05/05/2015
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Conférence des océans - Roune 2007

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La conférence des océans va bientôt débuter dans un contexte mondial extrêmement pesant. Plus d’une vingtaine de délégations participent à cette conférence et les troubles qui agitent le monde peuvent rendre le moins incident très explosif. Le Ministère Fédéral des Affaires Étrangères est en ébullition depuis plusieurs jours, tout le protocole est rédigé de manière à ce que les délégations des pays membres de l’ONC : Novigrad, Jashuria, Fortuna… rencontrent le moins possible celles des mers du Nord : Pharois, Norstalkian… Les fonctionnaires du ministère avaient peur que le moindre contact prolongé puisse envenimer les choses ailleurs.

Cependant il fallait également que le climat pour les négociations soient les plus sereines possibles, la diplomatie cantaise espère également que cette conférence soit l’occasion idéale pour montrer au monde entier la richesse et la puissance de la Fédération.

Pour cela, bien que la conférence commence le 2 novembre 2007, une bonne partie des diplomates des autres pays sont arrivés avant. C’est pendant ces quelques jours de préparation intense” que la Fédération voulait impressionner tout le monde.

Tout est bon pour ravir les délégations !

Le plus beau hall de l’aéroport de Roune - Thomas Ier, le hall 5, a été entièrement dédié à l’accueil des avions diplomatiques. Cette immense serre tropicale avec une des plus grandes cascades artificielles du monde a de quoi impressionner n’importe quelle personne, même le plus froid des diplomates. Dès leur arrivée les invités de marque sont invités à profiter de l’aéroport. L’accès à l’immense piscine du terminal leur est privilégié, des boissons et collations leurs sont offerts dans tous les bars et restaurants de l’aéroport, l’accès au cinéma UHD est également gratuit et les guides les invitent à profiter longuement de la serre tropicale. Toutes les boutiques sont ouvertes pour pousser au maximum les invités à consommer. Des massages sont également proposés à tous gratuitement.

aéroport

Pour se déplacer, dans Roune, les services fédéraux ont également mis les petits plats dans les grands. Chaque délégation se voyait attribuer 30 berlines blindés, 25 motos d’escortes et 10 vans de policiers. Les grandes berlines noires étaient aménagées luxueusement et comprennent notamment un mini bar intégré, une connexion internet et une télévision.

Les plus beaux hôtels du front de mer de Roune ont également été loués pour l’occasion. Ces palaces qui imitent les plus palais du royaume ont tous été loués et 2 délégations sont logées par établissement. Les chambres d’un raffinement très prononcé avec lit king-size, immense salle de bain en marbre, grand balcon avec vue sur les eaux cristallines du Golfe de Ckey. L’accès aux nombreux services des palaces est également libre : restaurant étoilé, spa, salle de sport, thalasso… Des excursions sont également offertes sur de petites vedettes maritimes, avec notamment la visite d’une plateforme pétrolière, mais aussi dans le centre-ville de Roune avec la visite des plus beaux édifices de la ville. L’accent était encore plus prononcé avec une visite presque obligatoire du palais royal, de la nouvelle gare centrale et de l’immense cathédrale.

hôtel

En dehors de cela, au Ministère Fédéral de l’Intérieur la tension est maximale. La rencontre doit se dérouler au “Palais des conférences” et la sécurité doit y être maximal, pour l’occasion l’armée fédérale a été déployé dans la capitale, une “bulle aérienne et maritime” a été mise en place tout autour de Roune et les services secrets rounnais surveillent depuis plusieurs semaines plus d’un millier de suspect dans le monde entier.

Au palais des conférences, flambant neuf, tout est en place : l’immense salle de réunion, la salle de presse pouvant accueillir les centaines de journalistes accrédités, les salles de repos, de traduction, les loges techniques… Il ne manquait plus que les représentants de chaque état.

palais des congèrs

La princesse Marie Wanon, élue municipale, coordonner toute l'organisation municipale et fait notamment en sorte que le moindre cm2 qui pourrait être foulé par un invité soit impeccable, elle fait installer en urgence des centaines de drapeaux aux couleurs de toutes les nations invités, elle fait également changer les fleurs des plates bandes pour qu’elles soient encore plus belles.

A la chancellerie fédérale, on s'active également. La chancelière peaufine son discours d’ouverture entre deux entrevus avec ses conseillers et sa ministre du cadre de vie. Elle essaye aussi de coordonner l'organisation de toute la conférence en essayant de régler le moindre petit défaut, en revoyant sans cesse les petits détails pour que tout soit parfait.

