28/11/2014
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Rencontre diplomatique entre le Jashuria et l'Ifénac

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Rencontre au sommet entre la République Fédérale d’Ifénac et la Troisième République du Jashuria

15 juillet 2006 à Azur, métropole du nord du Jashuria




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La Troisième République du Jashuria accueillait pour la première fois la délégation d’Ifénac. S’étant établie sur les ruines de l’Artèce, ce pays était des plus intéressants, de par sa proximité idéologique avec le Jashuria. Les contacts entre les ambassades avaient été plus qu’amicaux et les deux pays avaient noué d’excellentes relations en amont de cette rencontre. Recevant la délégation d’Ifénac dans la Tour Nawuni, le plus grand gratte-ciel d’Azur, les Jashuriens avaient mis les petits plats dans les grands pour faire en sorte que cette rencontre soit des plus fructueuses. Le service de l’ambassade avait passé deux bonnes semaines à prendre les réservations, les billets d’avions et s’assurer que le protocole de sécurité était des plus corrects pour recevoir les ambassadeurs depuis l’aéroport et les amener à la Tour Nawuni.

Une grande salle de conférence avait été réservée par les hôtes pour pouvoir discuter posément, à l’abri des caméras, de cet accord historique que les deux ambassades cherchaient à négocier. Tout allait se passer dans le confort feutré de cette salle de conférence, avant que l’ensemble des documents ne soient ratifiés et l’accord présenté devant les caméras. Il y avait un temps pour chaque chose et les Jashuriens appréciaient particulièrement le respect de l’étiquette et aimaient à ménager leurs invités. La grande salle de conférence avait été apprêtée pour l’occasion. Les micros étaient correctement branchés et les services de traduction sur le pied de guerre. Trouver des interprètes capables de comprendre le Jashurien et l’Ifénien s’était révélé être une tâche ardue car ces personnes ne courraient pas les rues. Fort heureusement, les réseaux des ambassades avaient réussi à trouver quelques perles rares, qui avaient été grassement payées pour l’occasion.

La salle de conférence était un espace des plus plaisants. Les grands panneaux de bois traités acoustiquement donnaient à la pièce une ambiance sonore particulièrement agréable. Les sièges, recouverts de velours, avaient été soigneusement brossés et les pupitres lustrés par les services d’entretien avec que tout soit parfait. De petites bouteilles d’eau avaient été mises devant chaque place avec des verres et une petite collation sous la forme de petites pâtisseries jashuriennes afin que personne ne meurt de faim durant la durée des discussions.

Sumalee Saeloo, seconde ambassadrice du Jashuria, était accompagnée pour cette conférence d’Apsara Sirisopa, la ministre du cercle intérieur en charge des grands projets, de monsieur Nantipat Sisrati, le premier ministre du Jashuria, mais aussi du général de l’Etat-major Basrani Vilalayan, ainsi que de Sidhi Chalerm de la Porte Dorée – la banque nationale jashurienne - et de monsieur Anada Chaiyat, le doyen du département d’archéologie de l’université d’Agartha. L’ensemble de la délégation avait répondu présente et se tenait prête à les accueillir afin de présenter le Jashuria sous son plus beau jour. Déjà installés autour des tables, les représentants discutaient posément de la suite des évènements.

Le principal enjeu du Jashuria était assez simple : tisser des liens étroits de collaboration entre la seule démocratie libérale au nord du Nazum et le pays. En effet, même si le Jashuria avait négocié des accords avec le Plantar, ceux-ci ne recouvraient que la lutte contre la piraterie et quelques accords de principe sur les échanges culturels et surtout le transfert d’or contre le tofu jashurien. La Troisième République du Jashuria n’avait aucune sympathie pour le Plantar … Riwidan Stryker était un partenaire commercial accommodant, rien de plus. L’ambassade jashurienne espérait cependant que l’Ifénac serait plus à même d’être un partenaire plus intéressant et plus stable que le Plantar. Le fait que le pays soit entouré par une dictature et un pays socialiste, communiste – ou on ne sait quoi d’autre – pouvait aider à cimenter un partenariat stable. Et de manière générale … La République des Deux Océans avait tout intérêt à sponsoriser les rares démocraties libérales du Nazum.

