem.
. Mise en relation avec Beifon 'nom de code: "Bouffon".
. Proposition de modernisation et "velsnianisation" de l'armée xin, avec la venue d'experts militaires velsniens (livraison de matériel optionnelle et réduite dans la mesure du possible, peu de moyens disponibles).
- Opération "loutre de rivière" (missions de soutien):
. Mise en relation avec le Jashuria. Tentative de ralliement ou de corruption en échange d'avantages.
. Opérations d'agitation au Zinjian et en Ramchourie
. Missions de contre espionnage à prévoir en cas de soutien extérieur.
- Opération "loutre géante" (missions d’exécution)
. Transport aérien des troupes moritoniennes en Ramchourie et établissement d'une tête de pont.
. Missions de soutien à l'armée Xin, et neutralisation des ennemis internes après invasion.
NB: Nous aurons certainement besoin de couvertures diverses et variées, et d'agents déjà sur place, de préférence acteurs de l'économie ou de la vie publique locale. Le Wanmiri attirant par exemple un certain nombre d'investisseurs depuis peu par le biais de plusieurs plans de subvention et d'aide extérieure, ce serait là un bon début de couverture. Il se trouve que nous avons déjà l'homme de la situation pour cette partie de la mission, en la personne d'un homme d'affaires excentrique originaire de Fujiwa, et dont son exil du régime en place constitue une bonne couverture. Rush vidéo ci-joint (trouvée sur les réseaux sociaux):
Posté le : 21 mars 2025 à 19:46:21
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Bureau de l'Arsenal

Ce rapport est également à joindre à nos alliés nazumi du Xin, sur qui retombera la majorité du succès de cette opération et qui y déploie la majorité des moyens.
Une situation interne très défavorable:
En premier lieu, la planification militaire doit être précédée par un état des forces en présence, que nous ne devons pas nous cacher, par pessimisme ou optimisme déplacé. Notre situation est ce qu'elle est, et nous ne pouvons pas la changer, ou faire comme si elle n'existait pas. Notre principal problème dans le cadre ramchoure, est que le temps joue contre nous en cas d'inaction. En effet, nous ne sommes pas les premiers à revendiquer dans ce pays des intérêts, et à faire en sorte de faire pencher la balance, et notre engagement est des plus tardifs, peut-être trop. Il faudrait être naïf pour ne pas attribuer aux succès récents de la faction constitutionnelle ramchoure une influence étrangère, bien qu'elle provienne du Zinjang, un pays que nous avions ignoré jusque là. Le constat est donc le suivant: si nous ne faisons rien, la guerre civile s'achèvera en faveur de ce camp, et l'Empire des Xin se retrouvera avec un État occidentalisé à sa frontière, et sur lequel il ne pourra exercer la moindre influence. C'est là un constat négatif, mais il s'agit de la réalité, et nous partons donc perdants. Cela peut avoir toutefois ses avantages de démarrer la partie dans la position de ceux qui n'ont rien à perdre, et nous n'en sommes pas étrangers nous même.
Nous pouvons noter une première complication par rapport aux dernières évaluations des services de renseignement: les dernières semaines ont été marquées par les défaites successives de tous les partenaires potentiels sur lesquels l'Empire Xin pourrait se reposer. L'Empire Ramchoure est tombé, de même que la capitale, tandis que les communistes fortifient leurs positions, et surtout, que la faction constitutionnelle a reçu l'alliance et la soumissions de plusieurs factions notables, dont les restes de la Seigneurie élective ramchoure que nous entendons restaurer dans ses droits. En interne, il n'y a donc, à l'exception du chef de guerre Dong Ban, plus aucune force militaire fiable sur laquelle reposer nos attentes. Il nous faut donc partir du principe que les forces en présence à notre revue seront les seules sur lesquelles nous pourront compter.
En interne, nous estimons que les renseignements de la Segreda sont les seules sources fiables dont nous pouvons bénéficier à l'heure actuelle, et son importance sera capitale dans la préparation de nos opérations, en absence d'intermédiaire ramchoure fiable. Nous actons ainsi devant le Sénat et le peuple de Velsna une demande de rallonge budgétaire allouée à la situation ramchoure, débloquée dans l'urgence, et dont j'assume toute la responsabilité politique.
Les préparatifs diplomatiques, c'est là l'avantage de notre situation, ne seront pas très longs à effectuer. La mise en contact avec le chef de guerre Dong Ban constitue notre seule priorité, et la seule force militaire susceptible de se rallier à nous. Il est probable que ce dernier ne soit plus qu'en possession d'une armée dans un état de déroute relatif, sous-équipée et mal nourrie.
Nous estimons que la réussite de la présente opération repose sur la capacité de réaction rapide de nos partenaires Xin, ce qui devrait déterminer l'issue de cet engagement. En effet, chaque minute passant permet à la faction constitutionnelle de se renforcer, par le biais de l'aide militaire extérieure, des levées militaires dans les territoires nouvellement conquis et la capture de matériel ennemi. Les forces en présence qui seraient potentiellement hostiles au rétablissement de Bei Fon sont difficiles à estimer au vu de la situation interne, où chaque faction possède son autonomie stratégique propre. Nous estimons pour notre part, au vu de la dynamique actuelle, qu'une majorité de l'ancienne armée centrale ramchoure répondra hostilement au retour de l'intéressé. Cela serait optimiste si nous devions nous retrouver face à un dispositif de 50 000 soldats. Cela dépendra grandement, à notre sens, du temps de réaction de nos partenaires Xin. Mais il doit être tout fait pour prévoir un affrontement impliquant au moins 60 000 hommes, voire davantage, et qui bénéficieront en partie d'un matériel de qualité supérieure à nos alliés xin et moritoniens, à moins de fournitures de notre part.
