Le Palais des Doges, coeur du pouvoir Fortunéen et site d'accueil d'un sommet diplomatique par excellence
Clic. Le son caractéristique de la vitre d'une des fenêtre se fermant venait de se faire entendre, l'un des valets du Palais des Doges s'affairant à l'entretient des lieux avait en effet jugé bon de procéder à la manoeuvre après que les antiques couloirs du siège du pouvoir de la Sérénissime aient profité d'un agréable vent printanier matinal. Toute bonne chose ayant une fin, il convenait cependant d'éviter les courants d'airs une fois les douze coups de midi passé car dès lors le vent facétieux se plaisait à porter avec lui une chaleur grandissante caractéristique au climat sec de la région. Et en tout état de cause, il aurait été plus que regrettable que les honorables invités qui étaient attendus en ce jour attrape un quelconque mal parce que l'on avait laissé les fenêtres ouvertes.
Quoi qu'il en soit, le personnel avait fait un travail d'orfèvre sur place, pas la moindre poussière à l'horizon ni d'élément du décors de travers, le Palais des doges resplendissait plus que d'ordinaire et ressemblait même quelque part à s'y méprendre à un immense musée de par les flots infinis de peintures, tentures, tapisseries, mosaïques et autres oeuvres d'arts plus ou moins raffinés. De tout siècle et de toutes cultures, les lieux ne manquaient ainsi pas de trésors que les Fortunéens conservaient avidement et avec grand soin depuis fort longtemps pour certains, cela tantôt par respect et égards à la beauté ou l'histoire de certains élément ou par fierté et orgueil pour d'autres relevant plus de la prise de guerre. Bien évidemment tous ici, du commis de cuisine jusqu'à la garde d'honneur républicaine connaissait plus ou moins les grandes lignes desdits éléments et étaient le cas échéant capable d'en évoquer ne serait-ce quelques bribes. Et si les classiques fresques varanyennes arrivaient en tête de liste, un cadeau offert par un Shah du XVe siècle, le favoritisme allait cependant à la collection d'armures Kaulthique siégeant en rangs d'oignons sur des piédestaux dans une galerie leur étant entièrement dédiés, composés autant de répliques que d'authentiques elle étaient soigneusement classés en fonction des états qui composaient la Confédération autrefois ou qui étaient encore en son sein, l'on voyait aussi leurs versions évolués quelques siècles plus tard non loin. Personne ne savait véritablement retracer leurs origines, mais pour une raison obscure la collection était devenue une véritable attraction pour le personnel qui lui avait attribué le sobriquet "d'Ost de Féraille". Incontournable, celle ci avait cependant le mérite de faire passer inaperçu l'ancre d'acier et un pavillon à moitié déchiré que les experts de l'histoire militaire eurysienne pouvaient sans peine identifier comme étant le Gonfalon de "l'Imperador", le navire amiral de la défunte Armada Listonienne, envoyée par le fond au cours du siècle dernier et dont le Grand Amiral de l'époque avait fait repêcher l'étendard pour l'ajouter à la vaste collection des Doges.
Quoi qu'il en soit, l'heure n'était point à la mémoire ni à la visite des lieux fussent-ils des plus intéressent. En effet points d'ouverture de certaines ailes au grand public aujourd'hui, le Palais des Doges avait été entièrement bouclé et si l'on trouvait encore ça et là la garde d'honneur républicaine toujours affublée de ces tenus d'Hallebardiers tout droit sorties du XVe siècle, il était cependant plus commun de croiser des patrouilles de gens en armes tout de noirs vêtus. Kevlar, bottes réglementaires, casques, lunettes tactiques et autres éléments classiques de l'attirail du parfait soldats, l'Amirauté avait fait déployer des membres des Tercios da Màr, les forces spéciales de la Marine faisant office d'élite au sein des forces inter-armées fortunéennes, de quoi souligner amplement l'importance du sommet qui devait se dérouler aujourd'hui et aussi créer quelques haies d'honneur pour les représentants des nations invités à la table de la médiation. La manoeuvre n'avait cependant point manqué d'alerter la presse dont les membres rôdaient aux abords du Palais, tenus à l'écart par des barrières de sécurité et les forces de police appelés en renfort afin de tenir les curieux à l'écart, ou plus précisément les manifestants ayant décidé de débarquer avec leurs banderoles et leurs pancartes avec l'espoir d'interpeller les représentants Listoniens en leur faisant savoir par l'intermédiaire de leur slogans peu ambigus que les révélations des "Menaces" proférés contre le Segren n'étaient pas passés inaperçu. Ironie de la chose, ceux ci étaient en plus emmenés par le plus célèbre des journalistes de la cité qui sombre, le Patricien Dom Juan Altarini qui non content d'avoir réalisé une édition spéciale de son émission "l'Heure des comptes" sur ce que tous connaissaient désormais comme "L'Affaire de Jadis", avait décidé d'arborer sa banderole sénatoriales aux couleurs républicaines, d'empoigner son mégaphone et de venir mener la manifestation en invectivant la Listonie autant que faire se pouvait quitte à y perdre la voix.
