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[Fujiwa / Burujoa / Jashuria] Rencontre à Agartha - 2 décembre 2007

Cérémonie du thé à Agartha – 2 décembre 2007

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La cérémonie du thé était l’un des rituels les plus prestigieux de la diplomatie jashurienne, qu’elle ne réservait qu’à des partenaires de haut rang, ou espérant le devenir. Il s’agissait principalement d’une cérémonie particulièrement codifiée visant à préparer le thé devant des invités de marque. C’était une pratique courante dans la culture jashurienne que de recevoir les gens avec un cérémoniel ritualisé montrant à quel point la tradition jashurienne s’ancrait dans la répétition de gestes millénaires. Cette pratique n'était pas spécifique aux Jashuriens et se retrouvait aussi au nord et au sud de la Péninsule. Ce concept s'était si bien diffusé au fil des âges qu'il était devenu courant qu'une nation nazumie accueille ses invités avec le thé. En particulier quand ses invités étaient ses proches voisins du Fujiwa et du Burujoa.

C’était au travers de la répétition des gestes que les traditions perduraient au Jashuria et qu’elles pouvaient se transmettre et évoluer. Non seulement, cela permettait de conserver la mémoire des pratiques culturelles, mais en plus, cela donnait à chaque Jashurien le sentiment d’appartenir à une même continuité générationnelle. Ce que l’on faisait aujourd’hui, nos ancêtres le faisait avant nous et nous ont transmis leurs gestes. Ce n’était qu’au travers de la patiente et lente répétition des gestes que l’on pouvait non seulement espérer les améliorer, mais aussi en saisir le sens caché et la sagesse des anciens.

A ce titre, tout devait être parfait pour recevoir ses invités. L’écrin valait tout autant que le présent. Le Hall des Ambassadeurs possédait ses propres salles de préparation du thé, servant aussi à recevoir les invités. La préparation du thé, quant à elle, visait à sublimer les propriétés de la feuille de thé par des variables savamment maîtrisées : le choix du thé, la méthode d’infusion, le choix de l’eau et enfin, le temps d’infusion. Tout le reste, de la première gorgée à la manière de le boire, relevait d’un cérémoniel complexe que les Jashuriens appréciaient particulièrement expliquer à leurs invités. Mais il était inutile d’expliquer un tel cérémoniel à des connaisseurs comme les nations du Burujoa et du Fujiwa. Ces dernières disposaient de leurs propres rituels pour le thé, qui impressionnaient les nations hors du Nazum.

Si les Eurysiens préparaient principalement le thé avec de grandes bouilloires et de grosses théières rondes, les Jashuriens infusaient leur thé dans des théières particulières en céramique ou en terre cuite capables de conserver sur leurs parois les tanins du thé, lui conférant une nouvelle texture, plus délicate. Certaines théières allaient même jusqu’à être réservées spécialement pour les thés aux feuilles fragiles, comme le thé jaune ou blanc, afin d’éviter d’en abimer la saveur. En un mot comme en cent, le thé jashurien était un art pris très au sérieux, avec des outils raffinés et adaptés au fil de millénaires de pratiques.

Si cet art pouvait sembler cryptique aux yeux des Eurysiens, il ne fallait pas s’y tromper. Un Jashurien vous préparant du thé selon le cérémoniel traditionnel était un honneur. Cette cérémonie était principalement connue dans le Nazum et respectée par les interlocuteurs internationaux. Les invités du jour étaient des habitués de la cérémonie du thé, aussi, les hôtes avaient veillé à ne pas encombrer les invités avec un cérémoniel trop pompeux, de peur de les froisser. Si la cérémonie du thé visait à impressionner les Eurysiens et les Aleuciens, bien des détails étaient superflus aux yeux des véritables connaisseurs tels que les Nazumis. Il n’était pas nécessaire d’en faire trop.

La cérémonie du thé de ce jour visait à recevoir les augustes représentants de l’Empire de Burujoa et de l’Etat du Fujiwa. La salle de réception spéciale donnant sur le jardin zen et un authentique bassin à carpes koï avait été réservée spécialement pour l’occasion. Le temps s’était pourtant couvert sur la capitale du Jashuria, avec le mois de décembre arrivant à point nommé. Avec le temps, les plantes du jardin de l’ambassade avaient été placées sous serres afin de ne pas mourir du froid. Le Jashuria savait prendre soin de ce qu’on lui confiait et veillait à ce que ses invités, comme ses amis, soient bien traités. Il en allait de même avec les présents qu’on lui apportait. Depuis que le Meijihua avait décidé de se retirer des affaires du monde, le Jashuria avait conservé précieusement les orchidées qu’il lui avait offertes. Dans le même ton, les présents floraux de l’Althalj étaient eux-aussi précieusement conservés et présentés avec soin.