Forces en présence à notre disposition:
Là aussi sur ce point, j'estime qu'il nous faut être réalistes sur les forces dont nous disposons, en particulier sur la qualité de l'équipement qui leur est fournit, à commencer par l'armée Xin. Le constat général est que les forces Xin sont inadaptées aux enjeux de la guerre moderne et aux affrontements de haute intensité. Point par point, il convient en premier lieu d'aborder la lacune absolue de motorisation, qui rendra toute manœuvre offensive longue et pénible, et qui laissera tout le temps à une armée adverse beaucoup plus souple d’organiser contre-attaques et batailles d'arrêt. Il nous faut être réalistes: nous ne pouvons pas avec les moyens à notre disposition, reproduire les schémas tactiques habituels de l'armée velsnienne, qui se reposent sur une rapidité d'action et une offensive permanente. Nous ne disposerons tout simplement pas des chaînes d'approvisionnement qui sont nécessaires à ce type d'opération. Néanmoins, je me permets de souligner des domaines où la perfectibilité est possible, et qui pourraient pallier à ces lacunes criantes. En premier lieu, nous n'auront pas d'autre choix que de nous servir chez l'habitant une fois l'offensive engagée, au vu du manque criant de camions et autres véhicules de ravitaillement. Cela occasionnera sans doute des mécontentements au sein de la population, mais c'est là une nécessité malheureuse.
En second lieu, nous nous devons d'aborder la problématique du soutien de cette armée par un tissu industriel cohérent et important. Là encore, l'armée Xin est dans une situation, qui à mon jugé, n'est pas bonne. Nous pensons que le fils du ciel est actuellement dans l'incapacité de pourvoir à son entretien, et la taille apparente de l'armée n'est à mon sens qu'un trompe l'oeil permit par l'accumulation de matériel obsolète dont l’utilisation ne s'est jamais faite ressentir, du moins pas depuis des années. En théorie, nous pourrions régler ce problème...mais dans les faits, nous n'en avons pas le temps, et l'investissement nécessaire à la remise à niveau du complexe militaro industriel nous paraît bien trop onéreuse et chronophage pour constituer une option viable dans cette situation précise, où nous aurions besoin de l'armée Xin dans les mois suivants, voire des semaines selon l'évolution de la situation. Au vu de cette réalité, je propose ainsi de ne pallier que partiellement à ce problème, car nous n'avons de toute manière pas assez de temps. Je recommande donc à l'armée impériale de cesser toute formation inutile de nouveau personnel, qui constitue un trou béant d'entretien pour des capacités réelles très limitées. Dans la mesure du possible, et si les Xin disposent d'alliés, je recommande également un remplacement rapide du matériel, qui est hors d'âge.
Ce problème de la sur-utilisation des capacités militaires réelles de l'Empire est à mettre en parallèle avec une situation ubuesque dont j'ai pu faire le constat à mon arrivée sur le terrain. Le fils du ciel se vante d'une armée d'un demi-million d'hommes. Cette affirmation est fausse, et j'estime que dans la réalité des faits, l'armée impériale ne pourra pas équiper plus de 150 000 hommes. Quant à les disposer de manière utile sur le terrain, je pense que les capacités du commandement actuel Xin ne le permettent pas. Dans cette configuration, nous bénéficierions donc d'une supériorité numérique, mais qui ne doit pas cacher le fait que cette force, à l'offensive, sous-équipée et sous-motorisée, serait probablement mise en déroute dans le scénario d'une forte opposition des factions ramchoures. En cas de confrontation Xin avec une armée ramchoure unifiée, la partie est perdue, d'autant plus que nous pensons que nous estimons les forces ramchoures plus aguerries de manière générale. Face à cette situation, l'armée Xin ne pourrait vaincre que dans le cadre d'une assistance extérieure que leurs alliés moritoniens pourraient leur fournir, ainsi que notre concours, que nous avons bien l'intention de fournir.
La seule chance de succès opérationnel de l'armée xin résidera certainement dans sa capacité à s'inscrire dans un dispositif plus large de coalition, avec leurs vassaux moritoniens et le concours de notre aviation. L'armée Xin est incapable de se mouvoir rapidement, aussi, sa progression lente devra être soutenue par une multitude de contrefeux et mesures. En premier lieu, nous devons absolument, dans la mesure de notre possible, fournir à cette armée un appui aérien conséquent qui permettra d'éviter son isolement, encerclement et sa destruction rapide. L'armée xin doit être considérée comme enclume, immobile et fixe. Aussi, il nous faut trouver un marteau afin de lui donner son utilité stratégique, qui à mon sens peut trouver son incarnation par un déploiement aéroporté des forces moritoniennes en soutien de leur allié.