Les délégués d’Ifénac finirent par arriver et furent accueillis avec le respect qui leur était dû par les Jashuriens. Les poignées de mains s’échangèrent et les mondanités furent transmises par le biais des traducteurs dans les oreillettes. Une fois tout le monde installé, ce fut Nantipat Sisrati, une fois n’est pas coutume, qui prit la parole.

Nantipat Sisrati :
« Chers représentants de la République Fédérale d’Ifénac. Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au Jashuria. Nous serons vos hôtes pendant toute la durée de votre séjour, que nous espérons des plus agréables et productifs. Comme vous le savez, nos deux pays font partis des rares régimes libéraux du Nazum et à ce titre, il n’y a aucune raison que nous ne puissions pas nous entendre. L’ordre du jour de cette rencontre est de discuter des possibles liens de coopération entre nos deux Etats et d’établir les bases de la confiance. Les projets que nous souhaiterions soumettre à votre attention sont :

  • La mise en place d’un réseau commercial entre nos deux pays et de plateformes logistiques communes
  • La création d’un partenariat scientifique et universitaire, notamment autour de la découverte de l’histoire de l’Artèce
  • Les possibilités d’une coopération militaire dans la lutte contre la piraterie

Qu’en pensez-vous ? Je vous propose de commencer tout d’abord par ces sujets avant de nous pencher sur vos propres demandes … A moins que vous ne souhaitiez ajouter d’autres points à notre ordre du jour dès maintenant. Comme le veut le protocole, chers représentants d’Ifénac, la parole est à vous. »

Le premier ministre reposa sa feuille de route et se prépara à recevoir les demandes des représentants de l'Ifénac. Les Jashuriens attendaient beaucoup de cette conférence car elle leur permettrait de consolider leurs positions dans le nord et de sécuriser un peu leurs arrières.
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Rencontre au sommet entre la République Fédérale d’Ifénac et la Troisième République du Jashuria

15 juillet 2006 à Azur, métropole du nord du Jashuria


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étoile ambassade
Accred ol ha Gagredinh Riginh Crêode




En arrivant, quelques heures plus tôt, à l'aéroport de la capitale de la troisième république de Jashuria, le représentant national des affaires étrangères, Ahronh Guih, ne s’attendait pas à découvrir une telle architecture en Jushuria en effet selon les connaissances dont il s’était enquis à propos de la ville et d’après les photos qu’il avait pu observer, les bâtiments ne ressemblait pas à ses songes, il n’en demeura pas moins inspiré et admirateur. Cela faisait déjà quelques jours qu’il préparait son déplacement, son costume avait été minutieusement sélectionné, ses chaussures ardemment lustrées et il était particulièrement bien coiffé à l’occasion de cette première rencontre avec ses homologues Jashuriens. Toujours accompagné du représentant national des affaires étrangères adjoint de la République Fédérale D’Ifénac (Alderf Tesh), Ahronh Guih se rendit sans plus tarder au lieu de rendez-vous choisi pour effectuer les discussions, non sans quelques exclamations inaudibles devant la somptueuse architecture de la ville.


D’un air grave et très solennel, le représentant des affaires étrangères et son adjoint entrèrent dans la pièce, scrutant minutieusement toute la pièce sans modifier son expression de visage. Pendant le même temps l’adjoint griffonnait quelques mots sur le porte-document qu’il portait sur son bras. Après quelques secondes, Ahronh Guih s’avança lentement en relâchant peu à peu son visage qui retrouvait des airs décontractés.

