25/02/2015
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[POLITIQUE] Organisation politique banairaise

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Saadi Maïr Pentah, conteur tribal et historien banairais

Salutations, honorable étranger. Te voici donc en présence d'un codex de la politique et administration au Banairah. Le Banairah est un pays très ancien, et son organisation reflète son passé et les coutumes des peuples y vivant. Héritages historiques, religieux, étrangers, révolutions idéologiques et progrès intellectuels ont contribué à sa nature si particulière et complexe. Mais ne prends pas cet ouvrage trop au sérieux. Malgré mes efforts de conteur des tribus d'Al Sehras, de nombreux passages de l'Histoire restent flous : perte de précieux ouvrages et autres problèmes de copie ou de traduction brouillent la route. Il est possible que durant mes futurs retours en ville, à la fin de notre parcours annuel du Sud du pays, je sois obligé de publier une édition corrigée. Le travail est dur mais la démocratie et les mémoires sont fragiles. J'espère toutefois t'aider à comprendre notre société qui peut te sembler curieuse ou confuse.

Comme tout conteur des dunes, je perpétue la tradition. Se souvenir de ce que le temps efface.
Signé, Saadi Maïr Pentah
Indication au lecteurKentsa a écrit :HRP : ce topic m'a paru plus flexible que mon encyclopédie qui ne me donnait pas envie d'écrire. Elle me paraît lourde, elle sera donc à l'avenir réécrite pour donner un aperçu général comme précédemment voulu, et redirigera par lien à différents topics plus spécifiques comme celui-ci. Pour toute suggestion n'hésitez pas à me contacter sur discord.

SOMMAIRE :
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LES INSTITUTIONS

Le système politique banairais

Le Banairah possède un système politique séparant relativement les trois pouvoirs : le gouvernement composé de l'ensemble des ministres et du Khasser détient le pouvoir exécutif, tandis que les Benbhè détiennent le pouvoir législatif. La cour de justice s'occupe quant à elle du pouvoir judiciaire.
Les Benbhè sont des assemblées populaires composées de l'ensemble des citoyens de la région du Benbhè. C'est donc une structure locale. Les Benbhè illustrent par leur représentativité le nom de l'état : le Banairah est désigné comme une république, le nom venant de Res Publica : l'affaire du peuple. C'est donc un état par et pour les citoyens. Les Benbhè ont une taille maximale de 100 participants mais pas de limite surfacique, ainsi les zones urbaines densément peuplées comptent plusieurs assemblées par quartier, ce qui pose parfois des problèmes d'organisation, notamment avec l'augmentation de la population. Ces assemblées, de par leur ancrage territorial, possèdent à la fois un pouvoir législatif local et national. Les territoires banairais sont donc hautement autonomes, et ce d'autant plus que les Benbhè sont constitués selon les problématiques locales. Pour pouvoir décider d'une mesure nationale, une assemblée doit voter en faveur du texte en question et poser une demande de référendum adressé au reste des assemblées. Cette procédure favorise donc la voie des villes, peuplées, à celle des campagnes majoritairement habitées par les populations encore nomades qui disposent de structures politiques adaptées et qui ne sont que rarement impactées par les décisions nationales. Ces dernières peuvent néanmoins faire recours, et on ne compte plus les lois locales destinées à abroger une loi nationale officieusement. Le cas des populations nomades montre qu'un Benbhè n'a pas forcément d'attache territoriale, ou du moins d'attache territoriale permanente : certaines tribus ont juridiction conjointe avec d'autres tribus utilisant les mêmes terres, d'autres actualisent leur territoire de juridiction et coordonnent leur vision politique avec leurs frères nomades. Ces populations nomades ont par ailleurs une tradition d'opposition envers les grands projets d'infrastructure nuisant à leur territoire qu'ils jugent inviolable (Chose heureuse, puisque ce sont grâce à eux que l'étalement urbain n'est pas chose courante, et que le randonneur peut observer des paysages vastes et intacts !).
Les Benbhè ne sont pas non plus statiques dans leurs effectifs : une décision juridique suite à un crime peut conduire à la révocation de la citoyenneté de l'accusé, l'excluant de facto de la vie politique banairaise. Cette exclusion peut être temporaire ou non, et sujette à la réintégration de la vie politique sur conditions selon les cas. Elle accompagne souvent des peines sévères pour des crimes graves : la peine de mort pour les terroristes ou l'exil pour les trafiquants de drogue par exemple, et fait office de préservation de l'intégrité du plus important organe politique et de peine symbolique : être exclu de la vie politique est un motif de honte, d'échec cuisant et d'exclusion professionnelle et sociale. Des résultats médicaux prouvant l'incapacité à raisonner correctement motivent également le retrait du droit de participation à la vie politique, mais ne s'accompagnent pas de la perte de la citoyenneté.
Enfin, les Benbhè peuvent poser une motion de censure contre le/la ministre des armées ou le/la ministre des Affaires Extérieures, et constituent de ce fait un contre-pouvoir destiné à contester les seules mesures échappant au contrôle des assemblées.