L'armée moritonienne est restreinte et limitée, mais nous pensons que ses lacunes, à la fois en nom et en force de frappe, sont largement compensées par une grande mobilité, ce qui pourrait d'elle une pièce maîtresse dans l'acquisition de notre succès. Nous disposons en tout et pour tout de 7 000 moritoniens en capacité, selon nous, d'avoir une utilité tactique sur le terrain, dont 4 500 cavaliers aguerris. Ce qui peut sembler de prime abord comme une force d'un autre temps peut avoir son utilité afin d'empêcher le débordement des forces xin par les armées adverses, autant que our effectuer des raids éclairs et des opérations coup de poing. Son transfert sur le théâtre d'opération constitue donc une priorité absolue, dont els Xin auront besoin afin de remporter un succès tactique.
Enfin, nous pouvons faire une digression sur le dernier élément sur lequel nous pourrons faire reposer nos forces, et qui sera capital dans le succès de cette opération: la maîtrise de l'air, et qui est indispensable dans le cadre du transfert des armées moritoniennes que nous entendons effectuer. Sur ce point là, je ne saurais souligner devant le Sénat l'importance de cet élément dans le cadre de cette opération, que j'encourage à me donner les moyens de son action. Nous pensons également que la mise à disposition de notre usage de moyens balistiques servira notre cause, et que cela doit figurer le plus prestement possible dans l'arsenal que nous aurons à disposition.
Reste l'option de l'intervention directe de notre part, qui demeure un véritable point de débat au Conseil Communal. Il convient d'affirmer que toute action directe sera à double tranchant, et devra avoir fait l'objet en amont d'un consensus auprès des acteurs politiques du Nazum. Je pense que cela est possible à titre personnel, mais que cette action devrait être à la fois encadrée et restreinte. Toutefois, je ne conseille de ne l'utiliser qu'en dernier recours, au vu de la dépense de capital politique que cela représente.
Moyens d’action, conclusion et recommandations personnelles:
Comme vous pourrez le constater, le cadre de notre opération n'est pas idéal, et se repose avant tout sur la fiabilité de nos partenaires locaux. Si il n'est pas à craindre de manque de fiabilité venant de nos partenaires de longue date moritoniens, la volonté des Xin pourrait très bien s'avérer chancelante au dernier moment, et faire avorter l'intégralité de cette opération. Nous espérons donc de ces derniers qu'ils aient la volonté politique nécessaire à l'accomplissement de cette entreprise, que nous savons risquée.
Pour ma part, je pense qu'il est nécessaire que le gouvernement velsnien fasse montre de son engagement envers nos alliés, en multipliant les actions d'éclat, en nous montrant présents, disponibles, à leur écoute, et surtout...transparents vis à vis de nos intérêts à venir à leur aide. C'est pourquoi je soumets officiellement la demande au Sénat et au Conseil communal d'organiser séance tenante un transfert des experts militaires que j'ai au préalable sélectionné, et qui soutiendront les Xin dans la modernisation et la mise à niveau tactique de leur force, dans la mesure du possible. Je demande également à ces excellences du Sénat d'accepter mon action directe et en personne sur ce théâtre d'opération, en guise de supervision de ce groupe. Le contact direct entre la cour des Xin et le Sénat de notre cité ne sera qu'un meilleur message qui leur est adressé, et qui trahira notre volonté de ne les laisser tomber en aucune circonstance.
En espérant que ce rapport soit digne de la confiance que le Sénat des Mille de la Grande République me porte.
Ainsi a été fait ce rapport à la date du 13 février 2016 par le Maître de l'Arsenal
Matteo DiGrassi, sénateur, "vainqueur des achosiens et des landrins", "restituteur du Sénat".
Effets: Matteo Di Grassi entame un périple chez les Xin en compagnie d'un état major restreint
Posté le : 22 mars 2025 à 19:51:23
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17 février 2016:
Comme selon notre volonté, le détachement d'experts à la tête desquels je figure a effectué son arrivée en toute discrétion non loin de la capitale impériale de Beiyfon. Nous avons été accueillis dignement selon notre rang, et nous avons effectué les salutations requises et de rigueur au sein de la cour des Xin. Nos interprètes ont été fort utiles, puisqu'il n'y a pas âme ici qui ne parle notre langue. Cela augure donc une première constatation difficile: la communication entre les experts et les officiers supérieurs et subalternes de l'armée xin, avec lesquels nous devrons échanger l'information en grande quantité, sera difficile. Du moins dans les premiers temps.
Cette tentative de réforme est d'autant plus difficile que cela est dû aux mentalités exerçant leur influence au sein du pouvoir politique Xin, qui est relativement hostile à tout changement d'envergure, plus particulièrement sur les temps courts. Le pays dispose d'une longue Histoire militaire, ce qui en théorie pourrait constituer un avantage, mais qui dans les faits est devenu un fardeau, car les officiers Xin ont eu tendance à se reposer sur l'ancienneté des méthodes comme une source de légitimité. Dans les faits, l'armée Xin n'a pas livré feu sur le terrain depuis de longues années, et tout est donc à apprendre. J'ai d'ores et déjà indiqué à mes homologues Xin qu'ils pouvaient commencer à jeter tout ce qu'ils avaient apprit jusqu'ici de leurs anciens supérieurs.