Le représentant des affaires étrangères prit la parole : « Tout d’abord, nous tenions, mon collègue et moi-même, à vous faire part de notre béatitude quant à votre accueil et à l'harmonie de ce lieu, je parle aussi bien de cette pièce que de la ville toute entière.
Quant à vos demandes, sachez que nous vous laissons mener la danse et prendrons les rênes, si nécessaire au moment opportun. Votre sommaire nous convient tout à fait et n’avons rien à ajouter pour le moment.
»


Toujours très occupé à noter des mots plus vite les un que les autres à une allure le fulgurante le deuxième délégué d’Ifénac relève tout de même le sourcil à chaque mention de sa personne, très vite il arrive au bout de sa première page, et à une vitesse à peine perceptible, il changea de page dans un mouvement si brusque qu’il faillit arracher la précédente.
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Le Premier Ministre gratifia ses homologues étrangers d’un sourire satisfait. Il était toujours plaisant de se voir remercier pour la qualité de son accueil et les Jashuriens appréciaient les compliments sincères, quand bien même il était de leur devoir de pouvoir accueillir convenablement leurs invités. Nantipat Sisrati, homme de peu de mots, considéra qu’il valait mieux laisser la parole à madame Apsara Sirisopa, la plus à même de parler du développement économique conjoint. La ministre des grands projets était connue pour ses actions en matière de création de partenariats impliquant des opérations de construction et de logistique de grande ampleur. Elle s’était illustrée ces dernières années dans ce domaine, notamment via la plateforme commerciale et logistique de Destanh avec le Banairah, qui était l’une de ses plus grandes réussites.

Apsara Sirisopa : « Chers représentants de la République Fédérale d’Ifénac, c’est un honneur de pouvoir commencer ces discussions. Permettez-moi de commencer par un sujet qui nous concerne tous : l’établissement de routes commerciales sécurisées et efficaces au Nazum. Pour cela, un sujet est à l’ordre du jour. Celui-ci concerne l’amélioration des infrastructures portuaires et aéroportuaires existantes. Nous souhaiterions que nos ingénieurs et les votre travaillent de concert pour moderniser les installations logistiques de nos pays respectifs afin d’accueillir un trafic commercial et des flux de plus en plus importants d’ici les prochaines années. L’enjeu est de parvenir à intensifier les flux de marchandises, de capitaux et de ressources humaines dans les prochaines années, tout en faisant en sorte que les infrastructures puissent soutenir ce développement. »

La ministre fit afficher au vidéoprojecteur la présentation cartographique et les graphique devant servir à la création des nouvelles installations portuaires et aéroportuaires. Les graphiques montraient une tendance croissante dans les échanges de flux, mais aussi dans le boost économique que des échanges entre l’Ifénac et le Jashuria pouvait créer en cas d’amélioration des infrastructures.

Apsara Sirisopa : « Il va de soi que ces projets prendront du temps à voir le jour, mais le retour sur investissement est garanti. Nos entreprises se sont dites prêtes à travailler de concert avec les vôtres afin de faire en sorte que nos pays respectifs puissent échanger facilement des biens. Nous ajoutons dans la balance le fait qu’il est tout à fait possible de réfléchir à une baisse des taxes pour les différents produits importés et exportés, selon les besoins formulés par nos différents gouvernements. Qu’en pensez-vous ? »
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Ahronh Guih rendit brièvement le sourire à ses homologues jushuriens avant de reprendre son sérieux. Il écouta très attentivement ce que Apsara Sirisopa avait à lui dire, il ne lui échappa pas un mot, il nota dans un coin de sa tête que ce que lui disait sa correspondante sortait de sa bouche très fluidement et il pensa que ce qu’elle lui dit était minutieusement préparé à l’avance mais il n’y porta pas une grande attention. Il ne releva pas de chose particulière dans sa gestuelle. Une fois que Apsara Siriopa eut fini son discours, il attendit quelques secondes afin de se préparer et de préparer ce qu’il s'apprête à dire, il semblait minutieusement peser les mots. Cet intervalle de vide dura quinze secondes mais pu paraître plus tellement il était pesant, seul le bruit du stylo de Alderf Tesh occupait les oreilles des diplomates présents dans la pièce.

