Rencontre au sommet entre la République Fédérale d’Ifénac et la Troisième République du Jashuria
15 juillet 2006 à Azur, métropole du nord du Jashuria
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La Troisième République du Jashuria accueillait pour la première fois la délégation d’Ifénac. S’étant établie sur les ruines de l’Artèce, ce pays était des plus intéressants, de par sa proximité idéologique avec le Jashuria. Les contacts entre les ambassades avaient été plus qu’amicaux et les deux pays avaient noué d’excellentes relations en amont de cette rencontre. Recevant la délégation d’Ifénac dans la Tour Nawuni, le plus grand gratte-ciel d’Azur, les Jashuriens avaient mis les petits plats dans les grands pour faire en sorte que cette rencontre soit des plus fructueuses. Le service de l’ambassade avait passé deux bonnes semaines à prendre les réservations, les billets d’avions et s’assurer que le protocole de sécurité était des plus corrects pour recevoir les ambassadeurs depuis l’aéroport et les amener à la Tour Nawuni.
Une grande salle de conférence avait été réservée par les hôtes pour pouvoir discuter posément, à l’abri des caméras, de cet accord historique que les deux ambassades cherchaient à négocier. Tout allait se passer dans le confort feutré de cette salle de conférence, avant que l’ensemble des documents ne soient ratifiés et l’accord présenté devant les caméras. Il y avait un temps pour chaque chose et les Jashuriens appréciaient particulièrement le respect de l’étiquette et aimaient à ménager leurs invités. La grande salle de conférence avait été apprêtée pour l’occasion. Les micros étaient correctement branchés et les services de traduction sur le pied de guerre. Trouver des interprètes capables de comprendre le Jashurien et l’Ifénien s’était révélé être une tâche ardue car ces personnes ne courraient pas les rues. Fort heureusement, les réseaux des ambassades avaient réussi à trouver quelques perles rares, qui avaient été grassement payées pour l’occasion.
La salle de conférence était un espace des plus plaisants. Les grands panneaux de bois traités acoustiquement donnaient à la pièce une ambiance sonore particulièrement agréable. Les sièges, recouverts de velours, avaient été soigneusement brossés et les pupitres lustrés par les services d’entretien avec que tout soit parfait. De petites bouteilles d’eau avaient été mises devant chaque place avec des verres et une petite collation sous la forme de petites pâtisseries jashuriennes afin que personne ne meurt de faim durant la durée des discussions.
Sumalee Saeloo, seconde ambassadrice du Jashuria, était accompagnée pour cette conférence d’Apsara Sirisopa, la ministre du cercle intérieur en charge des grands projets, de monsieur Nantipat Sisrati, le premier ministre du Jashuria, mais aussi du général de l’Etat-major Basrani Vilalayan, ainsi que de Sidhi Chalerm de la Porte Dorée – la banque nationale jashurienne - et de monsieur Anada Chaiyat, le doyen du département d’archéologie de l’université d’Agartha. L’ensemble de la délégation avait répondu présente et se tenait prête à les accueillir afin de présenter le Jashuria sous son plus beau jour. Déjà installés autour des tables, les représentants discutaient posément de la suite des évènements.
Le principal enjeu du Jashuria était assez simple : tisser des liens étroits de collaboration entre la seule démocratie libérale au nord du Nazum et le pays. En effet, même si le Jashuria avait négocié des accords avec le Plantar, ceux-ci ne recouvraient que la lutte contre la piraterie et quelques accords de principe sur les échanges culturels et surtout le transfert d’or contre le tofu jashurien. La Troisième République du Jashuria n’avait aucune sympathie pour le Plantar … Riwidan Stryker était un partenaire commercial accommodant, rien de plus. L’ambassade jashurienne espérait cependant que l’Ifénac serait plus à même d’être un partenaire plus intéressant et plus stable que le Plantar. Le fait que le pays soit entouré par une dictature et un pays socialiste, communiste – ou on ne sait quoi d’autre – pouvait aider à cimenter un partenariat stable. Et de manière générale … La République des Deux Océans avait tout intérêt à sponsoriser les rares démocraties libérales du Nazum.
Les délégués d’Ifénac finirent par arriver et furent accueillis avec le respect qui leur était dû par les Jashuriens. Les poignées de mains s’échangèrent et les mondanités furent transmises par le biais des traducteurs dans les oreillettes. Une fois tout le monde installé, ce fut Nantipat Sisrati, une fois n’est pas coutume, qui prit la parole.
Nantipat Sisrati : « Chers représentants de la République Fédérale d’Ifénac. Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au Jashuria. Nous serons vos hôtes pendant toute la durée de votre séjour, que nous espérons des plus agréables et productifs. Comme vous le savez, nos deux pays font partis des rares régimes libéraux du Nazum et à ce titre, il n’y a aucune raison que nous ne puissions pas nous entendre. L’ordre du jour de cette rencontre est de discuter des possibles liens de coopération entre nos deux Etats et d’établir les bases de la confiance. Les projets que nous souhaiterions soumettre à votre attention sont :
- La mise en place d’un réseau commercial entre nos deux pays et de plateformes logistiques communes
- La création d’un partenariat scientifique et universitaire, notamment autour de la découverte de l’histoire de l’Artèce
- Les possibilités d’une coopération militaire dans la lutte contre la piraterie
Qu’en pensez-vous ? Je vous propose de commencer tout d’abord par ces sujets avant de nous pencher sur vos propres demandes … A moins que vous ne souhaitiez ajouter d’autres points à notre ordre du jour dès maintenant. Comme le veut le protocole, chers représentants d’Ifénac, la parole est à vous. »
Le premier ministre reposa sa feuille de route et se prépara à recevoir les demandes des représentants de l'Ifénac. Les Jashuriens attendaient beaucoup de cette conférence car elle leur permettrait de consolider leurs positions dans le nord et de sécuriser un peu leurs arrières.