
Quelle ville du grand nord peut se dire plus attirante et plus belle que Krövnenborg, par ces rues et ruelles bondées, son climat doux et ses habitants chaleureux ? Peu de villes peuvent se dire à sa hauteur et cela les autorités norstalkiennes le savent.
La journée était déjà bien entamée quand des nettoyeurs d’Howard Street s’activèrent à déblayer la célèbre rue fermée et à déplier le grand tapis rouge. C’était un jour spécial, différent des autres bien que la matinée fût ordinaire et peu mouvementée. Les équipes se donnaient plus ou moins à cœur joie pour nettoyer les fleurs et le parvis de l’emblématique porte noir. De plus en plus de personnes affluèrent dans la ruelle, ceux-ci vêtus uniquement de vestes de costume et tailleurs tirés à quatre épingles. Tantôt des hommes des services de sécurité nationaux ou saint-marquois, tantôt de simples journalistes accrédités à couvrir l’événement. Nul doute que ce qui se préparait était sans précédent et somptueuse.
Après un moment d’attente c’est au tour de la garde nationale de pénétrer dans l’enceinte de la ruelle, des policiers vêtu en habit de gentleman des années 1850 était positionné au deux extrémités de la porte.

Tout le monde était prêt, les journalistes en position, les officiels prêts à accueillir et le personnel prêt à servir la délégation étrangère. L’ambassadeur de Saint-Marquise se tenait devant le pavillon en attente de recevoir sa présidente, car en effet la tradition veut que seuls les ambassadeurs des pays accueillis fassent entrer leurs dirigeants dans l’enceinte des grands lieux de pouvoir. La pluie faisait de légères apparitions laissant craindre un possible retard des autorités saint-marquoises. Mais nul besoin d’avoir peur étant donné que le Premier ministre, monsieur Johansen n’était prêt de son côté. Ce n’est qu’après un nombre de briefings incalculable que celui-ci se décida enfin à pointer le bout de son nez en passant rapidement en revue la Garde nationale avant de s’engouffrer à nouveau dans sa résidence officielle.