11/05/2017
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Rencontre Diplomatique Grand Kah-Bratolia [Terminé]

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Rencontre Diplomatique du 25/11/2006
Palais du Ministre des Affaires Étrangères,
Royaume de Bratolia

Tout avait été organisé au mieux pour l'occasion. Le ministère avait été décoré pour aux couleurs du Kah. Les drapeau Bratoliens et du Kah fixé à toutes les fenêtres du palais ministériel illuminée cette facade pourtant si sobre en temps normal.

En fait tout avait été fait pour en mettre plein la vue aux visiteurs. Il fallait savoir prouver que Bratolia était un partenaire crédible.

C'était seulement la troisième fois que Drezka,ministre des affaires étrangères avait à discuter avec des gens venus d'autres horizons.

Il y prenait, à la fois goût,et en même temps acquérait une expérience de plus en plus grande dans ce domaine si nouveau pour le royaume autarcique il n'y a encore que quelques mois.

Par lettre les relations n'avaient pas été trés cordiale. Les différences de régimes se faisaient ressentir. Mais face à face le jeune homme avait bon espoir que cela se déroule mieux.

Soudain voyant arriver son homologue il prit les devant et descendant rapidement les marches du palais où il attendait il la salua en kah-tanais.

Bonjour et bienvenue ! Quel bonheur de vous voir en personne. Vous avez fait bon voyage ? C'est un honneur pour moi de vous accueillir en notre pays.

L'orchestre national se mit à jouer l'hymne du Grand Kah, célébrant ainsi la venue d'une représentante étrangère.
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Actée Iccauhtli

Pour Actée ce premier voyage en Bratolia était aussi le premier qu'elle faisait en Eurysie dans le cadre de ses fonctions politiques. Jusque-là elle n'avait visité le vieux continent qu'en qualité d'universitaire, invitée pour des conférences ou des expositions où on attendait d'elle qu'elle dise quelques mots, signe quelques livres et débatte brièvement avec des érudits du crû.

Durant toute cette période elle n'avait jamais perçu Bratolia que sous le prisme de l'image que renvoyait ce pays. Une forteresse hermétique, coupée du monde, emprisonnant sa propre population sous la chape de plomb d'une frontière close et d'un régime monarchique. On savait peu de chose du royaume ermite, à l'époque. Cela ne l'avait pas empêché d'écrire un essaie – très critique – à son sujet. Elle y avait expliquée longuement en quoi cela prouvait, à tout les niveaux, que les monarchies préféraient assécher leur pays que risquer l'ouverture des frontières, puis des mœurs et esprits.

Les choses avaient changé, depuis. Peut-être en bien. Elle n'était plus tant la coqueluche des universitaires de gauche que la représentante d'une puissance à l'image clivante, et Bratolia n'était plus tant un royaume ermite qu'un joueur dans la grande partie de poker géostratégique. Restait à déterminer ce que cachait son jeu, ce qu'il serait capables de mettre sur la table et, enfin, s'il serait vraiment dans les intêréts de l'Union de devenir le facilitateur d'une dictature.

Car on avait de tout temps et qu'elles que furent les occasions, rejeté de soutenir les dictatures, mêmes rouges. Il serait inconcevable – et difficile à comprendre pour les citoyens – que l'on fasse exception pour un régime qui ne s'embêtait même pas à revêtir un apparat socialisant. Il faudrait sans doute leur arracher des concessions avant de mettre en place le moindre accord inter-étatique. Cependant les relations n'en étaient pas encore là, et Actée ne s'en faisait pas.

Plus qu'un joueur bien lotis, le Grand Kah se plaçait de plus en plus souvent dans le rôle du Croupier. Et pour la citoyenne il ne faisait aucun doute que parmi toutes les choses qui ne changeaient pas, celle qui changeait le moins restait le fait que la banquer gagne toujours à la fin.