En comparaison, l'intérieur du Palais paraissait ainsi beaucoup plus calmes bien que ce ne soit que en apparence. Si à l'exception des ailes de serviteurs et des salles de surveillance de la sécurité, l'on ne croisait pas énormément de monde pour ainsi dire au sein des couloirs et galeries du Palais, une certaine agitation régnait tout de même derrière les murs. En effet à l'abri des regards indiscrets, des ombres sinistre se mouvait prestement dans d'antiques passages dont l'existence se transmettait uniquement de bouches à oreilles et que l'on ne trouvait sur aucun plans existants, même les plus anciens. Des rictus canins, formes léonines et autres gueules béantes mythologique n'étaient pas en reste et ouvraient l'oeil plus que jamais, littéralement d'ailleurs car plus d'un tableau laissa à penser qu'il laissait traîner son regard en cette journée, de même que les fresques semblaient parfois vivantes et si l'on tendait l'oreille assez proche avec peu de chance peut être pouvait on capter un murmure étouffé. Des fantômes agités répondraient sur le ton de l'amusement et du sarcasme les serviteurs et employés des lieux, il n'y avait rien d'anormal après tous au sein du Palais des Doges, simplement de vieilles oeuvres d'arts, ce n'était pas comme si il y avait une société secrète siégeant dans les entrailles des lieux.
Toujours était-il que le coeur de l'animation du jour se trouverait au sein de l'Aile des ambassadeurs, et plus précisément au sein du Salon d'Azur auquel l'on avait attribué ce sobriquet de par les colossaux rideaux arborant des teintures rappelant aisément le ciel. Les lieux hébergeaient ainsi traditionnellement les évènements mondains impliquant des personnalités étrangères, c'est ici que l'on recevait au cours de somptueuses réceptions même si pour l'occasion l'on avait réagencé les lieux, installant une pléthores de tables avec tous les sièges associés à ces dernières nécessaire pour permettre aux délégations de siéger. Les instances financières n'avaient d'ailleurs pas été radines pour permettre l'installation du matériel mécanique comme électronique adéquat afin que tous et toutes puissent surmonter notamment les barrières de la langue qui pouvait être un obstacle conséquent au cours des discussions qui s'annonçaient et personne à dire vrai n'avait envie d'après les estimations de s'en remettre à une cohorte de traducteurs qui tel des perroquets monopoliserait la parole la plupart du temps afin d'éclairer les participants aux discussions sur la nature des propos de leurs homologues, fussent-ils des plus épicés d'ailleurs.
Officiellement par ailleurs, sa Grâce le Doge devait faire une apparition à un moment donné mais ne serait pas présente au début de l'évènement car devant se préoccuper d'affaires nationales urgentes. L'honneur de présider l'évènement revenait ainsi à l'honorable Ministre della Terra Incognita, littéralement la terre inconnue, l'appellation des affaires étrangères sur un ton d'humour purement Fortunéen. Il Signore Patrizio Derrizio, malgré son grand âge avait ainsi souhaité s'entourer d'un de ses meilleurs éléments afin de l'assister aussi "l'Artisan de la paix", l'as des as, le prince de la paix à notre époque, et le forgeron de la stabilité hors métropole fortunéenne, Il signore Nobello Camberlini, s'étant déjà illustré en ayant tenté une médiation par le passé entre l'EDLF et d'autres nations ayant des griefs à son égard, serait de la partie.
A gauche, Il Signore Nobello Camberlini, Diplomate Fortunéen / A droite, Il Signore Patrizio Derrizio, Patrice de Fortuna & Ministre della Terra Incognita
Une fois les différents représentants attendu à l'évènement arrivé, le vieux patricien chargé par le Doge d'encadrer l'ensemble des discussion et qui jusqu'à présent se tenait droit comme un piquet en s'appuyant sur une canne pris la parole afin d'annoncer "l'ouverture des hostilités".
Patrizio Derrizio - Signore, Signora, honorables représentants, vos excellences. C'est par ma voix aujourd'hui que la Sérénissime République de Fortuna tiens à vous remercier d'avoir accepté son humble offre visant à établir un dialogue calme et constructif qui nous l'espérons permettra de traiter avec efficacité, constance et justesse ce qui se présente vraisemblablement comme une crise et entache l'ordre et l'harmonie désormais bien au delà d'une seule région de par les différentes annonces et escalades économiques comme diplomatiques qui ont eut lieu au cours des dernières semaines.
Il marqua une pause, s'assurant d'avoir capté l'attention de tous et toutes.
Patrizio Derrizio - Vous le savez déjà tous, nos discussions vont principalement traiter du cas de la discorde ayant vue le jour non loin du territoire Listonien de Jadis, analyserons celle ci et notamment ses sources et chercherons des solutions qui satisferons tout le monde dans le but clairement affirmé d'entraîner une désescalade significative des tensions actuelles afin que vos nations puisse je l'espère faire table rase des mésententes et repartir sur des relations plus saines. Nous remercions d'ailleurs à cette fin votre présence à chacun, Listoniens, Segrenais, Jashuriens, et Lofoténois d'être assis en ce jour autour de cette table. Aussi, afin d'ouvrir officiellement ce sommet, nous invitons tout d'abord l'Empire Listonien et la République Ségrenaise à nous faire état, ne serait-ce que en guise de rappel d'une part des évènements ayant menés à cette "crise actuelle" mais aussi à nous exposer à tous leurs points de vue afin que nous puissions comprendre et entendre les arguments et raisons de chacun. C'est là la première étape essentielle pour une discussion saine.
A la suite de cette proclamation, il étendu son bras droits vers les abords de la salle où s'élevaient quelques buffets et des domestiques à l'affut avec des boissons dignes de ce nom et les verres nécessaires afin de servir ces dernières.
Patrizio Derrizio - En dernier point, nous serions de terribles hôtes si nous ne pouvions satisfaire vos papilles le temps de votre séjour en notre bonne ville de Fortuna. Les employés du Palais des Doges se tiennent donc à votre disposition afin d'étancher votre soif ou de combler de présent vos estomacs si vous le désirez. N'hésitez donc point à les solliciter.