Les boites de thé avaient été préparées à l’avance. Les invités du jour auraient le choix du thé et il serait préparé devant eux par l’une des employées de l’ambassade, ayant fait l’école d’hôtellerie d’Azur. La Première Ambassadrice, en robe traditionnelle, attendait patiemment les délégations burujoennes et fujiwas avec à ses côtés l’une des jumelles Malwani, qui officierait comme secrétaire de cette rencontre. Lalana Preecha était accompagnée du Premier Ministre Nantipat Sisrati lui-même, qui briguait son second mandat au vu de sa popularité. L’homme discutait posément avec l’ambassadrice, visiblement réjoui à l’idée que les deux délégations aient convenu de se rendre en même temps à cette invitation. Les enjeux de cette rencontre étaient importants. Les nouvelles nations étaient sorties de leur isolement et il revenait à la Troisième République du Jashuria de les intégrer dans le projet de développement du Nazum. Si le Burujoa n’avait pas caché son ambition de créer une entité supranationale, le Jashuria s’était montré sceptique à cette idée, mais il convenait d’en parler de vive voix plutôt que par missives interposées. Le grand absent de cette réunion serait malheureusement l’Iphlusia, à cause du mauvais timing … Mais les services diplomatiques étaient déjà en train de mettre les bouchées doubles pour faire en sorte qu’une rencontre ait lieu.

Les invités furent conduits avec le plus grand soin vers le salon de thé, où la Première Ambassadrice les attendait. Quand ils pénétrèrent dans l’enceinte du lieu, les Jashuriens les accueillirent chaleureusement.

Lalana Preecha: « Bienvenus à Agartha, chers représentants. C’est un plaisir de vous voir ici-même dans le Hall des Ambassadeurs. Voici monsieur le Premier Ministre Nantipat Sisrati. Voici madame Malwani, notre secrétaire pour cette rencontre. Quant à moi, je suis madame Preecha, Première Ambassadrice du Jashuria et votre hôte pour cette rencontre. Installez-vous je vous prie. Nous avons beaucoup à échanger, mais avant … du thé. »

La préparatrice se mit immédiatement au travail, tandis que de petites pâtisseries au miel du Banairah étaient apportées sur un présentoir à trois étages. Le Banairah avait apporté bien des délices au Jashuria, notamment ces fabuleuses pâtisseries au miel et aux amandes qui faisaient le bonheur des politiciens du pays. S’il était auparavant difficile de s’en procurer, la multiplication des échanges avec le Banairah via le nouveau port de Destanh avait permis l’un de ces petits miracles de la mondialisation de trouver son chemin dans les assiettes des Jashuriens.

Nantipat Sisrati : « Je vous en prie, chers invités. Ne boudez pas votre plaisir. Il s’agit de pâtisseries de notre ami le Banairah : des baklavas, des ghoribas, des cornes de gazelles, … De vrais délices ! Ma femme en raffole et moi-aussi. Mais mon tour de taille me suggère toujours le contraire ! »

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- Cette cérémonie... Le Premier Ministre Toru SERA s'y est préparé depuis des jours, voir des semaines. L'ensemble des politiques et de la population avaient tellement d'attentes auprès de cette rencontre à trois qu'ils en sont presque soulagés que celle-ci ne soit pas annulée. L'Etat du Fujiwa avait absolument besoin de nouer des contacts avec ses voisins, de montrer qu'une politique de mondialisation est et sera beaucoup plus bénéfique que l'isolement. C'est donc avec un enthousiasme et une volonté de bien faire que l'Etat du Fujiwa envoie son Premier Ministre, chef de l'exécutif en personne. Il se rend donc dans la capitale, de la Troisième République de Jashuria, Agartha avec certaines attentes. Accompagné d'une petite délégation, il atterrit dans l'aéroport désigné et se déplace au lieu de rendez-vous. Arrivé sur place, le Premier Ministre Sera est merveilleusement bien accueilli et est emmené dans la salle de réception et fait connaissance avec ses hôtes.