Elle arriva à Bratolia à bord d'un appareil électrique de l'union. Les contraintes temporelles n'avaient pas rendu possible l'habituelle croisière en dirigeable, sensé faire la promotion de ce mode de locomotion parfaitement écologique, mais il restait bien d'autres façons d'impressionner la galerie et de signifier aux journalistes locaux que ce n'était pas un pays égal qui rendait visite à la capitale de Bratolia comme un féal à son suzerain, mais bien une confédération hautement différente et, par la même, peut-être supérieure.

Déjà, premier point important, elle était une femme. Ce qui était totalement anodin au sein du Kah qui avait assimilé les notions égalitaires à une époque où le reste du monde en était encore à se demander si les femmes étaient vraiment des êtres humains, cela restait significatif dans un pays qui n'avait peut-être pas vu de femme de pouvoir, sinon au hasard d'une succession malheureuse et faute d'héritier plus convenable. Elle avait tenu à marquer cet aspect de sa personne en faisant un semblant de zèle sur son apparence. Elle portait un costume trois pièces, chemise et pantalon bleu sombre, veste noire, pas de cravate – le vêtement n'était jamais arrivé du Grand Kah. Sa suite diplomatique était dans les standards de ce que faisait le Commissariat aux Affaires Extérieures : Sobres et élégants. Une cohorte multi-ethnique de diplomates, experts, fonctionnaires en tout genre. Ils affichaient des mines avenantes et discutaient à voix basse, s'arrêtant de temps à autre le temps de s'offrir aux journalistes. Arrivés devant le palais, Actée sembla surprise – et positivement – de voir le frère du roi prendre la décision de la rejoindre en bas des marches. Cette surprise initiale laissa place à un sourire presque amical lorsqu'il la salua en syncrelangue.

Et un honneur pour moi de représenter le Kah-Shi-Xtlec, ses communes, républiques et syndicats en cette occasion.

Elle s'était exprimée en bratolien, mais avait utilisée l'appellation traditionnelle du Grand Kah. Un homme d'âge avancé se plaça à côté d'Actée et pris le relais, traduisant ses propos.

C'est hélas l'étendu de mes connaissances en ce qui concerne votre langue. Le voyage était excellent : je fais une bien mauvaise paltoterrane, je préfère de loin le climat du Vieux Monde.

Elle s’interrompit ensuite, écoutant l'hymne de l'Union avant d'acquiescer.

Ce n'est pas la pire interprétation du Chant des Peuples que j'ai entendus, vous pourrez féliciter ces hommes et femmes de ma part. Elle posa sa main gauche contre sa hanche. Alors votre excellence, y a-t-il un programme ou allons nous simplement discuter à l'amiable des sujets dont nous avions déjà évoqué la teneur par correspondance ?

C'était une petite femme assez étonnante, qui parlait d'un ton clair et précis, et compensait des traits qu'elle avait toujours considérées comme assez ingrats d'un air stoïque et par d'occasionnels sourires complices ou entendus. Ses yeux ne se fixaient jamais trop longtemps sur un même sujet, elle semblait constamment analyser son environnement. En l'état elle ne semblait pas éprouver d'antipathie pour son interlocuteur ou son pays. Quoi qu'elle pût penser, soit elle le gardait pour elle, soit elle arrivait à en détacher Drezka du système qu'elle critiquait tant.
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Drezka fut amusé d'entendre une étrangère parler en bratolien. C'est vrai que ce n'était pas une langue facile, aussi que ces quelques mots soient les seuls qu'elle connaissent n'avait rien d'étonnant. La langue du pays était restée coincée dans le temps, elle n'avait aucunement évoluée et n'était qu'une sorte d'ancien dialecte d'eurysie occidentale dépassé sans véritable grammaire définie et qui plus est n'avait jamais été étudié dans une quelconque université au monde par l'autarcie du pays.

Parlons donc en syncrelangue si vous le voulez. Ca évitera les interprètes et notre discussion n'en sera que plus fluide. Je maîtrise un peu ce noble langage.

Il la remercia pour les compliments qu'elle fit à propos de l'interprétation de cet hymne. Il saurait porter à chacun des musiciens les ompliments de l'invitée de ce jour.

Merci beaucoup. Je leur ferait savoir, soyez en certaine.

