11/05/2017
22:36:09
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[VINHEIMUR / LOFOTEN] Rencontre Nord-Aleucienne à Plomouth

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Alors que l’automne avait paré les forêts de leurs plus flamboyantes couleurs allant de l'oranger sombre au rouge carmin éclatant, les conditions climatiques étaient particulièrement clémentes, à l'image de la situation politique en Aleucie, où les nations de ce continent attachaient une grande importance à tisser des liens diplomatiques destiner à créer un écosystème politico-social favorable et propice à la discussion. Le ciel était clair, les alizés de très faible intensité, aussi l'avion gouvernemental Federal One atterrit sans encombres sur les pistes de l'Aéroport de Plomouth, capitale des Duchés du Vinheimur, après un voyage très agréable marqué par l'absence du moindre évènement notable.
La délégation du Lofoten était composée par Mme Brunehilde Wanger, Conseillère Fédérale des Affaires Etrangères qui avait été la principale interlocutrice de son homologue Mickey Hopkins, secrétaire d'Etat délégué aux affaires étrangères, de M. Jean De La Forge, Conseiller Fédéral du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme, et bien entendu d'une digne représentant de l'armée fédérale, la charismatique Générale de Division d'Infanterie Magdalena Armstrong, actuelle porte-parole du Département d'Etat Fédéral à la Défense.


norwegianairlines

Les Provinces-Unies du Lofoten avaient manifestement fait le choix d'une stratégie de soft power, contrairement à d'autres qui ne se préoccupaient guère des nations dites "mineurs" selon le vocabulaire du lexique Pharois qui n'accordait de valeur qu'aux pays ayant atteint un certain niveau de développement. Sous l'impulsion du Lofoten, les relations établies par ce dernier tendaient à faire de l'Aleucie une région du monde pacifiée et prospère, destinée à être un modèle pour le monde, et plus particulièrement pour l'Eurysie, dont les perspectives de développement et de stabilité s'annonçaient toujours aussi sombre et peu. Toutefois les colonies de l'empire ultra-agressif et violent de la Listonie étaient les verrues purulentes de la Blanche Aleucie, et compromettaient les garanties de stabilité durable à long terme, dans la région.

C'est dans ce contexte que les Provinces-Unies avaient décidé d’honorer l'aimable invitation des Duchés du Vinheimur. Il se trouvait que ce jeune pays était à la fois proche de par sa géographie, mais également de par ses valeurs compatibles avec la démocratie et le marché libre, les deux piliers fondateurs de la Charte d'Union, la constitution du Lofoten. Il était donc tout naturel, voire inéluctable, que les deux nations se rencontrent.

La délégation des Provinces-Unies descendit de la passerelle, et se retrouva donc sur le Tarmac de l'Aéroport, acceuilli par le service diplomatique et le comité d’accueil réservé aux officiels internationaux.
Tandis que l'on livrait les honneurs aux diplomates Lofotènes, Brunehilde Wanger trépignait d'impatience à l'idée de rencontrer M. Pritchard, le Premier Ministre, car elle attendait beaucoup de cette entrevue, qui laissait à pré-supposer de nombreux bénéfices et avantages à venir pour les deux pays, qui manifestaient vraisemblablement des intérêts communs.

Le Federal One atterrit sur le sol vinois dans un bruit sourd et puissant, toute la petite troupe diplomatique lofotène sortit de l'avion et fut accueillit chaleureusement par les violonistes, trompettistes et autres musiciens jouant distinctement les hymnes du Lofoten et du Vinheimur, des bannières à l'effigie des deux pays aleuciens pendaient sur des perches, virevoltant parfois sous la légère pression d'un petit vent d'automne. Après les politesses d'usage adressées aux diplomates étrangers, on conduisit Mme. Brunehilde Wanger ainsi que tous ses collègues à monter dans une limousine de luxe d'un noir brillant illustrant bien l'industrie automobile vinoise. Il ne faisait pas si froid que ça mais les représentants se précipitèrent dans la voiture. Pendant le voyage, ils regardèrent avec émerveillement au dehors les édifices vinois qui constituaient le charme non négligeable de la ville de Plomouth, à la fois sobre et frappant, elle baignait dans un ciel clair et légèrement grisé. Le véhicule les emmenait dans un endroit clé de la capitale, le Black Ruby, un café huppé qui attirait toute la grande bourgeoisie vinoise, là-bas les y attendait le Premier Ministre Johann Pritchard, il était impatient et nerveux, il guettait sans arrêt les aiguilles sur sa montre et resserrait répétitivement sa cravate. Malgré son assez jeune âge, il dégageait un certain charisme, il ne voulait pas faire mauvaise impression devant les représentants du Lofoten, puissance motrice de l'Aleucie et du monde entier, il souhaitait rayonner devant eux et montrer le Vinheimur sous son plus beau jour. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas fait de rencontre diplomatique, c'était l'une des premières de son mandat et il ne devait en aucun cas la sous-estimer car elle pourrait être l'amorce d'une longue entente entre les deux pays. La limousine arriva, Pritchard esquissa un sourire lorsqu'il vit enfin ses homologues lofotens sortir du véhicule. Il les salua brièvement mais enthousiasment afin de les emmener à l'intérieur du restaurant.