Le Premier Ministre Sera s'incline en avant devant ses hôtes (par respect) comme le veut la coutume au Fujiwa : « Bonjour Mesdames et Monsieur, je vous remercie pour cet accueil. Vous maitrisez l'art de mettre vos invités dans de bonnes conditions, j'apprécie énormément. Je goûterai bien quelques pâtisseries avant de rentrer dans le vif du sujet. Je ne suis pas difficile, vous savez... »
A Karaimu, Keiko Burujoa, la directrice du département des affaires étrangères était en train de se préparer pour sa première visite officielle à l’étranger. Elle se renseigna attentivement sur les deux pays de la rencontre et sur ses interlocuteurs pour essayer de cerner aux mieux les mœurs, la personnalité, les aspirations de chaque peuple et chaque individu. Par le passé elle était déjà allé 2 - 3 fois au Jashuria mais toujours de manière discrète à des fins touristiques et culturelles. Cependant elle était relativement détendue, en théorie tout devrait bien se passer, le Jashuria en tant que superpuissance nazumi devrait très bien s’entendre avec ses proches voisins et le Fujiwa également en tant que voisin de longue date et pays d’accueil de nombres de burujois. Quant au Burujoa, Keiko avait prévu de porter un message de coopération et d’entente amicale entre les trois pays.

Dans l’avion qui l’emmenait à Agartha, la cheffe de la diplomatie burujoise pris bien note que la rencontre commencera par une cérémonie du thé dans la plus pure tradition nazumi. Sachant cela et pour respecter la tradition burujoise et montrer également tout l’estime qu’elle porte aux autres pays, elle décida d’enfiler une cape traditionnelle impériale par-dessus sa robe beige. Cette cape alliant toutes les marques de la tradition burujoise : tissu bleu, bande colorée… tout en étant relativement simple. En effet, un costume traditionnel intégral aurait sans doute interloqué les délégations amies plus qu’autres choses.

keiko

Une fois arrivée au Hall des ambassadeurs où a lieu la rencontre, Keiko était déjà impressionnée par la beauté du lieu mais en même temps touchée par toutes les petites attentions du peuple jashurien. Arrivée devant ses homologues, elle s’inclina respectueusement, commença lentement à préparer son thé tout en écoutant attentivement la première ambassadrice puis le premier ministre jashurien et le premier ministre fujiwan avant de prendre à son tour la parole.

“Mes chers homologues, messieurs les premiers ministres, je suis très heureuse de représenter en ce jour mon frère l’empereur Tadashi IV et tout le peuple burujois dont il est le digne souverain.

Madame la première ambassadrice du Jashuria Preecha et vous monsieur le premier ministre du Jashuria Monsieur Serrati, je tiens à vous remercier tout particulièrement pour l’accueil que vous nous réservez, la cérémonie du thé que vous nous proposer m’a l’air d’être absolument exquise dans la plus pure tradition nazumi. Je suis heureuse de voir que plus d’une nation honore dignement ce rite ancestral et sans doute millénaire. Je vois aussi que vous savez mettre à l’honneur les autres pays de ce monde, notamment avec ces succulentes pâtisseries affaréennes.

Enfin monsieur le premier ministre du Fujiwa Toru Sera, je suis très heureuse de vous rencontrer aujourd’hui. J’ai déjà eu quelques contacts avec votre administration et j’espère que nous continuerons nos relations sur la même lignée qu’elles ont commencé.”
Les Jashuriens ne perdirent pas de temps et firent servir le thé avec élégance tandis que les pâtisseries étaient distribuées via le présentoir en laque à trois étages. Les politesses furent échangées dans le plus pur respect du protocole. Il était de notoriété commune que les politesses nazumies appartenaient non seulement à l’art de l’étiquette, mais aussi de la diplomatie. De nombreux sous-entendus pouvaient se glisser derrière le voile policé des salutations nazumies. Par le biais d’une simple salutation, un observateur attentif pouvait déterminer les rangs des personnes, les jeux de pouvoirs et la manière dont les gens se percevaient.

La jeune ambassadrice laissa ses invités profiter des pâtisseries tandis que le thé était servi chaud. Ce dernier dégageait une délicieuse odeur dans les tasses de laque et se mariait à merveille avec les mets du Banairah. Les discussions pouvaient commencer.

Lalana Preecha : « Si monsieur le Premier Ministre veut bien me laisser l’honneur de débuter … »

Nantipat Sisrati, bien trop occupé à grignoter une corne de gazelle, lui lança un regard entendu. L’ambassadrice put alors reprendre la parole.