Mais ils n'étaient malheureusement pas là pour écouter de la musique aussi il répondit à la juste question d'Actée en plaisantant.

Je n'ai malheureusement jamais de programme à l'avance.

Il mentait bien sûr, il avait toujours un plan, un objectif ou il voulait amener son interlocuteur. Ici c'était sur l'économie et l'assouplissement des relations assez...tendues.Il reprit.

Je commencerais par vous dire que nous ne sommes pas vraiment parti du bon pied par nos lettres et c'est encore qu'un euphémisme de dire cela. Ces débats d'idéologies ne sont bon qu'à froisser nos égos mais n'apportent rien a nos peuples. Cependant vous faites preuve d'une grande sagesse et c'est tout a votre honneur d'être venue malgré nos différences doctrinales et idéologiques.

Il fit une pause et reprit.

Nous pourrions user de cette entrevue pour fixer nos attente et nos espoirs de collaboration dans un esprit différents que par papier ? Si vous voulez bien me suivre.

Prenant la tête de la marche il pénétra dans le bâtiment. Marchant longuement dans de longs couloirs décoré de la manière la plus luxueuse qu'il soit ils finirent par arriver dans un grand bureau. Faisant signe à tout le monde de s'asseoir il sonna une clochette. Au tintement un valet vint muni d'un plateau de boisson chaude.

Thé ou café ? Une bonne discussion implique toujours une boisson chaude vous ne croyez pas ?

Buvant une gorgée de café il déclara

Si je puis me permettre j'aimerais savoir avant toutes choses, si cela ne vous dérange pas, les liens que vous entretenez avec les nations du monde. Quels sont vos alliés ? Vos rivaux ? Vos ennemis ?

Il souhaitait en savoir plus sur cette nation si éloignée et dont au final il ignorait beaucoup de choses.

Pour notre part nous sommes en partenariat avec la Listonie même si cela s'effrite avec les derniers évènements et sa chute. Avec le Pharois-Syndikalii, Saint-Marquise, ainsi qu'en bonne entente avec la Francisquie. En fait notre seul vrai ennemi en ce monde, ou plutôt rival est la Lambroisie. Nous n'avons pas d'autres contact que vous sur votre continent. En fait notre position est claire, et pour vous la résumer je vous dirais que nous tenons la porte ouverte envers tous. Et de votre coté ?

Ces questions paraissaient peut-être déplacée mais le ministre avait besoin de savoir si les cercles d'influence de leurs états n'était pas trop opposés et donc contraire à une sincère collaboration.
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Soit. Elle acquiesça. Continuons en syncrelangue.

Le traducteur s'éclipsa poliment, retournant dans les rangs de la délégation pendant que la citoyenne Actée croisait les bras, écoutant attentivement son interlocuteur.

Au contraire nous sommes partis d'un excellent pieds : regardez, je suis bien ici, non ? Nos différences idéologiques, bien que posant effectivement des problématiques réelles qu'il faudra prendre en compte au cours de nos échanges, ne nous empêchent pas de travailler en commun sur les sujets où cela a du sens. Elle sourit. C'est peut-être une question culturelle. Au sein du Grand Kah il est naturel de chercher le consensus et le débat. J'ai effectivement critiqué - et vertement je vous l'accorde - votre gouvernement. C'est un bon signe, je n'aurai pas mentionné le sujet si la situation n'avait pas été propice à une éventuelle coopération.

Elle acquiesça à nouveau puis emboîta le pas au ministre.

Je vous suis.

Actée ne fit aucun commentaire du trajet. Avançant à pas souples, mains jointes dans le dos, elle observait la décoration des lieux d'un air pensif, sans jamais exprimer quel genre de conclusion lui inspirait l'ensemble. Sans doute quelque-chose sur le pillage des richesses du pays par sa classe dominante. Ou un constat plus esthète sur les styles artistiques traditionnels du Vieux continent. Étant paltoteranne, venue au monde dans une nation post-coloniale, elle n'avait pas connu beaucoup de "vieux" palais. La plupart avaient de toute façon été saisi et réhabilités par les révolutions successives. Sans parler que leur style n'avait jamais été fermement eurysien, nazuméen, ou paltoterréen. Toujours un mélange des trois. Arrivée dans la salle de réunion, elle s'installa face au ministre. Les membres de la délégation l'entourèrent dans un brouhaha de tissus, de mallettes que l'on pose et de commentaires que l'on émet à demi-mots.