Notre groupe restreint est composé de quinze spécialistes, nommés parmi ceux que j'ai estimé que la valeur militaire et les conseils étaient trop précieux pour m'en passer. Nous avons prit soin de sélectionner chacun d'entre eux selon plusieurs critères:
- Avoir connu le feu au moins une fois en situation de combat réel.
- Avoir eu un rang d'officier supérieur durant les campagnes de la guerre civile de 2013-2014, ou lors des troubles achosiens.
- Ont été choisis suivant leur domaine d'expertise singulier: chacun de mes compères doit couvrir un domaine qui lui est propre, et pouvoir agir de concert avec ses homologues xin dans la mesure de l'autonomie qui leur sera accordée.
Nous avons décidé de ne pas tenir rigueur des spécialistes et théoriciens qui auraient pu trahir dans les pires heures au profit de l'armée de Dino Sscaela. Cela n'a pas été sans me poser un problème de conscience, mais dans la situation au sein de laquelle sont nos alliés, je pense que l'heure n'est pas aux états d'âme, et j'ai estimé que l'état de l'armée Xin justifiait le concours d'individus que je jugeais il y a encore deux ans comme des traîtres et des coupe-jarrets.
Logistique et encadrement:
Les premiers jours d'inspection ont pour le moins été folkloriques. Une grande partie de l'armée est composée de paysans enrôlés par le cour impériale qui n'ont pour ainsi pas de camp d'affectation, et se contentent de rester chez eux même lorsqu'ils sont en service actif. Cette manière de faire m'a rappelé la façon dont l'armée velsnienne s'organisait il y a encore deux siècles. J'ai donc pris soin d'expliquer à mes homologues xin de l'importance d'un encadrement dans un environnement militaire coupé du privé et du civil, même si ces derniers sont conscrits, comme nous en avons également à Velsna. Mais ces derniers n'ont tout simplement répondu ne pas avoir les moyens de faire autrement. La couronne impériale ne dispose pas non plus de l'appareil administratif nécessaire au contrôle de cette masse humaine, ce qui implique donc un degré d’absentéisme particulièrement important. La disparition du matériel est également un phénomène endémique qui empoisonne cette armée, et qui a pour origine ce même problème. Jarno Petrola, mon expert chargé de logistique, m'a affirmé que la corruption et le clientélisme étaient également une norme établie. Nous ne pouvons nous permettre de déployer une armée dont l'encadrement est si pauvre et archaïque, et il apparaît indispensable que ce problème doit trouver une solution rapide, sans quoi je pense que la Ramchourie de Beifon sera perdue. Or, cela peut-être difficile, car nous pensons que les défaillances de cet aspect de l'armée Xin est en partie dû aux aléas de la politique de cour et des intrigues sans fin qui impliquent la nomination de personnages complètement dénués d’expérience militaire dans des rôles cruciaux à responsabilité.
Nous avons émis les recommandations suivantes à sa majesté impériale en ce qui concerne l'appareil administratif dédié à l'armée, ainsi que son logement:
- La nomination par sa majesté impériale d'un conseil militaire restreint fondé sur la promotion au mérite personnel plutôt que sur la place au sein de la cour Xin.
- La rédaction d'une liste de recommandations d'officiers établie par notre conseil d'expertise, qui sera fondée sur notre évaluation du personnel dont nous feront l'entrevue, et qui constituera une bonne base de travail pour qui mérite de faire partie de ce conseil.
- La création d'un service logistique propre à l'armée, également constitué d'une liste recommandée par nos soins, et qui sera chargée d'éviter la fuite du matériel et d'une meilleure distribution de la solde.
- La mise en place d'un véritablement encadrement militaire en casernement. (nécessite des investissements de la part de sa majesté impériale, ou de fonds propres provenant de Velsna).
Composition des unités militaires:
De manière générale, nous pensons que l'armée Xin nécessite une mise à niveau complète selon les standards eurysiens en terme d'encadrement. Il sera inutile de réarmer une troupe bâtie comme elle l'est actuellement. Même si le matériel et sa qualité ont un rôle important dans la situation actuelle, il va sans dire que le commandement, fondé en gros bataillons de parfois plusieurs milliers d'hommes, jusqu'à 7 000 dans certains cas, n'est pas étranger au comportement lourd et lent de son dispositif. Nous devons impérativement revoir la taille des différentes unités composant l'armée, à commencer par ces régiments monstrueux. J'ai ainsi recommandé à mes homologues Xin d'abandonner le plus rapidement possible cette organisation pour adopter un modèle velsnien dont nous leur avons donné les détails:
- Grande Tribune de 10 000 à 30 000 hommes sous le commandement d'un stratège.
- Tribune de 1 000 à 2 000 hommes sous le commandement d'un capitano.
- Cohorte de 500 hommes sous le commandement d'un primipile.
- Manipule de 100 hommes sous le commandement d'un laticlave.
Ce n'est là que la composition théorique que je recommande, mais il existera bien entendu des exceptions exigées par le contexte particulier de la guerre de Ramchourie. Le relief parfois escarpé nous pousse à inciter les Xin dans la formation de régiments spécialisés de montagne. La réduction de la taille des régiments sera dans tous les cas indispensable à la manœuvre, et nous ne pourrons faire autrement.