Le Black Ruby

Là aussi des drapeaux lofotens et vinois étaient pendus, l'établissement avait été privatisé et préparé pour cet évènement diplomatique. Johann Pritchard accompagna la délégation lofotène vers un resplendissant salon où ils purent tous s'assoir. Lui seul resta debout et s'adressa à tout le monde, en anglais :

Johann Pritchard
Johann Pritchard, Premier Ministre de la Fédération des duchés de Vinheimur

Johann Pritchard : C'est un honneur d'enfin pouvoir rencontrer les représentants des Provinces-Unies ! Nos deux nations étaient vouées à s'entretenir, je suppose, en raison de nos intérêts que je pense semblables mais aussi de notre proximité culturelle, économique, politique et même historique puisque nous sommes toutes deux fruits des conquêtes d'Eurysie du Nord en Aleucie. J'espère que le cadre vous plaît également, je préférais que l'on se rencontre dans un endroit un peu plus convivial et confortable que dans ces habituels bureaux ministériels.

On voyait bien que le Premier Ministre était un peu agité, il voulait absolument bien accueillir et mettre au mieux ses invités.

Johann Pritchard : Vous devez surement avoir faim après un tel voyage, je me permets de vous proposer l'une de nos spécialités régionales, le "Snjófjall", un dessert gourmand et raffiné qui je l'espère vous plaira.

Snjófjall

Il servit ses invités et s'assit à son tour dans un léger soupir de décompression.

Johann Pritchard : Très bien, j'espère que vous êtes à votre aise et vous propose de passer à la discussion, par quel sujet voudriez vous que l'on commence ? Nous avons tellement à échanger…
Après être descendus de l'aéronef spécial Federal One, affrété par la Chancellerie du Lofoten, les délégués de la représentation diplomatique du Lofoten se succédèrent à leur descente sur le tarmac de l'Aeroport International de Plomouth où ils furent dignement accueilli par un comité d'officiels et de représentants du Vinheimur, ainsi qu'un orchestre symphonique qui, tel que le veut la coutume, interpréta avec un certain brio et une incroyable justesse acoustique l'hymne national " Requiem Dies Irae Lofoten". Cet hymne qui signifie littéralement la Prose des Morts, est une séquence médiévale chantée par les seigneurs de guerre maktois durant l'époque des guerres de religions, adoptant la forme d'une hymne liturgique. L'inspiration du poème est partiellement apocalyptique, et c'est pourquoi malgré un rappel évident à l'ancienne puissance colonisatrice catholique, il avait été néanmoins adopté par les pères fondateurs du Lofoten afin de maintenir une sorte de lien avec leurs racines eurysiennes.

Aussi les délégués furent enchantés et apprécièrent cette marque d'attention qu'ils ne manquèrent pas de faire souligner à leurs hôtes.

Ils furent ensuite conduits dans les larges et claires rues et avenues de la capitale Plomouth, dont ils purent subrepticement apprécier les charmes architecturaux classiques et néo-coloniaux à travers les vitres teintées du véhicule, et M. Jean De La Forge fit par ailleurs remarquer, à juste titre, à quel point l'aspect des bâtiments lui faisaient penser aux vieux-centres historiques des villes coloniales de Port-Saint-Ann et Kæviksborg.
Mme Brunehilde Wanger acquieça, et répondit que visiblement les siècles de paix qu'ont connu les nations nord-aleuciennes ont permit la conservation de cet extraordinaire patrimoine culturel.
Mme Magdalena Armstrong, plongée dans ses notes et ses rapports confidentiels, semblait elle peu sensible à la beauté pittoresque de Plomouth et de son environnement, visiblement plus préoccupée par les derniers soubresauts de l'Empire Listonien et les tensions et provocations du Pharois, son allié.

Lorsqu'ils arrivèrent devant le Black Ruby Café, ils furent impressionnés par la devanture flamboyante et une grâcieuse façade, témoignant d'une riche histoire, et quelle ne fut pas leur surprise lorsqu'ils pénétrèrent à l'intérieur du restaurant, qui avait pour l'occasion était redécoré avec goût en arborant les couleurs du Lofoten et du Vinheimur.
On se croirait presque dans la salle de réception de la Chancellerie pensa Mme Brunehilde Wanger.

Puis ce fut la séance des présentations et des hommes, lorsqu'ils furent reçus par le Premier Ministre du Vinheimur, M. Pritchard. Ce fut bien évidemment Mme Brunehilde Wanger qui initia la conversation, en tant qu'instigatrice de la rencontre.


brunheildewanger


"Cher M. Pritchard, c'est un immense honneur et privilège que vous nous accordez là, cet endroit est sublime, et j'en oublierais presque que c'est pour honorer des devoirs gouvernementaux et tenir une séance de travail que nous sommes ici....bien vous me connaissez par l'inermédiaire de la correspondance que j'ai échangé avec vos services, mais laissez moi vous présenter deux autres membres éminents s'il en est de notre gouvernement.