Une bonne discussion exige nécessairement une boisson chaude. Sur ce point au moins je ne trouve rien à redire, lâcha-t-elle en acceptant gaiement le thé, dont elle but une gorgée avec l'air expert d'une œnologue humant un cru encore inconnu. Elle semblait satisfaite. Le Grand Kah n'a pas d'ennemis, monsieur le ministre. Depuis le dernier cycle révolutionnaire, les années quatre-vingt-dix si vous préférez, nos forces armées n'ont été déployées que dans des opérations conjointes visant à protéger des gouvernements tel que celui de la jeune république Damann lorsque les monarchistes et fascistes tentèrent une révolution réactionnaire, ou celui de la jeune commune de Kotios lorsqu'après avoir obtenu son indépendance de l'Empire Francisquien elle fut attaquée par des forces fascistes financées et soutenus par l'armée impériale. En dehors de cela nous n'entretenons aucune inimitée stratégique ou diplomatique avec quelque pays que ce soit, et ne refusons de parler à personne, bien que notre posture humaniste et universelle nous place en situation d'imposition avec tout empire colonial, toute dictature et tout régime cherchant par dessus-tout à maintenir sa tyrannie. Nous nous opposons aux fascistes, aux tyrans et aux envahisseurs parce que notre crédo est avant toute chose profondément humain.

Elle s'interrompit le temps de boire une courte gorgée de thé.

Nous entretenons, en dehors de ces généralités, un important réseau diplomatique. Inutile de vous faire la liste de nos amitiés et ententes régionales. sur le plan des alliances concrètes je peux vous citer l’Internationale Libertaire, dont l'union est l'une des nations fondatrice et rassemblant à ce jour la Libre Association des Propriétaires de Phares et de Filets d'Eurysie Septentrionale, les Églises australes unies, la Commune d'Albigärk et celle de Kotios.

Elle haussa doucement les épaules.

Dernièrement la Francisquie se tient sage. Et concernant la Lambroisie... C'est intéressant. Pourriez-vous m'en dire plus ? Vous ne le savez sans doute pas - et c'est bien normal cette information n'est pas publique, sans être classifiée - mais nos services estiment que le gouvernement Lambroisien a peut-être détenu des ressortissants Kah-tanais dans les récentes mesures de durcissement du régime.
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Ce qu'elle disait n'était rien d'autre que ce qu'il avait toujours dit. A savoir que les différences idéologiques ne devaient pas empêcher les nations de bonne volonté à collaborer ensemble. On pouvaient joyeusement s'insulter tout en collaborant pour le bien de sa patrie. Ce n'était pas contradictoire. Seul les imbéciles restaient campé sur leurs idéologies en refusant le débat.

La regardant boire le thé proposé il ne dit mot, c'était une drôle de femme. On eu dit qu'elle n'avait pas les épaules pour ce métier et pourtant elle était d'une efficacité redoutable. Apparence trompeuse pensa t'il,un sourire se forma sur ses lèvres. Pesant chaque parole prononcée il écoutait attentivement la réponse de son interlocutrice.

Je vois. Vous n'avez donc aucun rival particulier en ce bas monde ? C'est une bonne choses. Les rivalités mènent bien trop souvent à la guerre. Quant à nous si nous avons des ennemis c'est pas de gaité de cœur mis par leur propres fautes.

Elle souhaitait en savoir plus sur la Lambroisie ? Le jeune ministre voyait ce sujet comme une accroche potentielle à une future collaboration.

Je vais vous parler de la façon la plus crue. Ce gouvernement est pour mon humble avis composé de terroristes,ni plus ni moins.

Il but une gorgée de café.

