19/05/2015
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[PRESSE] La grenouille rouge

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La grenouille rouge est un recueil étudiant d'actualité participatif hebdomadaire qui publie des articles venant de tous les coins de la société glisoise, devenu premier journal national durant la révolution. Il est très connu pour sa ligne éditoriale chaotique, variant en fonction de l'humeur de ceux qui le publient.
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William Cooper

Une fois de plus, l’Université de Raxington déchaîne les passions dans le pays. En cause cette fois le dernier article scientifique de William Cooper, intitulé : Flex, lunettes de soleil et dictature : la raison de l’instabilité glisoise. La raison de ce buzz ? La thèse de l’auteur selon laquelle les glisois rééquilibreraient leur santé mentale en agissant de manière spectaculaire et les liens qu’il établit à partir de cette conclusion.


Si la thèse en elle-même fait jaser, son auteur « mérite », faute d’avoir trouvé un autre mot, qu’on s’attarde sur son parcours. William Cooper, originaire du précédemment appelé Convoi Rose fait partie de ceux qui avaient pu rejoindre l’académie glisoise sous l’ancien régime. Après avoir complété ses études d’administration, il rejoignit les impôts glisois, position vide de substance à l’époque, en plein chamboulement aujourd’hui. Là. Entre les pots de vin et ennui, Cooper se tourna vite vers ses anciens intérêts académiques, et parmi eux la psychologie, branche absente de l’université glisoise. Avec une plume passable et un opportunisme difficilement égalable, il se posa rapidement à la tête de la psychologie naissante dans les EAU des années 90 en traduisant des écrits étrangers et en se posant au passage comme co-auteur. Puisqu’il était leur seul dans sa discipline à ce moment-là, personne n’allait vérifier.

William Cooper.

William Cooper, jubilant comme il sait le faire.

Il était alors au sommet de sa branche et il avait visiblement juré à dieu d’en profiter. 10 ans plus tard, après s’être opposé aux autorités lors des plus grands enjeux de santés publique, avoir réuni autour de lui une secte de fidèles, conduit des opérations allant de l’OPA hostile sur les 9 familles à la construction d’une statue en marbre de 20 mètres de haut à son effigie sur la place centrale de la faculté de psychologie en passant par au débat en place publique contre ses détracteurs se terminant en fusillade (heureusement, son adversaire du jour n‘était autre que Benjamin Dallas, qui se déplaçait toujours avec son host pour les occasions importantes, permettant à l’incident de ne faire que deux morts résultant en l’arrestation de Cooper pour 6 mois pour attaque de dépositaire à l’autorité publique), il reste à la tête d’une vaste organisations de trafiquants, artisans et universitaires à la limite de la légalité.


Sentant qu’il devait de temps à autre publier un article pour garder son masque troué de professeur, il a il y a une semaine publié de fameux article, provoquant une vague d’enthousiasme. Oui d’enthousiasme, car la thèse centrale, appuyée sur des entretiens par oreillette, affirme que les glisois compenseraient un prétendu manque émotionnel causé par les conditions environnementales, la répression dictatoriale maintenant abolie et les conditions de travail en récoltant ce qu’il appelle les « points de style » .Ce concept pseudo-scientifique du point de style a depuis la publication de l’article largement dépassé les frontières académiques, si ce n’est les frontières tout court pour caractériser toute action stupide mais spectaculaire faite par un glisois, et par extension n’importe qui.

Passons sur le fait que cet article repose sur des corrélations mal liées entre elles et posons-nous une question qui devrait être à la portée de toutes les oreilles: pourquoi a-t-il autant de succès avec la population glisoise ? Pourquoi s’extasier devant une théorie qui nous fait passer pour des névrosés dont la drogue serait l’adrénaline ? A-t-on perdu tout sens de la normalité et de la putain de bonne tenue ?

[le reste de l’article consiste en un amas d’insultes toutes plus colorées les unes que les autres, que nous avons tronquées pour nos chers lecteurs.]
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frog.

Raxington: Croissance démographique dans un état de luttes internes

Chers lecteurs, les statistiques du premier trimestre 2011 sont tombées et elles rentrent dans ce que nous savions déjà: nous sommes de plus en plus nombreux à vivre dans cet enfer glacé de plus en plus confortable. Depuis la révolution et la mise en place de normes sanitaires et de conditions de travail correctes, le taux de morts à la naissance a drastiquement chuté. Nous avons là une des causes premières de l'augmentation de notre population. Nous reste alors la question fâcheuse du taux de natalité: s'il était normal que dans un pays autoritaire rongé jusqu'à la moelle par la considération de l'intérêt de tas de cellules au dessus de ceux d'une femme, le taux de natalité soit extrêmement haut, pour n'a-t-il pas baissé avec l'introduction de cours d'éducation sexuelles, l'autorisation et l'encouragement de la pilule et l'éducation des femmes en général? Et surtout, surtout, comment dans un contexte de lutte interne entre les différentes puissances internes au pays, parfois armées, toujours symboliques, trouve-on assez de stabilité pour entretenir des familles aussi nombreuses?