Lalana Preecha : « C’est entendu alors commençons. Mesdames et messieurs les représentants, nous sommes ici présents en ce jour pour marquer une pierre blanche le début d’une coopération internationale entre nos trois pays qui sera, je l’espère, menée sur le long terme et rapprochera nos cultures respectives. Comme vous le savez, la Troisième République du Jashuria mène depuis plusieurs années une politique de rapprochement entre les différents Etats du sud du continent afin de créer une zone de prospérité commune. Les récents évènements ayant eu lieu avec l’Empire Listonien nous ont fait prendre du retard sur notre agenda mais depuis le retrait de la Listonie de nos affaires, nous pouvons désormais nous concentrer sur des affaires plus intéressantes et autrement plus réjouissantes qu’un dialogue avec monsieur Costa ou Santos.

Si nous vous avons invité aujourd’hui en ces lieux, c’est afin d’établir avec vos nations respectives les cadres de cette collaboration. Sur les principaux thèmes que nous souhaiterions aborder, nous envisageons d’étendre la politique éducative en développant les coopérations entre nos centres de recherches respectifs autours de programmes conjoints, comme le développement de la prochaine génération de réacteurs nucléaires et de barrages hydroélectriques. Nos universités souhaiteraient aussi mettre en place des programmes d’échanges communs d’étudiants et d’enseignants autours de thématiques communes. En parallèle de ces programmes scientifiques et éducatifs, notre coopération pourrait s’étendre sur la question économique afin de faciliter l’harmonisation de nos frais de douane et des démarches d’implantation des entreprises. La question des ressources maritimes nous intéresse particulièrement, dans la mesure où nous nous partageons le contrôle de la Mer d’Azur.

Qu’en pensez-vous ? »
PM Toru Sera : « Tout d'abord, je voudrais vous remercier une nouvelle fois pour cette invitation. Pour répondre donc à vos propositions, l'Etat du Fujiwa a récemment fait le choix de l'énergie nucléaire et est donc nouveau dans le domaine du nucléaire civil. Quelques pays dont Burujoa, ici même à nos côtés, a déjà manifesté son intérêt pour une collaboration nucléaire bilatérale. Cependant, nous n'en avons pas encore parlé et l'occasion s'y présente aujourd'hui. Une collaboration à trois dans le domaine industriel et de la recherche nucléaire me paraissent être bénéfiques à tous. Concernant l'hydroélectrique, le Fujiwa pourrait également avoir le bénéfice de vos recherches dans ce domaine. Il me semble que le Jashuria est avancé là-dessus. Pour l'éducation, nous attendons de nous mettre d'accord sur ces thématiques communes avant de nous prononcer. Maintenant, sur la question économique, je suis partisan d'une politique de libre-échange entre les nations du Nazum et du monde. C'est dans ce sens que je vous propose à Jashuria et à Burujoa une suppression des barrières nationales tarifaires et non-tarifaires susceptibles de restreindre l'importation des biens et des services. Moi-même ainsi que le Cabinet sommes particulièrement attachés aux valeurs du libéralisme économique et souhaitons tout naturellement faire en sorte que des entreprises fujiwanes et étrangères puissent s'installer avec facilité sur des sols étrangers ou à Fujiwa. Je laisse Madame Keiko Burujoa partager ses premières impressions. » finit il avec un sourire amical.
La princesse-directrice Keiko Burujoa écoutait attentivement ses homologues nazumis tout en continuant de savourer les plaisirs du palais que lui offraient ses hôtes jashuriens.

Elle s’adressa d’abord à Lalana Preecha.

“Madame la première ambassadrice de la 3e république du Jashuria Lalana Preecha, je suis d’accord avec vous sur le fond mais je pense que nous devrions bien distinguer les différentes actions que nous devons conjointement menée. Tout d’abord concernant les collaborations éducatives je suis parfaitement d’accord avec vous, en particulier sur les échanges de professeurs et d’élèves. Cela apportera un vrai gain à tous nos étudiants avec une véritable ouverture sur les cultures environnantes et ne devrait que rapprocher nos pays. Le gain sera sans doute encore plus élevé pour vous puisque vos étudiants et professeurs pourront découvrir d’autres continents à Cendane et Tairopototo. Maintenant concernant les coopérations énergétiques je pense qu’elles doivent dépasser le simple échange d'ordre éducative mais au contraire nous devrions essayer de construire un vrai partenariat stratégique autour de ces questions associant bien évidemment nos universités et nos centres de recherches mais également nos entreprises, publiques comme privées, et vos ministères de l’énergie et notre département de l’énergie voir sans doute encore d’autres ministères et départements. Je tiens à vous dire franchement que mon frère, l’empereur Tadashi IV, m’a fermement demandé de faire en sorte que nous avancions ensemble sur ce sujet extrêmement important des réacteurs nucléaires. Je partage votre avis monsieur le premier ministre du Fujiwa Toru Sera sur la nécessité, presque vitale, que représente pour nous le développement des énergies nucléaires pour le développement de nos économies respectives.