Voyez vous,la Lambroisie à,dans le cadre de notre ouverture ,tout comme vous reçu une missive de notre part. Seulement la réponse fut terrible,ils se sont permis d'insultait ouvertement notre pays et notre souverain Et non pas comme vous,car vos propos sont restés courtois et acceptable sinon nous ne serions pas là. Non ! Pour sa part ce gouvernement nous à littéralement insulté. C'est un ennemi de l'entente cordiale entre les nations. Par son comportement terroriste il à failli déclencher dans ce coin du monde une guerre régionale de grande ampleur. Sans la médiation du Duché de Gallouese nous nous dirigions vers un conflit ouvert. Depuis lors comment ne pas les considérer comme des ennemis déclarés de la paix ?

Il fit une pause et reprit.

Ce que vous m'informer là est fort fâcheux. J'ai entendu parler de ce durcissement,mais je ne savais rien de ces mesures de détention de vos ressortissants. En tout cas rien ne m'étonnerait venant de leur part...

Il jouait de sa langue de vipère comme personne, n'était ce pas cela aussi être ministre des affaires étrangères ? Son objectif était simple,prendre le position de partenaire contre cet état qui n'avait pas l'air d'être dans les bonnes grâces du Kah.

Sachez que si l'affaire est avérée vous avez notre soutien en cette partie du monde. C'est une violation du droit international que cela. Avez vous des preuves concrètes ou ce ne sont que des suppositions ?

Il regarda un point à l'horizon avant de changer de sujet.

Enfin j'ai cru comprendre que cette affaire était classifié. Je ne vous en demande donc pas plus.

Il fit là une petite pause. Il reprit.

Sur notre sujet de collaboration nous souhaitions vous proposer une facilitation d'entrée dans nos territoires réciproques de nos citoyens. Un octroi de visa plus rapide et simplifié. Quel est votre avis là dessus ?
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Le Maréchal Andromède Caplan est une femme que j'espère pouvoir rencontrer, pour être parfaitement honnête avec vous. Cette femme est à la tête d'un régime qui par certains aspects devrait être idéologiquement proche de l'Union. Ses positions diplomatiques et la gestion de ses affaires internes sont cependant très préoccupantes.

Elle tapota son attaché-case du bout des doigts, comme si elle hésitait à l'ouvrir pour en extraire des preuves ou un quelconque autre document du même ordre. Finalement elle secoua doucement la tête.

Pour le moment nous n'avons pas encore de preuves, uniquement un important faisceau d'indices. Quand cela sera avéré – nous y travaillons activement – j'espère d'abord pouvoir en parler avec le gouvernement Lambroisien. Après quoi, si cela n'amène à rien, nous ferons le nécessaire. Si nos relations restent cordiales je suis sûre que vous serez tenu au courant de tout développement. En attendant restons-en là.

Elle offrit un sourire aimable à son interlocuteur et fit signe à l'un des membres de sa suite, qui ouvrit un ordinateur portable sur lequel il commença à pianoter. La citoyenne repris d'un ton entendu.

Les frontières du Grand Kah sont réputées pour leur porosité, monsieur le ministre. Je ne vois aucune objection à ce que ce statut s'accompagne d'une réciproque Bartolienne. Nous sommes toujours heureux d’accueillir des visiteurs étrangers, et tout autant de nous voir ouvrir les portes de pays étrangers. Dans le même ordre d'idée je pensais que nous pourrions poser les bases de coopérations universitaires et, peut-être commerciales. Laissez-moi dire les choses sans détour : votre gouvernement pratique-t-il ou non la censure des produits culturels qu'il importe ? Et quelle que soit la réponse, serait-il envisageable d'envisager la mise en place mutuelle des droits de douane favorables sur tout produits d'importation culturelle ? Puisque notre but est d'assurer une forme de compréhension entre nos populations, il me semblait que cela pourrait être un moyen d'établir une base solide à ce sujet.
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Que ses positions diplomatiques soit préoccupantes il le savait. Cette pseudo-maréchale avait failli déclenché une guerre dans ce coin du monde,ou du moins avait réussi a faire monter les tensions en à peine quelques jours.