Plusieurs explications sont communément entendues, et nous allons commencer par écarter la plus ridicule d'entre elles: NON, ça n'est pas parce qu'on a rien d'autre à foutre à la nuit tombée. D'une part, la nuit n'était pas une excuse pour ne pas travailler jusqu'à quelques années en arrière et toujours maintenant, d'une autre part, ne croyez pas que je ne vois pas ceux qui profitent de la nuit pour explorer des failles glacières récentes au mépris du danger et des interdictions du Purgatoire. La nuit n'a jamais été un domaine réservé au cul! Maintenant que ceci est derrière nous, nous pouvons attaquer les vrais causes. Tout d'abord, nous sommes toujours un pays en retard sur la plupart du monde civilisé sur des métriques aussi basiques que l'alphabétisation. Notre caractère très fragmenté et antagoniste nous fait refuser certaines avances qui seraient suggérées par le Purgatoire ou d'autres communes. Ainsi, nous avons le privilège d'être collectivement effarés et impressionnés en même temps par la doctrine stupide des moines MacDouglas qui refusent de prendre la pilule car cela perturberait leur fengshui et conduirait à leur défaite totale dans leur conflit idéologique contre la confédération des constructeurs aéronavaux du nord-ouest du port de Raxington, qui prônent eux une consommation à outrance de ces mêmes pilules comme produit soi-disant dopants.

Donc nous sommes en retard sur le monde civilisé. Mais nous le rattrapons petit à petit par les efforts sous couverture (parfois douteux mais souvent avec une raison) de notre chère maire Molly Harris. Ce qui devrait faire tout de même baisser notre taux de natalité. La réponse courte est... pour l'instant, non. L'éventuelle baisse du taux de fécondité ne s'est tout simplement pas produite. Première raison, les moeurs. Si elles se sont révolutionnées à vitesse grand V qui ferait baver les tableurs Kah-Tanais, la majorité des glisoises conçoit encore leur féminité dans le spectre de la maternité. Certes, le chiffres des glisoises qui placent l'accomplissement de leur vie dans l'établissement d'une famille nombreuse a baissé, de 98,4% à 71%, mais elles restent majoritaires, entraînant une faible utilisation des contraceptifs. De plus, l'établissement d'aides sociales par la mairie afin de réduire la pauvreté et la faim en général, sans parler de l'établissement massif de crèche et de leur banalisation ont largement contribué à inciter à la natalité. Dernier argument qui devrait faire baisser le niveau de natalité dans un pays comme les autres: la stabilité. Comment voulez-vous établir et entretenir une famille dans un pays où les différents factions s'affrontent souvent à coup de fusillades (amicales selon les protagonistes, bien entendu) et de complots sordides? Et bien, j'ai une théorie à vous présenter, sortie de la dernière étude du département de sciences sociales de Raxington: Malgré les fusillades et conflits quotidiens, malgré les attentats, les interventions de milices remplies de bavures, malgré l'action de nos seigneurs de guerre des glaces bien-aimés, nous sommes plus stables que nous l'avons jamais été. Et effectivement, quand on commence à sortir du rêve fiévreux que nous avons vécu ces dernières années, nous étions partis de loin, dans des conditions de vie abominables, vivant dans un état de survie et d'abrutissement permanents. Notre chaos permanent ne serait en fait qu'une gigantesque thérapie de groupe.

Mais cela, chers lecteurs, ne répond pas au mystère suprême que toutes ces études mises ensembles ne font qu'effleurer! Pourquoi, nom de putain de Dieu, POURQUOI, est ce que personne ne fuit? L'aéroport est ouvert, il y a des liaisons quotidiennes pour Lac-Rouge et les autres destinations importantes du Liberalintern, pourquoi est-ce que les glisois ne fuient-ils pas? Parce que la dernière fois, en 1757, ça s'est mal passé? Vous ne me ferez pas avaler qu'un traumatisme collectif peut rester valide à ce point-là! Quelle putain de thérapie, quel sorte de gigantesque pied au cul, quelle genre d'émeute pourrait vous faire bouger le cul de cette terre gelée? Moi je vous écris mes articles depuis le Pharois, et mon engelure infantile sur le petit doigt de pied gauche ne s'est jamais porté aussi bien!

[Le reste de l'article ne contient que des insultes plus ou moins colorées à l'égard de la population glisoise qui ne profiterait pas de "l'opportunité" d'enfin s'enfuir vers des rivages plus cléments.]
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