Il n’y a qu’au palais royal que la situation est détendue, la reine a totalement confiance en sa chancelière et en sa belle fille pour que la conférence se passe au mieux. Elle hésite même à profiter de ce beau début d’hiver pour aller se reposer dans son chalet royal au Baden en compagnie de ses petits enfants préférés : Charles et Charlotte Wanon.

La conférence des océans commence dans 5 jours et Roune est dans une effervescence jamais vue jusqu'alors, les premiers “grands officiels" arrivent bientôt.
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Discours d’ouverture de la Conférence Mondiale sur le Statut des Mers et Océans par Madame la Chancelière Fédérale, Margrethe Olz

Tous les représentants viennent d’arriver au Palais des Conférences de Roune, après un impressionnant ballet de cortège officiel ultra protégé. Devant le Palais, la chancelière accueille un par un chaque représentant et ils prennent la pause pour les photos d’usage. Le bâtiment tout en verre pouvait surprendre, mais il renvoie l’image d’une conférence d’une transparence totale. Dans la salle centrale, les drapeaux de toutes les nations participantes sont disposés tout autour, c’est le grand moment des salutations, des retrouvailles entre certains représentants, des rencontres pour d’autres, le tout accompagné par un orchestre de chambre et un vaste buffet.

palais

A 10h pile, le carillon de la cathédrale de Roune s'actionne et remplit le Palais de son bruit. Tout le monde se tut et à la fin 12 avions dessinèrent le drapeau fédéral cantais dans le ciel de Roune, depuis l’intérieur du Palais on pouvait très bien le remarquer à travers le plafond vitré.

On invita les représentants à rejoindre la grande salle de réunion. Chaque représentant s'assoient dans un large fauteuil devant un très beau bureau sur lequel avaient été disposés un plateau contenant de l’eau plate, gazeuse, des jus de fruit, un café, un thé… Sur le bureau, un micro et un casque de traduction sont également disposés ainsi qu’un sous main, des feuilles et un stylo plume de grande valeur. Un petit panonceau annonçait le pays du représentant, complété par un drapeau.

La chancelière s’installa directement devant le pupitre et prit la parole.

pupitre

Chers représentants des nations du monde, je suis extrêmement heureuse de tous vous accueillir ici, dans ce merveilleux Palais des Conférences de cette sublime ville de Roune. J’espère que vous appréciez tous l’accueil que nous vous réservons.

Il y a deux mois, quand je vous ai envoyé cette lettre pour l’organisation d’une conférence des océans, je ne pensais pas que vous viendriez si nombreux, et je ne peux que m’en réjouir. Aujourd’hui nous avons toute la diversité du monde qui est représenté dans cette salle, nous avons des régimes communistes, des fédérations anti communistes, des démocraties libertaires, des régimes autoritaires, des monarchies parlementaires, des états enclavés comme d’immenses thalassocraties… Nous avons tous les continents, toutes les cultures, presque toutes les langues qui sont réunis en ce moment dans cette salle.

Je pense que ce symbole est magnifique, alors que pour certains pays ici une partie de vos troupes sont déployés au Prodnov et vont peut être s'affronter vous êtes réunis pour parler d’un sujet tout de même important, nos mers et nos océans.

Il y a déjà quelques mois, la faction la plus extrémiste de la droite parlementaire de mon pays avait réussi à faire voter une loi qui réclamait de monstrueuses superficies d’eaux, empiétant sur la souveraineté d’autres Etats comme Kotios. C’en est alors suivi des querelles diplomatiques entre ma Fédération et Kotios, le Norstalkian en avait également profité pour déployer des avions à proximité de nos terres. Bref, le contexte était pour le moins tendu. Ensuite, la Volvonie a essayé d’envahir le Bérégost pour accéder à la mer, mais heureusement aucun coup ne fut tiré et le sang n’a pas coulé .

Je pense que connaissant ces deux événements nous sommes tous conscient que nos mers et nos océans peuvent être des sources de tensions, de conflits voire même de guerres dans le pire des cas.

Profitons donc d’être tous réunis ici, à Roune, pour entamer des discussions, qui je l’espère seront fructueuses, pour assurer la paix de nos océans, la sécurité de nos mers, le libre passage de nos détroits, la juste répartition de nos golfes.