Il était heureux d'entendre dire qu'il serait tenu au courant de la suite de cette affaire. C'est que le royaume comptait bien peser dans tout ce qui se passait dans sa zone d'influence la plus proche et la Lambroisie en faisait évidemment partie.

Puis son interlocutrice changea de sujet fermant ainsi le dossier de la Lambroisie.

Elle était d'accord pour la facilitation des visas. Cela était une chose excellente.

Venait le temps de parler des accords culturels possibles entre les deux nations. Il l'écouta attentivement puis pris la parole,afin de lui répondre au mieux.

- Les bases de coopération universitaire et commerciales ? Cela nous interesse au plus haut point. Et bien il n'y à la rien de suprenant,notre pays pratique évidemment une censure sur tous les produits culturels importés. Cependant je vous dirais aussi que tant que les dits produits importés respecte la législation en vigueur encadrant le respect du régime,des moeurs et du pays le reste est assez libre. Nous pouvons également établir des régimes d'exception si le besoin s'en fait ressentir.

- Pour ce qui est des droits douaniers notre pays,par son économie autarcique pratique un protectionnisme incluant une taxe de 100% sur les produits étrangers. Cependant je peux vous proposer un régime spécial de 50% seulement sur vos produits culturels.

- Si vous le permettez j'aimerais vous formuler une proposition. Voyez vous notre pays compte une Université,qui soit dit en passant est d'un excellent niveau. Cependant nos diplomes et qualification ne sont pas reconnus au niveau international.

- Serait t'il possible d'établir entre nos système d'éducation une politique d'équivalence ? Ainsi nous pourrions recruter des professeurs Kahtanais comme vous pourriez recruter des professeurs Bratoliens. Sans compter les échanges d'étudiants. Cela ne serait-il pas un grand pas vers la collaboration entre nos peuples ?
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Je doute qu'un régime d'exception soit le bienvenu, même si j'apprécie que vous mettiez l'option sur la table il ne faudrait pas créer un contentieux entre vos services et le reste de votre gouvernement.

Elle offrit un sourire aimable qui semblait surtout indiquer qu'elle ne croyait pas réellement à la possibilité d'un quelconque traitement de faveur pour les exportations kah-tanaises, dont certaines assumaient pleinement, peut-être trop pour le régime en place, leur nature politique ou provocante. Cependant ce n'était pas le cas de tout les films, tous les romans et tous les jeux que produisait l'Union, il n'y avait pas de quoi compromettre l'ensemble de l'importation.

Ou bien dans un cadre spécifique ponctuel, tel que des festivals ou autre type d'évènement pouvant justifier une approche plus flexible des règles d'usage. En attendant je suis sûre que nous trouverons largement assez de produits culturels en mesure de passer la frontière sans déroger à vos règles.

Elle fit ensuite mine de se recoiffer, et acquiesça pour elle-même.

Je ne suis pas la kah-tanaise la plus formée en matière d'économie mais du peu que j'ai été en mesure de comprendre il me semble que pour ses nombreux avantages, l'autarcie peut se révéler problématique quand il s'agit d'acquérir des ressources rares ou certains produits manufacturés hautement spécifiques. Il faudra laisser nos services économiques respectifs en échanger, mais je suis sûre que Bratolia et ses entreprises profiteront énormément de certaines de nos technologies de pointe, notamment en terme d'informatique, de transport ou encore d'automatisation du travail.

Actée pencha ensuite la tête sur le côté, et sembla réfléchir à la demande formulée par son interlocuteur. Le cheval de bataille de son gouvernement avait toujours été l'éducation. Elle-même était une universitaire chevronnée et reconnue, en vertu de quoi elle gérait, en plus des affaires diplomatiques, les affaires éducatives. Elle n'avait rien contre la possibilité d'une équivalence, d'autant plus qu'elle espérait amener le sujet sur la table, mais tenait cependant à maintenir une certaine distance, notamment car elle jugeait qu'il était de son devoir d'entretenir une espèce d'autorité morale sur les monarchistes. Après un temps, elle acquiesça doucement et se redressa.