Concernant les questions économiques, j’ai vu avec mon mari le prince consort Hisaya Burujoa, le directeur du département de l'Économie, pour voir quelles pouvaient être nos positions sur ce sujet. Et je tiens à dire qu’elles rejoignent entièrement celle avancé par monsieur le premier ministre du Fujiwa Toru Sera, je pense que la suppression d’un certain nombre de barrières commerciales entre nos pays respectifs seraient une très bonne chose pour nous tous et ne ferait qu’encore plus stimuler la croissance économique de nos pays respectifs.

Enfin si vous me le permettez, je pense que nous devrions également parler d’un volet moins reluisant mais tout aussi capital qu’est la Protection Nationale ou la Défense comme vous aimez l’appeler. A nous trois nous formons les pierres angulaires des mers du Nazum oriental, le Fujiwa servant de porte d’entrée et le Jashuria et le Burujoa disposant d'emplacement stratégiques sur les différentes façades de ces mers. Nous pourrions envisager des coopérations pour une protection mutuelle de ces deux mers avec des patrouilles ou exercices communs de nos différentes forces pour marquer notre souveraineté près de nos terres respectives mais également garantir une forme de stabilité avec nos trois armées travaillant main dans la main. On pourrait même jusqu’à imaginer une clause défense mutuelle “douce” avec des engagements de protection défensive et de travaux diplomatiques pour installer une forme de dissuasion passive et active sur toute la région. Cette idée de défense mutuelle “douce” que je vous détaillerais plus tard si vous le désirez m'a été soumise par mon frère l’empereur Tadashi IV en personne.”


A la fin de ce monologue, la princesse Keiko pris une gorgée de thé en attendant la réponse de ses homologues.
Nantipat Sisrati : « Il y a là matière à réflexion, princesse-directrice. Permettez-moi de réagir sur ce brûlant sujet que constitue la politique énergétique au Nazum. Vous n’êtes pas sans savoir que beaucoup de nos voisins utilisent encore des énergies telles que le charbon pour se chauffer ou produire de l’énergie. Notre pays, grâce à son hydrographie, a fait le choix des barrages hydroélectriques et du nucléaire civil pour ses besoins. Notre grille énergétique est des plus sûres et nous utilisons désormais en appoint le solaire thermique sur les toits de nos métropoles pour chauffer l’eau et alimenter quelques équipements. Toutefois, le nucléaire et l’hydroélectrique restent nos principaux atouts et nous sommes bien aise de pouvoir dire que nous n’en utilisons qu’un très faible pourcentage par rapport à notre capacité réelle … Appelez ça … mmmh … la parcimonie jashurienne.

Toujours est-il que l’idée d’une politique continentale en matière d’énergie nous permettrait de mieux répartir nos efforts en matière de consommation et de production d’énergies soutenables sur le long terme. Si nous étendions notre grille énergétique entre nos trois nations, nous pourrions aisément disposer d’une puissance suffisante pour pouvoir bénéficier d’une énergie fiable, peu chère et en quantités suffisantes pour nos besoins respectifs. Bien entendu, la mise en place de programmes de recherche communs sur le nucléaire me semble être une excellente approche pour pouvoir financer la préparation des prochaines générations de réacteurs.

Outre la mise en place d’une grille énergétique interrégionale, la mise en œuvre de câbles internet sous-marins permettra de faciliter l’échange de données dans un futur proche. Etant donné que nous contrôlons tous les trois l’essentiel des côtes est du Nazum, il serait dommage de ne pas profiter de cette occasion pour s’engager sur ce chantier des plus enthousiasmants. »

Le Premier Ministre reprit une gorgée de thé et une corne de gazelle afin de satisfaire sa gourmandise naturelle.