Effectifs, matériel et formation:
Il n'est pas abusif d'affirmer que l'armée Xin est "obèse", et n'est pas capable de déployer l’intégralité des hommes sous son commandement par manque de matériel. Nous estimons en effet qu'il n'y a pour chaque soldat d'infanterie Xin qu'un à deux fusils pour trois combattants en moyenne. La moitié de l'armée n'a tout simplement pas d'équipement, pas plus qu'elle n'a de baraquement. Cela implique donc que nous disposons de personnel qui nous est d'aucune utilité, en plus de nous coûter de l'argent en solde et en entretien. Si ceux ci sont incapables de combattre ou prendre part à une action militaire, je recommande donc la dissolution pure et simple de ces régiments, qui pour beaucoup n'ont jamais vu de caserne, tout simplement. Devant le manque criant d'infrastructure capable de soutenir une telle armée, c'est l'option que je recommanderais en premier lieu. Si nous avions davantage de temps à consacrer au relèvement d'un véritable appareil militaro-industriel, cela aurait indéniablement consister une autre solution, mais ce n'est pas le cas dans le contexte actuel. Remédier à cette problématique nous coûterait probablement des dizaines de milliards de florius, et je ne suis pas certain que ces excellences du Sénat soient prêtes à un investissement aussi douteux.
Pour ce qui est des régiments disposant d'un équipement de base, inutile de dire que ce dernier est hors d'âge, et que les professionnels xin sont bien plus mal lotis que les gardes civiques velsniens les plus pauvrement vêtus. Étant donné la rareté des armes de qualité, je recommande de prioriser dans le cadre d'une opération un tri du matériel les régiments que nos homologues xin estiment les plus aguerris au combat, car nous ne pouvons nous permettre de gâcher ce peu de qualité pour des soldats à la valeur médiocre.
En dehors de ces problèmes matériels, c'est la formation même de ces régiments xin qui semble défaillante. Il n'y a en réalité qu'un noyau professionnel très réduit dans une marée de soldats conscrits. Certes, je pense que des armées peuvent obtenir de très bons résultats par des levées militaires, mais cela nécessite une formation préalable dans le cadre d'un service militaire d'envergure nationale ou à l'échelle d'une cité, et ce n'est pas le cas, de ce que j'ai pu en voir. Là encore, ce n'est pas un problème que nous pouvons résoudre dans l'urgence de la situation ramchoure, mais c'est un effort qu'il faudra effectuer sur de nombreuses années, par une véritable volonté politique de transformation de l'armée. Pour le moment, il faudra donc nous contenter de solutions de secours ou de rechange. Le tri des régiments en constitue une parmi d'autres.
En revanche, à défaut de pouvoir former convenablement 200 000 hommes sur une échéance courte, nous devons focaliser tous nos efforts sur la formation du personnel encadrant, qui nous l’espérons, transmettront leur discipline au reste du groupe. Nous nous sommes donc engagé dans la formation d'un personnel de l'ordre de 2 000 à 3 000 officiers de terrain selon un modèle velsnien. Le dit personnel incarnera l'épine dorsale de cette future armée. Eux aussi seront triés sur base de nos listes de recommandation, et également sur les remontées des entraînements qui dégageront une tendance parmi les soldats du rang. La promotion au mérite est également un excellent moyen de contourner le système de clientélisme qui avait cours jusqu'à présent, et qui mine considérablement les capacités opérationnelles de l'armée, et son aptitude à la manœuvre.
Stratégie générale et projections de pertes:
Au delà des constats tactiques que nous avons eu à tirer de nos premières observations, nous avons commencer à concevoir l'esquisse d'un plan, qui comme mes rapports précédents l'indiquent, laissent à l'armée Xin un rôle de pilier inamovible. Une chose est sûre et a été actée avant même notre départ: l'armée Xin n'est pas taillée pour l'offensive, et nous devons composer avec. L'application de la doctrine de base de l'armée velsnienne, fondée sur "le choc" et "la terreur" est donc impossible, et nous devons trouver une alternative. Nous ne devrons également distendre ou trop attendre de nos lignes de ravitaillement, qui seront lentes, tout autant que le seront notre armée. Nous avancerons, certes car c'est une obligation dans le cadre du plan qui se dessine, mais il nous faudra contrôler cette avancée et la pondérer de manière méthodique. Nous nous attendons à ce que cette force soit capable d'exercer une pression constante plutôt que de créer une percée décisive. Nous nous sommes résignés que cela n'arrivera pas au vu de la situation matérielle de l'armée Xin. Cette troupe ne doit pas se considérer marteau, ce rôle devant échoir à d'autres éléments de notre dispositif supposé, mais enclume. Nous pouvons déjà estimer que les pertes seront particulièrement nombreuses, quelque soit l'issue du conflit, et nous devons assumer cette position, qui n'est qu'un simple constat de lucidité. Les chiffres optimistes tablent sur une fourchette d'entre 30 000 et 40 000 pertes en cas de succès et sans prendre en compte les autres composantes de la coalition avec la Moritonie, mais c'est là le scénario idéal où les forces adverses s'effondreraient rapidement. Or, nous pensons qu'un conflit prolongé, plus plausible au vu de la configuration actuelle, entraînera plus de 50 000 morts. Dans pareille situation, la cohésion et le moral des troupes sera une donnée fondamentale, et c'est à ces instants que nous pourrons observer l’efficacité ou non de l'encadrement que nous aurons fourni aux Xin.