Le Qassè, à savoir l'assemblée des ministres, est élue par les citoyens mis-à-part les ministres des Armées et des Affaires Extérieures qui sont nommés par le Khasser dans un but de cohérence de la ligne politique (étrangère) de l'exécutif. Elle permet de coordonner les efforts des différents départements et de décider des budgets. Les ministères quant à eux élaborent des propositions concrètes proposées aux Benbhè lorsque les lois passées manquent de plans détaillés et exécutent ceux-ci et ceux votés par ces derniers. Les missionnés, c'est-à-dire les fonctionnaires, des ministères et autres organismes d'état entrent par concours après des études spécifiques aux différents départements. La cour de justice quant à elle dépend du ministère de la justice et donc répond au même système.
Chaque ministère peut fonder un co-ministériat avec un autre ministère afin d'améliorer la coopération entre les deux organismes, et le dissoudre lorsqu'il n'est plus nécessaire ou le réorganiser selon les besoins.
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LES MOUVEMENTS POLITIQUES

Une assemblée publique prêtée aux groupes de réflexion

Les partis politiques n'existent pas au Banairah et sont considérés comme des lobbys. Cependant, il existe différents courants politiques, et des clubs, courants de pensée et autres groupes de discussion rassemblant leurs partisans. Ces derniers fréquentent souvent différents groupes, parfois même par curiosité. Il s'agit de structures fluides, créées par des étudiants, spécialistes, rechercheurs ou civils ordinaires, et souvent surnuméraires. Elles fonctionnent sous forme d'assemblée de membres, même si des variations existent.

Voici les courants principaux existant au Banairah. A noter que tous restent pour la recherche scientifique, définitivement rentrée dans la culture sociétale banairaise. C'est ainsi que l'on trouve des mouvements conservateurs proposant améliorer les centres de recherche fondamentale, arguant que celle-ci fait partie des traditions et doit donc être honorée comme telle. Les courants de pensée affichent également souvent un fort patriotisme, notamment les mouvements conservateurs et curieusement internationalistes, le Banairah étant vu par ses citoyens comme un exemple de démocratie directe atteignable.




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LE STATUT DES UNIVERSITES

Si ce sujet peut paraître fort précis, il n'en reste pas moins important : au Banairah, les instituts de recherche et universités, publiques, sont très autonomes et participent à la prise de décisions pragmatiques. En effet, les Benbhè et ministères ont le droit de commander des études appliquées pour accéder aux données nécessaires à leur prise de décision, droit (et en quelque-sorte devoir) qu'ils ne se refusent jamais. Le savoir est également perçu comme étant la propriété du peuple : ici, il n'est donc pas question de vendre les recherches-clés à l'étranger et encore moins d'en faire don. Si la communauté scientifique rêve d'un monde où le savoir serait partagé universellement, elle reste consciente de l'égoïsme du monde extérieur et se positionne donc favorablement vis-à-vis des lois protectionnistes vis-à-vis des découvertes. Après une durée de quelques années, un brevet "privé" -à savoir détenu par l'équipe ou les équipes ayant mené les recherches- passe dans le domaine publique, et est accessible aux universités et instituts de recherche. L'espionnage technologique est considéré comme un crime grave et est puni sévèrement par la prison et des amendes aux montants plus que dissuadents et servant à financer le contre-espionnage. Afin d'éviter la monopolisation des découvertes par des lobbys privés et la sortie des brevets du pays, l'école supérieure privée et les instituts privés n'existent pas, ce qui explique entre autres le budget public important pour la recherche, l'état ne pouvant compter sur des investissements privés aussi importants que ceux observés dans les instituts privés. L'autonomie des universités et instituts a pour objectif à la fois de promouvoir le système démocratique direct et d'aider à l'émancipation et la responsabilisation des jeunes, mais aussi de contre-balancer ce manque d'attractivité économique par l'attractivité d'un milieu professionnel qui assure à tout étudiant ou chercheur de réaliser ses projets avec aisance et confort.
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L'ECONOMIE, ESPACE DEMOCRATIQUE ?