Partons de la feuille la plus vierge et écoutons nous tous dans l’ordre et l’amicalité, c’est comme cela que nous arriverons peut-être au compromis final. Ne mettons aucune option de côté, proposons tout ce qui nous vient en tête, même les choses les plus folles, libérons nous de nos dogmes, de nos carcans idéologiques. Faisons confiance en notre capacité collective de force de proposition, d’actions et d’avancées mutuellement bénéfiques.

Je veux que quand nous nous dirons au revoir, nous ayons le goût du travail bien fait, n’essayons pas d’arracher un accord sans saveur à tout prix. S’il le faut, il faudra peut-être se revoir ou peut-être pas si nous sommes d’une efficacité remarquable.

Mes chers amis, faisons maintenant place à la discussion.


A la fin du discours, elle gagna sa place au centre de la table des discussions.
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Portrait de Méridéas Péricléïde, Archonte d'Elpidia

Après un moment de flottement où chacun des représentants les différentes nations se regardaient du coin de l'œil voir avec une légère hostilité, l’Archonte d’Elpidia, Méridéas Péricléïde, pris la parole sous les regards surpris, interloqués et même médusés de certains. En effet beaucoup s’attendaient plutôt à ce qu'une grande nation prenne la parole après le discours d'ouverture de la part du pays hôte mais l'Archonte avait choisi de prendre l’initiative quitte à griller la politesse à tous les autres dirigeants autour de cette table :

« Bonjour à tous et à toutes qui sont venus des quatre coins du monde pour représenter leur pays. avant toute chose je tiens à me présenter puisque même si j'ai déjà eu des contacts avec certains d'entre vous nombreux sont les pays qui ne connaissent pas mon pays. Je suis Méridéas Péricléïde Archonte de la République fédérale d’Elpidia. Pour ceux qui se demanderaient où se situe mon pays je vous dirai aller au Novigrad et ensuite prenez la direction du Nord.

Je suis ici parmi vous c'est en tant que représentant de mon pays mais aussi représentant d'une nation enclavée. Et en tant que tel, je souhaiterais d'abord mettre un point d'honneur à éclaircir certains points qui me tiennent à cœur.

Je sais qu'en ce moment beaucoup de nations sont impliqués dans les événements qui se déroulent actuellement au Prodnov. C'est pour cela que je souhaiterais que l’ensemble des questions, les prises de position politique, ainsi que les différents politiques en lien avec ces incidents ne prennent pas la place au sein de cette conférence. Nous avons un sujet suffisamment large et important pour ne pas aller en digression sur d'autres problématiques qui ne se régleront pas aujourd'hui.

Ce point étant fait, en tant que représentant de la République Fédérale d’Elpidia je souhaite solennellement vous faire part des propositions suivantes :

  • Proposition n°1 : Du droit au désenclavement des Etats

  • Les États enclavés sont dépendants des routes commerciales terrestres et des ports des états littoraux qui ont pour eux l'immensité des océans et la possibilité de commercer aisément avec le reste du monde. Cette dépendance tu peux mettre ces états enclavés dans les situations périlleuses par exemple si les relations entre état-voisins ne sont pas au beau fixe pour des raisons diverses (conflit idéologique, conflit territoriaux, incident diplomatique majeur, etc...). Mais pire encore cela peut mettre l'état enclavé dans une situation de dépendance extrême vis-à-vis de son voisin qui peut du jour au lendemain augmenter des droits de douane en augmentant les tarifs à l'exportation de produits étrangers ou à l'importation.

    Aujourd'hui la situation de mon pays peut faire envier puisque les relations avec la République fédérale de Novigrad son cordiale et ont permis de désenclaver Elpida via la création d'une enclave portuaire et commerciale, d'une route commercial terrestre garantie ainsi que d'accord sur les taxes d'importation et d'exportation entre nos deux pays. Pour vous parler un peu plus de cette enclave au bout de près 5 mois elle ressemble réellement à une petite ville portuaire dynamique Qui fait le bonheur autant des « elpides enclavés » que des novigradiens. Toutefois je me doute qu’aller aussi loin serait peut-être un effort trop important à faire d'un coup pour certains pays c'est pourquoi je vous propose de porter à votre attention les motions suivantes :

    "Motion 1 : Chaque pays enclavé dont la production civile n'est pas destiné à la vente sur le territoire du pays littoral en question et est destinée à être livrée par voie maritime doit pouvoir bénéficier de droits de douane avantageux de sorte à ne pas nuire à la compétitivité des produits vendus.