Nous pourrions y réfléchir. Puis, d'un ton plus décidé. Oui. Nous devrions naturellement comparer la qualité de nos programmes pour établir une équivalence claire des diplômes mais je pense que nous pourrions organiser les premiers programmes d'échange extrêmement rapidement. Le Grand Kah serait ravi de compter des bratoliens parmi au sein de ses universités, et beaucoup de nos diplômés ou futurs diplômés cherchent des retombés Eurysiennes. Pas besoin d'en débattre inutilement, c'est effectivement souhaitable sur tout les points.
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Il fut étonné de voir son interlocutrice refuser la proposition d'un régime d'exception. Pourquoi cela ? Il ne croyait pas que ce fut pour éviter les contentieux entre ses services et le reste de son gouvernement. Mais pourquoi alors ? Peu importe après tout. Il se proposa tout de même à insister.

Drezka Bragdin:
"Un régime d'exception est une chose aisée à mettre en place et je ne vois pas de contentieux entre mes services s'y opposer. Ainsi je vous laisse tout de même y réfléchir si cela vous intéresse ultérieurement. Je sais que nous avons une sale image à l'internationale mais vous seriez étonné jusqu'ou nous pouvons aller parfois. Mais bref passons vous avez raison, ce n'est encore pas le moment de créer ces régimes spéciaux. Déjà faudrait t'il entamer nos échanges de manière ordinaire avant de recourir à des moyens extraordinaires."

Il but une gorgée de café. En effet les entreprises bratoliennes pouvaient profiter de ses avancées technologiques mais il se méfiait de ce que cela pouvait entrainer en retour. Au mieux de grands profits pour le Kah,au pire une dépendance totale de ce dernier. Aussi il n'était pas très partant ce n'était rien de le dire. Il reprit cependant d'un ton conciliant.

Drezka Bragdin:
"En effet vous avez raison, certains domaines spécifiques pâtissent de l'autarcie. Nous aurions tout à gagner à échanger sur ces points et je fais confiance à nos services pour trouver la meilleure méthode qui soit profitable à tous. Je suis sûr que vous trouverez des éléments intéressants en retour."

Il se tut un instant, entièrement satisfait par la réponse qu'il venait d'entendre. Une équivalence des diplômes ouvrait la voie à de nombreux chercheurs compétents mais non reconnus. C'était une grande étape vers l'ouverture au monde que désirait le gouvernement bratolien.

Drezka Bragdin:
"A la bonheur. Je ne demande rien de plus que cela. Comparer nos qualifications et trouver des équivalence entrainera forcément des conséquences bénéfiques sur le long terme. Ainsi donc si cela vous convient j'en suis comblé. Et puisque je suis à vous proposer des idées je vous soumettrait également la possibilité de faciliter les établissement de nos entreprises sur nos sols respectifs en allégeant les nécessitées administratives. Qu'en dites vous ?"
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Nous serons ravis d'accepter votre offre, ayant l'assurance qu'un tel régime n'amènera pas à d'éventuels problèmes entre votre administration et d'autres.

On aurait pu croire à une forme d'esprit de contradiction, mais c'était simplement ce que les kah-tanais appelaient la "politesse boréale". Dans les régions du nord du pays on tendait à refuser les offres trop avantageuses, généralement pour éviter que celui qui la fasse ne se retrouve dans une situation contraignante et problématique. C'était alors de sa responsabilité d'insister, démontrant ainsi le sérieux de l'offre, ou de se rétracter, actant que l'offre était une simple politesse et que la discussion peut continuer sur d'autres sujets.

A côté de la citoyenne, un membre de sa délégation pris quelques notes dans les pages vierges d'un carnet. Actée repris.

Excellente idée. Cela faciliterait l'implantation de nos industries respectives. De bons liens économiques ouvriront la voie à de bons liens politiques. Après un instant où elle relut ses propres notes. Je crois que tous les sujets ont été à peu près abordés. Que diriez-vous que nous entérinons ce qui a été décidé ?
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Drezka Bragdin
" - Parfait. Je suis heureux de voir que la discussion débouche sur tant de bonnes résolutions. Je propose également d'entériner tout cela."