Le développement du système capitaliste au Banairah est relativement récent, et diffère quelque peu de ceux que l'on peut étudier au Lofoten, en Alguarana ou au Jashuria par exemple. La mise en commun de capitaux prend ses origines dans des alliances de grandes familles marchandes faisant front commun pour agrandir leur fond commercial : ports, routes commerciales, entrepôts, flottes...Se reconnaissant dans l'exemple mercantiliste fortunéen, les grandes familles bourgeoises vont peu à peu s'inspirer des systèmes capitalistes et proto-capitalistes à travers le monde du XXème siècle. Trouvant des intérêts communs, certaines vont se répartir la charge d'investissements et rétribuer les retombées économiques excédentaires aux contributaires afin que ceux-ci se remboursent, et conserver le restant pour la création d'autres infrastructures leur appartenant. Mettant en concurrence différents partenaires claniques, cette nouvelle façon de concevoir l'économie réinvente une forme de capitalisme. Par le poids des corruptions, conflits d'intérêts et accords à l'amiable avec certaines localités, les grandes familles propagèrent leurs idées dans une société massivement régie par la mise en commun des ressources de travail, spatiales et matérielles, et au sein de laquelle les décisions sont prises collégialement. Un véritable choc qui déplut largement et qui fut rapidement l'objet de mesures de lutte contre la privatisation de la prise de décisions de développement, une atteinte fondamentale à la démocratie. Néanmoins, la réussite économique des premières expériences de terrain fit reconnaître à plusieurs que le système pouvait s'avérer intéressant, avec pour contexte une Afarée toujours attaquée et à défendre, et une augmentation nécessaire en puissance nationale afin d'assurer l'existence même du pays dans la durée. Le système capitaliste banairais fut donc l'objet d'une intégration dans la sphère de décision publique, et fut encadré par les premiers garde-fous : système de nationalisation des secteurs jugés cruciaux, obligation de consultation de l'ensemble du personnel de l'entreprise, établissement d'un cadre juridique précis, obligation de complémentarité des offres (une mesure enfreignant de premier abord la libre concurrence, mais permettant d'induire une synergie économique forte, par exemple en construisant un réseau de transports cohérent)...
Cependant, cette nouvelle façon d'approcher les échanges économiques est longtemps resté le fait d'une minorité fortunée, souvent connu comme étant des mécènes des localités, villages, de l'état, d'artistes ou d'unités de recherche. Affaire de famille clanique, les entreprises suivant ce modèle ont rapidement pris en ampleur, s'implantant à l'étranger, commerçant de nombreuses matières premières, et constituant de véritables monopoles influents au sein du pays, un revers de l'obligation de complémentarité. La perspective pour certains artisans ou commerciaux talentueux de rencontrer plus de succès et de prestige dans les nouvelles organisations aspira une partie de l'élite ouvrière et commerciale banairaise, au point que certaines communautés urbaines eurent du mal à faire face aux consortiums privés de ce qui ressemblait de plus en plus à une oligarchie financière. Le pic de ce qu'on appellera durant l'époque "la démocratie faillie" ou "le rêve de verre", en référence à la fragilité du système libertaire banarais, fut les années 1960 et 1970 : grands groupes médiatiques, publicité de masse, corporations tentaculaires pétrolières et d'énergie comme KaraKorp, conflits d'usages entre l'agriculture traditionnelle vivrière et régionale pour le forage de mines...La chute de l'état dans l'état que formaient ainsi les privilégiés se déroula durant les années 1970 avec les manifestations contre les grands groupes privés médiatiques et le vote de plusieurs corpus de lois garantissant l'appartenance des médias aux citoyens et au domaine publique exclusivement, rendant obligatoire la séparation entre profits et partage et création de l'information, et incitant à la pluralité des intervenants. L'activisme économique, grand mouvement de l'époque, consista en la reprise de capitaux par des collectivités territoriales, des unions nomades ou d'autres organes nationaux afin de faire rentrer le débat démocratique et rétablir l'équilibre des forces au sein du pays. La nationalisation partielle d'entreprises capitales permit de mettre fin à la crise tout en ne faisant pas s'effondrer l'économie, pas encore dépendante d'une bourse du fait de la limitation à l'échelle nationale du système capitaliste du pays. Le Banairah aurait bien pu effectuer un grand retour en arrière ou devenir communiste si le plan de nationalisation et de démocratisation des assemblées d'actionnaires n'avait pas abouti.

[HRP : je poste maintenant pour avoir les points, mais je terminerai plus tard]
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