Lalana Preecha : « Concernant votre idée de plan de défense commun, nous ne pouvons que souscrire à cette initiative. Nul doute que le haut-commandement de la flotte d’Azur sera particulièrement intéressé par cette question. Il est vrai que nos positions conjointes sur l’est du Nazum nous permettent de créer une aire de stabilité et de prospérité dans la région. Toutefois, j’attire votre attention sur le fait que nous aurions tout à gagner à faire participer le Grand Kah à cette initiative, du moins son exclave proche de nos territoires. Les Kah-tanais sont quelque peu particuliers, mais ils s’avèrent être d’excellents voisins et il serait dommage de les froisser en les excluant d’une telle proposition. Nous pouvons tout à fait imaginer dans un premier temps des exercices militaires communs entre nos flottes respectives. Si ces exercices se révèlent concluants, nous pourrons envisager d'approfondir plus avant notre partenariat afin de dessiner petit à petit une zone de protection commune. J'attire votre attention sur le fait qu'il serait prématuré de parler d'emblée de zone de défense dans un premier temps. Nous devons d'abord apprendre à nous apprécier mutuellement et à travailler ensemble avant toute chose, sans quoi nous risquons de nous froisser mutuellement avant même d'avoir appris à nous connaître. »
Toru Sera : « Je rejoins le Jashuria sur cette politique de défense commune. Commençons d'abord par des exercices militaires maritimes conjoints et voyons ce que cela donne en matière d'efficacité. Ensuite, nous pourrons juger chacun de notre côté puis ensemble si nous devons aller plus loin dans la collaboration militaire, défensive. Pour le cas du Grand Kah, je n'ai pas tellement d'objections quand à sa participation auprès de nous. Si vous le jugez être un partenaire de confiance, j'estime que cela pourrait être bénéfique pour le Fujiwa et ainsi démarrer des relations bilatérales avec celui-ci. L'Etat du Fujiwa souhaite vraiment remplir son objectif de sécurisation de la Mer Azur et la Mer Indigo. Ces zones maritimes doivent absolument être sécurisé de manière stratégique afin de le laisser libre et ouvert. Cela assurera un développement durable et économique sur le long terme pour tous les Etats proche de ces mers. » finit-il en se resservant une nouvelle fois en pâtisseries
Le tour de table continuait dans une belle harmonie tel une représentation parfaite de Kabuki dans le théâtre impérial.

“Madame la première ambassadrice Lalana Preecha, je suis vraiment très heureuse de voir que nous sommes sur la même longueur concernant les coopérations dans le domaine énergétique. Et concernant les câbles de télécommunications sous-marins sachez que je suis également d’accord pour que nous nous développions dans ce domaine. Je ne pense pas que cela soit difficile à mettre en place puisque de tels câbles existent déjà pour relier entre elles nos différents territoires.

Maintenant concernant la coopération militaire je suis tout à fait ouverte à ce que nous l'étendions au Grand Kah, mon pays a d’excellentes relations diplomatiques avec les communes du Grand Kah et je pense qu’ils ne peuvent refuser une telle alliance. Bien évidemment je vous rejoins sur la nécessité de d’abord faire des exercices conjoints dans un premier temps puis de voir les différents retours d’expérience pour la suite.”
Lalana Preecha : Il va de soi que nous entretenons d’excellentes relations avec nos voisins de l’Exclave du Grand Kah. Ces derniers se sont révélés être des partenaires économiques agréables et de charmants voisins ces dernières décennies, si bien que nous ne voyons aucun inconvénient à ce qu’ils puissent participer à une politique de défense commune. Concernant les exercices militaires conjoints, nous pensions confier ces exercices militaires au haut-commandement de notre armée sur le théâtre d’opérations de la mer d’Azur et du Nazum oriental. C’est vers le haut-commandement que nous redirigerons vos troupes afin qu’elles puissent se coordonner avec les nôtres dans le cadre d’exercices conjoints. Nous proposerons certainement de mener ces exercices au large de nos côtes afin de ne pas gêner le Grand Kah et de montrer à tous que les routes commerciales sont bien gardées. Puis, dans un second temps, notre flotte pourra remonter vers le Fujiwa puis se diriger vers le Burujoa afin de terminer ses manœuvres. Cela vous conviendrait-il ?

Lalana n’était pas une experte en tactiques militaires, mais le haut-commandement de la flotte orientale d’Azur lui avait fait part de ses propres souhaits concernant les éventuelles coopérations militaires. Ce dernier cherchait avant tout à s’assurer que les pays émergents sur la partie orientale de l’Azur ne risqueraient pas de causer des problèmes dans l’avenir. L’émergence du belliqueux Empire du Grand Eshin ainsi que la présence du Tahoku étaient déjà suffisamment porteuses d’instabilité pour ne pas en rajouter …
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