Il sortit d'un des tiroirs de son bureau un formulaire de traité qu'il se mit à remplir rapidement.

Drezka Bragdin
" - Je vous propose donc..."

Notant ci et là des quelques mots.

" - Voilà,je dirais que c'est une synthèse des propositions débouchant sur notre rencontre. Ne reste plus que votre accord et nous pourrons le reconnaître comme officiel. Dites moi si il y a des choses à revoir dans ma copie je vous prie."

Traité Kahta-Bratolien a écrit :
Traité Entre Le Grand Kah Et BratoliaLe 25/11/2006 ,A Cinkardia


ARTICLE PREMIER:LES PARTIES
Le présent traité concerne l'instauration d'une collaboration bi-laterale entre:
-Le Royaume De Bratolia
-La Grand Kah

ARTICLE DEUXIÈME:VALIDITÉ

Ce traité est valide pour une durée indeterminée et ad vitam aeternam sous réserve des conditions suivantes:

1.Jusqu'a ce qu'une des parties se retire unilatéralement.

2.Une absence de conflit entre les parties signataires,comprenant les tensions diplomatiques et commerciales.

Le traité est brisé si un des signataires se retire unilatéralement et sans accord des ou de l'autre signataire.

ARTICLE 3: CLAUSES

Par le présent traité est instauré:

Une collaboration économique entre les signataires:

1.Le Royaume De Bratolia diminue ses taxes de protections de 100 a 50% sur une liste de produits culturels Kahtanais.

2. L'établissement d'une législation assouplies de la censure sur une liste de produits culturels Kahtanais.

3. La facilitation d'établissement des entreprises par une administration et une imposition assouplie.

4. Une facilitation d'octroi des visas pour les ressortissants Bratolien par Le Grand Kah et Kahtanais par Bratolia.

Une collaboration éducationelle entre les signataires :

1.Le Grand Kah et Bratolia mettent respectivement en place un programme d'équivalence des diplômes et cursus universitaires.

2. Un Programme d'échange des étudiants.
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La citoyenne parcourue rapidement le traité, puis le fit transiter au sein de ses équipes, qui lui rendirent après un instant. Satisfaite, elle se saisit d'un stylo et signa le bas de la copie. Une mesure de principe qui ne signifiait pas grand-chose mais tendait à satisfaire les puissances capitalistes et autres chantres d'un certain individualisme qui voyait en la signature d'une officielle la preuve indélébile qu'un accord avait été trouvé. Elle se leva ensuite de son fauteuil, et joint les mains devant elle.

Très bien. Je crois que tout est en ordre. Il suffira de communiquer ces décisions au Commissariat aux Affaires étrangères et l'accord sera effectif.

Elle sourit largement au prince et s’inclina un peu.

Me concernant j’espérais rester quelques jours au sein de votre pays, pour apprendre à le connaître. Merci de nous avoir reçu. Je suis sûre que ce traité n’est qu’un premier pas sur la route d’une fructueuse coopération.
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Le ministre observa ce petit bout de femme analyser le traité sous tous les angles. Assurément le Grand Kah était le grand gagnant, bien que Bratolia ne soit pas pour ainsi dire perdant il avait concédé d'importante clauses. Mais il saurait en tirer un avantage certain, le plus important, s'ouvrir au monde et devenir une nation sérieuse au yeux du monde entier.

Drezka Bragdin
"-Parfait. C'est un grand jour,j'en suis certain, entre nos pays respectifs et qui restera a jamais dans l'histoire de nos peuples."

Il se leva a son tour et l'accompagna lentement vers la porte de sortie du bureau. Rester quelques jours ? Quelle bonne idée.

Drezka Bragdin
"-C'est moi qui vous remercie. C'est un honneur que vous nous faites. Bien entendu notre pays et notre porte vous est et vous sera toujours ouvert. Il ne me reste plus qu'a vous souhaiter une bonne visite et un bon retour chez vous."

La saluant il la regarda partir avant de rentrer dans son palais. C'était une rencontre réussie.
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