    Motion 2 : Dans le cadre où les marchandises d'un pays enclavé doit traverser plusieurs autre pays pour arriver à la voie maritime, aucun droit de douane ne pourra être exigée afin de ne pas nuire là encore à la compétitivité des produits.
    L'idée est que par exemple un pays du centre de l'Eurysie dont les marchandises partiraient de ce pays, que le transporteur qui doit traverser 4 ou 5 pays n'ait pas à payer à chaque fois des droits de douane. Sinon dans ce cas jamais les marchandises issues de ce pays ne pourront être rentables sur les marchés internationaux.
    "


  • Proposition n°2 : De la question des littoraux

  • Sur la caisse des littoraux et de l'exclusivité des ressources maritimes bien que nous soyons de par notre situation géographique de fait moins légitime à parler de cette question nous avons une proposition à émettre comme point de départ de ce débat à travers la motion suivante :

    "Motion : Nous proposons de fixer les limites des eaux territoriales de l'ensemble des pays du monde à 75km par rapport au littoral ce qui fait l'équivalent d’environ 40,5 miles nautiques. Dans ces eaux territoriales les États auraient l’entière exclusivité des ressources, tandis que la traversée par des navires civils et militaires en entrant dans ces eaux seront soumis à la loi du pays détenteurs de ces eaux territoriales."


Ces différentes propositions ne sont qu'un point de départ pour cette conférence qui je l’espère s'avérera fructueuse.

Je vous remercie de votre attention, et comme on dit chez nous place au débat.
»

L’Archonte referma son micro, indiquant qu’il avait fini.
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La Transblêmie se fichait bien du sort des océans : l’étymologie elle-même du patronyme du Grand-Duché rappelait à tous ceux qui en connaissaient l'origine que celui-ci s’était bâti en passant par-dessus la mer, sans regarder en arrière. Mais une tribune était une tribune, et la parole de Ion de Blême devait être entendue.

Ce ne fut heureusement pas le Grand-Duc en personne qui prit le micro ce jour-là, auquel cas sans doute l’assistance entière aurait plongé dans la folie ce qui n’allait pas dans le sens d’un débat constructif et apaisé. Le Grand Inquisiteur Dominic Alexandru incarnerait donc à cette occasion la voix de la Transblêmie.

Comme les autres, son visage était couvert des soies noires de son pays, qui se creusaient à chaque respiration, lui faisant un cratère au niveau de la bouche avant de se gonfler, organique. Le son lui-même était distordu par le tissu, léger et vibrant il donnait l’impression de quelque chose de légèrement inhumain, transformé, comme passé par le filtre d’un téléphone ou d’un appareil enregistreur. Pourtant le Grand Inquisiteur se tenait bel et bien physiquement là, et ses secrétaires silencieux à ses côtés.

La conférence des océans de Roune est une occasion de rare de réunir en un même lieux tout ce que le genre humain produit d’illustre et d’infâme. Tels des frères, nous nous adressons à chacune de ces deux espèces, équitablement, et notre parole ne présuppose en rien que celui qui l’entende puisse en comprendre la portée. En cela, nous rendons hommage aux organisateurs et à leur bonne volonté.

L’Histoire gouverne le monde, les hommes sages prendront la mesure de cette formule. Dans nos pas marchent des cadavres et dictent les lois de nos sociétés et dictent l’ordre des choses, par effet de causalité. Chaque geste est le résultat d'un processus millénaire dont nous sommes dépositaires et responsables. Le droit international n’échappe pas à cette téléologie, il ne peut y avoir d’ordre si celui-ci n’est pas modelé dans le moule dont nous fîmes les héros. A nos ancêtres, nous nous devons de nous construire collectivement sur ce qui fut et ce qui sera, plutôt que sur la contingence vulgaire du temps présent. Les frontières auront vocation à s'ériger, d'autres seront abattues, il en ira de même pour le droit de la mer, et de ces espaces liquides qui nous protègent autant qu'ils nous menacent.

Le Grand-Duché de Transblêmie revendique le poids de l’histoire et la sacralité de la mer Blême dans son rôle ambivalent, à la fois ponts entre les civilisations eurysiennes et nazuméennes, et barrière avec la barbarie afaréenne. La sanctuarisation de l’océan doit répondre non à des impératifs nationaux, scories de courte vue des idéologies individualisantes, mais elle s'impose au nom des nécessités mémorielles et millénaristes.

Il se tourne vers les délégations afaréennes.