M. Jean de la Forge, Conseiller d'Etat Fédéral au Commerce et à l'Industrie, ainsi que la Générale de Division d'Infanterie Mme Magdalena Armstrong, la porte parole et représentante de nos forces armées fédérales."


Puis lorsque M. Pritchard offrit quelques douceurs sucrées à ses invités, la Conseillère Fédérale aux Affaires Etrangères ne put résister à la tentation.


"Oh quelle délicate attention, merci beaucoup je sais que je ne devrais pas, non vraiment mais...si vous me prenez par les sentiments...c'est à se demander si vous services de renseignements vous ont déjà briefer sur ma gourmandise légendaire...et bien oui c'est avéré. Abuserais-je en vous demandait si je pourrais faire accompagner cette douceur avec un thé vert ?

Je pense que nous pouvons commencer avec les sujets d'ordre économique, je suis persuadée que M. Jean De La Forge trépigne d'impatience à l'idée de vous parler de futurs accords et contrats commerciaux, n'est-ce pas M. De La Forge ?"


Le Conseiller d'Etat Fédéral au Commerce arbora un large sourire carnassier, avant d'enchaîner :

richardnixon

"En effet l'arg...le commerce, voilà mon affaire, et je suis intimement convaincu que les liens du commerce mondial sont plus forts que tout, et c'est ce qui maintient la cohésion des relations entre états, et j'irais même plus loin en disant que c'est un facteur essentiel à la préservation de la paix. Il est de notoriété publique que nous sommes un important acteur de l'industrie des hydrocarbures, nous avons des ressources en gaz, pétrole, bois dont nous souhaiterions vous faire bénéficier, mais pas seulement, les produits pharmaceutiques, l'armement, l'industrie culturelle, notamment celle des jeux et des divertissements en tout genre, a progressé de plus de 30% ses dernières années. Mais ce sont surtout les services financiers qui sont clairement le second moteur de notre économie, après celle de notre industrie. En dépit de cela, nous avons une forte dépendance en produits bruts non manufacturés, en produits agricoles et alimentaires de manière générale. Blé, céréales, oeufs, produits carnés, fruits et légumes, sotn gourmandes en ressources que notre territoire arctique ne peut malheureusement pas produire en quantité suffisante.

Mais avant toute chose, nous souhaiterions comme nous l'avons fait avec notre partenaire Saint-marquois, négocier avec vous des tarifs douaniers très avantageux et mutuellement profitables, et pour fluidifier tous ces flux et échanges, une simplifications des visas et des procédures administratives entre nos deux pays."
Johann Pritchard : Pardonnez moi, avec l'agitation j'en ai oublié de vous présenter mes deux collègues qui vont nous aider à nous entendre sur les différents points commerciaux et défensifs que nous allons aborder, voici M. Barholf, secrétaire d'Etat chargé au commerce extérieur et Mme. Jónsdóttir, Ministre de la Défense du Vinheimur.

Vinheimur
De gauche à droite, Edward Barholf, Johann Pritchard & Kristin Jónsdóttir

Du thé vert fut apporté aux diplomates lofotens par les employés du restaurant comme Mme. Brunehilde Wanger l'eut demandé, on entama ensuite la discussion sur les futurs accords et contrats commerciaux qui allaient bientôt lier Vinheimur et Lofoten.

Edward Barholf : Je suis tout à fait d'accord avec vous M. De La Forge, je vais vous le dire très franchement, le commerce est un peu à l'origine du Vinheimur. Les échanges entre notre pays et les autres constituent depuis des siècles un pilier central de notre économie. Les secteurs principaux de nos exportations sont tout d'abord l'extraction et le raffinage d'hydrocarbures tels que le gaz et le pétrole dont nous faisons bénéficier de nombreuses régions, nous sommes reconnus à l'international pour la qualité de nos productions. Un autre secteur important non négligeable de notre économie est l'industrie du luxe, entre la maroquinerie, le prêt-à-porter et nos vins et spiritueux, nous proposons de multiples produits d'une qualité inégalable. Enfin, j'aimerais citer le secteur automobile et l'aéronautique qui commencent à bourgeonner depuis quelques années. Nous pourrions également vous fournir si vous le souhaitez en produits agricoles, nous comptons beaucoup sur la pêche mais nous avons également une production massive de céréales fruits et légumes... Comme vous le dites, pour faciliter ces échanges, il faudrait tout d'abord réduire les droits de douane, c'est indéniable.
Mis à part ceci, nous estimons que nos visas ne sont pas très strictes, et je pense qu'un assouplissement de toutes ces procédures administratives entre nos deux pays est tout à fait envisageable. Qu'en pensez vous ?
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