Une grande inconnue reste le degré de soutien aérien que cette armée pourra recevoir. Ces excellences du Sénat ne semblent pas particulièrement enthousiastes à l'idée d'un soutien direct de façon générale, sauf diplomatique ou ayant attrait aux renseignements. La cause Xin y est perçue comme un théâtre d'influence secondaire que peu supportent. La Moritonie dispose d'une aviation, mais qui est relativement restreinte, et le Xin en est totalement dépourvue. Sur le papier, nous partons donc également perdants sur ce plan, puisque la Ramchourie dispose d'une flotte aérienne supérieure, en nombre et en qualité. De même, il n'est pas impossible qu'une force extérieure prenne partie en faveur des opposants de Bei Fon, bien que nous pensons qu'il n'est en théorie même pas nécessaire de s'assurer de ce soutien pour écraser le reste des forces opposées aux armées contrôlant la capitale. Une solution est donc nécessaire sur ce plan. Or, nous n'avons pas eu un seul signe positif de ces excellences du Sénat allant dans le sens d'une intervention aérienne de notre part en l'état.
Constats personnels:
Le cadre de la mission est difficile, et le succès est peu probable. Mais c'est un bol d'air frais bienvenu, qui me permet d'échapper à la vie politique velsnienne. De plus, je pense que notre implication dans cette affaire ramchoure ne nous engage à rien, et que nous ne risquons rien dans un échec éventuel des Xin. Les aider me paraissait donc aller de soi, et je ne pense pas regretter ma décision sur le plan politique. Au delà de cela, je pense que les Xin méritent d'être aidés, dans leur volonté de rester éloignés du monde, et de ne pas avoir à y faire face par une frontière, dans une situation géopolitique difficile. Il est ainsi probable, à mon sens, que la libéralisation de la Ramchourie, ne fasse peser à long terme une lourde menace sur l'Etat des Xin.
Je me suis montré dur, de manière générale, sur la situation de l'armée Xin, mais lucide. Mais j'ai pu noter également que les soldats Xin, lorsqu'ils sont bien encadrés et conscients de leurs intérêts, montre un courage et un désir de combattre qui rehausse l'opinion que je me faisais d'eux avant mon arrivée.
Posté le : 02 avr. 2025 à 19:20:39
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Bureau de l'Arsenal

Contexte: l'Empire Xin se réveille
En premier lieu, il convient de faire le point sur la situation, telle que le dernier rapport le laissait sous-entendre. En effet, nos premières observations ont été pour le moins sévères, et à notre arrivée, nous avons jugé en consistoire, que les chances de l'Empire Xin dans une éventuelle opération en Ramchourie reposait avant tout sur une volonté politique d'agir afin d'enrayer le déclin irrémédiable de son armée. En d'autres termes, nous avons fait comprendre à ces excellences de la cour impériale que nos conseils et notre soutien ne seraient d'aucune utilité dans un contexte où les ushong n'auraient pas de volonté véritable de sortir leurs forces armées du marasme dans lequel elles sont. Le matériel est insuffisant et de piètre qualité, les soldats et officiers bénéficient d'une formation sommaire, mais il faut bien comprendre que ce n'est là que le cadet de nos soucis lorsque nous avons constaté que l'armée Xin se reposait sur des infrastructures qui n'existaient pas, ou qui étaient en mauvais état. Les deux tiers de l'armée ne bénéficient pas de véritable armement, tandis que les autres disposent d'un matériel rare, obsolète et qui souffre de problèmes évidents d'entretien. En effet, on suppose que le parc industriel actuel de l'Empire ne permet pas la fourniture de pièces de rechange nécessaires aux armes d'infanterie de son armée. Ce problème ci était certainement le plus grave que nous avions relevé à notre arrivée, cela, et la formation exécrable du corps des officiers. Ce sont là nos deux priorités absolues, avant même la logistique de terrain (qu'il faudra tout de même aborder, tant la motorisation de l'armée Xin est inexistante). Par chance, nous avons l'impression, au fil des semaines, que la cour Xin a commencé à réagir à notre sonnette d'alarme, et commence à sortir de sa torpeur. Ces évolutions sont à mentionner, car elles nous donnent enfin un motif d'espoir devant une situation, que nous jugeons toujours très incertaine, voire compliquée.