Ainsi, notre préoccupation première est d’amputer le membre turgescent que vous tendez vers nous, trancher la fontaine spermatique à corrompre la race. Nous demanderons la chose d’abord poliment : il est impératif que toutes les nations d’Afarée sabordent leurs flottes et criminalisent cruellement les volontés de traverser la mer Blême et l’Océan des perles, de quelque manière que ce soit. En retour, les nations du Nazum doivent s’engager à ne laisser pénétrer aucun ressortissant afaréens sur leur sol, sans quoi elles commettraient un crime contre la morale et l’avenir.

Cela étant notre première proposition de loi, voici les suivantes : le passage Boltorkho doit être placé sous mandat international dont la Transblêmie peut assurer la direction morale, sinon militaire. Les lieux et organisations de passages entre l’Eurysie et le Nazum doivent être soumis à des filtres raciaux et éthiques. Afin de ne pas perturber l'économie, cher à certaines des nations argentières sous l’emprise de l’odieuse Fortune, la Transblêmie consent à proposer la mise en place d’une caste commerçante, composée de bâtards euro-nazuméens. Tout potentiel de reproduction devra leur être ôté chimiquement à la naissance, leur rôle au sein des peuples humains devenant strictement utilitaire afin de servir de sas de décontamination entre les peuples.

Enfin et pour finir, la Transblêmie rejette en bloc les propositions insensées l’Archonte d'Elpidia, qu’elle dénonce comme un cheval de Troie pour la race. Aucune libre circulation de marchandises ne peut être décidée à échelle internationale. En ce qui concerne la Transblêmie, les lois restent identiques et la mise à mort des marchands pénétrant le Grand-Duché sans s’être au préalable soumis aux protocoles de Port Palid sera systématique, quoi que soit décidé en ce lieu.

Je vous remercie de votre attention, j’espère n’avoir pas abusé de votre temps et que cette conférence permettra la tenue de débats constructifs, menés en bonne intelligence.
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Suite à la prise de parole du Grand Inquisiteur, il semblait être au tour du général Aki Ieshige, messager de la voix de l'Empereur-Prophète, afin d'appuyer la suite des revendications de l'Empire Xin et de ses vassaux. Le général était un homme bien bâti, mais mis à part sa silhouette, on ne pouvait pas vraiment en dire plus : portant son uniforme militaire d'apparat, une partie de son casque masquant son visage, il donnait l'impression d'un homme imposant, et plutôt impressionnant à vrai dire. Après tout, la tenue d'apparat des généraux tahokais avait été dessiné pour imposer une certaine présence durant les défilés et visites officielles. Néanmoins, l'observateur un peu détaché se serait probablement amusé du contraste saisissant entre les délégations transblêmienne et tahokaise d'une part et les représentants en tenue contemporaine d'affaires. Le Grand Inquisiteur avait raison : la conférence avait bien rassemblé les pays les plus antithétiques dans la même salle.
De sa voix ferme et assurée, Ieshige prit la parole :


Sa Majesté l'Empereur-Prophète Karasu Misao -légendaire soit sa destinée !- ne pouvant se déplacer jusqu'à Roune, moi Aki Ieshige, Général des Armées Impériales du Tahoku, porterait sa voix et sa volonté ici-même.

L'Empereur est depuis toujours fort préoccupé du sort de son peuple et par conséquent de ce que le commun occidental nommerait l'ironie du sort : à travers l'histoire, la Triple Couronne n'a eu de cesse d'être honteusement agressée par des puissances impérialistes eurysiocentrées dont les dérives cosmopolisantes cartésiennes ont tenté de mettre à mort le pays. Encore blessé en son sein, conservant les traces irréparables de son occupation illégitime et absurde, subissant les conséquences de son exploitation inhumaine, le Tahoku demande et exige de justes et nécessaires garanties du monde extérieur préservant sa totale liberté d'existance et de développement pour les siècles à venir. Ceci passe par une reconnaissance de la souveraineté pure et simple, totale et indiscutable, de l'Empire sur ses eaux territoriales ancestrales indispensables à sa défense maritime comme terrestre. Cela implique une exclusivité d'exploitation des ressources en ses eaux et de passage militaire comme commercial ou civil. L'Empire se réserve le droit de vérifier tout convoi passant au sein de son territoire maritime, et de le détourner vers un des ports impériaux en cas de non-respect des règles de passage ou inspection prolongée. Etant donné le passé historique de notre pays, la limite de 75km est ridicule et ne permet en aucun cas la défense territoriale exigée par l'Empire. Ainsi Sa Majesté revendique le Golfe du Tahoku comme territoire maritime impérial. Cependant, cette dernière souhaite assurer à ses partenaires et voisins qu'une simple entrevue avec sa noble administration permettra de dissiper tout malentendu et que toute régularisation de droit de passage pourra faire l'objet de discussions raisonnables et raisonnées. Dans cette même logique, les eaux du passage et des côtes nord sont également renvendiquées.