Le représentant des Affaires étrangères dit d’une voix moins grave que ce à quoi on pouvait s’attendre : “Chers homologues de La Troisième République De Jashuria, c’est pour moi également un honneur de pouvoir parlementer avec vous. Comme vous l’avez dit, l’établissement de routes commerciales sécurisées et efficaces au Nazum est un projet auquel La République Fédérale D’Ifénac est tout à fait ouverte, même plus, nous serions ravi de participer activement à ce projet auquel nous tenons tous. Nous sommes prêts à nous joindre à vous afin de mener ce projet pour le moins ambitieux.”

Une pause fut marqué Ahronh, son expression de visage laissa présager qu’il n’avait pas fini. Il se servit un peu d’eau mais n’en bu pas une goutte, tout du moins pas encore. Pendant ce temps son adjoint s'arrêta brutalement d’écrire, il tendit son porte-document à son supérieur qui le rangea machinalement dans sa sacoche sans y jeter un coup d'œil.

Le représentant national des affaires étrangères prit une inspiration et reprit :
“Comme dit précédemment, il serait effectivement favorable pour La République Fédérale D’Ifénac de s'allier à vous pour ce projet, mais nous ne pouvons pas nous prononcer définitivement, pour que cela puisse être, il nous faudra passer quelques entretiens à Ifénac. J’essayerai de mener à bien ce projet au saint de La République Fédérale D’Ifénac, j’en prend note et tâcherai que cela se passe de la meilleure des manières.”

Alderf Tesh ressortit un porte document de nul part et se remit à écrire. Ahronh Guih bu un peu d’eau et reprit :
“Avez-vous quelque chose à rajouter à ce sujet ? Si ce n’est pas le cas, passons au sujet suivant, je vous prie.”
Ahronh reprit un peu d’eau.
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Satisfaite de la réponse du représentant des affaires étrangères, Aspara Sirisopa put se rassoir et éplucher ses différentes notes tandis que le doyen du département d’archéologie d’Agartha ouvrait son micro. Enveloppé dans un costume de tweed, le doyen Chaiyat remettait ses lunettes d’une main tremblante. Malgré son expérience, il était visiblement plus à l’aise avec l’écrit qu’à l’oral, mais il ne fallait pas s’y fier … on n’apprenait pas à un vieux singe à faire la grimace.

Anada Chaiyat : « Chers représentants d’Ifénac, je suis monsieur Chaiyat, doyen du département d’archéologie de l’université d’Agartha. Si j’interviens au milieu de tous ces échanges ma foi fort intéressants, c’est pour porter la voix des pierres et plus généralement celle de la communauté scientifique que j’ai l’honneur de présider. Voyez-vous, notre université a récemment acquis la responsabilité du site de fouilles de Kandor Mat, un des joyaux de l’architecture nazumie dans la Péninsule. Ceci nous a amené à considérer que le patrimoine architectural du Nazum restait jusqu’à ce jour peu connu au-delà des frontières continentales. Votre pays, si je ne m’abuse, a été le siège de l’Artèce pendant des siècles et à ce titre, est fondé sur d’illustres racines. Si vous nous le permettez, chers représentants, c’est avec la plus grande humilité que notre université et notre communauté scientifique souhaiteraient mettre à disposition ses connaissances en matière d’archéologie, d’histoire des techniques et son matériel afin d’étudier avec vous les secrets cachés de l’Artèce. »

Il toussa et prit une grande gorgée d’eau avant de reprendre. Ses notes étaient déjà en fouillis et il mit quelques secondes à s’y retrouver.

Anada Chaiyat : « Où en étais-je … ah oui ! Je disais donc que l’université d’Agartha et plus particulièrement les départements d’histoire et d’archéologie souhaiteraient développer des partenariats et des échanges scientifiques autour du devenir de la civilisation artéçoise. Nul doute que ce projet sera de nature à stimuler nos brillants cerveaux et nous ne serons pas trop de deux nations pour explorer ces riches sites archéologiques. Qu’en pensez-vous ?
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