Initiatives du pouvoir ushong et soutien financier:
En premier lieu, il convient de souligner, en effet, la bonne nouvelle que constitue la lucidité retrouvée de la cour du fils du ciel dans la reprise en mains de son appareil de production militaire. Tout d'abord, et avant même le développement de nouvelles infrastructures, la cour impériale a ainsi entamé un audit des chaînes de productions existantes. Comme annoncé dans notre premier rapport, nous estimons que le manque de productivité récurrent, qui conduit parfois à l'arrêt de certaines lignes sur plusieurs journées, est dû à un ensemble de lacunes: à la fois en maintenance, dont l'argent est détourné aux chefs d'ateliers, et dans les salaires des ouvriers, qui subissent souvent le même sort. Dans ce contexte, le gouvernement de l'empereur a ainsi opéré toute une série de changements, avec en premier lieu la radiation des listes des chefs d'ateliers dont la productivité était la plus faible. En lieu et place, nous lui avons ainsi soumis une liste formulée par nos conseillers militaires sur place. Bien que cela ne fasse que quelques semaines depuis la prise de décision, et que les conséquences de cette action seraient à mesurer dans l'idéal sur le temps long, nous avons pu observer une timide reprise de la production de pièces de rechange pour fusils mitrailleurs et autres armes d'infanterie dans les ateliers affectés par cette décision. Bien entendu, le temps d'adaptation du nouveau personnel n'a pas été dans douleur, mais nous pensons cette action salutaire sur le long terme. Il a également fallu revoir la nature même des chaînes de productions, qui étaient chaotiques au possible. En effet, le problème de la corruption endémique s'accompagnait aussi de graves lacunes dans l'organisation même du travail. Les ouvriers ushong ne sont pas plus fainéants que d'autres, simplement moins bien organisés. Pour remédier à cela, nous avons ainsi fait la proposition à des membres haut placés de la cour des Xin, d'effectuer le voyage jusqu'à Velsna, afin de faire la visite des Arsenaux de la Grande République.
Sur nos conseils, nous avons en effet, prit soin de demander au gouvernement Xin de permettre l'envoi sur leur territoire, non seulement de conseillers militaires, mais également d'ingénieurs, de logisticiens, et de responsables de chaînes d'assemblage. Il s'agit de mettre à niveau, non seulement l'armée Xin, mais aussi l'intégralité du tissu militaro-industriel qui la soutien. Le travail à la chaîne doit devenir une norme, avec un encadrement strict du personnel encadrant et employé. Nous avons exigés d'eux qu'ils s'adaptent désormais à des horaires et des cadences de production fixes (nous préconisons de caler le temps de travail hebdomadaire de ces ateliers sur le modèle velsnien en vigueur aux Arsenaux de Velsna). Le besoin d'une hygiène et d'une qualité de vie exemplaire doit également être mis en avant: si les Xin entendent avoir des ouvriers professionnels et sérieux, qu'ils soient en premier capables de nourrir et de loger le personnel de ces usines.
Introduction de nouveaux matériels étrangers: le Fusil Corenno modèle mk4 et mk5:
Pour répondre à la lacune chronique en matériels, il nous paraît évident que l'armée nécessite un approvisionnement extérieur et une source de matériel étranger. Pour armer d'autres régiments, davantage que ceux déjà à notre disposition, il apparaît criant que nous devons exercer à l'égard de l'Empire une véritable politique de soutien matériel. Nous ne voyons pas d'autre solution si nous envisageons sérieusement de donner un avantage décisif aux Xin. Dans le contexte d'une armée Xin ayant du mal à assumer l'entretien de son matériel, cela est encore plus logique. Sans compter la configuration du terrain: la Ramchourie est un territoire au relief accidenté, au climat humide, et qui a la fâcheuse tendance à accélérer la corrosion et l'usure des pièces.
Connaissant ces contraintes, nous devrions ainsi fournir aux Xin le matériel suivant: un fusil rustique, efficace, facilement réparable, dont les pièces sont récupérables, et demandant par conséquent un niveau d'entretien très faible. Il est inutile d'enseigner l'utilisation d'armes à haute technologie à des conscrits que l'on tire de leurs champs, aussi nous devons exclure de notre logiciel toute la mentalité eurysienne avec laquelle nous sommes débarqués. Notre force armée doit avoir un matériel disponible en abondance en premier lieu, avant même de bénéficier des derniers gadgets dont s’enorgueillissent les eurysiens d'occident.
Dans ce cadre, nous avons un candidat tout trouvé, et que beaucoup d'entre nous ont connu en Achosie dans les années 1980, et jusqu'à la Guerre civile velsnienne: le fusil modèle Corenno mark IV et V. Pourquoi un tel choix ? En premier lieu, nous en disposons désormais d'une grande quantité dans nos stocks inutilisés, parfaitement entretenus et pour certains quasi inutilisés. Cette arme qui était l'équipement standard jusqu'il y a peu des gardes civiques velsniennes est, à notre sens, parfaitement adapté à l'utilisation qui va en être faite: un fusil conçu pour la production de masse, dont l'entretien est nul, et qui est déjà prêt en quantité énorme à équiper environs 25 nouveaux régiments Xin.
Ces spécifications présentent également des avantages non négligeables: il s'enraye peu, et peut même être immergé sous l'eau ou dans le sable, le tout sans réduction notable de ses capacités. Sa cadence de tir en mode automatique est d'environ 620 coups par minute, et sa précision d'arc est d'environ 2 minutes d'arc, ce qui est le stantard minimum de toute armée moderne. L'arme est plus légère et compacte que les fusils utilisés par les Xin actuellement. Qui plus est, le Corenno est facile à fabriquer et ne contient que des technologies déjà éprouvées, ce qui permettra aux Xin d'en produire en grand nombre. Ces deux modèles ont été pensés précisément pour être robustes, en témoigne leur utilisation massive et continue depuis la Guerre d'Ouwanlinda jusqu'à nos jours. Le fusil tire sa robustesse de sa conception: il a été conçu avec le moins de pièces possibles, minimisant ainsi le risque de défaillance. L'arme a été également pensée pour avoir "du jeu" afin de permettre aux poussières de ne pas bloquer ses mécanismes. Ses concepteurs ont également eu le bon sens d'u intégrer des munitions de 7,62, qui présentent l'avantage, par sa forme, de faciliter l'entrée dans la chambre à munitions. Le chargeur, quant à lui, ne nécessite aucun artifice d'aucune sorte, s'emboîtant simplement au lieu de nécessiter un éjecteur, par exemple, qui pourrait être une source de fragilité de plus. Le chargeur, lui, se libère manuellement, et le pontet est assez large pour permettre de manier l'arme avec des gants.