L'Empereur vous remercie de votre écoute.
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Aux mots du Grand Inquisiteur, Alaïm Salem, chef de la délégation banairaise, répondit dès qu'il put aux honteuses insultes proférées envers l'ensemble du continent. La délégation n'avait pas vocation à saborder la conférence en haussant le ton dès le début, mais les propos proférés par Alexandru, bien que peu surprenants de la part de son pays, étaient intolérables :

"Peu importe la prétendue volonté de M.Alexandru à mener des négociations en bonne diligence, la délégation transblêmienne doit de suite retirer ses propos racistes totalement irrespectueux envers notre peuple, nos frères du continent et l'Humanité en son entièreté ! Si les règles basiques du respect ne sont pas connues des représentants transblêmiens, ils devront les apprendre avant de rentrer de nouveau dans cette salle. Mais soyez rassurés Inquisiteur : votre sauvagerie institutionnalisée suffit à nous faire éviter votre pays."
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Alors que la conférence commençait plutôt bien avec une proposition très sérieuse de la République d'Elpidia, salué par la chancelière Olz. Malheureusement tout cela fut de courte durée, à peine Margrethe venait elle de finir de parler que le représentant de la Transblêmie prenait la parole pour verser dans le plus pure racisme anti afaréen.

En tant que bonne présidente des débats, la chancelière réagit aussitôt :

"Monsieur le Grand Inquisiteur Dominic Alexandru, vos propos sont absolument inacceptables. Je vous demande de vous excuser pressement ou sinon je vous ferais sortir de la salle. Et cela tiens pour tout le monde, nous pouvons discuter de tout ici mais cela doit se faire dans le respect des autres, il est impensable que des idées nauséabondes puissent être tenus ici, devant un tel aréopage diplomatique. Je vous remercie donc de vous tenir ... disons d'adopter un discours adapté à l'évènement et au contexte mondial qui est suffisamment tendu comme cela.

Maintenant que j'ai pris la parole, je tiens maintenant à vous dire, monsieur le général Aki Ieshige, messager de la voix de l'Empereur-Prophète du Tahoku que vos demandes me paraissent assez irréalistes. Nous nous sommes réunis ici pour essayer, je dis bien essayer, de faire de nos mers et de nos océans des espaces d'entente, de coopération, d'échanges commerciaux non intéressés et de respect de la souveraineté de chacun. Je pense que vos revendications sont purement impérialistes et ne répondent à aucune des problématiques que vous n'exprimez, si ce n'est une pure volonté d'annexé encore plus de territoires."

Sur cela, la chancelière Olz coupa son micro et attendit les réactions des représentants de chaque délégation.
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Hannah, ministre fédérale en déplacement exceptionnel en Fédération monarchique des peuples de Canta, alluma son micro tout en tenant fermement dans sa main droite une tasse de café provenant semblerait-il d'Alguarena. Alors que son micro était ouvert et que tout le monde attendait qu'elle prenne la parole celle-ci trempa une sorte de spéculos dans son breuvage tout en mangeant lentement le bout qu'elle avait dans la bouche devant les autres.

Bien que celle-ci soit fine, elle ne pouvait du haut de ces 24 ans cesser de boire une tendre tasse de café. Elle disait souvent d'ailleurs : "bois du café c'est mieux que le thé, bois de l'alcool c'est mieux que la drogue".

De ses yeux bridés dus à ses origines Kah-tanaise elle scrutait attentivement chaque membre étranger présent dans la salle. Avant d'enfin se décider à prendre la parole.

Tout d'abord permettez-moi d'offrir à la délégation transblêmienne un sublime ouvrage s'intitulant " Les perles d'Afarée". Vous verrez il est passionnant. En ce qui concerne les eaux territoriales, quelqu'un peut me dire où nous en sommes, je ne suis pas sûr d'avoir tout compris. Oh et une dernière chose de la plus haute importance, puis-je ravoir un café ?

Dit-elle comme si cela était anodin durant une rencontre diplomatique internationale de la plus haute importance. Peuh, comment travailler sans de quoi de se tenir éveillé durant 2 jours de débats inutiles, pour des règles qui ne seront jamais appliquées ? Marre de dormir sur place quoi !? Pensait-elle.
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