A ces caractéristiques de base, nous pouvons ajouter une hausse rabattable en métal, qui est libérée en appuyant sur deux boutons à l'arrière du fusil. Pour les combats de nuit, nous disposons déjà de modèles disposant d'un système rabattable de visée laser. Une bretelle est fournie pour les tirs de précision, car cela permet d'améliorer en précision de tir (malheureusement, cet ajout n'est pas systématique, et nous pensons que les Xin auront besoin de fabriquer leurs propres substituts). La lanière doit ainsi être enroulée avec le bras gauche, permettant de maintenir le fusil plaqué contre soi. La crosse de certains modèles destinés aux Xin est évidée afin d'accrocher plus facilement l'arme. Dans le cas ceux-ci disposeraient de briigades mécanisées, ce qui est peu probable, nous recommandons d'en encourager leur adoption par ces troupes.
La mécanisation de l'armée:
Soyons lucides: sur le court et moyen terme, jamais l'armée Xin n'atteindra les standards de mécanisation propres aux forces modernes. Cela prendrait tout simplement trop de temps, et comme nous l'avions déjà évoqué: nous ne disposons pas d'une telle période. Dans tous les cas, il est fort à parier que la plupart des factions ramchoures présentent des lacunes similaires, à savoir un manque criant de motorisation nécessaire à une éventuelle percée du front, et à des avances rapides. Dans tous les cas, la nature du terrain ne se prête pas aux doctrines velsniennes habituelles, s’appuyant sur "le choc et la terreur". Cependant, cela ne signifie en rien que nous devrions abandonner trop rapidement cet aspect indispensable de la modernisation de l'armée Xin. En effet, la logistique, surtout en territoire ennemi, sera un facteur capital à prendre en compte. Si nous ne sommes pas en mesure de fournir aux Xin des engins de combat permettant l'usage de nos doctrines, il est impératif, une fois le problème majeur de l'infrastructure militaire réglée, de fournir cette force en camions citernes et camions de transport. C'est là le minimum vital dont nous devons nous acquitter. Inutile de dire que si cet impératif n'est pas rempli, les chances que toute offensive s'enlise, même contre un ennemi très inférieur en nombre, est sérieuse. La formation de régiments spécifiquement dédiés, est aussi un facteur que les formateurs velsniens auront à prendre en compte, et qui nous prendra beaucoup de ressources. Actuellement, de tels régiments existent, mais ils sont trop peu nombreux, et souvent mal utilisés et mal formés. Comme beaucoup d'éléments de l'armée Xin, ces groupes de logisticiens n'ont bien souvent pas le matériel adéquate à leur mission.
Facultatif: constitution d'une flotte Xin:
En dehors de nos objectifs principaux, nous devons également voir au long terme, que les Xin perdent ou gagnent ce conflit à venir. En effet, pour rassurer ces excellences du Sénat, nous pensons que tout investissement au sein de l'Empire n'est pas perdu, puisque chaque pas que nous faisons dans la direction de la cour de l'empereur, est un geste qui, je l'estime, ne sera pas oublié. Nous ne devrions pas aborder la Ramchourie comme une fin en soi, mais comme l'opportunité de tester à grande échelle une multitude de stratégies et tactiques dans le cadre d'un affrontement d'envergure, et comme un terrain d'expérimentation propice pour de futures opérations. Dans tous les cas, un tel soutien nous coûte peu et nous n'y avons rien à perdre. De plus, sur une route commerciale aussi stratégique que celle du sud-Nazum, nous aurons besoin d'un soutien local dans tous les cas. Dans ce contexte, nous devons commencer à réfléchir sur ce que cette alliance velsiano-impériale sous entend à long terme, et sur la direction que nous voulons lui donner.
Il n'est pas inintéressant d'évoquer ainsi les perspectives d'une flotte Xin reconstituée et modernisée. Cela est bien entendu un travail titanesque qui nécessitera des années, mais je recommande dés maintenant d'approcher la cour impériale dans cette optique. Un transfert de savoir et de technologie en provenance des arsenaux de Velsna est là encore une fois, une chose possible à faire qui nous garantirait l'affection de l'empereur pour de nombreuses années.
En espérant que ce rapport soit digne de la confiance que le Sénat des Mille de la Grande République me porte.
Ainsi a été fait ce rapport à la date du 20 mars 2016 par le Maître de l'Arsenal
Matteo DiGrassi, sénateur, "vainqueur des achosiens et des landrins", "restituteur du Sénat".
Effets: Matteo Di Grassi entame un périple chez les Xin en compagnie d'un état major restreint
